J'emprunte la vallée de la Tinée
Les Alpes-Maritimes profitent d’une géographie privilégiée et d’un paysage sculpté par les éléments. Coincé entre les Alpes du sud et la mer Méditerranée, notre département est un mélange harmonieux de rivières et de montagnes.
Un pont génois sur la Tinée
Partir à la découverte des gorges, clues ou défilés que la nature a creusées, au fil des millénaires, pour notre plus grand bonheur, est une expérience passionnante qui devrait satisfaire tous les amoureux de belle nature et de ses richesses.
Ici les montagnes sont comme les maisons, de toutes les couleurs...
La vallée de la Tinée, comté de Nice et ses villages secrets
On l’oublie souvent mais la Côte d’Azur est loin de se limiter à la seule Riviera. A quelques encablures des plages se dressent déjà des nids d’aigles du haut desquels des villages fièrement plantés dans le roc surplombent les flots.
La route va monter en lacets dans la montagne
En poussant encore quelques kilomètres plus loin, ce sont les Alpes qui prennent leur essor. Dans ce décor mitoyen avec l’Italie, l’arrière-pays niçois regorge de magnifiques trésors au milieu d’une nature préservée.
Petit village des montagnes niçoises
Sur le parcours de la route de la Tinée et ses grands espaces, je fais route vers les Granges de la Brasque disséminées un peu partout témoin de l’activité pastorale d’autrefois. Parfois, devant les granges, les restanques sont les vestiges des cultures céréalières et aussi du fourrage que les paysans du siècle dernier (et d’avant) entreposaient.
Maisons construites en pierres et lauzes rouges
En moto en remontant la route sinueuse des gorges, je vois des vautours planaient au dessus de ma tête, ou plutôt des gypaètes barbus. Ce grand vautour s'observe souvent dans le ciel du Mercantour. Par contre, je n’espère plus voir chamois et mouflons, il fait déjà chaud et la matinée est bien avancé. Pour voir cette faune sauvage, il faut venir le matin de très bonne heure.
L'église en toit de lauze
Les Granges de la Brasque sont situées en pleine forêt aux confins d’une route du bout du monde, comme les Alpes-Maritimes en ont le secret, 20 km après le très beau village classé de La Tour.
Ici pas de comptoir dans la boulangerie ...et ce n'est pas du pain de chez Lidl je peux vous l'assurer ! J'achète une pissaladière et une pichade pour le pique nique
À 1 700 mètres d'altitude, sur une ligne de crête séparant la vallée de la Vésubie et celle de la Tinée, le GR5 des Granges de la Brasque, démarre au sein de la forêt communale de mélèze, dans un cadre exceptionnel, avec ses cabanes en bois au charme authentique, le site est indéniablement une étape privilégiée pour tous les passionnés de pleine nature.
A cette altitude les fleurs ne souffrent pas de la chaleur
Les Granges de la Brasque sont à mi-chemin entre Saint Dalmas Valdeblore et Utelle dans le haut comté niçois et permettent au randonneur de scinder cette étape, longue de 9 à 10 heures de marche. Les Cabanes sont aussi un endroit superbe pour y faire un pique-nique le temps d’un week-end voire plus pour tous les amoureux de la nature qui n’aspirent pas à griller sur les plages de la Riviera.
En bas, les gorges rouges...
Les Granges de la Brasque est le site choisi à la fin du XIXe siècle pour l'entraînement des troupes de montagne, à l'image des alpini italiens*. Pas moins de 1 000 soldats y séjournaient entre les deux guerres.
Ici, on laisse la voiture en bas et on va au village à pied.
Aujourd’hui, c’est un lieu de souvenirs, celui de l'armée qui ne se montre plus, c'est le pays des vaches, des chevaux, d'une faune exceptionnelle dans un environnement d'exception qui attire chasseurs de gibiers ou d'images et randonneurs.
La route serpente dans la montagne ... avec la moto vous vous sentez presque comme un oiseau !
Et en moto, on a des panoramas sur le canyon...
