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voyage en harley davidson, tourisme cote d'azur, USA , Maroc , Italie

SHOPPING IN ITALIA A MONDOVICINO

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Cuneo est une sorte de mini Turin

 

Cette histoire m'a été racontée par mon grand-père (grand patriarche de la famille, ainé de 5 fréres) quand il allait au bistrot ou il jouait à la belote. Dans le bar sont attablés nombre d’immigrés italiens et de niçois de souche. La discussion monte sur des sujets transalpins qui évidemment font polémique. Le ton enfle, les poings se serrent, les injures fleuries se polissent, le tout en italien (l'italien etait la langue administrative de Nice avant 1860 ou avant 1947 pour la vallée de la Roya).

AOUT-2014-9458.JPGle marché de Cuneo, l'un des plus grands du Piémont


Et puis, soudain, un vieux, niçois, frappe du poing sur la table et, dominant le brouhaha, s’exclame, en italien, pour bien marquer que tout cela ne concernait plus l’assistance : « Adesso basta ! Siamo tutti Francesi ! ». Cette apostrophe résume en quelques mots tous les paradoxes niçois**.

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La route du col de tende* prend toute son importance dans cette identité culturelle si particulière. A l'époque ou je ne possédais pas encore le permis de conduire, j'empruntais le bus pour me rendre dans l'itinéraire que je vous dévoile aujourd'hui et cela pour aller voir la famille.

Copie-de-DSC_9501.JPGla plazza di Mondovi


Il y avait six postes-frontières à franchir (pour à peine 60km) : le français de Vintimille; l’italien de Vintimille ; l’italien de Fanghetto; le français de Piene; le français de Tende, dédoublé en douanes à la sortie du village et en police à l’entrée du tunnel ; l’italien de Limonetto, à la sortie du tunnel. Alors, pour plus de commodité, le contrôleur du car (le service était assuré depuis Nice par une compagnie italienne) collectait au départ les cartes d’identité de tous les voyageurs, les présentait en vrac à chaque poste et, une fois le dernier franchi, les restituait à leurs détenteurs en faisant l’appel. 

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C’était les cartes d’identité de l’époque, ces cartons jaunâtres pliés en deux, avec à l’intérieur une triste photo en gris et blanc, une baveuse empreinte d’index droit violette, une signature au Bic noir et, pour seul éclat de vraie couleur, les timbres fiscaux de la première page, souvent bleu ou vert, avec parfois un bordeaux.

AOUT-2014-9499.JPGMondovi la ville basse


Le contrôleur les dépliait et appelait le nom des Niçois qui se rendaient à Cuneo : « Dalmasso. Bottero. Mattei. Macagno. Camerini. Giordano. Donadei. Barelli. Bosio. Musso, Rossi. », et tant d’autres que vous pourrez ajouter vous-mêmes, autant de noms portés sur les rectangles jaunes, estampillés « République française. Carte nationale d’identité ». « Siamo tutti Francesi ! ». Atchidenté aquo es ditch, ma 's pa' ncara fatch. Capisci lou nissart ?

AOUT-2014-9540.JPGFaçade en trompe l'oeil dans la vieille ville


Aujourd'hui, je ne vais pas voir la famille, mais avec Soso, nous nous rendons au grand marché de Cuneo, puis nous irons faire du shopping à Mondovicino, une sorte de Troyes (magasins d'usine) à l'italienne, c'est à dire avec "la classe". N'est ce pas Aldo !

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En milieu de matinée, nous arrivons à Cuneo (54 000 habitants), chef lieu de la province éponyme, région phare de la Maison de Savoie jusqu’en 1860, haut lieu de la résistance lors de la dernière guerre mondiale. La majorité de la ville date de l’époque baroque, d’églises en demeures, c’est un voyage au milieu du XVII / XVIIIème siècle, tout au long des petites rues de la vieille ville. À ne pas manquer, le marché du mardi matin, l’un des plus importants du Piémont, où Cuneo devient une immense vitrine des produits artisanaux régionaux de tous les secteurs d’activité : alimentaires, vestimentaires, agricoles…

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Cuneo et Mondovi pour la suite de mon étape se trouve au cœur du Piémont, dans la région des Langhes, célèbres pour leur grande fertilité agricole : la région du "Bon Vivre".  Nous sommes dans un pays de montagne, au pied des Alpes, où vignobles et gastronomie ne sont qu’un des aspects du charme de cette province, autrefois incluse dans le Duché de Savoie puis le royaume de Sardaigne.

