Carnaval, les Citrons et le Mimosa génèrent aussi du travail pour les entreprises locales. Les producteurs de fleurs et d'agrumes sont sollicités pour fournir les tiges coupées qui vont décorer les chars ou animer les batailles de fleurs. Et il en faut pour faire crouler sous les pétales des compositions qui, à Nice, mesurent 12 mètres de long sur 3 de large et peuvent atteindre 18 mètres de haut !
Pour le seul carnaval de Nice, ce sont 6 millions d'euros qui sont investis. On pourrait aussi parler de la centaine de grosses têtes, des 20 tonnes de confetti qui pleuvent sur le public, des barbe-à-papa, Socca, pommes d'amour, masques, bouquets de fleurs et autres facéties vendues. Ou de la trentaine de journalistes français qui ont débarqué à l'aéroport pour couvrir l'événement. Alors, que les fêtes commencent !
Un million et demi de visiteurs pour Nice, 350 000 pour Menton et encore des milliers d'autres attendus pour le Mimosa à Mandelieu, la bataille navale de villefranche, le corso mimosa de pegomas ... Ces chiffres montrent de quel poids ces grandes fêtes de l'hiver pèsent dans l'économie des Alpes-Maritimes. Des événements qui génèrent au moins 40 millions d'euros de retombées pour le secteur touristique.
Cette année par contre, j'ai mal choisi mon jour pour me rendre au carnaval de Nice et tout cela à cause de " Miss Météo" qui est vraiment une emmer.... passez moi l'expression ! Le matin, en me levant, le temps est au beau fixe, ciel bleu et température clémente. Tout cela est confirmé sur météo France par internet. Je prends donc la moto en toute confiance direction Nice. Vu que la promenade des Anglais ferme les jours de corso, je suis déjà sur place à 10H du matin, alors que le corso ne commence qu'a partir de 14H 30. Ce n'est pas grave, les jardins Albert 1er sont fournis en animations en tout genre. Jusqu'a présent, tout se passe bien ....
La BAT se prépare ! Comprenez la brigade d'agitateurs de tribunes, hommes-femmes à la Fellini. Je me régale par avance de l'ambiance. Ca va être encore dantesque, comprenez par la, pour ceux qui ne connaisse pas le poète italien, ce sera le grandiose de la Divine Comédie.
Puis tout doucement le ciel s'assombrit et le roi solaire se prend pour un brumisateur. Des gouttes, du froid, du gris. Ca commence à ne pas être top du tout. Le carnaval commence ! Echassiers, équilibristes, jongleurs, contorsionnistes, danseurs.... soixante acrobates espiègles, en redingote blanche, collants rayés de rouge, visage peint marquent le départ de sa majesté carnaval. Le roi de la Méditerranée, char de 18 mètres de haut et d'un poids de 18 tonnes, figure le soleil. Il est accompagné par sa reine, une jeune Niçoise surgissant d'une coquille Saint-Jacques, de quinze mètres de haut.
La chorégraphie est bien enlevée, bien balancée, le rythme commence à remuer la foule, on tape dans les mains, on crie, on danse ... dans les tribunes, les olas sont ininterrompus, les bombes à spaghettis se régalent sur mon appareil photo (ca, ce n'est pas drôle !) Des kilomètres de serpentins saucissonne le public. Puis, tout d'un coup c'est le déluge, la tempête fait rage, le Dieu Zeus décide de gâcher la fête. Qu'a cela ne tienne, les Niçois ne se laisseront pas impressionner pour autant ! Le Niçois est un guerrier, le carnaval est maintenu, mais les festivaliers dans les grosses têtes, les échassiers ou encore les brésiliennes souffrent le martyre ....
Leurs visages en dit long ! Il faut dire que j’ai moi aussi souffert pour faire les photos... Enfin pas autant que les participants bien sur ! Mais, je devais essuyer mon objectif toutes les minutes !
le heros Nicois Garibaldi, le Roi Victor Emmanuel & Cavour
Dommage, car c'était d'une richesse, d'un épanouissement, d'une luxuriance jubilatoire. Le monarque cette année dépassait les 18 mètres de haut et les 18 tonnes, le roi de la méditerranée en imposait avec sa garde prétorienne. Les pays de la grande bleue avaient entrepris des tonnes d’imaginations pour régaler le public.
Cavour .... le drapeau Italien et Niçois intimement lié !
La Grèce, la Turquie, l’Espagne et bien sur l’Italie omniprésente sans qui le carnaval de Nice ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui. Des groupes venant du carnaval de Viareggio et de Venise qui sont avec Nice les trois plus grands carnavals d’Europe. Ils sont la pour rappeler que l’Italie fête cette année ses 150 ans d’existence. Ils sont la pour rappeler que le grand héros Niçois Guiseppe Garibaldi, le héros des deux monde est l’initiateur du Risorgimento italien avec ses chemises rouges. Rien que pour voir cela, je suis prêt à braver toutes les tempêtes….
