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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 06:52

Mai-2012-0001.JPG Après avoir franchi le col de Castillon, me voila à Sospel ou je m'arrête pour prendre une photo de son fameux pont vieux fortifié qui coupe  la ville en deux parties. Sa tour centrale servait de poste de péage entre le Piémont et la Méditerranée de la fameuse route royale du sel entre Nice et Turin. Tout voyageur devait s'acquitter d'un droit de passage pour franchir la Bévéra et rejoindre la rive gauche et emprunter la "Carriera Longa", et poursuivre ainsi son voyage vers l'Italie.

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D'un coté du pont, le piémont francais et de l'autre coté le piémont Italien

Je continue mon itinéraire vers les gorges sauvages du Piaon au cœur de l'histoire situées au Nord de Sospel, elles sont le point le plus bas (490 m) du Parc national du Mercantour. Creusées par la rivière Bévéra, étroites et sinueuses, elles présentent des dénivelées très spectaculaires. Au sortir d’un virage de la route, les voyageurs qui, de Sospel, se dirigent vers Moulinet, voient soudain l’horizon, fermé jusque-là par les hautes parois de pierre des gorges de la Bévéra, s’entrouvrir sur une apparition surprenante :

Mai-2012-0040-copie-1.JPGNotre-Dame de la Menour, sur son éperon rocheux, paraît en effet se dresser fièrement au sommet de la muraille des montagnes à 780 mètres d’altitude. Bien sûr, cette impression, due à la perspective, se dissipe au fur et à mesure que l’on gravit les lacets de la route. Mais la vision magique n’a pu manquer d’opérer, et rares sont ceux qui, parvenus enfin au pied du sanctuaire, ne s’y arrêtent pas pour apprécier ne serait-ce que la vue que l’on a « de là-haut », admirer l’œuvre des hommes et  pour certains chercher à la comprendre.

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Quelques éléments d’architecture (absides) attestent encore de ce qu’elle était à l’origine : une chapelle romane datant probablement du XIIème siècle. Cette Chapelle romane est reliée à la route par un escalier gigantesque faisant penser à la grande muraille de Chine. Ce sont les Vibères qui auraient été les premiers à habiter ce sanctuaire puis par les Romains et enfin par une communauté médiévale...

Mai-2012-0064.JPGLa légende veut qu’ils y aient amené l’eau en se servant d’une toile tendue au-dessus du gouffre de la cascade. Quelques kilomètres plus loin , j'arrive au village de Moulinet  ou molineto (petit moulin en langue niçoise) une commune située au nord est du département des Alpes-Maritimes. Moulinet ne comptait pas moins de quatre moulins à farine.

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Moulinet a été décoré de la "Médaille d'Argent" des villages de France dans les années 1948. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la totalité de la population civile du village a été déplacée par les troupes d'occupation allemandes jusqu'à Cuneo (Italie) entre le 29 septembre 1944 et le 12 avril 1945. Cette période est traditionnellement évoquée comme celle de la "déportation" du village.

Mai-2012-9783.JPGCet épisode du conflit dans les Alpes-Maritimes a fait l'objet d'un Mémoire de maîtrise d’histoire contemporaine rédigé par Goulven Godon, préparé sous la direction de Jean-Louis Panicacci, soutenu devant l'Université de Nice Sophia-Antipolis en juin 2004 et intitulé : "La "déportation" des populations civiles des vallées de la Bévéra et de la Roya en Italie du Nord (1944-1945)".

Mai-2012-0128-copie-1.JPGPour ceux qui me suivent depuis longtemps sur mon site, j'ai fait un article sur cet épisode tragique ou mes grands parents ainsi que ma mère pour échapper à cette terrible déportation ont traversé les lignes allemandes pendant la nuit  avec des passeurs pour rejoindre Nice alors libéré. Passé le village de Moulinet la route commence à grimper fortement jusqu'au col de Turini puis en continuant celle çi, j'atteins le Camp d'argent passage obligé pour me rendre au massif de l'Authion que je vous ferez découvrir dans le prochain article.

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Dans tous les villages de l'arriere pays, vous verrez flotter le drapeau du Comté de Nice

Le camp D'argent est l'une des quinze stations de ski des Alpes Maritimes. Avec l’Authion, je me retrouve à prés de 2100 m d'altitude, je reprends ma route vers le col de Turini. Le col doit surtout sa réputation mythique aux rallyes automobiles et à la Route des Grandes Alpes, étape incontournable des motards. La route comporte de nombreux lacets en épingle à cheveux et de beaux points de vue sur la mer Méditerranée.

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Tout motard qui se respecte doit au moins faire une fois dans sa vie cet itinéraire légendaire. On vient du monde entier pour faire le Turini. Le Col a vu passer les plus grands pilotes de l'histoire du rallye Monte Carlo, leur réservant à chaque fois son lot de rebondissements. Difficile et dangereux, ce chrono a pris au piège nombre de pilotes chevronnés. En moto l'attention doit être constante, autrement cela ne pardonnera pas, mais, si vous êtes prudent, vous vous faufilerez au cœur de la majestueuse forêt du Turini au milieu des épicéas, sapins et mélèzes et vous admirerez un panorama à couper le souffle.

Mai-2012-0211-copie-1.JPGPour cela, je fais une halte à Peira Cava (En niçois, cela signifie pierre (peïra) creuse (cava).) La table d'orientation offre de multiples points de vue sur la Vallée des Merveilles et plus largement sur le massif du Mercantour, le massif de l'Esterel, et la mer Méditerranée, de San Remo à Saint-Raphaël.

Mai-2012-0380.JPGCet endroit du Turini à su conserver et valoriser la tradition montagnarde et pastorale puisqu'on compte aujourd'hui environ 4 500 ovins et une centaine de vaches sur le territoire, auxquelles il faut ajouter les troupeaux "étrangers" transhumant début juin vers les alpages pour ne redescendre que pour l'hiver. Peira Cava et le Turini, ce n'est que du pur bonheur !  Le 19 janvier 1907, la feuille "Les Echos de Nice et Monte Carlo" écrit : "Quel pays merveilleux où l’on va de l’hiver le plus rigoureux au printemps le plus doux, de la neige aux fleurs d’orangers, des sapins poudrés de givre aux palmiers et aux fleurs en moins de deux heures ! Il n’y a qu’un pays au monde où se produise ce miracle, qu’un Peïra-Cava et qu’une Riviera ! ". Ce pays s'appelle le Comté de Nice.

Mai-2012-0383-copie-1.JPGJe descends maintenant brutalement jusqu'au très beau village de Luceram. Celui ci occupe un site pittoresque. Les maisons, bâties à flanc de montagne, semblent se superposer et sont desservies par des ruelles en escalier. L'église se dresse sur une terrasse et l'on aperçoit, à droite, les pans de murs crénelés et la tour, curieusement fendue, de l'enceinte fortifiée.

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Je ne fais pas de halte dans ce village que je connais très bien, mais si vous passez par la, n'hésitez pas à le visiter, il est l'un des plus beaux villages des Alpes Maritimes. Avec Luceram, j'entame ma dernière étape avant d'arriver dans la capitale du comté. Une balade d'environ 200 km au cœur des Alpes du Sud, dans le massif du Mercantour, à environ 94 kilomètres de Nice et aux frontières de l'Italie. Physique et périlleux en moto , mais tellement spectaculaire !

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                                DIAPORAMA DE LA BALADE


  
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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 18:26

024.JPG La route etroite qui méne aux clues

 

Idéal ? Peut-être pas au mois d’Aout pour une sortie en moto sur la Cote d’Azur, car ce dimanche 19 a été épouvantable avec cette canicule qui nous a mis completement KO. Nous qui croyons qu'en allant vers la montagne, on trouverait un peu de fraicheur, on a vite déchanté et on a eu la nette impression de se rapprocher de plus en plus de cet astre colérique. Alors ne vous étonnez pas de voir soso tout habillée dans une fontaine. Avant de vous parler de ce restaurant gastronomique, parlons un peu du Gilette de chez nous qui ne ressemble en rien à son homologue Américain, vous vous en doutiez bien un peu !

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 Les terres de Gilette étaient déjà occupées mille ans avant J.-C. par les peuples ligures puis romains laissant en témoignage des fonds de cabanes, des tombes, ainsi que ses terrasses construites à flan de montagnes pour les cultures. Le village s’élevait autour du rocher où persiste une enceinte ovale très ancienne; de cette époque datent les ruines romaines, une voie de passage secondaire rejoignant Puget-Théniers, et surtout la culture de l’olivier encore présente de nos jours.

Mai-2012-0104.JPGSuite à sa destruction par les Lombards et pour se protéger des Sarrasins, le village de Gilette se déplace entre les 5ème et 7ème siècles à son emplacement actuel. Le château est construit au 13ème siècle avec ses deux prieurés de Saint-Pierre et Sainte-Marie. Durant le Moyen-âge, Gilette est la possession de deux familles comtales, les Orserio et les Caïs, qui donnèrent leurs armoiries au village.

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Par sa position presque inaccessible, la citadelle devient une place forte ; de nombreux combats marquent le village au cours du 18ème siècle entre les soldats de la République et les Sardes, notamment la fameuse « Bataille de Gilette » du 18 octobre 1793, inscrite sur l’Arc de Triomphe à Paris et représentée sur un tableau de Roehn au musée de Versailles qui reconnaît le mérite des combattants ainsi que son importance pour l’entrée du Comté de Nice au sein de la République (version française).

010.JPGDe nouveau Sarde en 1815 lors de l’effondrement de l’Empire, la commune redevient française après l’annexion de celle-ci par la France en 1860. La forteresse dominant de 300 mètres l'Estéron avait pour objectif initial d'assurer la surveillance des prieurés et des Gilettois.

