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25 février 2016 4 25 /02 /février /2016 17:21
LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)

Village abandonné et mine d'Amen

L’or a toujours fasciné les hommes et les traces de sa recherche sont encore visibles ça et là dans le sol des Alpes-Maritimes. Mais un lieu particulier a toujours attiré et retenu les prospecteurs, il s’agit du vallon de Leouvé. Entaille tranchée dans le schiste rouge du permien, sur la zone de contact des couches du sol primaire et secondaire, cette zone offre toutes les garanties géologiques de succès.

LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)

Il ne faut pas glisser, autrement la chute, c'est 30m plus bas..chaussure randonnée cramponnable obligatoire

Si vous parcourez ce vallon, vous apercevrez parfois au détour d’une piste, dans une falaise abrupte, une cavité béante, obscure, que l’on pourrait prendre pour une grotte naturelle. Mais l’œil averti distingue la marque de l’homme dans le paysage : cabanes en ruines, grands éboulis de déblais qui dévalent la pente et dont la couleur plus vive ne s’est pas encore confondue avec celle de l’environnement.

LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)
LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)

De bonnes chaussures de randonnée sont obligatoires et baton de marche 

Des hommes ont donc creusé là, dans des souterrains qui nous inspirent aujourd’hui méfiance et répulsion, mais vers quels objectifs ? La tradition dit qu’il y avait une mine d’or à Amen, village voisin de Léouvé, les habitants auraient abandonné leur village pour acquérir de superbes exploitations agricoles dans le Comté de Nice et la plaine du Var (le fleuve) sur les conseils du seigneur local. Et pour cause ? il connaissait l'existence des trésors géologiques du sous sols, occupé par les paysans du village, il fallait donc les appater par quelque chose d'autre.

LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)

La conquete de l'ouest

Les géologues prudents n’indiquent que la possibilité de découvrir du cuivre. Les plus audacieux admettent pourtant qu’on ait pu y exploiter un filon de pyrite aurifère. D’autre part, des galeries ont été forées dans la falaise surplombant vertigineusement les gorges sur la rive gauche du Var (le fleuve Alpes Maritimes), et le seul attrait du cuivre, même à l’état natif, n’explique pas ces tentatives désespérées.

LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)
LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)

Regardez bien la verticalité du sentier...C'est pour du randonneur aguerri. Bravo Yvette !

Seule l’attirance aveugle, déclenchée par la soif de l’or, permet de concevoir qu’un homme puisse se suspendre par un filin à 80 métres au-dessus du vide, pour creuser au pic un boyau dans la roche. Mais rares sont les documents d’archives ou les bilans d’exploitation susceptibles de renseigner le chercheur, seule information évidente : le témoignage de quelques anciens.

LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)

Sur la piste des geants

Historiquement, il semble que tout ait débuté au XVIIIe siècle lorsqu’un paysan du village découvre un échantillon de minerai métallique à l’éclat jaune vif, qu’il descend porter au marquis de Villeneuve, seigneur de Daluis. Ce noble personnage s’intéresse à la recherche minière, avec l’ambition d’exploiter les multiples filons cuivreux répartis le long des gorges.

LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)
LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)

Attention aux chutes de pierre (sur la 1er photo, amusez vous a lancer une pierre et vous comprendrez la verticalité du sentier)

Prudent, le marquis expédia le minerai découvert à Aix, pour y être identifié par un savant de l’époque. Confirmation sera donnée qu’il s’agit bien d’une pyrite à forte teneur en or. Le marquis de Villeneuve seigneur du lieu, obtint de Louis XV une concession à cet effet ».

LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)

Des tétons en formation que j'ai baptisé des  Cicciolina

Cette information etant confirmée et on y voit quelques temps plus tard une excavation assez profonde au fond de laquelle des paysans intrépides se glissent quelquefois malgré le danger et en détachent des morceaux d’une pierre cuivreuse portant or.

LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)

Un minéralogiste plus hardi encore dit qu’il s’était fait attacher avec des cordes pour descendre le long de la montagne, à l’embouchure de l’excavation pratiquée dans son sein, et qu’il avait retiré des échantillons d’un minerai semblable au précédent. Mais, la pente vertigineuse de cette montagne est si périlleuse et la pierre de la roche si dure qu’on a déclaré cette mine inexploitable ... 

LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)

Le paradis des géologues..

La présence de l’or est donc bien attestée, mais l’exploitation minière, rendue difficile par les moyens de l’époque, sera différée d’un siècle en attendant l’usage pratique des percements par explosifs. Au traité de Turin de 1760, la frontière est rectifiée et le territoire de Daluis détaché du Royaume de France, au profit de celui de Savoie-Piémont-Sardaigne (rendu) sans ralentir l’exploitation entreprise par le marquis de Villeneuve.

LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)

Un autre témoignage historique intéressant soutient la thèse des folles entreprises tentées par quelque solitaire pour arracher le précieux métal à la montagne. L’ingénieur L. Francfort, directeur des mines du Var (toujours le fleuve Alpes Maritimes, le département du Var aurait du être supprimé et renommé), rapporte le 30 Novembre 1863, avoir découvert dans la même zone :

LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)

Sur la piste des Commanches

« une vieille galerie pleine d’os humains dont nous n’avons sur l’origine, la cause ou la provenance pas la moindre tradition dans le pays, mais qui évidemment présente les caractères d’une bien grande ancienneté ».

LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)

Ruine de la Basse Mihubi et bergerie en été

Il apparaît que le « trésor d’Amen » ne soit pas un mythe, et que, comme chaque fois, derrière la légende se cache une explication historique et scientifique souvent simple. Ce petit hameau situé sur l’ancienne voie muletière, qui reliait Puget-Théniers (Ancienne prefecture des Alpes Maritimes) à Guillaumes (06) et Barcelonnette  (04) depuis l’Antiquité, fut placé par Napoléon III (après le rattachement frauduleux de 1860) sur la route départementale 16, qui ne sera jamais ouverte au-delà de Léouvé ! 

LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)

Les raisons obscures qui décidèrent de l’abandon de ce tracé historique ne s’expliquent pas par les seuls impératifs de la voie ferrée Nice - Puget-Théniers. L’ouverture scabreuse de la route dans l’entaille fantastique des gorges de Daluis, confirme amplement qu’on a préféré la difficulté au choix plus sage d’un passage par le col de Roua et le hameau d’Amen.

LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)

Les coussins hémisphériques de l'Euphorbe Epineuse

L’explication de cette hérésie au bon sens est encore connue des anciens. Au moment d’établir les plans de la nouvelle route, un notable en renom usa de son influence pour éviter à tout prix l’ouverture de terrassements dans la traversée du site d’Amen, maintenant ainsi le hameau et ses campagnes à l’écart du passage.

LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)

Cette chasse gardée n’aurait eu d’autre intérêt que la richesse du sous-sol. Des fouilles discrètes menées à l’aide de moyens modernes confirmèrent les espoirs de l’intéressé. Il ne reste plus aujourd’hui que les miettes du festin, un village déserté par ses habitants, et une merveilleuse histoire qui hante encore la mémoire.

LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)
LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)

El Dorado la prisonniere du desert

Si, attiré par la beauté sauvage du site dantesque que constituent les gorges rouges de Daluis, vous parcourez la route qui les traverse, arrêtez-vous au « Point Sublime ». En face, sur la rive gauche, vous remarquerez la clue étroite d’Amen et dans la falaise dominant les eaux tumultueuses du Var de quelques 250m, un groupe de cavités sombres taillées au-dessus du vide. Elles témoignent mieux que tout de la passion qui peut animer l’homme stimulé par le désir de conquête de l’ardent métal.

LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)

Lieu de vertige surplombant les ravins de "terres rouges » , ce hameau des Alpes Maritimes nous fera revivre le parcours des anciens mineurs et des orpailleurs à la recherche du trésor perdu.

LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)

De l'histoire de ces bâtisseurs téméraires, il ne reste qu'une légende dont les mots sont de pierres, dressées nostalgiquement vers l’azur. Après en avoir terminé avec notre randonnée, on ne pourra qu'être interpellé par l'existence autarcique que menèrent des générations de mineurs-paysans.

LES MINES D’OR DE LEOUVE & AMEN (2)

La faille du diable. Quelqu'un veut il aller voir ?

 

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21 février 2016 7 21 /02 /février /2016 05:45
AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)

Nous sommes à la moitié et nous irons tout la haut !

....Enfin, une ancienne voie romaine, taillée majestueusement sur les flancs des gorges rouges, acheminait le minerai de cuivre exploité jadis dans les falaises. Avec mon article, Vous aller revivre pas à pas, dans un paysage insolite et saisissant, les aventures minières du Haut-Pays niçois, à la recherche de l’or.

AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)
AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)

Le dénivelé est quelquefois raide et quelquefois doux. Entre foret et desert de pierre..

Au départ du hameau de Léouvé (ancienne mine de cuivre), l’itinéraire visite le col de Roua, puis la tête de Mélèze, la basse Mihubi (1380), Tête de Giordanet (1445 m). Entre roche rouge et vallées abrupte, le barrot (2137m) est un sommet incontournable qui domine cet ensemble venu d’un autre continent.

AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)

L’agréable sentier entrecoupés de défilés saisissants vous envoutera, sous l’œil de canyons fantasmagoriques, et d’une flore parfois rescapée du "Petit Âge Glaciaire". Les blocs superposés de grès chaotiques font le fleuron de cette randonnée d’envergure du Pays Niçois.

AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)
AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)

Si le Pays de la Roudoule (affluent du fleuve Var) est devenu un rendez-vous privilégié des géologues de tous pays, c'est parce qu'il offre dans un périmètre rapproché l'exceptionnelle possibilité de remonter 270 millions d'années sur 13 km ! La situation géologique et géographique générale est conditionnée par l'existence d'un vaste et puissant massif primaire : le dôme de Barrot, culminant à 2137 m et formé de roches rouges imperméables, les pélites.

AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)

Des paysages de Far West dans un site géologique exceptionnel.

