Au début du XXème siècle, Villefranche-sur-Mer décide de faire différemment ! A l'élément naturel qui la caractérise, la mer, elle choisit d'associer les deux symboles de l'activité économique de la belle époque : les pointus et les fleurs. Ainsi, chaque lundi gras, des pointus méditerranéens fleuris de décors originaux composés d'œillets (principale culture florale Villefranchoise) et mimosas défilent dans le port de la santé de Villefranche-sur-Mer devant une foule nombreuse rassemblée sur les quais pour son Combat Naval Fleuri.
De nos jours, ces mêmes embarcations longent encore les quais et les équipages en costume d'époque jettent leurs fleurs au public. La maladresse de certains et la distance parfois longue entre les embarcations et les quais, fait que le port de son bleu azur devient multicolore, une mer de fleur en quelque sorte dont les embruns fleurent bon le mimosa.
Depuis l'époque de son émergence historique au XIe siècle, la fête carnavalesque a évolué. La plus ancienne mention de divertissements de Carnaval à Nice remonte à 1294. Au cours des siècles, le Carnaval niçois doit se transformer, s'adapter au contexte culturel ambiant ; fondamentalement, le Carnaval est une fête du printemps célébrant une nature tendue vers le renouveau, vers la bonne saison et ses possibilités accrues de vie.
On enterre joyeusement l'hiver et ses affres mortelles dans un défoulement populaire qui ne va pas sans un délire un peu excessif : bataille de rue à coup d'œufs pourris, ou remplis de suie, boulettes de plâtre ! A la fin du XIXe siècle, pour les bourgeois et les riches hivernants de Nice, il devient nécessaire de remplacer ces batailles par quelque chose de mieux organisé et de plus " délicat ". Le développement de l'industrie florale sur le territoire de Nice et de sa région donne l'idée aux organisateurs du comité des fêtes de Nice de proposer les fleurs comme sujet de bataille.
C'est ainsi qu'en 1876, on crée pour le Lundi Gras la première bataille de fleurs sur la Promenade des Anglais. La fête populaire laisse la place au divertissement pour touristes. Les batailles de fleurs vont surgir partout à Cannes, à Menton, à Monaco à Antibes. Villefranche va faire plus fort : à l'image véhiculée par les batailles de fleurs terrestre (le soleil, les fleurs, la fête), elle va ajouter un élément supplémentaire : la mer avec des flots si calmes au cœur de l'hiver qu'ils peuvent servir de terrain de divertissement. L'image de temple du tourisme que la Côte d'Azur est en train de se créer au début du siècle aurait été incomplète sans la contribution décisive du Combat Naval Fleuri de Villefranche-sur-Mer.
Cela fait maintenant la 109e édition que la municipalité de Villefranche sur mer organise la bataille navale fleurie. Le Combat Naval est le prétexte à un rassemblement qui en fait la manifestation festive et chic de la saison d'hiver sur la cote d'azur.
Le Combat Naval Fleuri n'est pas seulement un rendez-vous huppé, le succès de cette manifestation réside aussi dans le fait que dès les premières années, l'affluence populaire est au rendez-vous. Le combat naval fleuri de Villefranche attire chaque année une foule considérable évaluée à plusieurs milliers de personnes. Le lundi gras, jour traditionnellement retenu pour ce spectacle, se place entre les corsos du Carnaval de Nice et celui de Menton et même devant le corso de mimosa à Mandelieu la Napoule.
Dés les premières années, les magasines « people » sont aux premières loges, sollicités pour relater l’événement le plus insolite de la saison. Egalement présents, les hebdomadaires régionaux (Nice Matin & le petit Niçois, lou sourgentin et le ficanas), les journaux étrangers (the times) expédient leurs correspondants, sans oublier les agences de photos. L’événement devient l’un des plus connu à travers le monde.
L’ordonnance du spectacle ne doit rien au hasard. Le combat naval de Villefranche est un « must » à l’organisation parfaitement huilé, qui ne souffre pas l’improvisation. Aujourd’hui, c’est pour le lundi gras que le combat naval fleuri continue la tradition par son comité des fêtes, ainsi que l’association des bateliers-plaisanciers de Villefranche sur mer qui assurent la fabrication des décors des barques et leur fleurissement. Cette fête plus que centenaire est désormais intégrée au programme du carnaval de Nice. Les pointus sont une tradition sur le littoral azuréen, mais c’est la yole de Villefranche qui réuni tout l’enthousiasme du public.
et oui ! nous sommes au mois de fevrier quand une grosse partie de la France est en train de greloter ...