Mai-2012-0049.JPG la riviere Esteron se jetant dans le fleuve Var

 

Bien que se trouvant aux frontières des sites urbains, Gilette, accrédité d'un climat à la fois doux et ensoleillé, a su tirer le meilleur profit de sa position géographique privilégiée et développer des activités « nature » qui charme ceux qui y vivent comme ceux qui y séjournent : baignade à la rivière, randonnées pédestres, équestres font partie de ses multiples atouts. Le village en lui-même s'étire depuis les ruines de son château jusqu'aux derniers toits pittoresques aux tuiles arrondies que le regard devine du haut de la placette de l'Amitié au panorama exceptionnel.

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Des efforts considérables ont été déployés pour valoriser son authenticité et aménager son cœur. Une promenade permettra de découvrir sa beauté magique qui se dévoile au travers de façades rafraîchies, de rues pavées, d'espaces fleuris ou d'éclairages nocturnes harmonieux. A cela s'ajoutent, une restauration familiale typique et de qualité, comme le restaurant  « la capeline » qui se trouve quelques kilomètres plus loin.

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Gilette est d’ailleurs une terre de gastronomie et ses fêtes culturelles sont souvent le reflet de la bonne chère. Des mots qui attirent souvent les bikers. Gilette maintient ses traditions avec des fêtes qui honorent l'olivier et offre l'opportunité de déguster la «brissaudà » (pain grillé trempé dans l'huile d'olive chaude), la fête Dieu, avec procession aux limaces etc...

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Avec évidence, Gilette, commune rurale bien vivante a su, en pleine évolution, conserver la richesse de son âme et nourrit une forte sensibilité pour respecter un environnement calme, sécurisé et valorisé. Avant tout conviviale, elle se veut le mariage heureux des traditions et de l'ouverture. Un pari réussi au regard de l'engouement que le village suscite auprès de ses habitants et des amoureux de passage…

017.JPG Restaurant la Capeline dans l'ancienne gare du Tramway à vapeur

 

Il est midi, nous nous arrêtons pour déjeuner dans ce fameux restaurant de la capeline qui a élu domicile dans une ancienne gare de Tramway et un ancien relais de Poste. Ici le menu est unique en fonction du potager de ses propriétaires, il peut changer d’un jour à l’autre mais le peloton spécialité de la maison sera toujours servie à table. Notre couple de cuisiniers, ardents défenseurs de la cuisine du terroir niçoise, travaillants avec des produits de saisons, simples et authentiques, vous proposeront des plats traditionnels, goûteux et de caractère dans un souci de faire découvrir ou redécouvrir le répertoire culinaire de cette Vallée somptueuse.

015.JPGComme exemple, vous allez déguster suivant la saison : Socca et fricassée de cèpes, chanterelles, sanguins et girolles de la vallée, ratatouille et lapin à la pate d’olive, la tourte de blettes, les beignets de fleurs de courges et d’aubergines, la canette désossée et farcis aux champignons et au foie gras, la pissaladière bien sur, le crespèu ,une variante de la trouchia, les pelotons une recette de nos grands mères qui utilisaient le restant de farce à raviolis pour faire des petites boules de farces roulées dans la farine.

11.JPGAprès toutes ces bonnes victuailles, nous reprenons la route avec nos Harley Davidson qui n’ont pas trop eu le temps de refroidir vu les températures extérieures. Nous passons devant l’ancien castrum de Roca Stérone. A la dédition de 1388, Roquesteron devient savoyarde. En 1760, le Roi de France et le Roi de Sardaigne, Duc de Savoie, souhaitent donner à leurs états des frontières naturelles. Ainsi, le traité de Turin du 24 mars 1760 déplace la frontière sur le lit de l’Estéron. La Roque est divisé en deux : la Rocca Sarde à l’Est, et la Roque en Provence à l’Ouest qui se nommera ensuite Roquesteron-Grasse.

018.JPGEn cours de route nous traversons d’autres villages qui ont appartenu au royaume de Sardaigne : Sigale au joli nom qui chante bien la région. Pendant cinq siècles Sigale fera partie de la Maison de Savoie via le Comté de Nice. Puis nous traversons Aiglun qui comme les précédents villages  passe à la maison de Savoie avec le futur comté après la mort de la reine Jeanne de Naples. Au 16 ème siècle, le fief d´Aiglun passe de famille en famille par ventes successives.

038.JPG Au village de "Le Mas" et sa fontaine bénie !

 

Le 18 mars 1562, la famille de Grasse le vend aux frères Georges et Claude Malopera. Puis ensuite, aux familles Caissotti (1605), Fabri (1634), Claretti (1670), Bonetto (1673), Blanchi (1754). À la veille de la Révolution, du point de vue administratif, la commune dépend de la viguerie de Grasse. Du point de vue judiciaire, elle est siège d´une justice seigneuriale et ressort de la sénéchaussée de Grasse. Après le rattachement du Comté de Nice à la France par le traité du 24 mars 1860, Aiglun est réuni, avec l´ensemble de l´arrondissement de Grasse, au nouveau département des Alpes-Maritimes par la loi du 23 juin 1860.

033.JPGDu point de vue ecclésiastique, en 1886, il devient paroisse du diocèse de Nice. Du point de vue naturel Aiglun est le canyon le plus célèbre du département : il permet une descente particulièrement esthétique en raison du site sauvage et grandiose où s’engouffrent les eaux vertes de l’Estéron. On peut dire de la clue d'Aiglun que c'est la reine des clues, car c'est sans conteste la plus spectaculaire.

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En moto, on peut en apercevoir quelques marmites au dessus du vieux pont tout en contemplant au loin la Cascade de Vegay classée depuis 1933, avec sa chute de 140 mètres, site naturel remarquable des Alpes Maritimes. Pour redescendre sur Grasse, on franchit le col de Bleine à 1500 m d’altitude la température devient plus raisonnable …

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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 16:50

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La foire des tardons de Guillaumes (06) est la dernière vraie foire aux moutons, lieu de rendez vous de toute la profession à l’entrée de l’automne. C'est la plus importantes foires ovines du Sud-est de la France. Lieu de rencontres et d'échanges de toute une profession (maquignons et éleveurs), elle constitue un révélateur des tendances du marché, le prix du mouton est fixé pour l'année, conférant à cet événement un poids des plus importants dans toute la région.

Mai-2012-0086-copie-1.JPGDescendu à pied des alpages aux premières lueurs de l'aube, les agneaux nés au printemps qui n'ont connu comme seule nourriture que le lait de leur mère et l'herbe tendre des pâturages, attendent sur le champ de foire de trouver preneur. En général, les brebis n’ont qu’une portée par an à une période bien déterminée. Mais lorsqu’elles ont une deuxième portée dans la même année, elles donnent naissance aux Tardons. Ces agneaux qui sont élevés sur les hauts plateaux descendent alors à l’occasion de la foire de Guillaumes. C’est l’occasion de faire le plein de produits de saison tous issus du terroir des Alpes Maritimes.

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A la belle saison, presque sur chaque montagne, le promeneur rencontrera un troupeau gardé. Tout ici montre que depuis fort longtemps la vie pastorale est omniprésente, comme en témoignent les noms de cols ou vallons de l'arrière pays niçois: Estrop vient du mot "stropia" qui veut dire troupeau, "Cayolle" désigne un enclos nocturne pour les troupeaux et l'abri du berger.

OCTOBRE-2012-0067.JPGLa foire aux tardons de Guillaumes existe depuis le XVIe siècle. Lieu de rencontres et d'échanges des habitants de la vallée, elle attirait de nombreux marchands de bestiaux venant du Sud, du Sud Ouest et même du Centre de la France. Elle comptait parfois plus de 25 000 têtes de bétail : ovins et bovins en majorité. Une coopérative laitière vit le jour en 1903 à Guillaumes.

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Dans la plus pure tradition guillaumoise, la foire de septembre est le grand rassemblement des bergers qui vendent leur cheptel. La foire aux tardons, rendez-vous authentique, est le moment où les bergers présentent des agneaux nés au printemps et ayant passé tout l'été dans les alpages. Au total, ce sont plusieurs centaines de bêtes de qualité qui ont égayé la quarantaine de stands divers et variés venus s'installer pour la journée : produits locaux, vêtements, outillage, sans oublier la grande part faite aux stands de laine.

OCTOBRE-2012-0021.JPGEn effet, à la traditionnelle foire aux tardons, s'est rajoutée celle de la laine. L'association Artefact ayant à cette occasion présenté un superbe défilé avec des modèles portant des vêtements entièrement fabriqués en laine des Alpes Maritimes. En tout, ce sont donc plus d'une dizaine de stands consacrés à ce noble matériau qui étaient regroupés : filage, feutrage, démonstrations de tisserand... Une filière laine « Le but est de jeter les bases d'une filière laine dans le haut-pays et de penser cette filière dans le département ».

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Les bergers vous proposent de découvrir l’univers  pastoral des Alpes Maritimes qui répondent par leurs activités à la mission première du Parc national du Mercantour, celle de la conservation des paysages et du patrimoine naturel et culturel du massif. Le maintient des activités traditionnelles contribue à la conservation de l’identité paysagère du massif.

OCTOBRE-2012-0092.JPGLes bergers de la région élèvent des Mourre Rous (prononcé « Mourré Rousse ») appelée aussi « la rouge de Péone », une race aujourd’hui moins répandue, quoique bien adaptée aux montagnes alpines : « elles adorent crapahuter, ce qui est contraire aux Mérinos ou autres. C’est des bêtes qui marchent beaucoup aussi. Leur seul désavantage, c’est qu’elles ont très peu de laine, ce qui pose le problème du froid, de Novembre à Janvier, avant de les rentrer en bergerie ; mais les éleveurs du coin ont trouvé la solution : parmi les béliers reproducteurs, il y a maintenant des mérinos. Ce croisement  permet, sans dénaturer profondément la race, d’obtenir des bêtes mieux adaptées au climat de la haute montagne.

