Pour cette édition 2013 , notre planete est passée au crible du carnaval de Nice, qui lui rend hommage haut en couleurs ! Un tour du monde carnavalesque de la cité des Anges aux confins de l'Océanie et des Ameriques, en passant par les poles ou l'Asie, un voyage qui nous rappelle la diversité de notre planete et qui brocardera egalement avec humour nos érrements. Le Carnaval véhicule une fois de plus un message d'espoir sous la forme d'une mise en garde irrévérencieuse pour les generations futures, qui pourront dire dans quelques décénnies à leurs propres enfants: " ce carnaval 2013, j'y étais ! Nous avons commencé à changer les choses... en tous les cas, nous aurons essayé !"
Ces parades géantes et colorées se déroulent de jour ou de nuit. Les chars, au nombre de 18 (20 pour la bataille des fleurs) racontent l’histoire du "Roi des Cinq Continents", entièrement fleuris paradent sur le Quai des Etats Unis, et la Promenade des Anglais qui est aussi animées par plus de 1000 musiciens et danseurs venus des quatre coins du monde.
Sur chaque char, des mannequins costumés lancent 80 à 100.000 fleurs au public, mimosas, gerberas, lys … Lieu emblématique du Carnaval de Nice, la place Masséna a retrouvé les corsi carnavalesques, point de départ d’une boucle autour du jardin Albert 1er. Le soir, tous les chars sont éclairés, les corsi illuminent alors le cœur de Nice.
Le thème de 2013 est le « Roi des Cinq Continents » , il est fidèle en cela à sa vocation d'universalité. Un voyage qui traverse le temps comme l'espace et ouvre toutes les perspectives à l'imagination… Quant à l'invitée d'honneur, la Francophonie, en cette année des Jeux de la Francophonie à Nice, elle s'imposait d'elle-même.
Les chars 2013 sont particulièrement volumineux, fournis et mécanisés ; de 8 à 18 m de haut et débordant souvent des plateformes en largeur comme en longueur. D'année en année Nice bat des records pour la hauteur de ses chars, rappelons le, tous les chars et les grosses têtes sont crées dans les ateliers de la maison du carnaval à Nice. les artisans mettent leur savoir-faire au service de la ville, Ils allient techniques anciennes et modernes pour embellir les chars.
Chaque artisan est à son poste dans l’atelier de fabrication. Tous travaillent en équipe, mêlant tradition et méthodes contemporaines, pour donner un nouveau souffle aux personnages de cette édition 2013. "Le gonflage à l’hélium, l’utilisation de produits détournés… toutes les techniques sont mélangées pour moderniser les chars".
Autant de techniques pour en mettre plein la vue aux spectateurs dans les gradins, sans qu’ils n’en sachent rien. Cette année, les chars gigantesques accompagnés des visages du carnaval racontent l’histoire du Roi des cinq continents, notamment à l’occasion des Jeux de la Francophonie. D'ailleurs le roi des cinq continents est aux couleurs de Nice, il règne sur le monde et sa capitale est la cité des Anges.
Quelques nouveautés sont prévues, les chars se musclent : “De nouvelles structures plus volumineuses et mobiles offrent une visibilité à 360 degrés”, de quoi rendre le corso encore plus esthétique, tout en respectant les règles du jeu du carnaval. Le hangar de l’atelier n’est plus assez grand pour accueillir tous les personnages. Au total, ce sont dix huit chars qui défilent sur la prom et Masséna.
Et à ce stade, quarante artisans luttent contre le chrono et s’affairent en coulisse, entourés des immenses grosses têtes, incontournables pour les enfants. "Il reste encore des structures à monter. Ensuite, ce sont les costumières qui rentrent en piste". A l’autre bout de la ville, elles aussi sont dans les starting-blocks. Elles disposent de leur atelier pour créer des costumes uniques à l’occasion des batailles de fleurs. Tous les personnages du carnaval sont presque finis, il ne leur manque plus qu’une couche de peinture avant de franchir la ligne de départ. C’est la dernière finition ! Toute la technique se trouve dedans et non dehors, pour qu’on ne voie que le plus beau.
Cette année, l’identité visuelle est conjointement donnée par des dessinateurs collaborateurs de grands journaux internationaux, témoins privilégiés de leur temps, des artistes ayant une maîtrise de la culture locale, des créatifs d’agence et certains carnavaliers.
Chaque Carnaval est une production originale éphémère. Être carnavalier n’est pas un métier, mais une passion, une vocation. Le vaste atelier dans lequel œuvrent ces artisans, nommé la «Maison du Carnaval», se transforme en un lieu magique pour quelques mois. Si les procédés, les techniques et les matériaux nouveaux ont permis la mécanisation, l’articulation et la modernisation des sujets, les fondements de la fabrication des chars et des «grosses têtes» sont les mêmes qu’à l’origine.