La YOLE de Villefranche sur Mer est un bateau voile aviron de 11,64 mètres construit sur le modèle d'une chaloupe d'état-major du XVIII° siècle. Gréée de trois voiles au tiers ou bordant dix avirons, elle est capable d'embarquer facilement treize personnes : dix équipiers, un barreur et deux brigadiers.
Cette yole, échouée sur une plage de la baie de Bantry lors de la malheureuse expédition d'Irlande en 1796, est le plus ancien bateau français existant. La yole de Bantry « Laïssa Ana » est labellisée " Bateau d'Intérêt Patrimonial " immatriculé au quartier de Nice sous le N° C40 148 par la fondation du patrimoine fluvial et maritime. La yole navigue principalement à Villefranche et sur la Côte d'Azur mais elle se déplace parfois très loin : Bretagne, lac Léman, Venise, etc.
La yole de Villefranche a participé aux « Régates Internationales de yoles de Bantry », elle était l’invité d’honneur de la semaine du Golfe du Morbihan en 2007 aux côtés de yoles de Ness, yoles Morbihan, yoles de l'Odet, yoles d'Aboville et des yoles d'aviron pur (Gigs du Royaume Uni de Cornouailles et des Scilly).. La yole de Villefranche, venue avec la CaraMed, a navigué dans la flottille des yoles de Bantry. L'une des plus belles expéditions de la yole !
Elle fut réalisée en un temps record, dans un atelier monté de toutes pièces dans l'ancienne forge des galères, sous la direction d'un charpentier de marine employé par l'association la yole de Villefranche. Elle fut baptisée le 1er juillet 2000 et sa marraine est la Princesse Marina de Savoie mère d'Emmanuel Philibert prince de Venise et prince de Piémont actuel chef de la Maison royale d'Italie (maison de Savoie).
Le combat naval fleuri est une manifestation unique en France : la bataille de fleurs sur l’eau. Une flotte de pointus, bateaux typiques du sud de la France, ornés de fleurs du pays (mimosas et d'œillets) composées en différents motifs défilent dans le port de la Santé de Villefranche-sur-Mer devant une foule nombreuse rassemblée sur les quais chaque lundi gras. Après un passage devant le public, les navigateurs en costume longent les quais et jettent leurs fleurs aux spectateurs. Le port de son bleu azur devient multicolore.
De nombreuses animations ont lieu également sur les quais avec des troupes folkloriques. Toutes ces festivités sont organisées par l'Association des Bateliers Plaisanciers de Villefranche sur Mer et la municipalité. Chaque année, de nombreuses familles villefranchoises viennent avec une vingtaine de bateaux pour perpétuer cette fête centenaire.
Les pointus (bateaux typiques du sud de la France) sont ainsi transmis de génération en génération en héritage d’une culture unique. Et même s’ils ne sont plus destinés à leur vocation première, la pêche, ils sont devenus un formidable outil de transmission de l’âme méditerranéenne. Le Combat Naval Fleuri est donc l’occasion parfaite pour montrer aux azuréens et aux touristes ces bateaux qui font partie du patrimoine méditerranéen.
Au total la préparation des bateaux a nécessité 3000 heures de travail. Le ferronnier des ateliers municipaux façonne selon les croquis des armatures métalliques, qui sont ensuite décorées par les bénévoles des associations comme "la mouette de Nice". Agrémentés de mousse de fleuriste, les motifs sont ensuite recouverts de papier aluminium de couleur, avant d'être ornés de fleurs. Cette année, 35000 œillets de coloris variés, 7000 fleurettes diverses et 500 kg de mimosa ont été envouté au public.
A cela s'ajoutent une centaines de branches de palmiers et de lentisques pour la décoration des bateaux. Enroulées autour d'un fil de fer, elles servent à créer des guirlandes d'environ six mètres. Cinquante ont été réalisées pour une longueur totale de 300 mètres. Quand aux 7000 minis bouquets parfumés, ils serviront de projectiles. Et ce n'est que lorsque les pointus sont totalement vidés de leurs munitions florales, que le combat naval s'achève...
DIAPORAMA DE LA FETE