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La plupart des bêtes sont à vendre pour la viande ; ils ne font pas de fromage, et le prix qu’ils tirent de la vente de la laine leur remboursent à peine le coût des tondeurs. Ils vendent leurs agneaux, nés au courant du mois de mars en bergerie, le 15 septembre, lors de la « foire aux tardons » et le 9 octobre, lors de la « foire concours », qui se déroulent toutes les deux à Guillaumes.

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Ballot de laine de mouton de Péone


 Lors de ces foires, c’est leur revenu de l’année qui se joue, autant dire que ses deux moments sont déterminants pour les éleveurs. Cette année de canicule, les bergers ont eu bien du mal à trouver un herbage de qualité, sans compter que l’eau a fait défaut dans nos vallées ; les précipitations y ont été peu nombreuses pendant plusieurs mois.

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 Pendant la foire de Guillaumes, l'un des bergers m'expliquait son périple pour venir ici. Descendu deux jours plus tôt d'un hameau de la vallée avec les agneaux destinés à la vente, la veille de la foire a été occupée par la pesée des bêtes à la bergerie familiale. Réveil très matinal le 15 septembre, puisqu’il faut presque deux heures pour se rendre à pied jusqu’à Guillaumes ; aidé de son père et d’un « flouca » (désigne le bouc châtré qui dirige le troupeau), l’éleveur arrive avec son troupeau sur « le champ de foire » vers les 7 heures.

OCTOBRE-2012-0198.JPGLes employés communaux lui désignent alors l’enclos qui lui est réservé : de simples barrières de voiries mobiles délimitent un espace clos, déterminé en fonction du nombre de têtes déclarées à l’avance par le vendeur. Il s’agit alors de trier mâles et femelles, car les deux sexes n’ont pas la même valeur : les mâles seraient plus gras que les femelles, du moins seraient préférés par les bouchers. Une barrière de bois, tenue de simples bouts de ficelle, sépare les agneaux.

OCTOBRE-2012-0214.JPGTout cela se déroule sous l’œil avisé des acheteurs qui sont là dès la première heure ; les « maquignons », reconnaissables à leur blouse noire, tâtent les croupes des bêtes pour juger si elles sont bien engraissées. Les négociations commencent alors, entrecoupées de prise de nouvelles des familles, de blagues… vendeurs et acheteurs se côtoient en effet depuis des années voire des décennies pour les familles de souche niçoise.

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Le Castrum de Guillermo , chateau de la Reine Jeanne


 Le maquignon se renseigne sur le poids total du lot et propose un prix noté sur sa main qu’il montre à l’éleveur. Vers 10H30, trois italiens arrivent ; ils cherchent à acheter 5 têtes de Mourre Rous. Comme ces bêtes vont passer dans un autre pays, il faut mentionner le numéro de chacune d’entre elles sur la facture. Les négociations et les ventes continuent comme cela le reste de la journée.

OCTOBRE-2012-0247.JPGEnsuite il restera à notre berger la Foire Concours d’octobre pour vendre ses derniers agneaux ; après avoir quitté les pâturages vers la mi-octobre, il mènera son troupeau en bas de la vallée. Cette transhumance inverse lui permet de retarder au maximum l'entrée du troupeau en bergerie : mais ceci est une autre histoire...

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Apres avoir fait le tour du chateau de la Reine Jeanne (encore un autre) , Je reprends ma route en passant par les gorges du Daluis pour rejoindre Nice. Les gorges forment d'immenses parois taillées dans le schiste rouge, au fond de ces "canyons" à plus de 300m d’à-pic coule le Var dans des décors sauvages et féeriques.

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Parfois appelées "Le Colorado niçois", le Daluis offrent une virée en moto d'envergure à la réputation justifiée. C'est un monde minéral datant du fond des âges géologiques qui découvre ses entrailles au visiteur éberlué. A voir absolument si on ne veut pas faire le long voyage du Colorado Americain. (revoir mon article ici)

*je conseille absolument deux livres pour ceux qui aiment le pastoralisme:

Berger d'en haut : la vie d'un éleveur à Péone dans le Mercantour de Michel et Marie-Louise Gourdon

et Mémoire d'en haut du meme auteur aux éditions du Cabri . Dans toutes les bonnes fnac

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                              DIAPORAMA DE LA FOIRE


 
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18 octobre 2012 4 18 /10 /octobre /2012 21:51

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La Baie de Eze est une terre de légende, c'est ici que l'on retrouve les plus grands exploits de la piraterie, de la flibuste, ainsi que l'un des plus célèbres Corsaires avec Jean Bart et Surcouf: Joseph Bavastro.

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  Celui que l'on va surnommer le "lion de Gibraltar" est corsaire impérial et capitaine de frégate sur un curieux navire équipé « à la Bavastro » et traque les navires anglais. Sa bonne étoile ne l'abandonnera pas. Il ne sera jamais capturé, il ne fera pas partie des milliers d'autres corsaires qui croupiront tôt ou tard sur les pontons anglais.

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C'est un baroudeur des mers lancé par son père dans le commerce des ports mêlant affaires et tractations hautes en couleurs avec les pirates barbaresques de la Méditerranée occidentale. Sa zone de prédilection: la grande bleue qu'il connaît bien, plus particulièrement les eaux espagnoles où il va guetter l'anglais et le harceler. Dès l'année 1800, et sans interruption jusqu'en 1815, il va multiplier les attaques de tout ce qui est commerce britannique.

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L'histoire suivante est un fait de piraterie moins réjouissant. A l'époque de Marie Stuart, une délégation de la Maison de Savoie emmenée par le comte Moretti en route pour l'Ecosse fit halte à Nice. Don Riccio, un gentilhomme de la suite, profita de ce temps libre pour découvrir les alentours vers les hauteurs d'Eze. A l'orée du sentier qui ne s'appelait pas encore "Sentier de Nietzsche", son attention fut attirée par des cris stridents.

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Deux pirates s'en prenaient à une jeune femme. Dégainant son épée, il lui fallu peu de temps pour chasser les malandrins. Ce n'est qu'à cet instant qu'il découvrit la beauté de cette jeune niçoise. C'était une sauvageonne, mais elle possédait la prestance d'une comtesse. La finesse et l'harmonie de ses traits transparaissaient derrière ses cheveux noirs corbeau. Elle, le dévisageait. C'était la première fois qu'un gentilhomme lui prêta attention. Comment t'appelles-tu ? lui demanda-t-il d'une voix douce.

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"Catarina, la Strega, diseuse de bonne aventure" répondit-elle un peu intimidée. Moi, c'est Don Riccio, répondit-il. Il lui proposa ensuite de la raccompagner jusqu'à sa maison située sur la moyenne Corniche actuelle au milieu du maquis. Sur le sentier de terre, avec la méditerranée comme horizon, une idylle ne tarda point à naître. Le lendemain, ils passèrent la journée ensemble, dans quelques criques isolées à l'abri des regards. Les heures passaient et Don Riccio devenait de plus en plus sombre. "Qu'y a-t-il ? lui demanda-t-elle ?». "Demain, à l'aube je pars pour l'Ecosse". 

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 Catarina supplia Don Riccio de rester, d'abandonner son titre, ses fonctions. "Avec l'aide de Dieu, nous vivrons ici sans manquer de rien." Don Riccio, refusa. Il devait partir pour se délivrer d'une promesse. Ensuite, c'est juré, il reviendrait vers elle. Chez elle, dans sa maison au milieu des herbes folles. Le cœur brisé elle se résolut à l'écouter et lui promit d'allumer des coquilles d'escargots remplies d'huile, les limache, pour signaler sa maison dans la nuit.

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Don Riccio ne revint pas. Mais au crépuscule, les voyageurs aperçoivent régulièrement des lueurs là haut dans le maquis… Il trouva la mort sous la lame de Darnley le 9 mars 1566 dans le palais de Holyroodhouse à Edimbourg. David Riccio a réellement existé. Il est né à Pancarlieri près de Turin en 1533.  Certains prétendent qu'il était l'amant de Mary Stuart, d'autres qu'il espionnait pour le compte du pape… A Eze, au moment de la Fête Dieu, les villageois éclairent les ruelles de centaines de coquilles d'escargots remplies d'huile pour la procession des Pénitents.

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Avant de vous conter la célèbre histoire de la chèvre d’or, voyons les réjouissances qui ont composé la fête médiévale du village. Plus de trente artisans, aux côtés des baladins et gueux, troubadours, soldats et gentes dames ont attiré des milliers de curieux, passionnés d'histoire ou venus le temps d'une balade et ont animé la cité historique.

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Apres avoir pillé un navire, nos flibustiers viennent festoyer dans les ruelles du village en invitant les bourgeois et les touristes à des jongleries, des danses, de la musique et des chants. Bien entendu, un “surgien” médiéval est venu soigner nos valeureux pirates, amputation, anesthésie pour un spectacle haut en couleurs. Il y avait aussi nos amis Bretons Pen Kazh qui nous ont fait danser au son du biniou et qui nous ont relaté les récits de leur terre légendaire.

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L'envoutante Kendra, charmeuse de serpents ensorcela tout le monde avec ses compagnons les pythons et les boas sans oublier la Cie de l'hippogriffe et ses rapaces diurnes pour des démonstrations ludiques et pédagogiques.  Enfin, beaucoup d'animations qui rappelons le, sont entièrement gratuite organisé par la commune, le conseil des jeunes, les commerçants et tutti quanti..... Bon ! On va terminer par une autre légende qui est particulière à Eze.

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Dans le Comté de Nice, la Chèvre d'or est à l'origine de nombreux récits. Chaque version possède ses variantes en relation avec l'histoire ou les personnages du lieu. Plusieurs d'entre elles remontent au temps où la région était occupée par les barbaresques, ces pirates venues d'Afrique du Nord. On raconte ainsi qu'un Maure, suivant la route tracé par une petite chèvre dans les entrailles de la montagne du Mont Bastide, entreprit de cacher son butin composé d'or, de bijoux et de diamants, là où le caprin le mènerait.

