La Torre Bellanda (la tour bellanda)
Avant de vous conter l'histoire du presepi nissart (crèche niçoise), je dois vous expliquer mon petit délire, étant lui même plus dans l'esprit de l'amusement et celui de faire plaisir aux petits enfants que celui d'une véritable création artistique. De création artistique vous n'en trouverez donc pas, car je n'ai pas ce talent. Je le laisse à d'autre et notamment aux personnes citées plus haut qui le mérite amplement...
Lou drapèu nissart (le drapeau niçois)
L'ensemble de ces scénettes représentent donc Nice d'antan (schématisé), la baie des anges avec son port, le rocher du château, la vieille ville (babazouk), le Paillon ou le Var (c'est comme vous le sentez), la tour Bellanda et la cathédrale Sainte Reparate, la promenade des Anglais, les bugadieres, le pêcheur et son pointu, la campagne et ses champs de lavandes et au loin le Mercantour, la Vallée des merveilles et la riviére Roya. La créche se construit au fur et à mesure et arrive presque compléte vers la fin du diaporama...
Roca dóu Castèu (rocher du chateau)
Le temps de Noël est arrivé avec son cortège de souvenirs, de branches de houx, d’étoiles scintillantes et de boules multicolores qui dansent la farandole dans les yeux de mes petits enfants et des votres bien sur ! Il est bon de rappeler nos traditions niçoises, à une époque où l’on ne peut plus faire une crèche ou placer un sapin de Noël dans une maternelle et méme manger du porc à l'école sous prétexte d’incongruité vis-à-vis d’autres cultures.
Vielha Vila (vieille ville)
Aujourd’hui beaucoup d’ethnies et de nationalités vivent chez nous et le pouvoir central voudrait nous dépouiller de nos racines, pour que nous nous adaptions aux mœurs et coutumes des nouveaux venus. La logique et le bon sens veulent que les nouveaux venus s’adaptent aux coutumes des pays où ils vivent. Mais le bon sens n’a plus cours au pays de Descartes, le bon sens n’est plus français… ou peut-être celui-ci ne l’a t'il jamais été si on creuse un peu l’histoire.
Depuis des siècles les Niçois ont toujours, avant les autres accueilli l’étranger, le banni et le persécuté qui venaient travailler dans leur ville, mais les Niçois sont chez eux ; ils ne plieront pas l’échine devant les philosophies décadentes de multi ceci et de pluri cela venues d’outre Var et hissées au pinacle du credo jacobin par un pouvoir central en pleine déliquescence, en pleine décadence je dirai même !
lou camin dei ingles (la promenade des Anglais)
Que cela plaise ou non a certains coco ou facho (c'est du kif kif bourico), les Niçois ont une histoire de 25 siècles, ils sont chez eux et ils sont toujours debout, ils entendent demeurer ce qu’ils sont et conserver jalousement les traditions héritées de leur ancêtres, de mes parents, grands parents, arrière grands parents, niçois de souche....
lou Farou (Le Phare)
A Nice, la culture et l’identité niçoise primeront toujours sur toutes les autres, que nous acceptons volontiers à condition qu’elles ne gênent pas la nôtre et ne soient conquérantes en aucune façon; cette vérité est incontournable et aucun pouvoir au monde ne pourra battre en brèche.
le babazouc
J’évoquerais donc l’une des traditions populaires de Noël (Calena) auxquels nos ancêtres étaient très attachés : le Presepi Nissart. Le Presepi est une ancienne tradition naïve du peuple niçois, exprimée d’abord par le biais de marionnettes (mariota) en bois. Ces figurines représentaient des personnages populaires symboliques ou emblématiques de la ville.
Baia é plaia (baie et plage)
Les représentations étaient données en Veille-Ville dans les arrières boutiques ou dans des théâtres de marionnettes ambulants depuis le moyen âge et bien avant celle du Guignol Lyonnais qui ne date que depuis la révolution. Ce sont les Romains qui ont apporté cette representation.
Bugadiéra (bugadiere)
Après l’annexion frauduleuse, la résistance du peuple niçois se concentra dans la tradition populaire et les spectacles de mariota se multiplièrent et se moquèrent de la force occupante (française et provençale). Le barde niçois Menica Rondelli (Nissa la Bella) recueillit ces traditions orales et édita son Presepi en 1919. Parallèlement aux théâtres de marionnettes, le Presepi était joué en pièce de théâtre par des intervenants amateurs issus du peuple (lou poble) qui véhiculaient avec simplicité et naturel la quintessence de l’esprit niçois.