A partir de 1885, le massif du Tournairet prend une importance stratégique dans les études du dispositif défensif de la frontière du sud-est. Le camp du Tournairet (du nom du massif à 2086 mètres) est un casernement de montagne composé d'un groupe de bâtiments en dur comprenant un poste défensif, des bâtiments de casernement et une chapelle.
La route passe dans la foret de mélèzes
Dés 1885 la position des Granges de la Brasque est occupée par un camp militaire provisoire. À partir de 1889, la position est transformée en camp retranché. L'ouverture de routes, de chemins muletiers, le captage de sources, la construction de casernements, d'écuries, de cuisines permettent alors d'occuper le massif été comme hiver.
J'arrive aux granges de la Brasque
Le casernement de montagne est terminé en 1931. Il s'agit de bâtiments en dur comprenant un poste défensif pour protéger les bâtisses en bois. Un grand nombre de stèles et de gravures témoignent de cette présence tactique. On y découvre donc des pierres militaires gravées des insignes des régiments ayant occupé les lieux réalisées par les soldats.
Les pierres taillées par les chasseurs alpins et les sigles de leurs régiments
On remarque une chapelle tout en haut des granges. C’est l’abbé Rochard, à l’origine du sanctuaire de la Balma, qui eut l’idée de créer un lieu de culte à cet endroit, destiné aux troupes qui stationnaient en été à partir de 1931, la chapelle s’appelle alors ND des victoires.
Les granges de la Brasque ancien camp militaire aujourd'hui refuge pour les randonneurs
De style néo-roman en vogue à l’époque dans le haut-pays niàois, la chapelle est imposante par ses dimensions (près de 20 m de long). Sur une élévation en pierres de taille fut posée une voûte en plein cintre en béton armé, malheureusement dégradée par les infiltrations. Aujourd’hui, la chapelle n’est plus qu’une ruine.
Le 94ᵉ régiment d'artillerie de montagne
Après la seconde guerre mondiale, le camp sera utilisé comme colonie de vacances et ce jusqu'en 1993. Aujourd'hui, il fait office de refuge pour les randonneurs. Sur le trajet un peu sous les Granges, on peut aussi se rendre à la source, au bord de la route. C’est une source de grès qui a donc la particularité de produire une eau non calcaire.
La chapelle des chasseurs alpins
Sous la source, un peu sur la gauche quand on regarde la vallée, un petit chemin conduit à l’ancien abreuvoir à chevaux. En redescendant, on peut faire une halte à la vacherie qui propose de la vente de fromages de tome de Vache d’alpage de la race abondance et de la brousse fraîche.
refuge des granges de la Brasque
Une piste bien indiquée part sur la gauche de la route. Une clairière et trois bâtiments, deux pour les troupeaux, le dernier pour abriter les bergers et les fromagers. Ils vivent ici tout l'été, retirés du monde, jusqu'à l'arrivée de la neige.
La race bovine abondance est une race de vache savoyarde. Cette race de montagne existe ici dans les Alpes Maritimes depuis que le comté de Nice appartenait à la Maison de Savoie. Mais l’abondance partage son estive avec la race bovine piémontaise. Evidement tout cela est conforme à la région qui fut aussi à l’époque parti prenante du Royaume de Piémont Sardaigne.
Plus bas, la vacherie....
Le temps de redescendre dans la vallée avec prudence, car la route est très étroite, je retrouve la rivière Tinée qui se jettera quelques kilomètres plus loin dans le fleuve Var (à ne pas confondre avec le département). Je retrouve immédiatement la chaleur estivale de l’intérieur des terres avant de rejoindre le littoral…
Je retrouve la Tinée
*GARIBALDI, précurseur des chasseurs alpins:
Les nécessités de la guerre contre l'Autriche emmenèrent Garibaldi a organiser sa propre troupe. Agissant en franc tireur, il dirigea une armée " parallèle " à celle du roi de Sardaigne. C’est lui qui dirigea une première troupe spécialisée dans le combat de montagne, les " Chasseurs des Alpes ", dont il eu le titre de Colonel. Ce sont ces trois milles hommes qui offrirent l'ossature des fameux Mille, héros de l'unité italienne.
Pont suspendu sur la rivière.
DIAPORAMA LES GRANGES DE LA BRASQUE