A l’origine, vers 300 millions d'années, nous nous trouvons transportés dans un environnement désertique et hostile, l'emplacement du futur dôme du Barrot correspondait à un bassin en voie d'affaissement. A l'emplacement actuel de Léouvé, un cours d'eau temporaire drainait des sables et galets provenant des massifs méridionaux.

AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)
AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)

A droite de la voie romaine on surplombe les canyons

Puis, cet environnement spécifique a reçu, des volcans de l'Esterel, des nuages de cendres volcaniques durant 50 millions d'années. La puissance de ces dépôts de pélites est considérable : un kilomètre d'épaisseur. Au cours de cette très longue période de temps, l'environnement était particulièrement hostile. Les temps permiens coïncident avec l'une des crises biologiques majeures de l'histoire de la Terre.

AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)

La voie romaine, un chemin muletier qui reliait Nice à Barcelonnette (Nikaïa-Barcino)

Dans ce contexte général d'aridité, la vie végétale et animale se concentrait autour de mares temporaires et de zones marécageuses peu profondes. Les terrains rouges constitués de pélites, d'arkoses et de conglomérats à éléments volcaniques caractérisent le faciès de Léouvé..

AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)

C'est au contact du Trias et du Permien que se sont formées des minéralisations cuprifères. Le secteur de Léouvé est très prometteur. Les chemins sont très rouges. La roche est probablement chargée de fer, ce qui nous ennuiera si l'orage venait à tomber et mon sentiment s'averera exact !

AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)
AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)

Vers 7h30, nous sommes d'attaque pour la randonnée des roches rouge de Leouvé. Les sacs sont bouclés, Yvette a déjà les chaussures aux pieds. Pas de temps mort ! Quel dépaysement ! La terre rouge, l'herbe verte, des contrastes de couleurs qui nous transportent ailleurs. Au Colorado peut-être ? Dans l'Arizona niçois certainement !

AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)

Les trésors faits de schistes, de marnes et de mélèzes, du col de roua, de la mihubi et de la montagne de Mairola…

L'eau creuse de petits canyons dans la terre tendre. C’est superbe ! C'est un magnifique sentier empierré qui nous amène de Léouvé a la baisse de Roua. Le vent nous rafraîchit un peu en cette arrière saison de Septembre. Nous sommes au col de Roua puis à la basse Mihubi.

AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)
AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)

Précédemment, je vous avais fait voir les gorges du Cians et de Daluis (Voir article), cette fois, je  vous montre l'intérieur des terres.. Dommage que vers la basse Mihubi les nuages s'amoncellerent au-dessus de nos têtes, nous devons donc songer à redescendre, c’est l’inconvénient de la montagne surtout si celle ci est chargée en fer et uranium.

AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)

Le passage de la voie romaine est superbe. Ils sont fous ces romains ! Si vous avez envie de fouler des siècles d'histoire, c'est la rando qu'il vous faut. Ce n'est ni un obélisque, ni une arène que vous allez découvrir mais une voie dite "romaine", dallée et réaménagée au XIXème siècle pour le transport du cuivre et ce, à plus de 1 000 m d'altitude.

AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)
AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)

Nous arrivons presque au Col du Roua

A titre d'hypothèse, le bronze qui aurait servi pour les gravures rupestres de la vallée des Merveilles (Alpes Maritimes) serait issu des mines (à ciel ouvert) de Léouvé. Principale voie de communication entre le Haut et le Moyen Var (le fleuve), ce magnifique sentier muletier daterait du II° ou III° siècle après J-C, lorsque les romains ont pénétré les vallées durant la Pax Romana.

AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)

Pendant des siècles, ce sentier favorisa les échanges culturels et commerciaux importants avec le moyen pays et la cote niçoise (entre Piemont et Ligurie). Au terme d'une bonne grimpette d'environ 2.30 heures, nous avons atteint le col de Roua ( 1214 m) pour faire une pause et admirer le panorama de la vallée.

AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)
AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)

Ensuite la balise indique deux sentiers différents. L’un va sur Guillaumes et l’autre sur la basse Mihubi par le balisage jaune. C’est ce dernier que nous choisirons d'emprunter pour continuer notre itinéraire.

AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)

Arrivés aux premières bergeries (basse Mihubi), les nuages noirs nous préviennent que nous devons retourner sur nos pas. S’il vient à pleuvoir plusieurs passages dans les pentes des sédiments  de pélites deviendront extrêmement dangereux et impossible à franchir. Il faut absolument rejoindre la voie romaine qui s’avére plus stable en cas d’orage. D’ailleurs, nous avons bien fait, car presque arrivé au terme de notre parcours, nous avons rencontré la pluie. En cas d'orage, le fer attire aussi la foudre !

AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)
AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)

Ce circuit est magnifique, un chemin de la route du sel et des transhumances au milieu d’un paysage d’une richesse géologique et botanique extraordinaire. Même dans ce paysage aride, la vie perdure comme en témoigne les coussins hémisphériques de l'Euphorbe Epineuse.

AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)

On arrive au Col du Roua et nous allons prendre à droite en direction du Barrot

La randonnée est facile de l’ordre d’une dizaine de kilomètres avec un dénivelé d’environ 500 mètres. Le temps de marche de 7.30 est indicatif car nous allons à notre rythme, picnic et photos comprises…. Nous ne sommes qu'en moyenne montagne ou les altitudes sont comprises entre 1000 et 2000 métres.

AU COEUR DE L’ARIZONA NICOIS (1)

Suite dans le prochain article....

 

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15 février 2016 1 15 /02 /février /2016 18:54
LA CULTURE DE L’INDEPENDANCE

Sur la route des gorges du Var

l'histoire complexe de Beuil (Boglio en italien) fut marquée par d'innombrables invasions, celles des Francs, des Lombards et des Sarrasins en particulier, entre l'an 500 et l'an 800, année où Charlemagne vint à Nice pour y établir un évêché et confirmer son neveu Hugues de Grimaldi dans son titre de Comte d'Antibes, réorganisant du même coup l'administration du Comté de Nice.

LA CULTURE DE L’INDEPENDANCE

Le village de Beuil sur son piton rocheux

Vers la fin du Xème siècle, Othon roi d'Italie, empereur du Saint Empire Romain Germanique, fit don du rocher de Monaco aux Grimaldi pour l'avoir aidé dans le conflit qui l'opposait à la République de Gênes (la famille des Spinola contre les Grimaldi: Gibelins contre Guelfes deux dynasties opposées).

LA CULTURE DE L’INDEPENDANCE

Beuil (boglio) connut le tournant d'une histoire fondée sur l'affirmation de soi au moment du règne de Guillaume Rostaing (1285-1315), un provençal brutal et belliqueux, lorsque celui-ci décida de remettre en vigueur le droit de cuissage. Une révolte de ses sujets s'ensuivit aussitôt et il mourut sous les coups de hache.

LA CULTURE DE L’INDEPENDANCE

La maison du frére à Soso

Afin d'empêcher toute répression, les habitants de Beuil demandèrent la protection du puissant Andarro de Grimaldi, l'oncle de René de Grimaldi, alors seigneur de Monaco. C'est ainsi que les Grimaldi prirent le titre de seigneurs de Beuil, titre qu'ils gardèrent jusqu'en 1621 lorsque le Duc de Savoie remettra Beuil au Comté de Nice.

LA CULTURE DE L’INDEPENDANCE

Après la mort de la Reine Jeanne de Naples (Giovanna di Napoli) les Anjous de Provence menaçaient toujours l’autonomie du Pays de Nice. Les Grimaldi se déclarèrent en faveur de Charles Duras (Charles de Durazzo, roi de Naples) et, selon une stratégie dont le but était de contrer les visées de Louis d’Anjou, ils demandèrent la protection d'Amédée VII de Savoie.

LA CULTURE DE L’INDEPENDANCE

La Suisse niçoise

Le 2 Août 1388, Jean de Grimaldi, dont le règne fut le plus long (1368-1445) rejoignit d'autres seigneurs pour signer l'Acte de Dédition, par lequel Nice prêtait allégeance au Duc de Savoie. Ce faisant, les Grimaldi de Beuil mettaient leurs fiefs et propriétés diverses sous la protection du Comté de Nice, donc du Duc de Savoie. Le Comté de Beuil fut donc intégré dans le vaste Contado di Nizza.

LA CULTURE DE L’INDEPENDANCE

C’est sous le règne d’Honoré II Grimaldi (1542-1591), homme fidèle à la Maison de Savoie, seigneur sage et avisé, très habile en politique que Beuil passa du statut de baronnie à celui de comté. Ce fut une période de calme, de paix et de prospérité. En 1591, son fils Annibal lui succéda avec la célèbre devise : « Sono il comte di Boglio/ Facia quello que voglio » (« Je suis comte de Beuil et fais ce que je veux »).

LA CULTURE DE L’INDEPENDANCE
LA CULTURE DE L’INDEPENDANCE

Eglise Notre Dame du Rosaire en haut

Et de fait, Annibal défendit le Duché de Savoie contre les armées de France et de Provence en 1600. Le comté de Beuil disparu le jour ou les barbares révolutionnaires venus de Provence attaquèrent le Comté de Nice et franchirent le Var sans déclaration de guerre. Les révolutionnaires français abolirent les privilèges lors de la célèbre nuit du 4 Août 1789, le Comte Mattéi qui vivait alors à Turin, et qui était devenu seigneur de Beuil, abandonna toutes ses terres, qui furent alors divisées et vendues à 42 habitants du village pour la somme de 6125 louis.

LA CULTURE DE L’INDEPENDANCE

Une date très importante dans l'histoire de Beuil fut 1910, lorsque le Chevalier de Cessole, personnalité niçoise haute en couleurs, pionnier en matière de ski, se déplaça à Beuil avec les skieurs des Chasseurs alpins et, grimpant au sommet de la Tête du Sapet et s'apercevant de l'immensité du domaine, décida d'en faire une station de sports d’hiver.