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Sur son chemin, il rencontra successivement une sorcière, des fantômes et surtout une bête noire aux dents et aux griffes luisantes et acérés. Un combat à mort s'engagea, combat pendant lequel son or fut réduit en poudre.  Au terme de ce duel, notre pirate parvint à s'échapper de la caverne abandonnant derrière lui ses richesses aux forces obscures. Suivi bientôt de la petite chèvre recouverte de poudre d'or.

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Le Maure partit vers de nouvelles aventures. L'animal vit toujours dans la montagne, les bergers l'aperçoivent régulièrement. Si vous êtes brave, elle vous guidera vers son trésor, mais si votre cœur est impur ou si vous êtes pleutre, malheur à vous. Une autre légende d'Eze, une tradition orale veut que le violoniste yougoslave Zatlo Balokovic en visite dans le village se laissa guider par une chèvre au poil doré vers une bâtisse qu'il restaurera et qui deviendra le célèbre Château de La Chèvre d'Or.

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Selon les dirigeants du Château de La Chèvre d’Or, l'hôtel doit son nom à sa première propriétaire. Fermière de son état, elle élevait des chèvres dont elle vendait le lait au marché de Nice chaque semaine. Et chaque semaine, elle cachait le produit de ses ventes, des pièces en or ( le cours du lait devait être très élevé ! ), derrière les pierres d'un mur. Lors de la rénovation des lieux, on découvrit son trésor endormi là depuis des années et l'on donna à l'établissement un nom rappelant l'origine du trésor afin que chacun s'en souvienne.

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                                   DIAPORAMA DE LA FETE


 
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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 05:52

Mai-2012-0264.JPG Citons  dans un premier temps quelques peoples qui ont séjourné et même acheté des villas aux allures majestueuses. Frédéric Nietzsche dont le chemin menant à la mer porte son nom, le Prince Guillaume de Suède qui acheta le château d’Eza , Bono du groupe U2 , Marie Gabrielle de Savoie la fille de Humbert II de Savoie, dernier roi d'Italie, et de Marie-José princesse de Belgique avec son mari Robert Zellinger de Balkany ont demeuré à Eze.

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Leur présence en terres ézasques est d'autant plus naturelle qu'entre 1388 et 1860, Eze et le comté de Nice, furent attaché à la Savoie."… ils représentent huit siècles d'histoire" affirma-t-elle avant d'ajouter "La famille a gouverné du XIe siècle au XXe siècle, de l'an mil à 1946.", ce qui est exact ! On peut continuer notre liste avec Francis Blanche, le Président  Bill Clinton, Walt Disney, Samuel Barlow le prince du New York Times, Lenny Kratvitz, Tina Turner, Naomi Campbell…etc.

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des plantes exotiques poussent sur le terrain escarpé du village

 

Dans ses lettres d'un voyageur en 1868, visiblement émue, George Sand laisse paraître derrière son admiration un certain effroi devant les forces qui ont modelé un tel paysage.  Si vingt ans plus tard, sous la plume fleurie de Stéphen Liégeard, préfet des Alpes Maritimes, écrivain, poète et inventeur de l'expression Côte d'Azur, Eze a tous les attraits d'une femme avec son corsage noir aux lacets d'or et son diadème.

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Pour Jean Lorrain en revanche, les paysages ézasques avec leur douce palette de couleurs possèdent le charme des poésies de Virgile. Avant d'accéder au village où tout est roc, "au point que l'on ne distingue plus le travail de la nature et de l'homme". C'est encore les teintes des sentiers avec l'herbe verte, le gris argenté des oliviers qui séduisent l'académicien Victorien Sardou. Son témoignage est une véritable invitation à la randonnée. 

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Dans "Ils s'aimaient", le romancier d'origine niçoise Louis Nucéra, à travers l'histoire de Bastien et Florence, glorifie les espaces sauvages de la Grande Corniche synonymes de liberté. Eze a ici des parfums de maquis, de thym, de serpolet… Eze fascine !  Avant de parler de la fête médiévale au village dans mon prochain article, faisons connaissance avec ce village classé monumental...

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  Entre Nice et Monaco, le pittoresque village d'Eze accroché aux falaises est l'un des plus beaux villages de France. En plus de son magnifique point de vue, où le regard porte sur la Côte d'Azur jusqu'à Nice, le site s'étend sur trois "corniches" : la haute corniche, suspendue entre mer et ciel ; la moyenne corniche ou se trouve le village d'Eze lui-même sur la fameuse Nationale 7 qui va jusqu'à Menton, accroché un peu plus bas ; et enfin la basse corniche, baignée par la Méditerranée, passant devant la petite station balnéaire de Eze-Bord-de-mer.

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 Le col d'Eze culmine à 675 m, à moins de 5 km des côtes, offrant un panorama remarquable sur la Riviera, avec le Cap-Ferrat à l'ouest, et jusqu'à l'Italie à l'est. Le parc naturel de la Revère s'y étend sur quatre communes (Eze, la Trinité, Villefranche-sur-Mer et la Turbie), du mont vinaigrier au mont Bataille. Perché sur ses hautes falaises, le visiteur pourra apercevoir les sommets enneigés du Mercantour en hiver, et par beau temps, l'ile de beauté ... la Corse.

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 L'écosystème caractéristique des Alpes-Maritimes y a été remarquablement bien préservé : grands rapaces, aigles, grands ducs, sangliers, lapins, blaireaux, etc. Une végétation luxuriante de bananiers, dattiers, caroubiers, orangers et citronniers témoigne du climat fort agréable régnant ici la plupart de l'année. Au plateau de la Justice, un sentier pédestre sur 1400 m invite les estivants sportifs à partir à la découverte du mont Bastide et à admirer les ruines des établissements des Celto Ligures du Ier s. av. J.C., ainsi qu'un oppidum romain.

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  Les ruelles ensoleillées du village s'enroulent autour du rocher, surplombé par le château, édifié au XIIème siècle par la famille d'Eza. Quelques mètres plus bas, on parcourt un jardin exotique digne du désert mexicain ou Californien. Au gré de leur flânerie, les curieux découvriront les lieux qui font la réputation du village comme la poterne du XIXème siècle, le "château" de la chèvre d'or, la place du Planet, la maison Riquiers, la chapelle des pénitents blancs ou bien encore la porte des Maures.

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  Les plus anciennes traces d'occupation du site remontent à -2000 av J.C, lorsque les hommes du néolithique s'y installèrent. Puis au Xème siècle, les Ezasques subissent l'invasion des pirates barbaresques et des Maures venus de la mer. L'occupation dure 80 ans, avant que le territoire ne soit reconquis. Après 1388, Eze et le comté de Nice s'associe à la maison des Savoie, petit royaume souvent opposé à la France, jusqu'en 1860, où les Ezasques sont annexé à la France.

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 Des personnalités illustres se sont installées dans le village. Parmi elles, on retient Georges Sand, les princes de Monaco. Francis Blanche possédait une maison à Èze et y est enterré. L'un des plus célèbres d'Eze qui a laissé un souvenir dont on peut encore profiter aujourd'hui : il s'agit de Nietzsche. On peut en effet toujours emprunter le sentier dit "de Nietzsche", sur lequel, selon la tradition locale, il imagina quelques pages de "Ainsi parlait  "Zarathoustra". On peut ainsi, tout en méditant sur son œuvre, se laisser conduire par ses pas jusqu'au bord de la mer, en 45 mn (1h30 pour monter), à Eze Bord-de-mer. C'est aussi ici qu'est né la légendaire chévre d'or.

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 La petite station balnéaire, sur la basse-corniche, se cache entre deux montagnes. Le Cap-Ferrat le protège de la houle et son climat doux est favorable à une luxuriante végétation méditerranéenne car l'hiver est presque inexistant. Il est également favorable à l'expansion touristique : au XIXème siècle, le village devient une station courue par les Niçois et les Monégasques, venus y prendre des bains de mer ensoleillés. Son charme méditerranéen se teinte ensuite de charme slave, lorsqu'une petite colonie de russes "blancs", chassés par la Révolution de 1917, s'y installe. Aujourd'hui, la petite ville a gardé ce parfum de la belle époque, et les visiteurs continuent à lézarder sur la plage bordée de pins maritimes.

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C'est sous le signe des charmes et des sortilèges que se déroulera la prochaine fête médiévale au cours de laquelle les elfes, lutins, troubadours et chevaliers arpenteront les ruelles du village qui, pour la circonstance, seront pavoisées de rubans et d'oriflammes. Artisans, potiers, fondeurs, fabricants d'armes, créateurs de bijoux anciens, d'accessoires en cuirs, calligraphes... plus de quarante artisans et exposants partageront leur passion avec le public. Et sur la place de la Colette et Figuiera une taverne servira des spécialités du Moyen Âge comme du vin épicé et des plats aussi surprenants que délicieux. Mais ça, c’est pour le prochain article …

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                                                              DIAPORAMA DU VILLAGE


 
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13 septembre 2012 4 13 /09 /septembre /2012 07:40

P1140223.JPG On aura quelque difficulté à imaginer qu'à son apogée, Rocca Sparvièra compta jusqu'à 350 habitants, la communauté étant dotée d'une administration, d'une seigneurie, d'un notaire, d'un curé ... Rocca Sparvièra, situé à une trentaine de kilomètres au nord de Nice dresse ses ruines confondues à la roche grise au-dessus du col Saint Michel. Ce village fantôme, dans un décor sauvage, est marqué de légendes sanglantes où se mêlent crime et anthropophagie stimulés par la vengeance.

route-du-col-st-roch.jpg le col saint Roch une sorte de Turini

 

Au Moyen Âge, ce lieu aurait été maudit par la Reine Jeanne à qui on aurait servi ses enfants assassinés au souper du Réveillon de Noël. Plus tard, pendant les guerres de la Révolution, les Barbets (résistants niçois), réfugiés dans les ruines, feront manger à des soldats français le cœur de l’officier meurtrier de l'un de leur père. Le village, dominé par les restes de son château, s’accroche sur une crête rocheuse surveillant le col, passage obligé d’une voie inter-vallée. Il faut compter une bonne heure de marche pour y accéder.

