Le village a été transformé en commanderie des templiers par le comte Ottone II de Vintimille, à laquelle il donna le nom d'« Agerbol » qui désigne toujours un avant-poste fortifié d'époque médiévale, en ruine, situé sous le mont Agel, sur l'ancienne route des Croisades et du pèlerinage à Jérusalem.
Dans le nom Agerbol l'on retrouve les G, R, B, O présent dans le nom actuel. Gorbio est un pays de langue mentonasque bien qu’il soit dans le Comté de Nice. Les gens des communes environnantes disent « Gouarbe », attesté sous la forme « Coarbo » en 1376. Les gens du village disent « Gouha » pour le nom du village et « Gourbarins » pour celui des habitants.
À noter que c'est le seul village du mentonnais dont le nom des habitants se termine en « in », en effet dans la langue régionale Menton donne des Mentonasques; La Turbie, des Turbiasques; Sainte-Agnès, des Senténasques; Roquebrune-Cap-Martin, des Roquebrunasques et Monaco, des Monégasques. On trouve une première mention du village sous le nom de « Golbi » en 1157. Il apparaît sous son nom actuel en 1301.
Fief des comtes de Vintimille (Italie) (xiie et xiiie siècles) puis à leurs héritiers, la famille Lascaris, vieille famille du Comté de Nice et de Vintimille. Aux xviie et xviiie siècles, d'autres familles, comme les Isnardi, les De Gubernatis, les Raimondi, puis les Corvesi, les Alziari de Malaussène, les Guigliotti y tiennent à leur tour des parts de seigneurie.
A partir de 1388, le comté de Nice appartient aux comtes puis ducs de Savoie. Gorbio suit alors la destinée du comté de Nice jusqu’à l’annexion de 1860 par la France. En 1793, Anna Maria Lantiéri se distinguera dans la résistance contre les forces d'occupation françaises révolutionnaires, résistance qui avait pour nom Barbétisme. Au musée du Risorgimento de Turin, on trouve trace d'un Alessandro de Gubernatis, de Gorbio, sergent dans la brigade Pinerolo de l’armée Sarde.
En déambulant dans les ruelles, vous serez séduits par ce vieux village médiéval dominé par le Mont Agel (1.150m), la cime de Gorbio (929m), le col de Madone (927m) et la cime de Briançon. En flânant dans les belles ruelles pavées en calade de Gorbio, vous découvrirez de magnifiques demeures anciennes et des portes en arcades des XI° et XVII° siècles.
Les enfilades de petites rues vous feront traverser des passages couverts du moyen-âge pour atterrir ensuite sur de charmantes petites places qui accueillent de vieilles fontaines. L'ensemble du village est embelli de plantes grasses géantes et de fleurs méditerranéennes donnant ainsi une touche pimpante à ces vieilles pierres chargées d’histoire.
La première chose que l’on voit en arrivant au village de Gorbio, c’est un orme planté au beau milieu du rond point et de la place du village. L’Orme planté en 1713 comme le rappelle une inscription en vieil italien, observe depuis près de trois siècles des générations de gorbarins (nom des habitants de Gorbio).
L'histoire locale veut qu'il ait été planté à l'occasion du traité d'UTRECHT par lequel, le Comté de Nice repassa sous la souveraineté du Duc de Savoie. Un dicton du XVIIIè siècle, rappelle que sous l'orme, les représentants des familles du village, se réunissaient pour prendre des décisions communautaires : "Tout homme, sous l'orme, est un homme "INTERO" ce qui peut se traduire : "fort de ses droits". « Cet arbre a été classé Remarquable en 2003 ».
En suivant la ruelle principale, vous arriverez à l’église Saint Barthelemy (San Bartolomeo) qui fut construite en 1683. Le village, pauvre, eut beaucoup de difficultés à la construire, et les maçons de Sospel (haut village de la Bevera) ne furent jamais totalement payés et la façade jamais achevée… des églises de la région, tant ce siècle de la "contre réforme" opposée au protestantisme, fut prolifique dans le domaine de l'architecture catholique.
Il n'est pas étonnant de retrouver dans cette église, des oeuvres des peintres de la basilique St Michel de Menton, construite peu avant. En continuant notre chemin vers le haut du village, on passe devant le vieux Presbytère dont l'inscription ancienne (le I à la place du Y) rappelle que Gorbio fut italien jusqu’a l’annexion de 1860.
Cette petite annexe de l'église fut la résidence des prêtres jusqu'après la seconde guerre, aujourd'hui, tous les étés elle se transforme en musée d'Art Contemporain et a déjà accueilli des artistes de grand renom. Le vieux four communal rappelle une époque où la vie communautaire avait un véritable sens; en effet, ce four servait à toutes les familles du vieux village qui l'utilisaient à tour de rôle pour leurs besoins.
Afin de ne pas confondre les pains, d'une fournée à l'autre, chaque famille gravait un signe distinctif sur ses pains: des signes abstraits, géométriques... un peu comme ceux qui sont gravés sur les pierres qui encadrent, en face, sous la voûte, l'entrée des caves du château des Malaussène.
Les comtes de Malaussène appartiennent à une branche des comtes Lascaris de Vintimille qui construisirent le première place forte de Gorbio. La construction remonte au XVIIè siècle. Cette grande bâtisse que l'on aperçoit, seule, depuis l'autoroute, confère au village un aspect de véritable "nid d'aigle". Elle appartient toujours à la famille des Malaussène, qui l'entretiennent régulièrement.
La chapelle de la famille qui donne sur la cour est dédiée à St Antoine. Après avoir longé la grille de la petite cour des Malaussène, on retrouve le soleil et la vue sur le Mont Agel et sa base militaire, en débouchant sur la Place Honoré Vial (du nom d'un jeune résistant de Gorbio qui fut fusillé par les Nazis). Cette place pour les gorbarins garde encore son nom médiéval : la Place de "LA MOUA) appelée ainsi parce qu'il s'y trouvait une meule publique où l'on aiguisait armes et outils.
Il faut savoir que les Lascaris Comte de Vintimille, furent les premiers seigneurs de Gorbio. La place forte de Gorbio est citée déjà en 1040 et la construction qui demeure aujourd'hui a des bases du XIIè siècle. La Tour qui a résisté au temps et perdu ses créneaux lors du tremblement de terre de 1887, possède des fenêtres géminées du XIIIè siècle. La construction médiévale s'étendait jusqu'au petit jardin suspendu, et dans les voûtes du rez-de-chaussée, se trouvaient les écuries.
C’est dans le village de Gorbio que l’on trouve la célèbre huile d’olive au citron des grandes tables étoilés françaises. Le Moulin de Gorbio est une marque et un procédé déposé qui a été adopté par les plus grands chefs pour créer leur plat. L’huile d’olive et le citron de Gorbio sont des produits exceptionnels.
DIAPORAMA DE GORBIO