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L’or jaune de la région se métamorphose par des produits dérivés du précieux agrume. Menton est une ville ou le mot bonheur prend tout son sens ! En 1895, des hôteliers proposent à la municipalité de créer un défilé pour animer la ville en hiver. Dès 1896, cette nouvelle animation de Menton séduit les habitants comme les riches hivernants.
A l’époque, il est de bon ton de venir passer les mois d’hiver sous le climat clément de la Côte d’Azur. Rois, princes et artistes fréquentent les palaces mentonnais ou se font construire de splendides villas. La Fête de 1882 reste dans la mémoire : la Reine Victoria y assiste, et elle se termine par un grandiose feu d’artifice sur la baie de Garavan.
Ce nouvel événement mentonnais s’apparente alors à son cousin niçois: défilé de grosses têtes, jets de confettis, batailles de fleurs... Un Mardi Gras au cours duquel on brûle sa Majesté... Il se situe dans la pure tradition de la liesse populaire, les festins et les débordements en tout genre précédent le Carême.
Le soir de la deuxième animation qui évolue "appelé corso", les Mentonnais se livraient au divertissement traditionnel des "Moucouleti" ou "Moccoletti", petites bougies que chacun tenait à la main. Le jeu consistait à garder la sienne allumée, mais à souffler celle du voisin ou de la voisine !
le veritable limoncello de Menton
Un jeu prétexte à des rencontres amoureuses. Il s’agissait de tenter avec beaucoup de dextérité pour le jeune homme d’éteindre la bougie de la jeune femme, tenant, elle, au-dessus de sa tête, son calumet allumé. Quand le jeune homme avait réussi cet exploit, il pouvait rallumer la mèche noircie et recevoir un baiser en remerciement. Oui je sais, c'était un peu plus compliqué, car de nos jours, nous avons des sites de rencontre comme Meetic ou eDarling. Tu cliques avec ta souris et tu proposes .... et la femme dispose !
Joanna Spinelli fait gouter le limoncello
En 1929, Menton est encore le premier producteur de citrons du continent européen. C'est encore un hôtelier qui a l’idée d’organiser une exposition de fleurs et d’agrumes dans les jardins de l’Hôtel Riviera. Le succès est tel que l’année suivante, la fête descend dans la rue: des chariots d’arbustes plantés d’oranges et de citrons évoluent avec de charmantes Mentonnaises.
La municipalité, désireuse de développer le tourisme, cherche à donner aux réjouissances une couleur typiquement locale : la Fête du Citron naît en 1934. Deux ans plus tard, est lancée la première exposition d’agrumes et de fleurs dans les jardins Biovès. Une réussite, qui se confirmera d’année en année. Des touristes étrangers: Chinois, Japonais, Italiens, Français, Anglais, les visiteurs affluent de partout pour ce rendez-vous de l’hiver, qui complète agréablement les autres rendez-vous de la Côte d’Azur que sont la fête des mimosas à Mandelieu et le carnaval de Nice.
Il faut presque un an pour organiser cette belle fête qui constitue le temps fort de la saison hivernale. Des chars somptueux, véritables œuvres de citrons et d’oranges, paradent dans les rues et emplissent la ville d’un parfum de glamour et de fantaisie fruitée. Objet de tous les regards, le citron devient « Citrus Limonia », une divinité jaune vif accompagnée par des musiciens et des danseurs sur un rythme envoûtant. Le tout sous une pluie de confettis qui scintillent à travers le ciel azur.
Le citron a voyagé avant d'arriver sur la Riviera puisque les premières traces de sa présence remontent au XVème siècle. Mais pourquoi Menton ? Ici, il jouit des conditions climatiques idéales et d'un sol marno-calcaire propice à son développement. Certains parlent même du meilleur citron du monde et les grands chefs cuisiniers de Bocuse à Ducasse en passant par Robuchon ne s'y sont pas trompés en utilisant le citron roi dans leurs recettes...
