La Polynesie ? Non, les iles de Cannes
Au sud-est de Cannes l'archipel des îles de Lérins sépare le golfe de Napoule à l'ouest du golfe de Jouan à l'est. Il est composé de quatre îles : deux grandes, Sainte-Marguerite et Saint-Honorat et deux petites, la Tradelière et Saint-Féréol.
Cabanes de pécheur sur l'ile Sainte Marguerite
L'insularité engendre toujours un dépaysement. L'arrivée au débarcadère de Sainte-Marguerite, pourtant situé à quelques encablures seulement de la mythique Croisette, transforme aussitôt l'état d'esprit du visiteur, lui apportant la quiétude incomparable de ces terres encerclées par la mer.
jasmin qui a poussé dans le yucca
Véritable havre de paix, la plus grande des Iles de l'archipel de Lérins offre un cadre idyllique, entre les criques et la forêt domaniale de pins et d'eucalyptus. La nature y règne en maître absolu. Jalousement protégée par les Cannois, la virginité originelle de Sainte-Marguerite a résisté à l'urbanisation de la Côte.
Cormoran sur le rocher
Les cabanes de pêcheurs et les restaurants au-dessus du port ou encore une maison forestière et une résidence privée côté Sud de l'île sont les seul bâtiments importants de l'ile, avec le fort Royal qui présente un vaste ensemble architectural dont la visite permet de remonter les siècles jusqu'aux Romains grâce au musée de la Marine, chargé d'une histoire bimillénaire.
L'île doit son nom à une chapelle élevée sur son territoire en honneur de la martyre d'Antioche, dans les premiers siècles du christianisme. Après l'occupation de l'île par les Romains, dont les traces subsistent encore de nos jours, Sainte-Marguerite appartient pendant de nombreux siècles aux moines de Lérins. En 1617, le Duc de Guise charge Jean de Bellon de réaliser la construction d'un fort destiné à verrouiller l'accès à Cannes.
Pour cette balade d'une dizaine de kilomètres, je ferai le tour de l'île en passant par l'étang du Batéguier, l'allée des Eucalyptus, la côte sud, la pointe de la convention, la côte nord et le fort Royal. Une grande balade entre histoire et nature à seulement 15 minutes de bateau de Cannes.
Depuis le port de Cannes il ne faut que 15 minutes pour atteindre l'île Sainte Marguerite. La principale compagnie maritime est Trans Côte d'Azur qui assure une quinzaine de rotations dans la journée. Le trajet aller-retour revient à 13 euros pour un adulte, mais si vous réserver votre billet par internet, il ne vous en coutera que 10€.
L'île Sainte Marguerite est un espace de nature sauvage et préservée et c'est pour cela qu'il est interdit de fumer sur la totalité de l'île et qu'une compagnie de pompiers est en permanence en alerte sur l'île. La première image que l'on a de l'île est l'arrivée avec une vue magnifique sur le fort royal. On est aussi impressionné par la couleur de l'eau autour du débarcadère.
On peut visiter l'île toute l'année. L'été de nombreuses personnes viennent y chercher de la fraicheur et un coin pour se baigner. Mais pour moi la plus belle période pour visiter l'île, c'est le début du printemps, car on est quasiment seul sur les sentiers de l'île. En sortant du bateau je prends sur la droite en direction de l'ouest pour atteindre la pointe du Batéguier et me retrouver avec le soleil dans le dos.
un goéland
Je longe une petite plage, et le centre de voile de Cannes jeunesse. Pour les gens observateurs, juste en face d'un petit panneau, le long de l'eau, on devine des murs qui sont les vestiges d'une villa romaine. Je prends le petit sentier qui fait le tour de la pointe, que l'on appelle ensuite le chemin de ceinture. J'en profite pour admirer la vue sur le massif de l'Esterel, le Pic de l'Ours et le Mont Vinaigre, les montagnes qui tombent radicalement dans la mer, c'est extraordinairement beau.
Pin torsadé
L'ile Sainte Marguerite offre un patrimoine naturel exceptionnel. L'île est parcourue de long en large par des chemins forestiers, le chemin de ceinture permettant d'en faire le tour à proximité des fonds marins limpides. Un parcours itinérant botanique permet, grâce à sa signalisation, de repérer de nombreuses essences d'arbres et de plantes maritimes.
Monastere de l'Ile Saint Honorat
À l'ouest de l'île, l'étang des Batéguiers offre un abri à de nombreux oiseaux migrateurs que l'on peut observer tout au long de l'année. Les senteurs de pins et d'eucalyptus de l'immense forêt insulaire de 170 hectares font de l'île Sainte-Marguerite un cadre unique de calmes promenades.
Mis à part deux petits observatoires pour apercevoir la faune, l'étang du Batéguier n'est pratiquement plus visible. La végétation a envahie les abords du site et elle est devenue trop haute, ce qui empêche de voir cet étang dans son intégralité. Pour protéger les espèces animales et végétales, l'accès est interdit sur les berges de l'étang.