LA CULTURE DE L’INDEPENDANCE

Chapelle Saint Jean Baptiste en trompe l'oeil

1910 fut l'année du lancement du premier ski-club des Alpes Maritimes, qui organisa à Beuil le 28 Mars de cette année-là, la première compétition, présidée par le Chevalier de Cessole. Il était arrivé quelques jours plus tôt, accompagné de nombreuses personnes qui avaient pris le train jusque Pont de Cians et de là, des voitures tirées par des chevaux les amenaient à Beuil.

LA CULTURE DE L’INDEPENDANCE

L'Hotel Millou construit en 1861 n'a pas changé

La plupart séjournaient à l'Hôtel Millou et dans les cinq autres hôtels dont Beuil s'était doté entre 1861 et 1892. Le 28 Mars 1910, donc, de nombreuses compétitions eurent lieu, ski de fond, saut, course d'obstacles avec des tonneaux et des seaux pleins d'eau à ne pas renverser… Jusque 1914, la réputation de ces manifestations ne cessa de grandir. Elles reprirent en 1920 après la guerre. En 1923, plus de 1500 personnes étaient présentes pour voir 60 compétiteurs.

LA CULTURE DE L’INDEPENDANCE

En 1924, le Club de Sports d'Hiver de Beuil fut créé et en 1930 un tremplin fut inauguré dans la Condamine en présence de champions internationaux, dont Emil Petersen, champion olympique, et le Lieutenant Pourchier, originaire de Beuil, membre de l'équipe olympique française, initiateur du tremplin. La toute jeune Ecole de Ski de la Côte d'Azur* commença à organiser des leçons et des entraînements en 1933, comptant jusqu'à 300 membres l'année suivante.

LA CULTURE DE L’INDEPENDANCE

Maisons en pierre séche, aux toits en bardeau de mélèze

Le 6 Janvier 1930, Beuil connut une belle heure de gloire avec l'inauguration de l'Hôtel du Mont Mounier, dans le quartier des Launes, dont l'idée revenait à Edouard Baudoin, le promoteur du Palais de la Méditerranée à Nice. Il s'agissait d'un hôtel de grand luxe avec salles de bains attenant à chaque chambre, comprenant 40 employés et 25 aides-cuisiniers.

LA CULTURE DE L’INDEPENDANCE

Les façades, orientées au sud, sont percées de balcon sous toits, les "souleiaires"

Parmi d'autres célébrités, on voyait fréquemment la Princesse Aga Khan, le Comte de Béarn, la Comtesse Orsini et le Prince Obolenski. En Février 1937, Beuil inaugura son propre tremplin olympique, le seul de toutes les Alpes du Sud, ainsi qu'un remonte-pente dans le quartier des Launes, entièrement financés par le village.

LA CULTURE DE L’INDEPENDANCE

Le doux parfum de l'authenticité

En 1938, 15 000 personnes assistèrent aux championnats de saut et la même année, le célèbre explorateur Paul Emile Victor eut l'idée de traverser les Alpes du Sud au Nord, partant de Beuil pour arriver à Chamonix en traîneaux à chiens. Pendant la deuxième guerre mondiale, Beuil se distingua en sauvant et en cachant un groupe d'Israëlites traqués par les troupes nazies.

LA CULTURE DE L’INDEPENDANCE

Beuil Comté de Nice à 77 km de la capitale

Il ressort de cette longue histoire que Beuil est inséparable d'un esprit d'indépendance, d'entreprise, un esprit de défi, ainsi que d'une certaine fierté de posséder un passé de lutte, d'où une volonté forte d'affirmer son identité.

LA CULTURE DE L’INDEPENDANCE

C'est sans aucun doute cette caractéristique qui explique l'attachement que l'on éprouve lorsque l'on se promène dans ses ruelles sinueuses et que l'on échange quelques mots avec les habitants. C'est cet esprit de résistance montagnarde, et son charme subtil, que tout visiteur ne peut que ressentir et apprécier.

LA CULTURE DE L’INDEPENDANCE

27 Decembre 2015 la neige n'est toujours pas la.... 12° à 1450 m d'altitude

* De nos jours l'arriere pays niçois n'est plus nommé "Cote d'Azur" mais "Alpes d'Azur". A l'époque les veritables frontiéres de la Cote d'Azur allaient de San Remo Italie à Theoule sur Mer Alpes Maritimes en englobant la Principauté de Monaco.

 

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1 octobre 2015 4 01 /10 /octobre /2015 06:33
LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR

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Ce corps d’élite avait une relation particulière avec notre Pays Niçois tant les hommes qui le composaient avaient un rapport privilégié avec nos montagnes dont, pour la plupart, ils étaient issus. Cette osmose avec leur pays s’est perpétuée au fil du temps, malgré la volonté farouche de la république française de formater les habitants des régions qu’elle administrait, habitants issus pour la plupart du monde paysan.

LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR

Le vallon de Salso Moreno offre les vues les plus étonnantes du Mercantour. On se croirait dans les steppes de Mongolie !

Lors de la « grande boucherie » de la guerre de 1914/1918, que l’on ose dire Grande, toute la population paysanne des pays européens fut mobilisée et ce conflit sonnera la fin du monde agricole. Ce conflit affectera considérablement notre pays Niçois qui paiera un lourd tribut à cette guerre civile européenne.

LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR

Il y aura plus de 4000 combattants tués issus de la ville de Nice ce qui laisse imaginer le nombre d’enfants du Comté qui ont perdu la vie dans un conflit qui les dépassait. Il leur aura fallu du courage à ces enfants du pays pour supporter les conditions particulières de cette guerre dans des contrées qu’ils ne connaissaient pas, au milieu de populations qui leur étaient étrangères et avec le mépris que pouvaient avoir l’état-major français à leur égard.

LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR

Le casernement du camp des fourches à 2291métres d'altitude datant de 1890

Le traitement dont fut l’objet le XV° corps (composé de soldats venus de chez nous) est assez symptomatique à cet égard. Ils furent accusés de défaitisme pour masquer les défaillances du commandement suprême et, face à la première cuisante défaite des troupes françaises, le chauvinisme français avait besoin d’un bouc émissaire et ce furent, selon les paroles d’un historien français, « des français un peu moins français que les autres, à tout le moins, un peu particuliers » qui en firent les frais.

LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR

Vision irréelle d'un village en ruine

Cependant, on peut noter les réactions des adversaires allemands qui les appelaient les « schwarze teufel », les diables bleus (habillés en noir) qui se traduisait par une admiration envers ces soldats venus d’ailleurs:  combattre les diables bleus, est un honneur pour le guerrier allemand.

LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR

Si nous pouvions oublier les horreurs provoquées par la bêtise des hommes, nous pourrions, sûrement, admirer le comportement admirable de nos chasseurs alpins dans cette tourmente. C’est par l’attachement à leur terre et à leurs montagnes, à leurs familles et à leurs villages, qu’ils ont pu surnager (et pour certains survivre).

LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR

C’est par la petite histoire (souvent bien plus intéressante) que l’on peut comprendre celle que l’on appelle grande (sic). N’oublions pas, au passage, que notre Pays Niçois fut pendant plusieurs siècles partie intégrante d’Empires Germaniques. Les livres d'histoire de France ne l'apprennent pas !

LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR
LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR

Direction le fort du Camp des Fourches avec sa tourelle métallique dite « Séré de Rivière »

Nice et le Pays Niçois ont payé un lourd tribut à cette guerre qu’un grand nombre d’officiers participants nommeront boucherie, charnier, enfer, pour encore une fois de plus aucune reconnaissance faite par le pays qui nous avait annexé.

LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR

Rochers des Trois Eveques et Téte de l'Enchastraye 2954m

Si pour les touristes (encore de nos jours), notre terroir se résume souvent à la zone littorale: « la mer de Nice », « le pays bleu », « la Riviera enchantée » chers aux littérateurs depuis Théodore de Banville jusqu’à Dominique Durandy et Jean  Cocteau, il ne faudrait pas oublier que le Comté de Nice depuis toujours est constitué de 70% de montagne et même de très haute montagne.

LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR

Blockhaus du Mont des Fourches

Nice est naturellement tournée vers ses vallées et ses montagnes, voie naturelle vers les Alpes qui sont le lien avec la Maison de Savoie à laquelle les Niçois, « ces montagnards face à la mer », s’étaient dédiés en 1388. C’est donc, un pays de chasseurs alpins qui connaissent extrêmement bien la montagne depuis des siécles.

LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR

Les chasseurs alpins de la région de Nice avaient tenu presque exclusivement les secteurs des Vosges et d’Alsace avec leurs camarades alpins des autres garnisons des Alpes. Ils s’illustrèrent entre autres au cours de combats acharnés pour la possession de l’Hartmannswillerskop, le fameux « Vieil Armand ».

LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR

Blockhaus de Ventabren sur la ligne Maginot du Mercantour

Beaucoup, beaucoup trop, reposent dans le cimetière de Silberloch, près de Cernay (Haut-Rhin), au cimetière des chasseurs, Lingerkopf, près de Munster.

LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR

À la déclaration de guerre, la garnison alpine de Nice comprenait le 6e BCA à Nice, le 23e à Antibes , le 20e à Grasse, le 24e à Villefranche, le 27e à Menton. Mais pour les Niçois, les Diables bleus ce sont surtout les chasseurs du 22e à qui ils portaient beaucoup d’affection.

LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR

Fort du Mont des Fourches

Qu’est ce qui a fait que ce corps d’élite occupe une place si importante dans le cœur des Niçois. On se demande, alors, comment les Chasseurs Alpins, ont pu s’intégrer d’une façon si naturelle dans la communauté Niçoise sans être reçus comme une troupe d’occupation, comme l’ont toujours été, avant eux, les soldats français au cours de l’histoire.

LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR

Il faut savoir qu’un enfant de Nice qui s’appelait Joseph Garibaldi a contribué à faire admettre les troupes alpines au peuple dont il était issu. En 1859, Giuseppe Garibaldi, partisan convaincu de l’unité italienne, lève une troupe de francs-tireurs… troupe entraînée  pour évoluer dans la montagne qu’il nomme « les chasseurs des Alpes » (ce seront ces trois mille hommes qui formeront l’ossature des fameux « mille », héros de l’unité italienne).

LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR
LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR

Garibaldi qui était un enfant du pays savait bien que celui qui tenait la montagne avait un avantage décisif, il savait qu’une troupe entraînée pour passer sur des chemins de chèvre gagnerait de vitesse la troupe ennemie et que, dans le relief particulier et tourmenté de notre pays, une guerre de « guérilla » menée par une troupe mobile,  capable de « coups de main » et de se retirer aussi vite qu’elle était venue, donnerait un avantage décisif au camp auquel elle appartenait.

LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR

Nos Chasseurs Alpins furent précédés par les « Alpinis », de l’autre côté des Alpes, qui avaient été créé sur le modèle des Chasseurs du Tyrol, les Tiroler Kaïserjäger (le chapeau que portent les Alpinis est significatif à cet égard).

LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR
LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR

Et la fraternité d’armes de ces hommes des montagnes, d’un côté à l’autre est accentuée par le fait que la notion de frontière leur était totalement inconnue.

LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR

Casernement du Restefond à 2550m d'altitude

Pendant des siècles, ces hommes se retrouvaient dans les montagnes et cette habitude perdura après que fussent fixées des frontières qui étaient artificielles dans leur esprit. Les Nissarts et les Piémontais se rencontraient toujours, par delà les frontières.

LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR

Bien évidemment, le recrutement privilégié de ce nouveau corps de montagne se fera au sein de la population locale car, et cela parait évident, les habitants du Comté étaient ceux qui connaissaient le mieux cette montagne.

LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR
LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR

Non seulement, ils connaissaient par cœur leurs Alpes mais étaient comme des poissons dans l’eau au sein des populations du haut-pays. Avec leur implantation dans les différentes garnisons de montagnes, ils seront toujours présents pour rendre divers services aux populations.

LES DIABLES BLEUS DU MERCANTOUR

Une cloche GFM (Guetteur et fusil mitrailleur)

 

               DIAPORAMA CAMP BONETTE RESTEFONT

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18 septembre 2015 5 18 /09 /septembre /2015 06:25

PHOTOS-2014-0032.JPG Pour ce premier samedi de février 2014, il n'y avait pas la grande foule, comme lors de l'inauguration de la promenade du Paillon, mais tout de même plus de 500 personnes ont participé, à la cérémonie d’inauguration du nouveau quai des États-Unis. Une cérémonie marquée par la présentation de la Statue de la liberté. Elle trône désormais face à l’opéra tout à coté du kiosque à journaux et de cette horreur que les niçois appellent déjà la tour Eiffel** de la honte.

PHOTOS-2014-0018.JPGRiba dòu miejour, autrement dit "rive du Midi", tel est le nom ancien de ce que l'on appelle aujourd'hui le "quai des Etats-Unis" situé dans le prolongement de la promenade des Anglais entre la plage des Ponchettes*** et la rue du même nom...

PHOTOS-2014-0028.JPGCette statue signée, comme l’originale, d’Auguste Bartholdi nous l’avons voulue modeste car il ne s’agit pas de rivaliser avec New York, a lancé le député-maire de Nice Christian Estrosi (ou figure son nom en grosse lettre sur la plaque commémorative, le nombrilisme eternel des politiciens).

PHOTOS-2014-0044.JPGDans ce cas la, on aurait pu faire l'inauguration d'un Burger King et cela aurait suffit ... mais, il semble que ce maire soit prêt à tout pour se montrer en public et rivaliser en pitrerie avec son tristement célèbre Napoléon III qu'il idolâtre sans vergogne pour les terribles répressions que cet individu a fait aux niçois... Nice Matin servant de support aux frasques du candidat à la municipalité.

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les 3 drapeaux amis du pays niçois....avec ma préference pour l'Italie bien sur !

 

 Les travaux n’auront vraiment pas traîné sur le quai des Etats-Unis. Débutés mi-novembre 2013, ils sont déjà terminés mi février 2014. Ce qui veut dire que quand on veut débloquer du pognon pour les caprices de nos élus, l'argent est facile à trouver. Par contre faire une crèche, une halte garderie supplémentaire, des parkings, des logements ...tout cela niet, il n'y a pas de fric.

PHOTOS-2014-0084-copie-1.JPGBon, passons à ce qui nous concerne, ce fameux quai des Etats Unis mérite une petite visite, puisque de toute manière, vous savez déjà que je ne suis pas un partisan inconditionnel de ce monsieur. Depuis l'embouchure du Paillon jusqu'a la colline du Château, la municipalité avait fait aménager, au XIXe siècle, une route afin de relier la ville nouvelle au port par le bord de mer. Entre 1840 et 1843, la Ville fait édifier un quai de 350 mètres de long devant les façades maritimes : le quai du Midi, haut lieu de promenade.

PHOTOS-2014-0101-copie-1.JPGLes ponchettes

Scindé en deux tronçons, le quai accueillait, dans sa première partie, des bâtiments fastueux comme l'hôtel Beau-Rivage où des célébrités comme Henri Matisse, sainte Thérèse de Lisieux ou encore l'écrivain russe Anton Tchekhov y ont séjourné. Le second tronçon, quant à lui, était occupé par les marins pêcheurs qui y halaient leurs barques sur la grève à l’aide de treuils, réparaient leurs filets et y habitaient parfois.

PHOTOS-2014-0094.JPGTreuil d'amarrage pour barque de peche

Près d'un siècle plus tard, en 1917, sur proposition du général Goiran, maire de Nice, le conseil municipal décide de débaptiser le quai du Midi pour le quai des Etats-Unis et d’apposer une plaque commémorative**** d’amitié franco américaine. Une initiative prise afin de saluer l'entrée en guerre des Américains aux côtés des Alliés pendant la Première Guerre mondiale.

PHOTOS-2014-0126.JPGPar la suite, entre 1930-1932, le quai fut agrandi de quinze mètres via un perré gagné sur la plage. Pour assurer la continuité esthétique avec la Promenade des Anglais, le quai fut divisé en double voie avec un parterre central fleuri. En ce qui concerne la statue inaugurée récemment, cette réplique de la célèbre statue offerte par la France aux Etats-Unis était le dernier exemplaire que détenait la fonderie de Coubertin.

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l'hiver sur la Baie des Anges

 

 Elle a été achetée par la ville de Nice en 2011 (deux ans dans les entrepôts pour la sortir au moment opportun). Après Paris, Colmar ou même Tokyo, au Japon, Nice est donc la dernière ville à détenir une réplique ou une reproduction de l'un des monuments les plus célèbres de New-York.

PHOTOS-2014-0142.JPGLa Liberté éclairant le monde, plus connue sous le nom de statue de la Liberté, a été inaugurée en 1886 pour célébrer le centenaire de la déclaration d'indépendance américaine et en signe d'amitié entre les deux nations. Dans le cadre de cette opération, le trottoir Sud du Quai des Etats-Unis a été élargi pour créer un nouvel espace piéton d’un hectare en bord de mer.

PHOTOS-2014-0158.JPGLe cadran solaire de Rauba Capéu

Une piste cyclable de 400 mètres de long par 3 mètres de large a également été mise en place, tandis qu’une jardinière longitudinale de 1.000 m2 a été installée, dans laquelle 31 palmiers et 7 arbres et arbustes ont été plantés.

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montagne enneigé au dessus de la cité des anges. Ce sont les montagnes grassoises

 

 De beaux immeubles y furent bâtis à la fin du XIXe siècle en aval de l’Opéra reconstruit en 1884. On peut lire au fronton de la porte monumentale qui fait communiquer le quai avec la cité du Parc et le cours Saleya, l’inscription rappelant: « sur l’initiative du président Woodrow Wilson de participer au conflit mondial de la civilisation contre la barbarie ».

PHOTOS-2014-0180.JPGLe quai des États-Unis accueille des œuvres d'art exposées en plein air. Régulièrement, de nouvelles œuvres sont présentées. Ainsi, plusieurs sculptures de Niki de Saint Phalle firent leur apparition sur le quai, puis, ce furent des sculptures de Pierre Marie Lejeune et aussi, une exposition aérienne d'Alain Jacquet dans la foulée.

PHOTOS-2014-0191.JPGPHOTOS-2014 0249 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

*Bouon journada, anen parlà frances couma co seraï maï facile per l’escriéure. Ahura "Rauba-Capeù" cela veut dire, voleur de chapeau en raison des coups de vent qui balaient  le quai devant lequel fut immergée, le 20 octobre 1968, la statue de N.-D. des Fonds Marins.

PHOTOS-2014-0211.JPG ** Les  9 lignes obliques de Bernard Venet: Une structure Stalinienne métallique composée de barreaux de fer de 30 mètres de haut. D'une valeur marchande de deux millions d'euros (de qui se moque t'on ?), la mairie n'aurait payé que la fabrication et le transport environ 280 000€ ou il faudra  de nouveau ajouter la même somme pour son second déplacement. Ce machin n’a aucun sens artistique et est un amas de ferraille rouillée.

PHOTOS-2014-0252.JPG ***La rue des Ponchettes est le début de l’ancien chemin des Ponchettes, le premier sentier creusé dans la roche dans les années 1770, et permettant de relier la Marine (Cours Saleya d'aujourd’hui), au port Lympia, tout nouvellement creusé. « Pounchetta » signifie « petite pointe » en langue niçoise, et désigne ainsi les pointes rocheuses de Rauba Capéu.

PHOTOS-2014-3545.JPG ****Thomas Jefferson ambassadeur des Etats-Unis en France, 3e président des USA. Auteur principal de la rédaction de l'indépendance américaine. Amoureux de la France et grand ami de l'Amiral de Grasse, il partage nos valeurs de liberté, il joue un rôle clé dans l'ébauche de la constitution française et la déclaration des droits de l'homme en 1788.

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Plaque commémorative sur le quai des états unis à Nice

 

                                       DIAPORAMA DU QUAI

 



 
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14 septembre 2015 1 14 /09 /septembre /2015 18:26

Septembre-2013-0100.JPG Cette article fait un peu suite à celui de la Promenade des Anglais (Revoir l'article).

