C'est en Mer Ligure, sur les rivages du Comté de Nice, que les Alpes prennent leur essor. A quelques encablures des plages de la Riviera se dressent des nids d'aigles comme nulle part ailleurs, du haut desquels des villages fièrement plantés dans le roc surplombent les flots.
Ils incarnent les premiers jalons d'un patrimoine exceptionnel, riche et contrasté qui essaime au fil des vallons frais et des collines escarpées. Ces Paysages méritent que l'on prenne le temps d'emprunter les routes pittoresques qui nous mèneront de villages en clochers, de fontaines en placettes, de sites sauvages en jardins, de splendides panoramas en espaces culturel, d'œuvres d'art en trésors de l'artisanat et Peillon possède tout ces trésors.
Perché à une quinzaine de kilomètres du centre ville de Nice, sur un éperon rocheux, construit en pierre, il se fond dans le paysage, et est peu visible de la vallée du Paillon de l'Escarène. Les hautes maisons sont serrées les unes contre les autres le long des ruelles et escaliers en calade, reliés par d'étroits passages voutés.
Ce nid d'aigle du haut de ses 376 m d'altitude contre une falaise abrupte domine la vallée. Les ruelles, coupées d'escaliers et de voutes ne sont que piétonnières. Les maisons sont regroupées en cercle suivant les dénivellations du terrain.
Afin de se protéger des invasions et des méfaits des bandits du moyen age et de la renaissance, les cultivateurs niçois bâtissaient leurs habitations à l'écart de leurs cultures et les entouraient de remparts. Bâties avec les pierres du pays, couvertes de tuiles, elles se serrent les unes contre les autres formant un rempart en entourant l'église et le château qui les dominent.
Certaines de ces maisons possèdent encore leurs pentures et leurs portes d'origines. A l'intérieur du village, les rues et les ruelles, pavées de pierres ou de galets, en pente et entrecoupées d'escaliers ne permettent pas le passage d'un véhicule. Parfois, des arcades mettent les passants à l'abri du soleil ou de la pluie.
De nos jours, malheureusement dans le Pays niçois, de nombreux châteaux ont disparus victimes des barbares de la révolution ou d'un certain Vauban sous les ordres de Louis XIV.. Certains ont été reconstruits, d'autres pas.
A peu de distance de Nice, le village de Peillon est un pur joyau. Si vous ne pouvez en voir qu'un, visitez donc celui-là ! C'est sans doute le plus beau village perché de la Côte d'Azur avec celui de Saorge (Saorgio) dans la vallée de la Roya. C'est pourquoi il a été entièrement classé. Son architecture typiquement médiévale avec son empilement, ses arcades bâties, ses passages voûtés, ses petits escaliers tortueux, offre au visiteur une succession de surprises et d'occasions d'émerveillement.
Ne soyez pas trop pressé, prenez le temps de savourer cette visite, de flâner dans les petites venelles, de découvrir les vieilles maisons une par une. Peillon est bâti sur un éperon rocheux impressionnant, entouré par un ravin abrupt. Sur les escaliers qui tiennent lieu de rues donnent les marches d'accès aux maisons, que des arcades, jetées sur d'étroites ruelles, relient entre elles. L'église qui date du XVIII° et la chapelle des pénitents blancs du XVI° siècle se trouve tout en haut du village comme s'il fallait les meriter pour atteindre le paradis. On peut y découvrir aussi son moulin à huile et à farine.
La gleia di peila (l'eglise de peille)
Le village a été cité pour la première fois en 1150. La paroisse de Peillon était alors rattachée à l'abbaye de Saint-Pons. Le Pape les transfère sous l'autorité des chanoines de Saint-Ruff de Valence en mai 1154. Peille (le village voisin, qui est celui de Léo Ferré) et Peillon n'ont formé qu'une seule et même entité jusqu'en 1235, date à laquelle elles furent séparées. Cependant elle conservait la même administration consulaire.