Menton la perle du Sud
Pour répondre à l’appellation « citron de Menton », l’agrume doit être récolté sur 5 communes des Alpes maritimes : Menton, Roquebrune-Cap-Martin, Sainte-Agnès, Castellar et Gorbio. Les arbres fruitiers doivent être situés à moins de 7 km de la mer et à moins de 400 m d’altitude. Des conditions auxquelles répondent parfaitement ce petit coin de la Riviera à proximité de la frontière italienne. « Ici, il fait beau presque tous les jours et les citronniers donnent des fruits toute l’année ».
Lorsque Adam et Eve furent chassés du Paradis terrestre, Eve déroba, à l’insu de l’Ange vengeur, un citron qu’elle dissimula on ne sait trop où, peut-être dans les ondes épaisses de sa blonde chevelure, dont il avait les reflets dorés. Partis par l’étendue du monde, à la recherche d’un pays qui put remplacer le paradis perdu, ils se trouvèrent un jour à Menton.
Là, éblouis, ayant enfin trouvé ce qu’ils cherchaient, ils s’arrêtèrent et Eve jeta le citron dans la terre fertile, en disant : « Crois et foisonne, ô fruit du ciel, dans ce jardin digne de toi. » Et de toutes parts, les citronniers illuminent la plaine de la flambée claire de leurs rameaux lustrés. Menton est en amphithéâtre sur un promontoire, à 500 mètres de la frontière italienne, encore plus remarquable que Nice et Cannes pour la douceur constante de son climat et la belle végétation qui l’entoure.
Comme la plupart des cités ligures, Menton se compose de deux parties distinctes, la vieille ville et la ville neuve. La première reflète l’empreinte des époques disparues, maisons pressées montant en étages abrupts jusqu’à l’esplanade d’un château féodal, rues obscurcies de voûtes, accolées de ruelles dallées, arcades ogivales et, au bas, vers la mer, débris de hautes murailles où se voient encore les squelettes des antiques tours de garde.
Les rues sont des passages voûtés, et par lequel, entre de hautes murailles, on aperçoit environ deux mètres carrés de ciel. Le climat et le besoin de se défendre contre les pirates ont imprimé, à tous les centres d’habitation Ligure datant du Moyen Age, le même choix d’emplacement et un système analogue de groupement des maisons.
Il y a beaucoup de monuments curieux dans cette cité aux artères étroites : l’ancien manoir des princes de Monaco, lourde construction du XVIIe siècle et l’église paroissiale de Saint-Michel, le patron de la ville, où sont des reliques, entre autres le bâton d’une croix fait d’une hampe d’étendard turc, pris par les Mentonnais à la bataille de Lépante. Dans cette cité moyenâgeuse se parle le patois mentonnais, curieux dialecte composé de ligure, d’italien, d’espagnol et d’arabe.
En 1346, Charles Grimaldi, seigneur de Monaco, achète le fief de Menton de la famille Vento de Gènes, et en 1355 la seigneurie de Roquebrune. Dès lors, les deux villes font partie des possessions des Grimaldi, jusqu’en 1793, où elles furent annexées à la France révolutionnaire. En 1814, les Grimaldi reprennent leurs droits sur elles. Mais elles se révoltent contre leurs princes en 1848, se constituent en villes libres, sous le protectorat de la Sardaigne, pour être, en 1860, annexées à la France définitivement (pas sur !), avec le comté de Nice.
Pour terminer la visite de cette citée exceptionnelle, ce serait un péché de ne pas venir visiter la basilique de Menton. Figés dans la pierre et dans le temps. Au cœur du Vieux Menton, la basilique Saint-Michel Archange, la chapelle de l'Immaculée Conception (des Pénitents blancs) et leurs abords, ainsi que les maisons alentours sont classés monuments historiques et protégés depuis plusieurs dizaines d'années.
Commandée par le prince Honoré II de Monaco, l'église a été consacrée en 1675. Depuis cet instant, elle trône au cœur du Vieux Menton, dominant la vieille ville. Dans cet exceptionnel ensemble de culte, la Chapelle de l'Immaculée-Conception est un joyau de l’art baroque et un bel exemple de l’art de la Contre réforme. C'est l'un des plus beaux ensembles baroques au monde....
DIAPORAMA MENTON