Cette avenue, tracée entre la Place Masséna et la Gare en 1863, a été successivement dédiée à la Gare, au Prince Impérial (de Russie), à la Victoire (de 1918), puis à Jean Médecin. C'est le centre d'animation de la ville moderne. L’histoire de cette avenue doit son nom à Jean Médecin issu d'une ancienne famille de notables niçois, lequel a exercé les fonctions de Maire de la ville de Nice pendant 37 ans, de 1928 à 1965 (date de son décès).

Septembre-2013-0008.JPGComme vous l’avez sans doute deviné, Jean-Médecin était le père de Jacques Médecin, lequel lui succéda en 1965. Jean Médecin était parfois surnommé « le roi Jean » ou bien encore « Jan de Nissa ». Il faut savoir que cette avenue passait à travers champs pour relier la Place Masséna à la Gare du PLM (Train Paris, Lyon Marseille). Baptisée tout d’abord avenue du Prince impérial pour devenir en 1870 avenue de la Gare, elle prit ensuite le nom d’avenue de la Victoire pour commémorer la victoire qui mit fin à la 1ère guerre mondiale (1914-1918).

Septembre-2013-0012.JPGL'avenue Jean-Médecin est une avenue du centre de Nice qui constitue un des axes de circulation nord-sud de la ville. En niçois, c'est officiellement l' « avenguda Jouan-Medecin, consòu de Nissa ». Elle apparaît comme l'artère commerçante principale de Nice et est désignée par les Niçois comme « l'Avenue ».

Septembre-2013-0016.JPGTracée en 1863 selon le Consiglio d'Ornato (le conseil d'ornement), le plan régulateur général de la ville sous l'époque du Royaume de Sardaigne, la voie est construite sur un vallon naturel, le vallon Sant-Michele, à partir de la place Masséna, dans l'axe du Pont-Neuf. Elle traduit la volonté des autorités de l'époque de contrôler l'aménagement de la ville moderne sur la rive droite du Paillon.

Septembre-2013-0019.JPGL'avenue Jean-Médecin est traversée par d'importants axes de circulation est-ouest de la ville: la rue de la Liberté et la rue de l'Hôtel des Postes, la rue Pastorelli, le boulevard Victor-Hugo et le boulevard Dubouchage, le boulevard Raimbaldi aussi. Alors que le bas de l'avenue présente un fort caractère touristique grâce à la place Masséna, aux jardins Albert 1er, et tout récemment à la promenade du Paillon, le haut est davantage populaire.

Septembre-2013-0021.JPGCette différence concerne aussi les quartiers situés autour de l'avenue. On y rencontre tous les grands magasins de la ville, chacun pourrait faire l'objet d'un article tellement le commerce s'est modifié et adapté aussi bien à la clientèle locale qu'à sa population touristique. On y trouve également les sièges niçois des grandes banques françaises : l'immeuble du Crédit lyonnais, construit en 1890 suivant les plans de l'architecte niçois Sébastien-Marcel Biasini, l'immeuble de BNP Paribas édifié en 1921 et conçu par Charles Dalmas autre architecte niçois, et la célèbre agence de la Société générale dévalisée par Albert Spaggiari en 1976.

Septembre-2013-0026.JPGLe reste de l'avenue comprend des cinémas, la basilique Notre-Dame, inaugurée en 1868, ou encore le centre commercial Nice étoile. Parmi les autres bâtiments intéressants d'un point de vue architectural, on peut mentionner l'immeuble Belle Époque Riviera, construit en 1913, comprenant six étages et dix mille mètres carrés occupé aujourd'hui par la Fnac, ainsi qu'un peu plus bas, un immeuble de style Art déco utilisé par l'enseigne Monoprix. Au bas de l'avenue, se trouve le bâtiment des Galeries Lafayette, installées ici depuis 1916, à la façade ocre rouge et aux arcades de style Italien turinois.

Septembre-2013-0037.JPGDe 2003 à 2007, elle fut soumise à de longs travaux de restructuration sous terre et en surface en vue du passage du tramway de Nice. Elle est depuis décembre 2008 presque entièrement piétonne, à l'exception de la ligne du tramway. Le milieu de l'avenue est recouvert de milliers de diodes bleues s'éclairant la nuit. Elles constituent l'œuvre du plasticien lumière Yann Kersalé, intitulée « L'amorse du bleu » et inaugurée à l'occasion de la fin des travaux du tramway.

Septembre-2013-0127.JPGL'avenue a longtemps accueilli les corsi du carnaval de Nice. Les chars descendaient l'avenue au milieu de la foule jusqu'à la place Masséna. Aujourd'hui, leur passage n'est plus possible en raison du tramway et de son alimentation électrique.

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La villa du Docteur J-D. Faurennes, le chirurgien orthopédiste qui a reconstruit mon pied et qui m'a permi de continuer à marcher.

 

 Au carrefour de la rue de la Liberté (commerces de luxe) conduit au-delà de la place Grimaldi (bureau de poste) à l'église anglicane Holy Trinity construite en 1856 par l'architecte Woolfield dans le style troubadour sur l'emplacement d'un édifice de 1822. A droite, la rue de l'Hôtel-des-Postes, bordée de plusieurs immeubles "néo-baroques" (le Williams, 1889, au n°33) aboutit à la Poste Wilson, bâtie en 1888 dans le même style par Annibale Carlo et Horace Grassi.

Septembre-2013-7255.JPGPlus loin encore on atteint la place Général Marshall (anciennement Defly puis Roosevelt) le long de laquelle se dresse la masse de l'hôpital Saint Roch (architecte Joseph Vernier 1853) agrandi et modernisé dans les années 1980 ; au fronton : la gloire de St Roch. Sur la place, monument du sculpteur Maubert.

Septembre-2013-0032.JPGAu milieu de l'avenue Jean Medecin se dresse la Basilique Notre Dame de Nice. De style néogothique, elle s'inspire de la cathédrale d'Angers. La basilique comporte deux tours carrés de 31 mètres de hauteur s’élèvent dans le ciel de Nice, surmontant de part et d'autre une grande rosace représentant des scènes du mystère de l'Assomption. Les trois nefs sont de même hauteur et l’on compte douze chapelles latérales et sept chapelles en absidioles. Sa construction s'inscrivait dans le cadre d'une volonté des autorités de franciser la ville après l'annexion du comté de Nice à la France. Les édifices de style gothique étaient en effet censés être caractéristiques d'un style français.

Septembre-2013-7290.JPGA l'extrémité des arcades des galeries Lafayette et de chaque coté de l'avenue vous pouvez voir les deux plaques commémoratives des résistants niçois contre l'oppresseur nazi et pour la liberté des peuples. Le cultivateur niçois Séraphin Torrin et le maçon Ange Grassi deviennent, après la Libération, les martyrs emblématiques de la Résistance locale en raison des conditions de leur exécution le 7 juillet 1944 :

Septembre-2013-7330.JPG...pendaison au centre de Nice (à l'angle de l'avenue de Jean Medecin et de la rue Hôtel des Postes. Membres des FTP légaux, ils sont pris en otages lors d'une expédition punitive allemande.  Ils y sont torturés avant d'être condamnés à mort par un tribunal militaire allemand siégeant à l'hôtel Ruhl.

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Les plaques gravées sous les réverbères leur ayant servi de potence, inaugurées le 20 septembre 1944, indiquent : « Franc-tireur-Partisan français, FFI, fut pendu ici le 7 juillet 1944 et resta exposé pour avoir résisté à l'oppresseur hitlérien. Passant, incline-toi, souviens-toi ». Les arcades bordant le bas de l'avenue  Jean Médecin sont baptisées Torrin et Grassi par la Délégation spéciale de Nice le 6 octobre 1944.

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La Societe Generale de Spaggiari

Un autre personnage mythique de la vie niçoise est Jean Médecin qui était un homme passionné de Nice, aimé et estimé des Niçois, respecté parce que respectable, même de ses adversaires politiques. Un homme de rigueur aussi, on l’a dit autoritaire mais le « roi Jean » que l’on a voulu en faire était profondément démocrate et à l’écoute de tous pour le bien de la cité des anges.

Septembre-2013-7332.JPGNos parents (bouòn’ ànima) ont dit quand il est mort: « C’est comme si nous avions perdu un membre de la famille ». Il repose au cimetière de Gairaut. L'avenue Jean Médecin est un peu à Nice ce que les Champs Elysées sont à Paris, certes en moins clinquante mais où FNAC, galeries Lafayette et Nice etoile se sont faits une place au soleil.

Septembre-2013-7358.JPGElle débouche sur le Vieux Nice. Mais entre les deux, la place Masséna forme une passerelle. Elle doit beaucoup là aussi à l'arrivée des hivernants anglais pour qui on réalisait de nombreux projets urbanistiques afin de les attirer. C'est aujourd'hui une avenue ouverte et aérée. Elle s'est débarassée de la circulation automobile. Les piétons peuvent donc à loisir se promener entre les bâtiments au rouge pompéien éclatant et se mettre à l'abri du soleil sous les arcades et dans les nombreux magasins climatisés. Le tramway s'insère comme un serpent aimable sur les rails sans jamais rompre le charme de l'avenue. Il en fait même partie intégrante.

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                                DIAPORAMA DE L'AVENUE



 
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12 septembre 2015 6 12 /09 /septembre /2015 06:23

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La ville de Nice à un grand patrimoine architectural, l'un des plus importants d'Europe. Des maçons du sublime et du hasard ont fait de Nice un spectacle équilibré ou la beauté a trouvé son domaine avec cette lumière qui lui vient de la mer et du ciel.

Septembre-2013-6484.JPGLa période des "Arts Décoratifs" est liée aux "Années Folles", elle apparait après la première guerre mondiale et fait suite à "la Belle Epoque" .... Il est vrai qu'à la fin du XIXème siècle, Nice va devenir la capitale mondiale du tourisme hivernal ..... et cela jusqu'au début de la terrible boucherie de 1914-1918.