AOUT-2014-9605.JPGPlace de l'outlet village superbe magasin des chocolats Lindt


Nous arrivons en fin de matinée à Mondovi, ravissante petite ville de 22 000 âmes, dont la partie la plus ancienne trône au sommet d’une colline, réunie à la ville basse par un funiculaire ultra moderne, dont le tracé date de 1850. En se promenant dans les rues de la haute ville, on va de découvertes en trouvailles, avec des églises du XIVème siècle au XVIIème.

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Temple du baroque, ce petit nid d’aigle est un véritable musée à ciel ouvert, avec en prime une vue à couper le souffle sur la chaîne des Alpes. La superbe église baroque San Francesco est en cours de restauration, grâce à la Fondazione de la BRE (banque regionale europea). L’extérieur terminé, on en est à la restauration des magnifiques fresques, dues à Andréa Pozzo (1642-1709).

AOUT-2014-9536.JPGPalazzo dans le vieux Mondovi


Pour réaliser cette résurrection, la Fondazione a fait appel à l’Institut Paul Ghetty, ainsi qu’à l’école polytechnique de Milan, pour retrouver les pigments et les méthodes de restauration les plus proches des peintures initiales. Au pied de la colline, la petite ville regorge de ruelles, placettes et façades de toute beauté. Nous partons alors vers Mondovicino, le nouveau temple du shopping, à quelques 5 km de la ville.

AOUT-2014-9498.JPGReception de l'hotel I Gelsi


Il s’agit d’un immense « Outlet Village » de 40 hectares, ouvert en avril 2008, qui rassemble quelques 100 magasins de marque, un super marché, une « power station » où le prix de l’essence est le plus bas d'Italie, parkings en surface et sous terrain, nursery, minigolf, aire de jeux…et restaurants. Pour les passionné(e)s de shopping, c’est la caverne d’Ali Baba. Avec plus de 2 millions de visiteurs la 1ère année, et plus de 8 millions depuis son ouverture, les clients, venus essentiellement du Piémont, de la Ligurie et de la Côte d’Azur, se sont vite fidélisés.

AOUT-2014 9482Salon de l'hotel pour les fetes & les mariages


La cerise sur le cadeau : à cette époque de solde d'été, les boutiques, accordent une remise exceptionnelle, entre 10 et 20%, sur des prix dits d’usine qui ont déjà des réductions pouvant aller jusqu'a 70%. Les magasins, à 70 % vestimentaires, sont conçus comme des vitrines de luxe, avec de grandes marques présentes (créateurs italiens, D&G, Versace, Gucci, Bulgari, Moschino, Prada, Lanerossi, Roberto Cavalli, Marina Rinaldi, Diesel, Gaudi, Geox, Kappa, John Galliano, Fratelli Rossetti etc..). On y trouve aussi parfumeries, produits artisanaux, beauté, linge de maison, art de la table …

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Impossible de rentrer les mains vides, tant les prix sont attractifs : gants en cuir à 17 €, jean de marque à 10 €, ensemble « serveur de barbecue » à 16 €, coffret de 6 couteaux en ceramique Pradel pour 10 euros… Le Troyes Italien est encore bien plus intéressant ! Pour ceux qui seraient tenté par l'expérience du shopping dans cet Outlet village, nous avons réservé un hôtel à partir de Booking.fr qui s'est avéré bien convenable.

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Je n'aime pas trop les chaines d'hôtels impersonnelles et je préfère des établissements plus atypiques. De toute manière, il n'y a pas trop de choix sur Mondovi, puisque la ville n'en possède que trois et le 4e dont celui ci (I Gelsi), est en campagne. Et bien avec sa décoration façon cabaret burlesque et baroque flamboyant, a de quoi surprendre. En plus, son personnel est très aimable et accueillant et le menu du soir au restaurant à 12€ (entrée + plat + dessert) défie toute concurrence. Les plats sont bons et très copieux. La chambre double spacieuse pour 68€ petit déjeuner compris pour un hôtel classé 3 étoiles.