Un carnaval particulièrement riche en couleurs et en allégories et beaucoup de références à Nice. Le char avec Garibaldi, Cavour et le roi Victor Emmanuel fait référence à l’histoire de Nice. Celui du folklore et des traditions Niçoises emmenés par les costumes de la ciamada est aussi très applaudi. Les aigles rouges, emblème impérial de la Savoie et du royaume de Piémont Sardaigne défilent sans interruption devant les nombreux touristes pour faire connaître la forte identité du pays Niçois souvent envahi, mais jamais conquis !
20 scènes, allant de Cléopâtre au gendarme de Saint-Tropez complètent les autres chars tableaux. Vingt chars culminants, 110 « Grosses Têtes » et satellites, 66 troupes d'art de rue, vingt tonnes de confettis, mille mètres carrés de fresques, quatre vingt mille fleurs fraîches et nous ne sommes pas loin de battre tous les records.
Nice, reine du carnaval urbain. D'une fête, initialement religieuse, devenue fête symbole de la méditerranée. Une fête vivante et populaire, mentionnée à Nice, à partir de 1294, lors d'une visite du comte de Provence, Charles II d'Anjou, venu assister à des bals, des mascarades, des banquets, des numéros de bateleurs dans les ruelles étroites de la ville, en fait le plus vieux carnaval du monde.
Depuis, l'eau a coulé sous les ponts du royaume aussi éphémère que gargantuesque, des batailles de plâtre aux mécanismes sophistiqués, en passant par le premier comité des fêtes en 1873, les défilés, les cavalcades, la création du char royal en 1882... Un long règne pétri de carton-pâte, d'évolution, de révolution. Au dernier soir, selon la tradition, Sa Majesté Carnaval défile seule, avant d’être brûlée sur un bûcher en mer ou parfois sur la grève. Un feu d’artifice sonorisé est alors tiré sur la Baie des Anges et la colline du Château s’embrase comme en écho. Le roi Carnaval 2011 est mort, vive le roi carnaval 2012. Vive Nice !
Hommage aux carnavaliers Niçois
Plusieurs mois avant le carnaval, une fièvre étrange s'empare des carnavaliers. A Nice, on l'appelle malicieusement la carnavalina.C'est celle de la conception, de la recherche de l'idée, de l'étincelle créatrice.
Le carnavalier niçois prend connaissance du thème imposé par le Comité des Fêtes pour l'année suivante. Il fait dessiner et peindre son sujet, char ou grosses têtes , par un maquettiste, et il exécutera ensuite les travaux nécessaires à la réalisation de son char ou de son groupe, entouré d'une petite main-d'œuvre spécialisée.
Le carnavalier est souverain dans le royaume du carton-pâte et plusieurs phases jalonnent la réalisation des sujets de Sa Majesté Carnaval. Il faut tout d'abord passer dans l'atelier du sculpteur, qui tel un magicien utilise, pétrit, malaxe l'argile et le plâtre. Du modelage, on passe à la réalisation d'un moule en plâtre, que le carnavalier recouvre de plusieurs couches de papier découpé en petits morceaux, et encollés avec une mixion de farine et d'eau chaude. C'est ainsi que l'on obtiendra le tirage définitif, en carton-pâte.
Sous les jupes de la Nicoise .. Pepin Garibaldi sur le dauphin de la baie des anges
Le public méconnaît l'ingéniosité des carnavaliers qui font mouvoir leurs sujets à l'aide de moyens souvent très simples. Des cordes et ficelles, le carnavalier, devenu électricien ou soudeur, est passé aux moteurs électriques, d'origine parfois inattendue : essuie-glace, machine à coudre, machine à laver, ou systèmes plus élaborés, tels les vérins hydrauliques. Les carnavaliers niçois sont devenus les maîtres incontestés de la mécanisation.
Il existe une spécificité dans l'art de peindre le carton-pâte qui nous permet de différencier un carnaval d'un autre. Nous pouvons affirmer sans crainte qu'il existe un véritable art pictural du carnavalier niçois. Un art , qui utilise une palette de couleurs éclatantes, à dominantes rouge, vert, jaune, avec des nuances infinies. sous les mains expertes d'artistes comme Efeso, Coppa, Beglia, Alexandre Sidro, aujourd'hui disparus, auxquels ont succédé L. Schiaffino, J. Ferrero, J. Damiano, A. Mignone, G. Granata,JP Povigna tous createurs de l'ensembles des chars du carnaval de Nice. Tous Niçois jusqu'au bout des ongles ....
A revoir le carnaval 2010 : episode 1 episode 2 episode 3
DIAPORAMA DU CARNAVAL