Cette étendue d'eau vaseuse et salée s'intègre dans un site de qualité exceptionnelle. La végétation s'est adaptée au milieu salé. On la qualifie d'halophile. L'étang est classé en Réserve biologique domaniale. C'est dommage de ne plus avoir la magnifique perspective de l'étang et de la mer, j'en gardais de merveilleuses images. Il y a des moments ou l'on doit stopper un peu la végétation trop envahissante !
Je quitte la pointe du Batéguier en prenant l'allée du Dragon, je suis dans la forêt domaniale de Sainte marguerite appartenant à l'état. je passe par l'allée des Eucalyptus qui est bordée de magnifiques arbres, immenses. Ce sont les plus vieux eucalyptus d'Europe. L'odeur qui se dégage de ces arbres est vraiment agréable.
J'arrive maintenant sur la côte sud ouest de l'île, la plus sauvage . En tous cas la côte se découpe et forme de petites criques aux eaux émeraude. On a une vue magnifique sur l'île de Saint Honorât et de son monastére. En descendant vers la pointe est, les pins maritimes commencent à disparaitre pour laisser la place à des bruyères, de la myrtes, des lentisques, des genêts et autres broussailles ou arbustes.
On arrive alors à la pointe de la convention. Juste en face de moi un petit ilot rocheux, l'île de la Tradelière peuplée de goélands. Je suis enfin à l'Est de l'île et je peux admirer le paysage en direction du cap d'Antibes. Lorsque le temps est bien dégagé on peut voir les sommets enneigés du massif du Mercantour méme encore maintenant au mois de juin.
Sterne Pierregarin qui me fait comprendre qu'il y a un nid
On peut aussi voir l'un des trois blockhaus datant de la guerre de 40. En retournant vers le débarcadère et en empruntant le sentier du littoral, j'aperçois le sentier qui monte au niveau de la pointe du vengeur ainsi que les falaises de fort royal. Au moment où le relief évolue fortement et où le chemin monte de plus en plus, je passe devant les grilles d'un petit cimetière qui abrite les tombes des combattants de la guerre de Crimée.
Aloés et Pin Maritimes
Juste à côté on peut aussi voir le cimetière musulman. Ces tombes seraient celles de la smala de l'Emir Abdel Kader, près de 800 personnes emprisonnées sur l'île en 1843 après la conquête de l'Algérie par le Duc d'Aumale. En longeant le cimetière par le nord, j'arrive au pied du fort Royal au niveau de l'un des deux restaurants de l'île, la Guérite. On a vue originale sur le fort et sur la falaise sur laquelle il se trouve.
La guerre de Crimée a opposé une coalition Franco Anglaise à la Russie de 1854 à 1855. Le fort servit pour les malades et les bléssés. Certains ne survivant pas et reposent dans ce cimetiére.
Il me reste à remonter les escaliers pour me retrouver au pied des impressionnants murs d'enceinte du fort. Édifié de 1624 à 1627 sur l'emplacement de vestiges datant de l'antiquité romaine, ce petit ouvrage est agrandi et renforcé par les Espagnols qui occupent les îles de Lérins à partir de 1635 disposant d'une garnison d'environ 800 hommes. En 1637, les Français reprennent les îles de Lérins, et baptisent la citadelle du nom de fort Royal.
L'ouvrage est alors considérablement renforcé : les fossés sont approfondis, les courtines surélevées, et deux demi-lunes sont désormais reliées au fort par des passerelles surélevées. Le gouverneur royal Guitaut fait également construire une tenaille, bastion bas placé à l'avant des portes d'accès du fort, qui porte aujourd'hui son nom.
Restaurant la guerite les pieds dans l'eau
26 mètres d'altitude, l'ouvrage surplombe une falaise rocheuse sur la côte nord de l'île Sainte-Marguerite, face au cap Croisette. A l'intérieur de l'enceinte, subsistent encore aujourd'hui une chapelle, et plusieurs hangars affectés à l'hébergement des troupes et aux magasins d'artillerie. Parmi ceux-ci, on trouve l'imposant bâtiment que constitue la poudrière, cernée par les murs du bastion royal au sud du fort, sans doute dans le but de réduire les conséquences d'une explosion accidentelle.
Par la suite, l'ouvrage fait l'objet d'aménagements mineurs. Ainsi, un sémaphore est construit en 1862, par surélévation d'une ancienne tour du fort. Le Musée de la Mer permet de découvrir l'intérieur de l'enceinte du fort Royal et ses sombres cellules, il dispose également d'un second espace muséographique, rassemblant une importante collection d'archéologie sous-marine et terrestre ainsi que le Méditerranoscope : un ensemble d’aquariums méditerranéens. L'entrée du fort est à 6€.
DIAPORAMA DE SAINTE MARGUERITE