Lou Mercantour
Ces représentations populaires étaient originales et vivantes car les acteurs déclinaient un texte qui n’était pas figé : dans un cadre convenu dont le thème était la naïveté, des personnages immuables prenaient la liberté d’insérer malicieusement dans le texte classique, des points de l’année écoulée, des traits d’humour ou de moqueries; le spectacle devenait une satire de la société niçoise et parfois de la structure religieuse de l’époque.
terren dei Sant Jouan (champs de lavande)
Les personnages immuables du Presepi était l’ange Bouffareu, lou Curat, lou Trouble (le Diable), Barba Juan (Le terme barba signifie oncle en Nissart, mais aussi par extension, le patriarche de la famille), lou coumaire Cicoun, lou Pescadou, et lou Cassaire; mais d’autre venaient parfois compléter la compagnie : coumpaire Simoun, pendant masculin de coumaire Cicoun, la cancanière, lou Sacristan, la Fliusa, lou Pastre, lou Mestre, lu carabinieri représentant l’autorité que l’on brocardait… sans oublier la redoutée tanta Chiquetta… la mort, qui avait fauché les trépassés de l’année écoulée…
Les acteurs occasionnels déclinaient malicieusement, avec la verve niçoise, les travers des uns et les mécomptes des autres. On a plus tard appelé Presepi les crèches niçoises du nom italien presepio. La plupart des anciennes familles niçoises excellaient dans l’art de la crèche. On confectionnait des moutons avec des toisons de vraie laine, des paysages en papier mâché agrémentés de vraie mousse, des machineries qui mettaient en mouvement les ailes des moulins et l’eau factice sous les ponts, des personnages en divers matériaux et tissus etc… La créche niçoise etait bien au dela des santons de Provence. C'etait une veritable société en mouvement. L'image du quotidien, de la vie tout court !
Les plus célèbres de ces crèches étaient connues et se visitaient chez les particuliers. Espérons que ces traditions perdurent afin de conserver l’âme niçoise et l’identité de notre peuple ; et ne nous contentons pas d’espérer et de laisser les autres agir, les jacobins surtout, mais devenons acteurs de notre identité et incitons nos jeunes à faire de même.
Lou Pouòrt e la Marina (le port et le bord de mer)
Bien sur le terme niçois "Presepi" est tiré du mot italien presepe (presepio) la représentation de la nativité et de la crèche. Née en Italie, la crèche connaît son apogée à Naples au 18ème siècle. Fruit de la tradition et de la culture, elle inspire des chefs-d’œuvre à des artisans passionnés.
Lou Païoun (le paillon)
Tradition chrétienne que l’on doit à San Francesco d’Assisi, elle commémore la nativité de Jésus (Gesu) et acquis à Naples (Napoli) une personnalité originale. Elle s’installe d’abord dans les foyers de la noblesse et de la haute bourgeoisie et se distingue ainsi des autres crèches par son décor urbain, ses santons (pastori) habillés de costumes somptueux et sa fastueuse scénographie déployée pour rendre l’animation de la société napolitaine du 18ème siècle.
Lou pescadoù, lou cagnotou e Lou pounchut (le pecheur, le petit chien et son pointu)
La légende veut que Francesco d’Assisi ait créé à Greccio en Italie, la nuit de Noël 1223 la première crèche vivante. À Greccio se trouve encore un ermitage franciscain qui commémore cette première crèche vivante.
Galineta é moutoun, vaca e pouòrc ( poule et mouton, vache et porc)
Petit à petit, selon la tradition franciscaine qui apporte une importance démesurée à l'importance du Noël de Greccio et à ses conséquences, la coutume se répand, sous l'influence de Chiara d'Assisi et des prédicateurs franciscains, surtout dans les oratoires franciscains d'Italie, sous forme de crèches vivantes mais aussi de crèches fabriquées avec des figurines en bois ou en terre et qui pouvaient être exposées plus longtemps.
La fontana é la fouònt dou Var (la fontaine et la source du Var)
C’est à Prague (Tchéquie), Murcie (Espagne), Cracovie (Pologne), Bullange (arskrippana Belgique) Naples, Gênes et Rome que l'on trouve les plus belles crèches du monde... En France, c'est à Luceram (Alpes Maritimes) qu'il est exposé chaque année plus de 450 crèches faisant de ce village de montagne, la capitale hexagonale de la créche.
Composition de la creche: Rouleau de papier pour la mer et les rochers, galets et sable pris à la plage, carton pour la route, pate à modelé, pain d’argile pour les briques ou les pierres, feutrine verte ou blanche pour herbe et neige, pinceau et peinture pour l’église, le bateau, la tour, des santons avec du tissus....
Napoleon veut debarquer sur la plage, mais le dictateur est repoussé par un pecheur niçois et des amis bretons. Il ira débarquer un peu plus loin à Golfe Juan ou commencera l'épopée des 100 jours.
...accessoires: échelles, ponts, maisonnettes en carton, cruches, meule, chariot, enclume, sac pomme de terre ou blé, animaux, un phare, fontaine électrique, becs à gaz, tacots de collection, plastique bleu pour rivière, parasols de cocktail, branches de lauriers et de plantes grasses pour les arbres, fleurs sèches d'un pot pourri pour faire la lavande + peinture, colle à bois, mousse végertale du jardin, mousse de polylethylene pour la cascade, paille…
DIAPORAMA DE LA CRECHE