Peillon passa ensuite sous l'autorité savoyarde en 1388 qui protegea le Comté de Nice contre les envahisseurs Provencaux. Le fief peillonais était partagé entre de nombreux seigneurs jusqu'à la Révolution. Parmi ceux-ci se trouvent les Caïs, les Tonduti, les Borriglione ou encore les Barralis, des familles niçoises très connues dans le Comté.
Le village a gardé intégralement son aspect médiéval. Peu de rues: partout des escaliers qui serpentent parmi les maisons fleuries, et de nombreux passages voûtés. La fontaine située à l'entrée du village a été inscrite au titre des Monuments historiques en 1941. Il y a aussi un lieu qui est devenu une institution pour les locaux, c'est un restaurant emblématique du pays niçois.
Le restaurant dont je veux vous parler aujourd’hui fait partie de ces lieux enchantés. Vous arrivez, de nuit, dans un village haut perché de notre beau Pays Niçois et, déjà vous avez l’impression d’avoir quitté le monde dans lequel vous vivez au quotidien, ce monde plein de bruit, de vitesse et d’air chargé d’impuretés.
Vous vous retrouvez subitement transporté ailleurs dans un havre de paix et de tranquillité, éclairé par quelques lumières bien placées ici et là, dans des rues désertes abandonnées aux chats (fort nombreux d’ailleurs) dans ce village qui semble avoir été conservé dans un écrin et préservé de la folie du monde moderne. Vous êtes à Peillon, bien sûr et dans une demeure mythique.
Cette maison a une âme, une vie propre et, en plus, elle a une histoire. Elle fut le lieu de villégiature de Pierre Brasseur et de Catherine Sauvage puis de Claude Brasseur qui décida de la vendre un jour (de 1961 a 1980). Actuellement, c’est Romain Clavel-Millo, le petit fils de l’écrivain Bernard Clavel qui en a fait une table réputée.
Pourtant, ce n'est pas ici que nous irons déjeuner, mais dans une autre institution de la cuisine niçoise. A quelques kilometres de la... A Blausasc plus exactement, et dans un ancien moulin à huile. Chez eux que du frais et du fait "Maison" avec les produits de la vallée: Légumes, fruits, huile d'olives....
A quelques kilomètres de Nice, dans un endroit fait de calme et de douceur de vivre, on découvre un lieu enchanteur protégé par de douces collines plantées de pins et d'oliviers. Quelques kilomètres pour oublier le stress de la ville et des touristes venant des quatre coins du monde…Quelques minutes à peine pour se ressourcer auprès d’une nature à la fois accueillante et vraie.
Un court déplacement pour découvrir enfin une cuisine emprunte de tradition et de goûts, dans un cadre riche d’histoire et vigueur. Elle est ici cette nature méditerranéenne mélange d’essences végétales, d'oliviers séculaires, de forêts de pins et de chênes bercées par le chant des oiseaux et celui des cigales. Cette nature pleine de tempérament, un brin aride mais si belle !
Un menu 100% niçois: Les fleurs de courgettes farcies à la Niçoise et son coulis de tomates. La salade de chèvre chaud et son émincé de jambon de pays et de sanguins, lamelle d’encornet géant grillée et sa piperade à la coriandre fraiche et en dessert le pain perdu à la fleur d'oranger et sa boule de glace miel. Socca en apéro et un bon rosé de Bellet sous les airs de Nissa la Bella !
Vous connaissez tous ces représentations de villages du sud de la France, miniatures en terre cuite que l'on trouve en vente dans les magasins de souvenirs, les provencaux s'en accaparent souvent la paternité. Eh bien, gravir les calades de Peillon donne l'impression de parcourir ces représentations mythiques. Aussi, je ne serai pas surpris de voir déboucher à un croisement de ruelles quelques santons en costumes. Sauf qu'ici, nous ne sommes pas en Provence, mais dans le Comté de Nice ou les villages en nid d'aigles sont les plus nombreux et les plus authentiques....
Ici nous sommes dans un pays qui est un Comté et qui abrite une principauté
DIAPORAMA DU VILLAGE