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Tous les plus grands architectes du continent décident d'en faire la plus belle ville d'Europe. La mode est lancée par la Reine de l'Empire le plus puissant du monde de cette fin du XIX° siècle, Victoria et son Empire Britannique .... Les Tsars de la Grande Russie privilégie aussi ce havre de paix et de douceur. Aujourd'hui, ce sont plus de 600 immeubles "Art Deco" que l'on peut découvrir dans la cité des Anges.

Septembre-2013-6509.JPGA la veille de la guerre 14-18, de nombreux français sont venus s'installer  à Nice; mais les immigrants italiens installés depuis bien plus longtemps s'intègrent  plus facilement par le dialecte niçois, participant ainsi à la sauvegarde de la culture. La Grande Guerre emporte  tout de même 4000 Niçois. Les difficultés économiques réapparaissent. Mais, les riches hivernants retrouvent le chemin de Nice à partir de 1919. Seuls les Russes manquent à l’appel et s’ils retrouvent nos rivages, c’est le plus souvent ruiné.

Septembre-2013-6608.JPGSeptembre-2013-6619.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si les Anglais restent les plus nombreux, ce sont les Américains qui donnent le ton durant les Années Folles et étonnent par leurs extravagances. Faisant suite à « l’art nouveau », aux formes arrondies et détaillées d'avant la première guerre mondiale, « l'Art Déco », de 1920 à 1939, fut un mouvement artistique concernant tous les arts plastiques et particulièrement l’architecture; il tire son nom de l'exposition internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes de Paris en 1925.

Septembre-2013-6516.JPGIl apparait donc à Nice dés le début des années 1920 à un moment de l’histoire marqué par la guerre et la misère. Il est le foisonnement quasi parfait d’une idéologie intellectuelle et artistique qui se fait pressentir dans l’élaboration d’un style où le moderne s’allie au classique avec grâce et élégance. Le béton armé favorisera ce style par des formes simples et plus dépouillées. Nice possède un patrimoine « art-déco» remarquable, le plus beau de France et même d'Europe.

Septembre-2013-6677.JPGLa période Art Déco, comme je vais vous la décrire est superbement représentée par de nombreux immeubles, dus notamment à des architectes comme Georges Dikansky (Russie 1881 - Nice 1903), Charles (Nice 1865-1938) et Marcel (1892 - Nice 1950) Dalmas, Guillaume Tronchet (1867 - Nice 1959), Roger Séassal (Antibes 1885-1967), etc... Certains s'avèrent des réussites évidentes.

Septembre-2013-6581.JPGÀ partir de 1925, la saison d’été est lancée. La vogue des bains de mer va amener la fermeture de nombreux palaces éloignés de la  plage, comme par exemple ceux de Cimiez (le quartier de la cité romaine) qui seront vendus par appartements. En 1936, l’arrivée des congés payés donne un côté plus populaire aux vacances estivales. Grâce aux studios de cinéma de la Victorine, Nice est le rendez-vous des stars les plus célèbres et participe pleinement à l’épopée du Septième Art.

Septembre-2013-6666.JPGLa population double presque entre 1914 et 1939 avec l’arrivée en particulier de nombreux rentiers et retraités. Dans le centre ville, beaucoup de villas sont remplacées par des immeubles de rapport qui s’élèvent aussi dans les anciens quartiers ruraux même si les pavillons y dominent. Sont construits ou ouverts de grands axes dans le prolongement des anciens comme les boulevards de Cessole ou Saint-Roch. 

Septembre-2013-6591.JPGL’œuvre la plus spectaculaire est le remodelage de la Promenade des Anglais, avec ses deux chaussées séparées de part et d’autre d’un terre-plein, agrémenté d’arbres et de plantes exotiques. Sur la Place Masséna, Jean Médecin, Maire de Nice depuis 1928, fait harmoniser la façade Belle Époque du Casino municipal avec les bâtiments néo-classiques d’origine.

Septembre-2013-6661.JPGLe temps des grandes villas est passé même si l’on élève le Château d’Azur, grandiloquent castel qui domine la ville de la colline de Gairaut. Il en va de même pour les grands hôtels. Tout au plus peut-on citer dans le centre ville le Napoléon, L’Albert 1er et l’Adriatic. C’est le temps des villas modestes et surtout des immeubles de rapport. Après la guerre, on continue à construire dans le style en vogue à la Belle Époque, largement inspiré des XVIIe et XVIIIe siècles.

Septembre-2013-6631.JPGC’est l’exposition des Arts Décoratifs de 1925 qui va révolutionner l’architecture et qui mieux que Nice comme ville pilote pour théâtraliser ce mouvement .... Les principales caractéristiques du Style Art Déco sont la simplicité des volumes, le dépouillement et la pureté du décor où désormais la ligne droite est omniprésente, l’emploi fréquent de figures géométriques (le triangle en particulier), l’abandon du chapiteau en haut des colonnes, le choix de la mosaïque de préférence à la fresque.

Septembre-2013-6628.JPGDe nombreuses façades Art Déco s’alignent le long de la Promenade des Anglais: l’immeuble du Comité des Fêtes, le Palais Mecatti, le Forum, le Palais Bel Azur, la Mascotte au coin de la Promenade et de l’avenue de Fabron sont les plus dignes d’intérêt mais le plus remarquable se trouve au 134, rue de France: le Gloria Mansions.

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immeuble de l'époque Victorienne


 En centre ville, d’autres immeubles présentent également un intérêt certain: la Rotonde au 41 bd Gambetta, les 40 et 36 rue Verdi, le 30 rue Rossini, les immeubles au coin des rues Rossini et Berlioz, le 34 rue Georges Clemenceau et l’Escurial comptent parmi les plus intéressants.

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Encore un autre un peu plus loin dans la meme rue


 Plus excentré, le Palladium mérite un détour (coin du bd Gambetta et du bd Tzarévitch). Mais tous les quartiers de la ville recèlent de remarquables exemples d’architecture Art Déco. Toutefois les bâtiments les plus intéressants sont des monuments publics. Il ne reste malheureusement que la façade du Palais de la Méditerranée construit en 1929 par Charles et Marcel Delmas à l’initiative de Franck Jay Gould désireux d’ouvrir un casino d’été à Nice.

Septembre-2013-6531.JPGJules Romain a écrit " la France de l’entre deux guerres a produit deux chefs d’œuvres : le paquebot Normandie et le Palais de la Méditerranée. " Jules Romain a sans doute oublié de dire que depuis 1860, la France a acquit son plus beau de tous les joyaux: la ville de Nice tout simplement.

Septembre-2013-6547.JPGLe Gloria Mansions est un vaste immeuble d’habitations situé dans le quartier des Baumettes, au 125 rue de France. Construit entre 1932 et 1934 par les architectes arméniens Garabed Hovnanian et Kevork, dans le plus pur style Art-déco, inspiré des modèles américains de New-York des années 1900-1910. Barouyr et Hrant Hovnanian en sont les entrepreneurs, et la réalisation est de Joachim Nahapiet, promoteur d'origine iranienne.

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la ville est entiérement faite de palais et de chateaux


 Les vitraux, signés par Lasalle, d'après les œuvres du peintre Mahokian, représentent des paysages pointillistes. Enfin, une mosaïque composée de morceaux de verre colorés collés entre deux vitres, suivant une technique inédite, décore les parties communes. Le Gloria Mansions est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 14 décembre 1989. Il y a aussi  "La Rotonde" que j'aime beaucoup. Cet Immeuble est bâti au 41, avenue Gambetta en 1929-1930 sur des plans dessinés en 1928 par Georges Dikansky. Il est labellisé par le Ministère de la Culture au patrimoine du XX° siècle.

Septembre-2013-6565.JPGEn troisième position, je place le "Sémiramis" toujours de l'architecte Dikansky.  Dikansky se place d'emblée comme l'un des représentants les plus originaux et les plus inventifs du style Art-Déco et du mouvement International inspiré des modèles nord-américains. Il se caractérise par le maintien de décors polychromes, le plus souvent en mosaïques, dans les parties hautes de ses façades tout en développant les ligues verticales.

Septembre-2013-6579.JPGIl fait preuve d'une fantaisie novatrice en jouant sur les éléments architecturaux, les balcons en particulier. Le quartier le plus prolifique pour admirer l'Art déco à Nice est le quartier des musiciens  à quelques minutes à pieds du grand axe actuel de l'avenue Gambetta.

Septembre-2013-6601.JPGLa plupart de ses rues portent le nom de musiciens célèbres qui ont visité et séjourné dans la ville, fréquentée par la grande noblesse et la bourgeoisie du temps. On citera Giuseppe Verdi, Paganini, Igor Stravinsky, Tchaïkovski, Hector Berlioz …Un quartier chargé d'histoire et de culture.

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La poste Thiers est construite en 1931 par Guillaume Tronche classé « patrimoine du XXe siècle »

 

                              DIAPORAMA DE LA BALADE



 
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24 août 2015 1 24 /08 /août /2015 06:24

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Le village a été transformé en commanderie des templiers par le comte Ottone II de Vintimille, à laquelle il donna le nom d'« Agerbol » qui désigne toujours un avant-poste fortifié d'époque médiévale, en ruine, situé sous le mont Agel, sur l'ancienne route des Croisades et du pèlerinage à Jérusalem.

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Dans le nom Agerbol l'on retrouve les G, R, B, O présent dans le nom actuel. Gorbio est un pays de langue mentonasque bien qu’il soit dans le Comté de Nice. Les gens des communes environnantes disent « Gouarbe », attesté sous la forme « Coarbo » en 1376. Les gens du village disent « Gouha » pour le nom du village et « Gourbarins » pour celui des habitants.

PHOTOS-2015-0088.JPGÀ noter que c'est le seul village du mentonnais dont le nom des habitants se termine en « in », en effet dans la langue régionale Menton donne des Mentonasques; La Turbie, des Turbiasques; Sainte-Agnès, des Senténasques; Roquebrune-Cap-Martin, des Roquebrunasques et Monaco, des Monégasques. On trouve une première mention du village sous le nom de « Golbi » en 1157. Il apparaît sous son nom actuel en 1301.