Le Carnaval de Nice, l’un des trois plus importants du Monde par le nombre de grosses têtes, sujets et chars en carton pâte, repose complètement sur la participation des carnavaliers. Ces hommes et ces femmes qui consacrent des milliers d’heures de travail à la réalisation de leurs œuvres ne sont pas des professionnels. Ils exercent des métiers et réservent leurs loisirs à la création carnavalesque. La subvention allouée à l’issue du concours leur permet de couvrir les frais engagés.
Jusqu’à ces dernières années, le système parenté-cooptation était primordial pour la formation. Les jeunes ont aujourd’hui, de plus en plus de mal à sacrifier leurs loisirs et les anciens passent la relève à des professionnels, nouveaux gardiens des traditions de cet art populaire. Le thème du Carnaval est connu dès le printemps précédant, alors la "carnavalina", cette fièvre s’empare des Carnavaliers : c’est l’exaltation de la conception, de la recherche d’idée, de l’étincelle créatrice.
Ils font alors dessiner et peindre le sujet, char ou grosses têtes, par un maquettiste. Puis, le sculpteur modèle les visages avec de l’argile. Ensuite, il fabrique le moule de plâtre que le carnavalier recouvre de plusieurs couches de papier découpés en petits morceaux et encollés d’une mixions de farine et d’eau chaude, pour donner le modèle définitif, en carton pâte, qu’il faudra maintenant peindre et habiller.
Les Niçois G.A Mossa et Alexandre Sidro ont imposé un style spécifique dans l’art pictural du Carnaval niçois. Les couleurs utilisées sont éclatantes : rouge, vert, jaune, et des dégradés à l’infini. La mécanisation des chars est ingénieuse : cordes, ficelles, mais aussi des vérins hydrauliques sont utilisés pour animer les personnages. Le carnavalier vit dans un univers de rêves et de fantasmagories qui lui permet de donner de multiples facettes à ses œuvres.
Donc cette année, le carnaval s’appuie sur un thème précis, et le char du Roi du carnaval est construit en conséquence… Le « Roi Niçois des 5 continents » règne sur le carnaval pour cette année 2013. Sa Majesté est toujours présentée à la population le premier jour du carnaval. Toujours accompagné de sa reine, le char du Roi est toujours le plus grand et le plus impressionnant !
Cette année, caricatures guignolesques et pluie de confettis à gogo, nous avons eu droit à une statue de la liberté bien engraissée qui défile sur une Cadillac rose pour représenter les Etats-Unis et leur eternel fast food, une malbouffe qui est d'actualité ces derniers temps. Caricatures aussi de François Hollande et Angela Merkel la chancelière allemande déguisée en bavaroise austère mangeuse de bretzel sur un bateau qui tanguent dangereusement. A l'arrière de l'embarcation, les galériens espagnols et grecs rament. Vogue vogue la galère dirons nous !
Impressionnant le dragon Chinois sur la grande muraille qui a de la peine à contenir son appétit insatiable... Une menace plane t'elle sur la terre ? Le risque de vouloir trop provoquer la nature avec les essais nucléaires. Cela rappelle justement le char de la Polynésie et de Mururoa avec son champignon atomique fossilisé, un maori, yeux exorbités, en transe, sa langue sortant pour une dernière grimace d'intimidation.
Vladimir Poutine est lui le tsar, euh la star, du char "Matriochka 2, le retour" qui représente la Russie. Chapka sur la tête et aussi souriant qu'une porte de goulag, le président rêvé de Bardot et Depardieu est aussi entouré de poupées russes à son effigie. Comme s'il était partout... Carnavalon en cosmonaute niçois voguant vers de nouveaux continents... peut-être une autre planète ou les distances raccourcissent. Le char des académiciens semblent se lancer dans une croisade désespérée afin de sauver la langue française. Une araignée géante, velue et fluo, tentaculaires. Dégoulinant vers la foule pour une meilleure interactivité tissant sa toile internet sur le monde. L'arachnide régnant sur le monde plus que jamais via le net.
Le char des carrousels des rois du pétrole est lui aussi d'un réalisme brut, la dépendance au pétrole qui ne cesse d'augmenter vire à la tragicomédie... Le char de la fonte des glaces, pauvres pôles, les esquimaux ont pris un coup de chaud ! L'Afrique, l'Asie, l'Océanie, tout est caricaturé et le carnaval de Nice se moque allégrement des tares de notre monde, de notre société, de ses intervenants.
Bref une superbe ambiance ou, on en prend de nouveau plein les yeux pour cette édition 2013.
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