9.jpgUne cinquantaine de bâtisses ruinées s’entassent dans une enceinte  avec les traces d’un four et d’une citerne. Des caves voûtées sont encore debout. Au nord-est, les vestiges de l’enceinte sont complétés par les restes du logis seigneurial avec fenêtres à meneaux. Une sorte de poterne effondrée s’ouvrait au nord de l’enceinte. Les grandes façades surplombant à l’est le chemin de l’Engarvin sont datables du XVIème siècle. Seule subsiste intacte sur une plate-forme, la chapelle Saint Michel, restaurée en 1924 sur les structures de la paroissiale.

24.jpgRevenons sur les origines de Rocca Sparvièra qui apparaît pour la première fois dans l’Histoire dans deux chartres du XIIème siècle recensant les paroisses dépendantes de l’évêché de Nice. Le 6 mars 1271, un des membres de l’illustre famille niçoise des Riquier prête hommage au souverain, ils seront co-seigneurs de Rocca Sparvièra. En 1271, le village compte 150 habitants son église paroissiale est déjà dédiée à Saint Michel (Sant Michele).

49.jpgLe château est mentionné en 1358 dans le contrat d’inféodation et acquis avec son fief pour 700 florins d’or par Pierre Marquesan di Nizza. En 1364, la Reine Jeanne de Naples élève le fief au rang de baronnie, mais une invasion de sauterelles anéantit les cultures. La misère se poursuit au point qu’en 1376 la petite communauté est déclarée insolvable.

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  Au dédit de Nice de 1388, les nobles locaux s’opposent au nouveau pouvoir savoyard sauf Pierre Marquesan qui se verra gratifié d’une pension spéciale de 200 florins d’or par le Comte rouge (Amédée VII). Il s’oppose ensuite à son protecteur, accusé de haute trahison, ses biens sont confisqués en 1391. Disculpé, il sera réinvesti officiellement des fiefs de Coaraze et Rocca Sparvièra en 1399. La famille Marquesan conservera ensuite la seigneurie jusqu’en 1781. Mais un sort funeste semble s’acharner sur ce malheureux village victime d’une série d’épidémies de peste au XVIe siècle emportant  une partie de la population. De plus, une suite de redoutables tremblements de terre vont détruire une partie des maisons entraînant le début de son abandon.

75.jpg les ruines sont confondues avec la roche grise

 

L’abandon progressif de cette commune qui aurait compté jusqu’à 350 âmes avant ces bouleversements, avec administration communale et même un notaire, va s’échelonner tout au long du XVIIème siècle. Si en 1690 quelques irréductibles s’accrochent encore aux ruines, dix ans plus tard, seuls le curé et sa servante y résideront encore avant de se résigner à partir eux aussi en 1723.

89.jpg la chapelle Saint Michel sur le versant est.

 

L’abandon s’explique d’une part par l’absence d’eau sur ces hauteurs au relief tourmenté où seules des citernes d’eau de pluie devaient permettre une vie précaire, d’autre part les destructions des tremblements de terre qui malmenèrent effroyablement les villages plantés sur le roc. La terrible malédiction de la Reine Jeanne expliquerait pour certains les malheurs successifs de Rocca Sparvièra.

9792.jpgVoici donc la terrible histoire de Rocca Sparvièra, (le rocher aux éperviers en français), et la légende de la reine Jeanne : Accusée d'avoir assassiné son premier époux André de Hongrie, poursuivie par une famille hurlant à la vengeance, la reine Jeanne, accompagnée de ses deux enfants, Catherine et François, de leur nourrice, d'un prêtre et de gardes, trouva refuge dans son château de Rocca Sparvièra.

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L'endroit était bien choisi, car dissimulé à la vue depuis les vallées, situé sur une pente escarpée et facilement défendable car n'ayant qu'un seul accès, le petit sentier ne laissant passer qu'une personne à la fois. Les villageois n'apprécièrent que très modérément  de nourrir tout ce petit monde alors qu'ils peinaient déjà à subvenir à leurs propres besoins. La terre est très rocailleuse et pentue, n'offrant des terrains exploitables pour les cultures qu'à la gauche du village ou subsistent des terrasses étroites.

Mars-2012-0108.JPG fenetre dans la vallée du paillon

 

Mais, les hommes à la solde de la cour de Hongrie retrouvèrent leurs traces et firent en sorte de s'assurer de la collaboration des habitants en les ravitaillant. Le prêtre, grand ami de Bacchus, ne put résister à la tentation. Profitant de son absence, le prêtre fit entrer ses nouveaux amis dans le château, espérant lui aussi célébrer Noël à sa façon.  Ces nouveaux venus, se présentant comme des commerçants, lui permirent d'entretenir de grandes discussions théologiques avec cet ami de toujours. Tant et si bien qu'il ne fut bientôt plus en mesure d'assurer les offices dans la chapelle Saint Pierre (Coaraze).

Mars-2012-0121.JPG cave souterraine de Rocca Sparviera

 

De passage à la Noël, dans son fief de Rocca Sparvièra, la Reine Jeanne tint à assister à la messe de minuit dans l’église du village voisin de Coaraze. Elle laissa ses deux enfants à leur nourrice. En chemin, la Reine Jeanne fut saisie par un pressentiment accentué par les croassements d’un sombre vol de corbeaux qui semblaient répéter : « la Reine va à la messe, lorsqu’elle reviendra elle trouvera table mise ! ».

Mars-2012-0123.JPGA son retour au château, la reine découvrit un horrible spectacle : le chapelain ivre mort, la nourrice gisant dans le bûcher et  sur la table du festin, couché sur un plat, les corps nus des pauvres enfants avec un large couteau planté dans la poitrine. Selon d'autres sources, ils auraient été découpés en morceaux... Folle de douleur, la Reine Jeanne repartit le lendemain vers Naples, après avoir fait incendier le château. Sur le chemin de Coaraze, elle se retourna vers le rocher de Rocca Sparvièra et proféra cette terrible malédiction: «Roche sanglante, roche maligne, un jour viendra où sur tes ruines ne chantera plus ni le coq ni la poule». "Un jou vendra que aqui non cantéra plus ni gal ni galina." Depuis, le maléfice s’est réalisé.

Mars-2012-0177.JPGMalédiction ou coïncidence, toujours est il que le village subit à plusieurs reprises de violents séismes et fut totalement abandonné par la population depuis le XVIème siècle. A noter cependant qu'en vérifiant sur des sources historiques, les deux enfants susmentionnés et qu'elle eut de son second mariage avec son cousin et amant Louis de Tarente sont morts en 1364 pour Catherine, l'ainée, et en 1352 pour sa cadette  Françoise... Et c'est à cet endroit que l'histoire devient légende !!!

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                             DIAPORAMA DE LA BALADE


 
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24 août 2012 5 24 /08 /août /2012 16:27

Mars-2012-0152.JPG Actuellement le site est un important village fantôme. Pour le parcourir, il est préférable d’être équipé de bonnes chaussures de marche. Il est recommandé toutefois de ne pas s’aventurer dans les galeries souterraines du château et du village car les murs et les pierres sont instables et pourraient s’écrouler à tout moment. Passé ce détail la promenade au travers des sentiers qui fait le tour de la cité est magique.

Mars-2012-0163-copie-1.JPG derriere la chapelle, l'un des grands 3000 enneigé du Massif du Mercantour (06)

 

Des fouilles sont entreprises depuis Juillet 2002, mais elles n’avancent pas beaucoup faute de subventions évidentes. Elles aident à éclairer la chronologie de l’occupation du lieu qui présente actuellement de nombreuses zones d’ombre.
Au plus haut du site, à l’endroit ou la rénovation se remarque le mieux, vous bénéficiez d’une vue remarquable qui va de l’azur de la baie des Anges aux neiges étincelantes du Mercantour.

Mars-2012-0165.JPGLes origines du village remontent aux temps troubles des 6 eme et 7 eme siècles. A cette époque, les habitants de Contes, village situé dans la vallée du torrent "Le Paillon" (la rivière qui sépare la ville de Nice en deux parties), et ceux des collines environnantes, voulurent se protéger des envahisseurs barbares et des bandits de tous poils qui les attaquaient, les rançonnaient ou les pillaient.

Mars-2012-0010.JPGLes montagnes alentours pouvaient se prêter à la construction de refuges imprenables. En particulier, là-haut, à prés de 800 mètres d'altitude, un sommet dominait les vallées et permettait d’avoir une vue imprenable sur tous les environs. Le sommet pouvait permettre de scruter les horizons et de surveiller les approches indésirables... Châteauneuf de Contes, devenu aujourd'hui Chateauneuf-Villevieille, naquit ainsi vers ces temps Immémoriaux de notre passé...

Mars-2012-0170.JPGLes vestiges fortifiés actuels remontent au IX eme - XII eme Siècle. Par un chemin malaisé dont les pierres sont usées par les siècles, me voici non loin d'une tour imposante, ancien pigeonnier du château. Les broussailles et les genêts ont investi les abords. Il faut se frayer un passage. Le sommet de cette tour évoquera la couronne seigneuriale du Maître de ces lieux. Une couronne dont les pierres ont près de 800 années ! Cela fait rêver ! Une vraie machine à remonter le temps !

Mars-2012-0001.JPGEn l'an 576, Châteauneuf fut bâti sur l'emplacement d'un Castellaras Ligure par la population Romaine de Villevieille. Cette citadelle était dominée par l'église St Pierre Es Liens et la tour-prison du Duc de Savoie. On y pénétrait grâce à trois portes fortifiées, renforcées de tours gothiques. Châteauneuf fut au Moyen-âge la résidence privilégiée des seigneurs de Nice et fut même le fief de l'ordre des chevaliers de Malte. Le héros résistant niçois Lalin Fulconis s’y refugiait quelques fois pour échapper aux soldats Français.

