A la nouostra istoria, sempre fedel
Lu festin de Nissa commence toujours par l'hymne du "Païs Nissart" et, cette année... c'est le groupe de Vernante (le pays de Pinocchio) Lhi Jarris (prononcé Li Giari) qui a ouvert le baleti... Ce groupe dans la tradition nisso-piémontaise joue en forme acoustique, avec des musiciens qui ont parcouru tous les festivals régionaux d'Europe et notamment le festival Interceltique de Lorient.
Barbet é viva la liberta
Il est composé de Luca Pellegrino à la cornemuse et au chant, Daniel Dalmasso au violon, Diego Giordano à la guitare électrique, Roberto Bertrando à la Basse et Fabio Marengo à la batterie. Il y avait aussi la chanteuse niçoise Zine qui a fait danser les enfants, Célia en tête ...et bien sur le toujours très populaire orchestre de Riri Biagini pour démarrer la soirée du baleti.
cregni plu degun issa nissa
Tout le monde a été ému quand un enfant de cinq ans à repris l'hymne niçois de Menica Rondely au micro de la scène. Menica peut être fier de la nouvelle génération qui s'annonce. Celle qui va apprendre enfin la vraie histoire de notre pays.
Zine l'autre niçoise avec Mado
Francesco Domenico dit Menica Rondelly Barde Niçois né le 6 janvier 1854 à Nice (Royaume de Sardaigne) et mort le 26 juin 1935 à Nice (France), est un poète niçois, auteur de Nissa la bella hymne officiel de Nice et du Pays niçois. Il était aimé à la fois par son peuple et par les notables niçois.
Lou Païs Gavouot est lui aussi représenté
Voici ce qu'écrivait un de ses amis en 1931 " En tournant vos feuillets, curieux et avide, le cœur en émoi, en lisant vos vers tantôt si savants, tantôt si touchants, je revoyais les beaux habits de nos aïeux, les rondes de nos grand-mères, dans leurs jolis atours, la hallebarde et des harangues de nos "rimaïres" (Rimeurs, poètes) , et à mon oreille revenaient les couplets ingénus de nos mamans en nous berçant, et ceux plus lestes mais toujours sages de nos filles, de nos sœurs, ou de nos "calignera" (Fiancée, amoureuse) parcourant, jolies et joyeuses, nos jardins d'orangers, nos vallons fleuris, nos collines embaumées ".
Le père de Francesco Domenico (dit Menica), qui s'appelait aussi Carolus, était commerçant tout comme sa mère Anna Maria Astraudo et appartenait à une vieille famille niçoise qui n'a pas quitté le vieux-Nice depuis le 16è siècle. En effet, les Rondelly descendent de Giuliano Rondeu, né à San Remo et de Francesca Raibauda, née à Nice mariés à la cathédrale Ste-Réparate en 1647 à Nice.
Lhi Jarris qui signifie "les rats" en patois piémontais, comme li Gari en nissart
Francesca Raibauda appartenait à une vieille famille niçoise puisque ses grands-parents Gabrielle Raibaudo et Angelina Guirardo étaient nés à Nice vers 1550. Du côté de sa mère Anna Maria Astraudo, on trouve cette famille depuis le 16è siècle. C'est ainsi que Menica était niçois depuis au moins 10 générations du côté de son père et du côté de sa mère. Ses origines entièrement niçoises expliquent de fait son attachement à ce pays qu'il connaît bien.
Né avant l'annexion à la France, il a vécu dans une période de transition riche en bouleversements. Menica a commencé très tôt à se distinguer par une personnalité originale puisqu'il s'est engagé dans l'armée de Garibaldi à l'âge de 16 ans à l'insu de ses parents. Ce n'est que 3 mois après son départ qu'il se décide à leur écrire de Dijon où il combattait au 1er bataillon des Chasseurs des Alpes-Maritimes. Le musée Masséna doit d'ailleurs avoir conservé la chemise rouge de Menica.
Le prestige de Giuseppe Garibaldi, ce niçois devenu héros, défenseur des libertés en Europe et en Amérique du sud exerçait sur Menica comme sur toute la jeunesse niçoise un enthousiasme qui ne s'est pas éteint plus tard, puisqu'il a continué toute sa vie à œuvrer pour les idées de Garibaldi.
On chante tous pour l'hymne de notre pays Nissa la Bella
Ses idées politiques sur la question de l'annexion peuvent se comprendre à la lumière de cette phrase imprimée dans une édition de 1904 de la Ratapignata. Il écrit à son ami Gian Negretti garibaldien comme lui : "si tous les italiens étaient comme toi et tous les français comme moi, l'alliance des deux belles nations aurait été signée aujourd'hui". Il est clair que son souhait aurait été que Nice reste indépendante mais républicaine.
Il a rejoint les troupes de Garibaldi à 16 ans et il n'a pas renoncé à ses idées par la suite. Il fut à l'origine de la création de l'Union garibaldienne de Nice dont il fut le secrétaire jusqu'à la fin de sa vie. Il s'était beaucoup investi dans le pèlerinage à Caprera au sujet duquel il a écrit "De Nissa à Caprera", récit du pèlerinage qu'il effectue avec ses amis Garibaldiens sur la tombe de Garibaldi dans l'île de Caprera, au nord-est de la Sardaigne, où le héros niçois s'était retiré et où il mourut.
Son engagement dans la défense de la France en Bourgogne aux côtés de Garibaldi ne résulte pas d'un coup de tête de jeunesse puisqu'il a réellement risqué sa vie et qu'il a perdu quelques-uns de ses compagnons dans les combats. Parmi ses fidèles compagnons de la légion Tanara, il y avait, semble-t-il, Achille Rossi, Augustin Galleani, Ignace Ribotti, François Boetto, Luigi Martinelli, Jean Parentelli, Paul Ignazio, Henri Pastoris, Giorgio Imbriani, Adamo Ferraris, Lieutenant Capella et aussi Giuseppe Beghelli (hommage à ces chemises rouges).
Zine la niçoise fait danser Célia
A son retour de Dijon, il n'a jamais renié son engagement, bien au contraire puisqu'il s'est dévoué à faire "réhabiliter Garibaldi". Il faut savoir que ces volontaires, au lieu d'être accueillis avec honneur à leur retour ont été traités comme des voyous, en témoigne par exemple le fait qu'on les avait désarmés avant de franchir le Var et obligés à retirer leurs chemises rouges pour traverser Nice. C'est de cette façon que le gouvernement Francais remercia tous ceux qui venaient de la sauver du désastre Prussien en trahissant le héros des deux mondes.
Sur sa tombe du château de Nice, un médaillon réalisé par le même sculpteur que pour le bas-relief de la place sainte-Claire et une inscription en niçois: "Desiri coura suouanerà, la mieù oura derniera. Saluda en cantan, la terra daï mieù Dieù, m'envoulà ben d'amour, doun naïsse la preghiera, per faïre de cansoun, per l'amour doù bouan Dieu " (traduction en français ci-dessous).
(Je désire, quand sonnera ma dernière heure, saluer en chantant la terre de mes Dieux, m'envoler tout là-haut où naît la prière, pour faire des chansons, pour l'amour du bon Dieu). Il s'agit de la dernière strophe de son poème "Senche Cregni, Senche Detesti, Senche Aimi, Senche Desiri" page 22 de "Un Pessuc de Souveni Nissart". Le festin des Mai rappelle à tous nos origines ! ti voali ben nissa .....
DIAPORAMA DE LA FETE