AOUT-2014-9492.JPGPetit salon bibliothéque


Un dernier petit tour le lendemain matin à l'outlet village pour voir si nous ne serions pas passé à coté d'une bonne affaire, puis nous empruntons la route du retour.  En chemin, nous visitons la basilique de Vicoforte voulu par le Duc Charles Emmanuel 1er de Savoie, Prince de Piémont et du Comté de Nice. L'architecte Francesco Gallo construit la coupole elliptique la plus grande du monde. Le sanctuaire abrite la dépouille de Charles Emmanuel et de Marguerite de France (la plus jeune des filles de François 1er).

AOUT-2014-9496.JPGSalon petit dejeuner rien que pour nous


Evidemment pour le retour, je ne prends pas l'autoroute qui rejoint Nice via Savone, mais, je passe par le col di Nava qui descend sur Imperia (Ligurie) Il est le col qui sépare les Alpes Liguriennes au Piémont. Il était le passage obligatoire entre le Piémont et la Ligurie, défendu par une enfilade de forteresses imposantes érigées à la fin du XIXe siècle contre les assauts de la France.

AOUT-2014-9612.JPGbasilique de Vicoforte


En cours de route, nous déjeunons assez tard dans le petit village d'Orméa et de son seul restaurant hôtel trois étoiles (Albergo Italia Ristorante). La aussi, le prix du menu défie toute concurrence, pour 15€, nous avons droit à l'entrée (primi), le plat de résistance (secondi), le dessert (dolci), le vin (ou la bière ou l’eau minérale) et le café.

AOUT-2014-9634.JPGla coupole elliptique la plus grande du monde et des fresques époustouflantes


Puis enfin, on descend le col di Nava vers la Ligurie Occidentale. La Montagne et les sapins font place à la mer, les oliviers et les palmiers.... Quand on voit les immenses oliveraies situées sur les flancs des collines, on comprend mieux pourquoi Imperia est la capitale de l’huile d’olive. D’Imperia, nous rejoignons Vintimille par le bord de Mer en passant par Bordighera et sa magnifique palmeraie, la seconde plus grande palmeraie naturelle d’Europe après Elche en Espagne. Nous voici de nouveau sur la Costa Azzurra !

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*L'interet de la vallée de la Roya est si important que Français et Italiens s'en sont longtemps disputé la posséssion. D'ailleurs, ce territoire n'est français que depuis 1947. Durant la deuxieme moitié du XIXe siécle ou s'élabore l'unité italienne, quelques tensions apparaissent avec la France qui face à l'émergence d'une nouvelle grande nation, se doit de veiller à ses frontiéres. D'ou le traité de 1860 qui rattache le Comté de Nice à la France. Ces territoires n'ont jamais été naturellement Français.... C'est Napoleon Bonaparte qui commencera l'occupation, annéxé plus tard par Napoleon III.

                             DIAPORAMA DE LA BALADE


 **Une erreur qui est faite habituellement : « Nice était italienne »... Cette affirmation est fausse, car cela sous-entendrai que Nice était un territoire de l’Etat italien. Hors, l’Italie en tant qu’Etat et Nation vit le jour le 17 mars 1861 : un peu moins d’un an après l’annexion frauduleuse de Nice par la France. Attention ! Il ne faut pas s’imaginer que Nice si « elle n’était pas italienne » serai alors « française », car comme le disait Garibaldi concernant la nationalité de Nice « Je ne suis ni Italien, Ni Français. Mais Niçois » Bien sûr Nice fut pendant des siècles influencée par la culture italienne (ou plutôt devrait-t-on dire les cultures de la péninsule italienne. Nice à une mentalité, une culture, une architecture, une façon de vivre italianisante si l’on peut dire ainsi. Les Romains faisaient arrêter l’Italie aux bords du Var. Nice s’était proclamé République indépendante en 1108 à l'image des petites républiques comme Florence ou Genes. En 1388, le peuple niçois choisi librement de rejoindre la Savoie.
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