Mars-2012-0020.JPGLes ruines de la cité se dressent au sommet d'un éperon rocheux bordé de hautes falaises. Le  panorama somptueux s'ouvre sur plus de 80 Km de Côte. L’habitat primitif, qui se trouvait à Villevieille un peu plus en contrebas sur un replat verdoyant, importante station militaire romaine (Villa Vetus), fut déserté après les ravages des Lombards au 6e siècle, puis par les incursions sarrasines venues de la Provence voisine.

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Comme dans toute la région du pays Niçois, les habitants se regroupèrent sur les hauteurs. Les madonnencs construisent leur village au lieu-dit perché “Castrum Novum“ (Châteauneuf). Le village fortifié, saccagé par les barbares de l’armée révolutionnaire française a été abandonné à son tour entre 1793 et 1804 et concentré à nouveau à Villevieille, emplacement actuel du village. L'église, citée en 1109, était un ancien prieuré relevant du chapitre cathédral de Nice.

Mars-2012-0032.JPGDe très nombreuses familles niçoises ont été seigneurs de Châteauneuf. On peut noter les Castellane, les Capello, les Lascaris, les Peyrani, les Vachiéri, les Tonduti, les de Orestis, les Torrini, les Saïssi, les de Cessole, les Grimaldi, etc.

Mars-2012-0080.JPGEn 1748, les villageois abandonnent Castel-Nouvo-da-Nizza (nom originel) pour réoccuper le site primitif de Villevieille (qu’ils nomment Villevieille-Châteauneuf) car il est plus proche des terres cultivables. Ce nouveau village se caractérise par des habitations dispersées.

Mars-2012-0094.JPGEn 1825, le fief est érigé en marquisat au profit de Félix de Constantin de Châteauneuf. Les habitants tiraient leurs ressources de l’élevage et de certaines cultures (haricots, cerises, huile d’olive et olives à saler). Le 25 juin 1911, Bendejun et Cantaron deviennent des communes indépendantes. Quand à Châteauneuf-Villevieille, elle fut baptisé Châteauneuf-de-Contes en 1877, mais reprit son nom d’origine en 1992.

Mars-2012-0097-copie-1.JPG Finalement la rénovation me plait moins que les ruines délabrées !

 

Le sentier monte en pente douce jusqu'aux ruines qu'on atteint en 30 minutes. Les ruines sont remarquablement préservées et on imagine encore facilement l'aspect de l'ancien village en flânant autour des maisons. Les restanques, sur lesquelles on faisait autrefois pousser orge et blé, subsistent. Le village fortifié de Castel Nuovo, aujourd'hui en ruines, fut construit à partir de la fin du VIème siècle, au dessus du village de Villa Vetula quand les Lombards et les Sarrazins représentaient une menace continuelle.

Mars-2012-0105.JPGLe village fut progressivement abandonné quand la région est devenue plus sure, à partir du XVIIème siècle. Ainsi les habitants sont retournés vivre à Villa Vetula, plus proche des points d'eau et avec de meilleures terres cultivables.

C'est à partir de Châteauneuf villevieille et Tourettes-Levens que j'emprunte une route surprenante, construite à même la roche calcaire grise en surplomb sur la vallée de la Vésubie, pour arriver à Duranus l’un des lieux symbole de la résistance Barbets.

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Aujourd'hui, le belvédère (dans le diaporama) du "Saut des Français", qui se trouve à la sortie du village vers la vallée de la Vésubie, commémore l'épisode où, durant la guerre de 1793-1794, les " barbets "(résistants niçois) obligèrent leurs prisonniers français à sauter dans le vide. Les soldats français étaient précipités du haut de cette falaise de 300 mètres dans la Vésubie en contrebas. En vous rendant sur les lieux, vous aurez un panorama exceptionnel sur les gorges de la Vésubie …

Mars-2012-0125.JPGLa prochaine étape de ma visite dans l'un des villages abandonnés des Alpes Maritimes sera celui qui est le plus mythique d’entre tous et dont d’étranges croyances persistent toujours : Le village des damnés , le village de la Reine Jeanne…. J'ai longtemps hésité avant de m'y introduire tout seul. On raconte que la malédiction toucha beaucoup de randonneurs, alors je me suis rempli les poches de gris gris qui m'ont  été donné par l'une des sorcieres de Triora....

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                          DIAPORAMA DE LA BALADE


 
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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 06:40

Mars-2012-0038.JPG Au début du XXème siècle, Villefranche-sur-Mer décide de faire différemment ! A l'élément naturel qui la caractérise, la mer, elle choisit d'associer les deux symboles de l'activité économique de la belle époque : les pointus et les fleurs. Ainsi, chaque lundi gras, des pointus méditerranéens fleuris de décors originaux composés d'œillets (principale culture florale Villefranchoise) et mimosas défilent dans le port de la santé de Villefranche-sur-Mer devant une foule nombreuse rassemblée sur les quais pour son Combat Naval Fleuri.

Mars-2012-0041.JPGDe nos jours, ces mêmes embarcations longent encore les quais et les équipages en costume d'époque jettent leurs fleurs au public. La maladresse de certains et la distance parfois longue entre les embarcations et les quais, fait que le port de son bleu azur devient multicolore, une mer de fleur en quelque sorte dont les embruns fleurent bon le mimosa. 

Mars-2012-0045.JPGDepuis l'époque de son émergence historique au XIe siècle, la fête carnavalesque a évolué. La plus ancienne mention de divertissements de Carnaval à Nice remonte à 1294. Au cours des siècles, le Carnaval niçois doit se transformer, s'adapter au contexte culturel ambiant ; fondamentalement, le Carnaval est une fête du printemps célébrant une nature tendue vers le renouveau, vers la bonne saison et ses possibilités accrues de vie.

Mars-2012-0082.JPGOn enterre joyeusement l'hiver et ses affres mortelles dans un défoulement populaire qui ne va pas sans un délire un peu excessif : bataille de rue à coup d'œufs pourris, ou remplis de suie, boulettes de plâtre ! A la fin du XIXe siècle, pour les bourgeois et les riches hivernants de Nice, il devient nécessaire de remplacer ces batailles par quelque chose de mieux organisé et de plus " délicat ". Le développement de l'industrie florale sur le territoire de Nice et de sa région donne l'idée aux organisateurs du comité des fêtes de Nice de proposer les fleurs comme sujet de bataille.

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C'est ainsi qu'en 1876, on crée pour le Lundi Gras la première bataille de fleurs sur la Promenade des Anglais. La fête populaire laisse la place au divertissement pour touristes. Les batailles de fleurs vont surgir partout à Cannes, à Menton, à Monaco à Antibes. Villefranche va faire plus fort : à l'image véhiculée par les batailles de fleurs terrestre (le soleil, les fleurs, la fête), elle va ajouter un élément supplémentaire : la mer avec des flots si calmes au cœur de l'hiver qu'ils peuvent servir de terrain de divertissement. L'image de temple du tourisme que la Côte d'Azur est en train de se créer au début du siècle aurait été incomplète sans la contribution décisive du Combat Naval Fleuri de Villefranche-sur-Mer.

Mars-2012-0182.JPGCela fait  maintenant la 109e édition que la municipalité de Villefranche sur mer organise la bataille navale fleurie. Le Combat Naval est le prétexte à un rassemblement qui en fait la manifestation festive et chic de la saison d'hiver sur la cote d'azur. 

Mars-2012-0246.JPGLe Combat Naval Fleuri n'est pas seulement un rendez-vous huppé, le succès de cette manifestation réside aussi dans le fait que dès les premières années, l'affluence populaire est au rendez-vous. Le combat naval fleuri de Villefranche attire chaque année une foule considérable évaluée à plusieurs milliers de personnes. Le lundi gras, jour traditionnellement retenu pour ce spectacle, se place entre les corsos du Carnaval de Nice et celui de Menton et même devant le corso de mimosa à Mandelieu la Napoule.

Mars-2012-0141.JPGDés les premières années, les magasines « people »  sont aux premières loges, sollicités pour relater l’événement le plus insolite de la saison. Egalement présents, les hebdomadaires régionaux  (Nice Matin & le petit Niçois, lou sourgentin et le ficanas), les journaux étrangers (the times) expédient leurs correspondants, sans oublier les agences de photos. L’événement devient l’un des plus connu à travers le monde.

Mars-2012-0163.JPGL’ordonnance du spectacle ne doit rien au hasard. Le combat naval de Villefranche est un « must » à l’organisation parfaitement huilé, qui ne souffre pas l’improvisation. Aujourd’hui, c’est pour le lundi gras que le combat naval fleuri continue la tradition par son comité des fêtes, ainsi que l’association des bateliers-plaisanciers de Villefranche sur mer qui assurent la fabrication des décors des barques et leur fleurissement. Cette fête plus que centenaire est désormais intégrée au programme du carnaval de Nice. Les pointus sont une tradition sur le littoral azuréen, mais c’est la yole de Villefranche qui réuni tout l’enthousiasme du public.

Mars-2012-0130.JPG et oui ! nous sommes au mois de fevrier quand une grosse partie de la France est en train de greloter ...

 

La YOLE de Villefranche sur Mer est un bateau voile aviron de 11,64 mètres construit sur le modèle d'une chaloupe d'état-major du XVIII° siècle. Gréée de trois voiles au tiers ou bordant dix avirons, elle est capable d'embarquer facilement treize personnes : dix équipiers, un barreur et deux brigadiers.