PHOTOS-2015-0106.JPGFief des comtes de Vintimille (Italie) (xiie et xiiie siècles) puis à leurs héritiers, la famille Lascaris, vieille famille du Comté de Nice et de Vintimille. Aux xviie et xviiie siècles, d'autres familles, comme les Isnardi, les De Gubernatis, les Raimondi, puis les Corvesi, les Alziari de Malaussène, les Guigliotti y tiennent à leur tour des parts de seigneurie.

PHOTOS-2015-0114.JPGA partir de 1388, le comté de Nice appartient aux comtes puis ducs de Savoie. Gorbio suit alors la destinée du comté de Nice jusqu’à l’annexion de 1860 par la France. En 1793, Anna Maria Lantiéri se distinguera dans la résistance contre les forces d'occupation françaises révolutionnaires, résistance qui avait pour nom Barbétisme. Au musée du Risorgimento de Turin, on trouve trace d'un Alessandro de Gubernatis, de Gorbio, sergent dans la brigade Pinerolo de l’armée Sarde.

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En déambulant dans les ruelles, vous serez séduits par ce vieux village médiéval dominé par le Mont Agel (1.150m), la cime de Gorbio (929m), le col de Madone (927m) et la cime de Briançon. En flânant dans les belles ruelles pavées en calade de Gorbio, vous découvrirez de magnifiques demeures anciennes et des portes en arcades des XI° et XVII° siècles.

PHOTOS-2015-0145.JPGLes enfilades de petites rues vous feront traverser des passages couverts du moyen-âge pour atterrir ensuite sur de charmantes petites places qui accueillent de vieilles fontaines. L'ensemble du village est embelli de plantes grasses géantes et de fleurs méditerranéennes donnant ainsi une touche pimpante à ces vieilles pierres chargées d’histoire.

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La première chose que l’on voit en arrivant au village de Gorbio,  c’est un orme planté au beau milieu du rond point et de la place du village. L’Orme planté en 1713 comme le rappelle une inscription en vieil italien, observe depuis près de trois siècles des générations de gorbarins (nom des habitants de Gorbio).

PHOTOS-2015-0226.JPGL'histoire locale veut qu'il ait été planté à l'occasion du traité d'UTRECHT par lequel, le Comté de Nice repassa sous la souveraineté du Duc de Savoie. Un dicton du XVIIIè siècle, rappelle que sous l'orme, les représentants des familles du village, se réunissaient pour prendre des décisions communautaires : "Tout homme, sous l'orme, est un homme "INTERO" ce qui peut se traduire : "fort de ses droits". « Cet arbre a été classé Remarquable en 2003 ».

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En suivant la ruelle principale, vous arriverez à l’église Saint Barthelemy (San Bartolomeo) qui fut construite en 1683. Le village, pauvre, eut beaucoup de difficultés à la construire, et les maçons de Sospel (haut village de la Bevera) ne furent jamais totalement payés et la façade jamais achevée… des églises de la région, tant ce siècle de la "contre réforme" opposée au protestantisme, fut prolifique dans le domaine de l'architecture catholique.

PHOTOS-2015-0205.JPGIl n'est pas étonnant de retrouver dans cette église, des oeuvres des peintres de la basilique St Michel de Menton, construite peu avant. En continuant notre chemin vers le haut du village, on passe devant le vieux Presbytère dont l'inscription ancienne (le I à la place du Y) rappelle que Gorbio fut italien jusqu’a l’annexion de 1860.

PHOTOS-2015-0211.JPGCette petite annexe de l'église fut la résidence des prêtres jusqu'après la seconde guerre, aujourd'hui, tous les étés elle se transforme en musée d'Art Contemporain et a déjà accueilli des artistes de grand renom. Le vieux four communal rappelle une époque où la vie communautaire avait un véritable sens; en effet, ce four servait à toutes les familles du vieux village qui l'utilisaient à tour de rôle pour leurs besoins.

PHOTOS-2015-0198.JPGAfin de ne pas confondre les pains, d'une fournée à l'autre, chaque famille gravait un signe distinctif sur ses pains: des signes abstraits, géométriques... un peu comme ceux qui sont gravés sur les pierres qui encadrent, en face, sous la voûte, l'entrée des caves du château des Malaussène.

PHOTOS-2015-0165.JPGLes comtes de Malaussène appartiennent à une branche des comtes Lascaris de Vintimille qui construisirent le première place forte de Gorbio. La construction remonte au XVIIè siècle. Cette grande bâtisse que l'on aperçoit, seule, depuis l'autoroute, confère au village un aspect de véritable "nid d'aigle". Elle appartient toujours à la famille des Malaussène, qui l'entretiennent régulièrement.

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La chapelle de la famille qui donne sur la cour est dédiée à St Antoine. Après avoir longé la grille de la petite cour des Malaussène, on retrouve le soleil et la vue sur le Mont Agel et sa base militaire, en débouchant sur la Place Honoré Vial (du nom d'un jeune résistant de Gorbio qui fut fusillé par les Nazis). Cette place pour les gorbarins garde encore son nom médiéval : la Place de "LA MOUA) appelée ainsi parce qu'il s'y trouvait une meule publique où l'on aiguisait armes et outils.

PHOTOS-2015-0283.JPGIl faut savoir que les Lascaris Comte de Vintimille, furent les premiers seigneurs de Gorbio. La place forte de Gorbio est citée déjà en 1040 et la construction qui demeure aujourd'hui a des bases du XIIè siècle. La Tour qui a résisté au temps et perdu ses créneaux lors du tremblement de terre de 1887, possède des fenêtres géminées du XIIIè siècle. La construction médiévale s'étendait jusqu'au petit jardin suspendu, et dans les voûtes du rez-de-chaussée, se trouvaient les écuries.

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C’est dans le village de Gorbio que l’on trouve la célèbre huile d’olive au citron des grandes tables étoilés françaises. Le Moulin de Gorbio est une marque et un procédé déposé qui a été adopté par les plus grands chefs pour créer leur plat. L’huile d’olive et le citron de Gorbio sont des produits     exceptionnels.

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                                     DIAPORAMA DE GORBIO

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9 mars 2015 1 09 /03 /mars /2015 12:52

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Avec le premier article sur le Carnaval de Nice 2015, vous avez pu vous rendre compte qu’il est arrivé avec ses gros sabots à grelots, sans tambour ni trompette, escorté d’un big bang. Mais pour générer un big bang de folie, cocasse, bruyant et moqueur, sa Majesté Carnaval cette année,  doit être un grand chef d’orchestre, un maestro aux couleurs de Nissa la Bella qui devient pour la circonstance un royaume éphémère des sons.

PHOTOS-2015-0297.JPGRoi de la musique. Roi des sons. Le Carnaval de Nice a régné pendant presque 20 jours. Une éphémère monarchie battue en mesure du 13 février au 1er Mars 2015, chef d’orchestre d’une symphonie fantastique. A la fois marrante, grotesque, ironique, lyrique et ils ont été plus d’un million et demi  de visiteurs malgré le séisme Charlie.

PHOTOS-2015-9280.JPGCe fracas qui a tué. Laissé sans voix le carnaval de Nice, puisque Tignous, qui fut l’un des illustrateurs du gros rire à la niçoise, s’en est allé rejoindre tous les rois déjà brulés vifs.

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Tignous fut l’une des pattes du carnaval niçois. A l’époque ou celui ci faisait appel au talent graphique et persifleur des ymagiers. Entendez par la, illustrateurs, dessinateurs de maquettes de chars, comme le furent les niçois Mossa père et fils. Hommes liges du mannequins rabelaisien, mais toujours électrons libres.

PHOTOS-2015-9366.JPGTignous (petite teigne en niçois) n’était pas du genre à se faire dicter sa loi comme tout bon niçois qui se respecte, même s’il était un garçon chaleureux et d’une douceur remarquable. De 2004 à 2010 Tignous signa 9 chars dont deux chars royaux. Il fut également l’auteur de trois affiches officielles du carnaval de Nice.  Ses croquis fouillés, son humour, aussi mordant que ses deux incisives bien visibles, avaient fait de lui une valeur sure et durable à la cour de sa Majesté. Le Carnaval de Nice est Charlie.

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Carnaval ne meurt jamais. Il persiste et signe dans l’arrogance moqueuse et débarque en baie des anges, pour mener à la baguette tout ces guignols de la politique ou ces religieux fanatiques.

PHOTOS-2015-9446.JPG18 chars de Carnaval géants, déclinant le thème de la musique sur fond de caricatures, mais aux finitions esthétiques sans couac, grâce à des carnavaliers niçois qui montent toujours le ton du savoir faire innovant, de vrais sculpteurs, de vrais peintres. Nous ne sommes pas ici dans un carnaval sorte de beuvrerie anarchique, mais bien dans un vrai carnaval comme ceux de Rio de Janeiro ou de la Nouvelle Orleans.

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De jolies filles, des événements caritatifs, un super big bang défilant et défiant les culs pincés. Jouant la partition de l’exutoire, de la décompression sociale, sur un air sonore à grand spectacle, universel, fédérateur et propice aux accords parfaits.

PHOTOS-2015-9491.JPGC’est sur la plus célèbre esplanade de Nice, La Place Massena que le roi et sa clique parade. Une scène triomphale, strategique. Un circuit qui englobe aussi l’avenue de Verdun, un bout de la Promenade des Anglais et l’avenue des Phocéens.

PHOTOS-2015-9554.JPGDes tribunes hautes de presque 11 mètres face à face qui font ressembler l’esplanade niçoise à un chaudron. Magique bien entendu ! Bien sur, en plus de ces nombreux corso en diurne ou en nocturne, il y a les batailles de fleurs sur la « Prom » et le Quai des Etats-Unis...

PHOTOS-2015-9557.JPG... Le Run du carnaval, le bain carnavalesque dans la Baie des Anges ainsi que la Zumba Party pour se réchauffer ensuite. Il y a la parade Nissarde composé de 9 chars « fait maison » fabriqués par les associations de quartiers. Des charivaris sont organisés dans plusieurs quartiers de la ville.