Mars-2012-2357.JPGCette yole, échouée sur une plage de la baie de Bantry lors de la malheureuse expédition d'Irlande en 1796, est le plus ancien bateau français existant. La yole de Bantry « Laïssa Ana » est labellisée " Bateau d'Intérêt Patrimonial " immatriculé au quartier de Nice sous le N° C40 148 par la fondation du patrimoine fluvial et maritime. La yole navigue principalement à Villefranche et sur la Côte d'Azur mais elle se déplace parfois très loin : Bretagne, lac Léman, Venise, etc.

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La yole de Villefranche a participé aux « Régates Internationales de yoles de Bantry », elle était l’invité d’honneur de la semaine du Golfe du Morbihan en 2007 aux côtés de yoles de Ness, yoles Morbihan, yoles de l'Odet, yoles d'Aboville et des yoles d'aviron pur (Gigs du Royaume Uni de Cornouailles et des Scilly).. La yole de Villefranche, venue avec la CaraMed, a navigué dans la flottille des yoles de Bantry. L'une des plus belles expéditions de la yole !

Mars-2012-0192.JPGElle fut réalisée en un temps record, dans un atelier monté de toutes pièces dans l'ancienne forge des galères, sous la direction d'un charpentier de marine employé par l'association la yole de Villefranche. Elle fut baptisée le 1er juillet 2000 et sa marraine est la Princesse Marina de Savoie mère d'Emmanuel Philibert prince de Venise et prince de Piémont actuel chef de la Maison royale d'Italie (maison de Savoie).

Mars-2012-0200.JPGLe combat naval fleuri est une manifestation unique en France : la bataille de fleurs sur l’eau. Une flotte de pointus, bateaux typiques du sud de la France, ornés de fleurs du pays (mimosas et d'œillets) composées en différents motifs défilent dans le port de la Santé de Villefranche-sur-Mer devant une foule nombreuse rassemblée sur les quais chaque lundi gras. Après un passage devant le public, les navigateurs en costume longent les quais et jettent leurs fleurs aux spectateurs. Le port de son bleu azur devient multicolore.  

Mars-2012-0213.JPGDe nombreuses animations ont lieu également sur les quais avec des troupes folkloriques. Toutes ces festivités sont organisées par l'Association des Bateliers Plaisanciers de Villefranche sur Mer et la municipalité. Chaque année, de nombreuses familles villefranchoises viennent avec une vingtaine de bateaux pour perpétuer cette fête centenaire.

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Les pointus (bateaux typiques du sud de la France) sont ainsi transmis de génération en génération en héritage d’une culture unique. Et même s’ils ne sont plus destinés à leur vocation première, la pêche, ils sont devenus un formidable outil de transmission de l’âme méditerranéenne.  Le Combat Naval Fleuri est donc l’occasion parfaite pour montrer aux azuréens et aux touristes ces bateaux qui font partie du patrimoine méditerranéen.

Mars-2012-0253.JPGAu total la préparation des bateaux a nécessité 3000 heures de travail. Le ferronnier des ateliers municipaux façonne selon les croquis des armatures métalliques, qui sont ensuite décorées par les bénévoles des associations comme "la mouette de Nice". Agrémentés de mousse de fleuriste, les motifs sont ensuite recouverts de papier aluminium de couleur, avant d'être ornés de fleurs. Cette année, 35000 œillets de coloris variés, 7000 fleurettes diverses et 500 kg de mimosa ont été envouté au public.

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A cela s'ajoutent une centaines de branches de palmiers et de lentisques pour la décoration des bateaux. Enroulées autour d'un fil de fer, elles servent à créer des guirlandes d'environ six mètres. Cinquante ont été réalisées pour une longueur totale de 300 mètres. Quand aux 7000 minis bouquets parfumés, ils serviront de projectiles. Et ce n'est que lorsque les pointus sont totalement vidés de leurs munitions florales, que le combat naval s'achève...

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                            DIAPORAMA DE LA FETE


 
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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 16:56

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Situé entre le royaume de France et les états Italiens, le Comté de Nice, à la suite du siège de Nice en 1543, amplifie son effort militaire en développant ses fortifications et en construisant le fort du Mont-Alban.

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  Bâti sur la colline du Mont Boron à 222 métres entre Nice et Villefranche sur Mer, le fort occupe une position militaire stratégique en ce qui concerne le contrôle et la défense.
Malgré des chemins d’accès escarpés, le passage de Mont Alban reste la route directe vers l’Italie. Les concepteurs de l’époque avaient compris l’importance de ce lieu qui avait un rôle de verrou, mais aussi de surveillance. La vue panoramique du site qui s’étend du bassin de la Darse dans la rade de Villefranche jusqu'à Bordighera (province d’Imperia) en passant par la baie des fourmis de Beaulieu d’un coté, de la baie des Anges jusqu'à l’Esterel de l’autre est, exceptionnelle de beauté.

Aout2011-6863.JPGLe fort se trouve dans une zone naturelle protégée, l’une des plus élevées du littoral niçois. Cet emplacement lui procure des privilèges en termes d’environnement paysagé et de décors visuels, par son belvédère à 360°.

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Seul le drapeau Niçois a le droit de flotter sur ce fort 

 

  Le fort est classé monument historique en 1909, il est racheté par la ville de Nice en 2007. Occupé jusqu’alors par l’armée française et laissé à tout vent jusqu’en 1994 ou il sera complètement fermé. D’ailleurs l’une des premières anecdotes, que je puisse dire sur le fort, est qu’à l’intérieur de celui-ci, on peut trouver plusieurs graffitis de l’artiste «Ben» qui à l’époque organisera quelques soirées clandestines et sans doute déjantés… La maison du patrimoine a tenu à conserver quelques une de ses fresques depuis que l’artiste à eu une notoriété internationale.

Aout2011-6871.JPGLa seconde anecdote, c’est que parmi mes visiteurs, se trouvaient des personnes originaires de Saint Quentin, habitant actuellement à Nice… et le comble pour eux, c’est qu’en plus, ils sont installés dans la rue Emmanuel Philibert. Pour ceux qui connaissent un tant soit peu l’histoire. Saint Quentin a subi par les troupes d’Emmanuel (duc de Savoie, prince de Piémont, Gouverneurs des Pays-Bas espagnols) et de Charles Quint le meme sort que ce qu’ont subi les Niçois avec Louis XIV. L’histoire est faite de ces tragédies !
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  Depuis 1388 le Comté de Nice fait partie de la Maison de Savoie, lui offrant son unique ouverture portuaire (plus tard elle aura le port de Gênes). Au XVIe siècle, les ducs de Savoie s’allient aux Espagnols pour résister à François 1er (Roi chrétien)  qui a fait alliance avec l'emire ottoman islamique . En juin 1543, la coalition Franco Turques assiège Nice (ville catholique qui accueilli le saint Suaire).  Durant l’assaut le futur roi Emmanuel Philibert se trouve dans le château de Nice avec sa mère Beatrix de Portugal. Le château résistera aux armées franco turques  qui étaient pourtant supérieure en nombre, à dix contre un….. Fort Alamo bien avant l’heure !

Aout2011-6943.JPGC’est l’amiral Andrea Doria qui suggérera à Charles Quint l’idée d’une fortification militaire de la cote niçoise. Dés 1556, soit un siècle avant le système de fortifications mis en place par Vauban, ce projet prend forme.
D’ailleurs, notre guide (et j’en suis totalement ravi) n’oubli pas de mentionner que le fort du mont Alban est le premier fort militaire auquel Vauban s’est inspiré en copiant totalement les plans de celui ci pour ses futures « prouesses ».
Le château de Nice est doté de remparts, le fort de Saint Hospice est érigé, la citadelle de Villefranche et le fort du Mont Alban sortent de terre. Le comté de Nice est prêt à se défendre contre l’agresseur…

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  A la fin du XVII e siècle, les guerres de succession d’Espagne amènent Victor Amédée II à réitérer son alliance aux ennemies du roi de France. Aussi en 1705, Nice est une nouvelle fois assiégée par les troupes française de Louis XIV.
Au XVIIIe siècle, ce sont les guerres de succession de Pologne et d’Autriche qui font l’objet d’alliances entre les souverains. D’abord alliés, puis ennemies. La Maison de Savoie et le royaume de France s’affrontent sur le territoire niçois. La réconciliation Franco Sarde a lieu lors du traité de Turin en 1760, mais la paix est de courte durée, les guerres révolutionnaires se propagent et le fort du Mont Alban est pris le 29 septembre 1792. Il devient un poste frontière avancé des armées françaises en guerre en Italie.

Aout2011-6948.JPGAvec la paix en 1814, la maison de Savoie retrouve ses provinces augmentées de l’ancienne république de Gênes. Nice n’est plus le seul débouché du royaume, aussi en 1853, le gouvernement Sarde retire le statut de port franc à Nice et à Villefranche. C’est la rupture entre les Niçois et la maison de Savoie. En 1860 le Comté de Nice et le duché de Savoie passe à la France en contrepartie de l’aide française pour l’unification de l’Italie.

Aout2011-6955.JPGLors de la seconde guerre mondiale le fort est occupé par l’Esercito Reale Italien, puis par la Wehrmacht allemande. Les bombardements alliés de 1944 en détruisent une partie. Cédé au ministère de la culture depuis 1964 par celui de la guerre, le fort devient propriété de la ville de Nice en 2007. En Avril 2010, alors que le fort fête son 450e anniversaire, débutent les premiers travaux de restauration. C’est donc la première expérience d’ouverture qui est proposé cet été au public.
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  Le siège de Nice de 1543 a été le théâtre de la démonstration des avancées techniques de l’artillerie. La ville a été massivement bombardée par des boulets de fonte tirés par des canons plus légers et maniable. Ces nouveautés dans l’armement ont rendu obsolètes les fortifications existantes. Leurs évolutions sont parallèles à ceux de l’armement. Les ingénieurs italiens alors à la pointe de l’architecture militaire s’orientent dés 1530 vers une architecture moderne avec le fort bastionné plus résistant.

Aout2011-6972.JPGEmmanuel Philibert s’entoure d’une équipe d’ingénieurs pour élaborer son système défensifs de la cote Niçoise. D’abord c’est Gianmaria Olgiati « il supremo ingenioro » qui s’active au projet de fortifications. Puis viendra ensuite les frères paciotto d’Urbino assistés de Domenico Ponsello et André Provana de Leyni qui sont les génies incontesté de l’héritage militaire des architectures bastionnées. Vauban se servira des plans de ces « suprêmes » ingénieurs pour en faire bien plus tard des copies à travers les territoires Français. De nos jours, on appelle cela du « plagiat ».

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  Le fort du Mont Alban est un ouvrage massif de forme polygonale et bastionnée de 742 m2. Il dispose de 4 bastions et 4 courtines se terminant par une tourelle. L’accès se fait par une petite esplanade et un pont levis piétonnier. L’ensemble du fort est constitué d’un mélange de pierres litées, recouvert d’un enduit. Les pierres  utilisées proviennent du relief niçois comme le calcaire de la Turbie. L’épaisseur des murs de chaque coté du fort fait 14 métres d’épaisseur. Le remplissage intérieur de la muraille permet une résistance certaine. Il était donc impossible à un boulet de  traverser celle ci.

Aout2011-6875.JPGL’enceinte extérieure en pierres sèches mesure prés de 1200 mètres de long. Le rempart maçonné efface les angles morts, amortissant ainsi l’impact des boulets. Il est renforcé par un contour Polygonal de l’enceinte. On trouvait ce type de fortifications maritimes au delà du comté de Nice, jusqu'à Gênes et le piémont bien avant de les retrouver en France. Malgré les siècles, le fort de Mont Alban veille toujours sur Villefranche et Nice. Depuis sa terrasse, la vue panoramique est tout a fait spectaculaire … époustouflante !

 

                           DIAPORAMA DE LA BALADE


 
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18 mars 2012 7 18 /03 /mars /2012 07:38

 

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En effet, à l’opposé des gars qui penchaient pour le parti séparatiste, ceux de la Ratapignata avaient intégré les quartiers neufs, sortant d’un vieux Nice pas toujours salubre et dans lequel, ils ne voulaient plus vivre préfèrent se rallier aux français. Le pugilat fera voler en éclat le comité des fêtes. Un peu plus de 130 ans plus tard, évitez de parler à un niçois de la question de sa nationalité, celle-ci reste un sujet très sensible…

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 Le Carnaval représente un univers peuplé de personnages mythiques et symboliques médiateurs entre le monde des Ténèbres et celui du Ciel.
Ces personnages, êtres ou animaux psychopompes, ont pour mission d'entraîner les "âmes errantes", des Ténèbres, vers l'univers Céleste.

octobre2001-0059.JPGDans les carnavals du temps jadis à Nice, un psychodrame se jouait, où les créatures du diable, de l'enfer, précédaient celles du monde céleste ou bien évoluaient à leurs côtés. Herlechinus, Harlequin, Hellequin, diable dans la mythologie populaire, devenu l'Homme Sauvage, entraînait les âmes errantes, au son d'un charivari, dont les échos retentissent encore de fêtes d’origine rurale et païenne, le Carnaval se développe dans les villages médiévaux de l’arrière pays du comté de Nice et parodie le cortège d'entrée des Princes de la Renaissance.

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Des défilés de chars apparaissent pour connaître une forme nouvelle à la fin du XIXe siècle sous l'impulsion de l'ltalie et surtout de Nice, qui dès 1873 présentait le plus important défilé carnavalesque du monde en présence d'un public d'hivernants prestigieux. Ce public d'esthètes se doutait-il en participant ainsi au Carnaval qu'il assistait à un défilé pour lequel, les carnavaliers puisaient leur source d'inspiration dans les traditions les plus profondes et anciennes de cette Fête ?

octobre2001-0086-copie-1.JPGCelles que l'on retrouvait bien ancrées à la fois dans la culture traditionnelle et européenne, dans les villages du haut pays niçois et que connaissaient bien les plus grands artistes imagiers du Carnaval Alexis Mossa, et son fils Gustave. Dans cette mise en place des corsi carnavalesques à partir de 1873, nous assistons à une représentation de plusieurs thèmes mythiques ou puisés dans l'imagerie populaire et les carnavaliers par chars interposés expriment un inconscient collectif, et reproduisent la mythologie populaire du Carnaval, notamment celui qui a trait au monde de l'inversion et de l’imaginaire  fantastique, et permettent la coexistence d'un univers apollinien et dionysiaque.

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Les premiers défilés de chars sont plutôt de style allégorique : Éloge de la paix en 1874, l'année suivante, triomphe de Catherine Ségurane. Mais en cette même année 1875 une autre conception carnavalesque apparaît sur le corso avec le fameux char des Ratapignata (chauves-souris).

octobre2001-0190.JPGQuarante chauves-souris déploient leurs ailes noires doublées de peaux de lapin ou de chat sur un manoir en ruine imposant par la taille (six mètres) et le réalisme des costumes. Ce char fit grande impression sur le corso mais il n'obtint cependant pas le premier prix. Le Comité des fêtes préféra l'académisme du char de Catherine Ségurane. Ce jugement fut contesté. Deux clans s'affrontèrent vigoureusement dans la ville. Le Comité des fêtes démissionna et le carnaval adopta un style davantage grotesque au détriment de la fête allégorique qui fut réservée aux batailles de fleurs.

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En 1875, l'apparition sur le corso niçois de la place de la Préfecture et du Cours Saleya, du fameux char de la Ratapignata (chauve-souris), et les conséquences que cela entraîna dans l'évolution du Carnaval, fit voler en éclat le ron-ron allégorique et un peu niais vers lequel s'orientait la fête carnavalesque.

octobre2001-0265-copie-1.JPGL'utilisation de la langue niçoise, de l’inversion et du symbole, par les réalisateurs du char de la Ratapignata leur permet d'affirmer l'existence d'une communauté niçoise, positive et plus subtile que ne laissaient supposer les images parfois dévalorisantes que les membres de la colonie hivernante écrivaient à leur sujet, ou bien certains rapports de fonctionnaires français qualifiant de sous-développées les populations du pays niçois.

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La Ratapignata, "souris pourvue d'ailes", est une représentation (inversée) de l'Aigle, symbole héraldique de Nice. Elle fait aussi partie du bestiaire carnavalesque, comme l'Ours, animal-clé dans cet univers symbolique. Comme lui, elle hiverne et se réveille au printemps. Animal psychopompe, elle est un médiateur entre le monde des ténèbres et celui de la lumière. Elle ouvre la voie de la connaissance, de l'initiation et de la sagesse, même si l'on doit s'enfoncer dans les ténèbres pour y parvenir.
Car effectivement, selon les cultures et les traditions, la chauve-souris, "impératrice" du monde des Ténèbres, est plutôt chargée, de valeurs négatives, diaboliques, et apparemment elle semble exorcisée de tout pouvoir maléfique, dans le carnaval mais aussi la culture niçoise.

octobre2001-0337.JPGN'oublions pas que le grand chantre du pays niçois, Menica Rondelly, auteur de l'hymne Nissa la Bella, avait créé par la suite, la Ratapignata, journal entièrement rédigé en niçois, et que la chauve-souris est devenue l'un des plus forts symboles de l'identité culturelle du Niçois.

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L'impact de ce char, sur le corso, était d'une grande force : n'était-ce point là une manière d'endosser, au premier abord, l'aspect inquiétant, ténébreux, laid de la chauve-souris, et de le transformer en symbole de sagesse, perspicacité, intelligence. Elle représentait une manière à la fois subtile et grotesque de la part des autochtones de faire front aux critiques, au sentiment de supériorité des "étrangers" vis-à-vis de la culture niçoise populaire. Elle devenait le totem des Niçois, et l'affirmation d'une identité "sauvage".

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La réalisation du char de la Ratapignata, fut l'objet d'une passion démesurée, et d'un acte que nous juger. En effet, le costume des figurants comportait des ailes de soie noire, un masque de chauve-souris, et un corps en fourrure noire.  Des peaux de lapin avaient été d'abord prévues, mais comme elles étaient en nombre insuffisant, Jean Cuggia raconta au journaliste Joseph Suppo, qu'avec ses amis, ils s'étaient rabattus sur les chats du quartier : c'est ainsi que trois cents chats du quartier disparurent.

octobre2001-0484.JPGEffectivement, le chat n'a pas toujours un sort heureux dans les carnavals, que ce soit dans le passé ou même encore de nos jours. Dans le passé, plusieurs cités réservaient un sort funeste aux chats, pendant la période du carnaval comme le précise Arnold Van Gennep. Selon certaines croyances populaires, les chats mis à mort représentaient le diable. Venise, à la Renaissance, était le lieu d'un jeu cruel appelé « jeu du Chat », pendant le Carnaval. Des hommes, crâne rasé, devaient écraser avec leur tête le corps d'un chat, attaché ("mis en croix") toutes griffes dehors sur une planchette, fixée contre un mur ou un poteau.

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En Espagne, Carlo Baroja précise que l'on berne des chats à la place du Pelele, ce mannequin qui ressemble au Paillassou niçois. Dans ce cas, le chat ne subit pas un sort tragique, mais il est utilisé comme un médiateur entre le Haut et le Bas, le Ciel et les Ténèbres. A Rio ou Bahia, le chat était très recherché pendant le Carnaval. Car pour certains sa peau servirait à la fabrication de l'un des instruments à percussion les plus fameux du Carnaval, la "Cuica"; selon les Brésiliens, jouer de la Cuica signifie "faire parler la peau du chat".

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Dans le cas exceptionnel du char de la Ratapignata, le sacrifice du chat représentait le sacrifice inversé de la chauve-souris consacrée animal totem, par une collectivité niçoise, qui s’identifiait positivement à elle.

 

                                DIAPORAMA DU CARNAVAL


 
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Published by freerider06 - dans comté de Nice

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