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Le Queernaval, le premier carnaval gay de France, la Socca Party. De la gastronomie avec « Vira la Roda ». Le déjeuner carnavalesque à bord de la grande roue. Des chasses au trésors, des concerts, des expositions. Enfin, il serait trop nombreux d’énumérer toutes les festivités pendant ces 20 jours de liesse..

PHOTOS-2015-9437.JPGVoici donc maintenant le détail des chars que vous avez pu voir dans mon article précédent ou bien tout au long de celui ci. On commence par:  Sa Majesté, roi de la musique sortant d’un cougourdons niçois, instrument de musique typiquement carnavalesque. Le roi devient chef d’orchestre aux rythmes universels… La Reine Symphonie, un bouquet de notes pour la plus belle des partitions.

PHOTOS-2015-9569.JPGVoici Carnavalon, le musicien en herbe…ou en couche culotte. Le char de Music Machine, un univers de création baroque fait d’instruments animés…évoque le monde. Le char « Boeuf Mondial », trois continents, mille cultures et autant de rythmes. Le char « Euro Mélomanie » (Poutine, Hollande Merkel) L’Eurovision est l’occasion de confirmer que nous n’avons pas les mêmes gouts en matière musicale, toujours une question de point de vue.

PHOTOS-2015-9596.JPGOn passe au char « Symphonie Cacophonique (Hollande, Fabius, Royal, Valls, Taubira): un grand classique…du genre. Xpartitions pour un instrument politique unique.  Le char « Romance Vénitienne, Pavarotti et sa conquête teutonne, dans Venise, berceau de l’opéra.

PHOTOS-2015-9609.JPGLe char Hit Road Jack: L’homme orchestre omniprésent, Jack ministre de la Musique (avec Fleur Pellerin et Frederic Mitterrand)  ..déjà 32 ans, cette initiative est aujourd’hui un sucées planétaire. Le char « La vie en rose, l’ancien Paris bucolique au son des accordéons, orgue de barbarie et de musiciens autour de la môme…

PHOTOS-2015-9632-copie-1.JPGLe char « Nice terre de musique » (Dick Rivers, Jennifer, Armstrong), Nice, une culture musicale. Son opéra, ses festivals, son palais Nikaia, ses enfants célèbres et sa musique traditionnelle lui donnent mille couleurs. On passe maintenant à Jurassic Rock avec Mick Jagger, ZZ Top. La loi de l’évolution sans fausse note…

PHOTOS-2015-9688.JPGPuis au char de « La musique adoucit les moeurs », Bob chantre de la paix et de l’amour, face au concert des tyrans et dictateurs (Bachar El Assad, Kim Dae Jung). Le char « le Grand Fossoyeur », le téléchargement illégal sera t’il le grand fossoyeur de la musique telle que nous la connaissons ?

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Voici enfin les deux derniers: Mais, je crois bien que j'en ai oublié un ? Vous voulez recompter avec moi ? Oui, c'est ça, il en manque un ! C'est le Néolitic Boys Band du dessinateur Kristian. Bon, on peut donc passer aux deux derniers.

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Le Joueur de Flute (Hollande), comme à Hamelin, le musicien conduit inexorablement ses victimes hypnotisées vers le futur implacable…. The Haging Rock Star pour terminer: Plus de la première jeunesse (Kiss), les rebelles d’antan continuent leur style de vie avec l’aide dans l’ombre de médecins, chirurgiens, et naturopathes…

MARS-2015-9691.JPGVoila, ce finit cette édition 2015  sur la musique comme l’un des premiers vecteurs de rassemblement et de communications festives…Enfin, j’espère !

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                                       DIAPORAMA DU CORSO

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6 mars 2015 5 06 /03 /mars /2015 17:41

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Son rayonnement international n’est nullement usurpé. Connu et reconnu aux quatre coins du monde comme l’un des trois plus grands, il tisse aussi des liens très étroits avec d’autres carnavals dans le monde, comme ceux de Laval au Québec, la Nouvelle-Orléans aux USA, Pasto en Colombie, ou encore Kobé au Japon...

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Mais le lien le plus prestigieux est celui qui existe avec Rio de Janeiro, en 2009, année de la France au Brésil, Nice et son Carnaval y a même été représenté par un char ! En phase avec son temps, un nouvel élan a été insufflé à cette manifestation afin de produire un spectacle actuel de qualité, particulièrement impressionnant dans sa version nocturne qui devient un véritable spectacle son et lumière.

PHOTOS-2015-0063.JPGModernité et tradition sont, plus que jamais, les maîtres mots d’un carnaval du troisième millénaire. Modernité avec son cortège d’innovation et de créativité, tout en restant attentif à la sauvegarde de l’environnement au cœur de toute action dans la ville. Tradition, avec le maintien des symboles forts liés à l’histoire du Carnaval de Nice.

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Cette période offre une merveilleuse opportunité pour découvrir Nice en Hiver : la douceur du climat, la luminosité du ciel et l’art de vivre sur la Côte d’Azur. Afin de mieux profiter de ses sites, son riche patrimoine culturel et artistique, sa gastronomie....

PHOTOS-2015-0101.JPGDu 13 février au 1er mars 2015, Nice a fêté la 131e édition de son Carnaval de l’ère moderne, c’est-à- dire dans sa forme actuelle qui a vu apparaître, en 1873, les corsi, les tribunes, en résumé, se transformer en un véritable spectacle. Cette année, Sa Majesté « Roi de la Musique » explore avec ironie toutes les facettes de cet art commun à toutes les cultures et civilisations, restant fidèle à sa vocation d’universalité.

PHOTOS-2015-0092.JPGCe thème ouvre toutes les perspectives à l’imagination quel qu’en soit le rythme... Car «Sans la musique, la vie serait une erreur» nous enseigna Friedrich Nietzsche. Une partition qui s’écrit d’ores et déjà…

PHOTOS-2015-0115.JPGLe carnaval est le grand héritier des fêtes païennes du solstice d’hiver et des célébrations du renouveau, l’église s’étant approprié cet événement pour transformer toutes ces coutumes en temps forts du calendrier chrétien. L’origine du mot « carnaval » provient, sans doute, de la contraction de « carne levare » : enlève la chair, au Moyen âge.

PHOTOS-2015-0119.JPGA Nice, la première mention retrouvée de ces réjouissances carnavalesque remonte à 1294, lorsque Charles d’Anjou, Comte de Provence, évoque son passage dans la cité pour « les jours joyeux de Carnaval ». Ce qui en fait le plus vieux Carnaval au monde connu.

PHOTOS-2015-0121.JPGA la veille d’entrer en Carême, des bals, mascarades, farandoles et autres animations sont de mise avec en toile de fond la transgression. Se moquer de tout, de tous aux dépens de chacun devient la règle, la permissivité est aidée par le masque et le travestissement. Des mesures de contrôle ont été instaurées selon les périodes…

PHOTOS-2015-0143.JPGLa Belle Epoque va attirer peu à peu tout le gotha international et la fête va se structurer en véritable spectacle... Les bases de l’ère moderne sont ainsi posées. En 1873, avec la création du Comité des Fêtes, le Carnaval de Nice prend de l’ampleur, les cortèges de chars, les ymagiers, les tribunes payantes, la mise en scène structurée,... font leur apparition.

PHOTOS-2015-0155.JPGUn étonnant particularisme d’actualité, grotesque et fabuleux…Trois ans après, sont créées les batailles de fleurs. A l’origine, simples échanges de fleurs, elles sont devenues le versant poétique et élégant du Carnaval et la vitrine d’une production locale, aujourd’hui encore présente sur les chars. Un spectacle unique au monde.

PHOTOS-2015-0174.JPGLes Chars de Carnaval sont l’emblème de la manifestation. Ils sont le fruit de diverses influences. L’illustrateur impulse l’idée, le carnavalier, artisan-artiste, crée le char et les éléments d’animation et enfin le coordinateur artistique veille au passage en 3 D et aux respects des exigences d’une telle fête. Si l’aspect carton pâte demeure, les matériaux et techniques, eux, sont pleinement du 21e siècle. L’inventivité y est présente !

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La bataille de fleurs conjugue des chars entièrement renouvelés et modulaires, pour un spectacle à 360°; des fleuristes, pendant 72 h, réalisent le piquage des fleurs fraîches qui s’effectue dans un univers de couleurs, de senteurs digne d’une ruche. Les costumes sont créés dans un atelier éphémère dédié au Carnaval par des costumières du monde du spectacle qui jonglent avec les tissus et matériaux originaux et laissent libre cours à l’imaginaire.

PHOTOS-2015-0218.JPGLes arts de rue sont la marque de fabrique du Carnaval nouveau. La BAT (Brigade d’agitateurs de Tribunes) créée pour la manifestation, est une troupe de 60 danseurs, acrobates ou circassiens en charge de l’animation des cortèges. Elle est sélectionné parmi plus de 500 candidatures à travers la France et on sélectionne vraiment les meilleurs.

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En parallèle, une vingtaine de groupes d’artistes, de musiciens, professionnels ou amateurs venant du monde entier, impulsent rythmes et couleurs à chaque corso carnavalesque et bataille de fleurs. Dans le prochain épisode de mon Carnaval niçois je vous présenterai le thème des 18 chars de 12 m de long sur 3 de large et 8 à 17 m de haut.

PHOTOS-2015-0260.JPGLes 3 chars de tête sont bien sur le Roi, la Reine et Carnavalon, leur fils. 20 tonnes de confetti sont au coeur des corsi et batailles de fleurs. 4 à 5 tonnes de déchets et autres reliefs sont récoltés par le service de nettoiement en 1 h 30 après la bataille de fleurs et 2 h après le corso.

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Les porteurs effectuent, sur la durée d’un carnaval, l’équivalent d’un marathon. Ceux qui animent la version traditionnelle dépensent une énergie évaluée à un mégajoule pendant la durée de la manifestation….Et le Carnaval dure 20 jours.

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                                          DIAPORAMA DU CORSO

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