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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 15:20

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Cougourdon est le nom méditerranéen du fruit d'une plante grimpante de la famille des Cucurbitacées. Ils se distinguent des autres courges par la couleur de la fleur (blanche), par la pollinisation nocturne et non diurne, par un pédoncule très solidaire du fruit ainsi que par une déshydratation naturelle très facile. Il est léger, très solide, imputrescible.

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Introduit dans la région niçoise au 16 ême siècle, la culture se répandit très vite grâce au climat méditerranéen. Quelques graines, un peu de terre, de l’eau, notre doux et généreux soleil de la côte, l'inégalable savoir faire de dame nature et nous voilà témoin du formidable...

DSC_0002.JPGLe cougourdon est à Nice ce que le soleil est à la terre. Ce cucurbitacée  a su trouver sa place dans le cœur de tous les niçois et rare sont ceux qui n'en n'ont pas encore un chez eux. Traditionnellement tous les nouveaux habitants se voient offrir un cougourdon par ses hôtes en guise de bienvenue. Il est une  coutume niçoise qui perdure chaque année, le 25 mars, depuis des siècles, sur la colline de Cimiez : Le Festin des cougourdons (Lou Festin dèi Cougourdon).

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Le festin des Cougourdons est associé à la fête religieuse de l’Annonciation (Anounciada) qui célèbre l'annonce par l'archange Gabriel à Marie qu'elle sera la mère du fils de dieu. Son nom lui vient du marché qui s’établit à cette occasion sur la place devant l’église du village. Ce marché propose aux pèlerins des "courgourdons", c’est à dire des cucurbitacées non comestibles, de formes curieuses et de tailles diverses, séchées durant l’hiver puis vidées de leur chair et de leurs graines.

DSC_0091.JPGl'église Notre-Dame-de-l'Assomption


Ces cougourdons devenaient alors des récipients tous usages appréciés des Niçois dans la vie quotidienne: louches, gourdes, mesures, etc... Son écorce, après une petite manipulation, devient imperméable et elle a la particularité de conserver la température du liquide contenu : c'est le premier thermos naturel ! Les anciens nissart racontent que les paysans les remplissaient de vin et les emmenaient dans les champs.

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Leurs formes bizarres, dont certaines portent des noms (la maravilha, la bachourla, etc) ont encouragé leur décoration, de plus en plus raffinée, par gravure ou peinture.  On trouve sur de très grosses pièces, de somptueuses représentations de paysages niçois. Les plus belles sont attribuées à Fe Sauvaigo, peintre local. Grace à lui, on se rend  mieux compte de l'évolution, dans le temps, de Nissa la bella.

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Une des plus anciennes, peinte en  1903, représente le monastère de Cimiez. Une coutume est née et aujourd'hui encore la tradition perdure. Chacun y va de son coup de  pinceau et de son imagination  pour enjoliver li pichoun dou paìs.

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Les mélomanes niçois ont tout de suite compris que les cougourdons avaient un formidable potentiel musical. Ils l'ont alors transformé en de multiples instruments aux  tonalités  aussi diverses que variées, leurs qualités de résonance, aménagées par diverses techniques de sculpture et d’harmonisation les ont fait utiliser comme des instruments à vent ou à percussion par des orchestres improvisés. Ces orchestres étaient dénommés "la vespa" (l’abeille), car le son d’ensemble s’apparente facilement à un bourdonnement grave.

DSC_0072-copie-1.JPGles jardins du monastere de Cimiez


Suspendus à une branche d'olivier, bercé par le vent, ses doux balancements rythmaient  et faisaient   s'écouler les belles journées ensoleillées... Une info importante pour tous ceux qui ne connaissaient pas la signification de l’ancêtre du scooter  (la vespa) et de son bruit si particulier.

DSC_0266.JPGles buffets gratuit du festin des cougourdons

On trouve aussi sur le marché une spécialité culinaire liée à cette fête, lou chaudèu (l’échaudé), sorte de brioche en double couronne parfumée à la fleur d’oranger ou à l’anis et décorée d’une coquille d’œuf maintenue par deux traits de pâte en croix, allusion à la fois à la renaissance printanière de la nature, à la proximité de Pâques et à la Résurrection du Christ.

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Le festin des Cougourdons était aussi l’occasion de rendre publics les griefs que les couples, ayant vécu, reclus au foyer, la longue cohabitation de l’hiver, voulaient vider. Il porte donc encore le surnom de festin des Reproches. Une fois ces griefs exposés, sans violence autre que verbale, devant tout le monde, le public invitait le couple à la réconciliation, les différends étant purgés, à l’occasion des festins des Mais.

DSC_0073.JPGdans les jardins du monastere toujours libre d'accés

Dans une ambiance bercée par les danses et les chants folkloriques traditionnels, producteurs, artistes et amateurs de cougourdons se retrouvent sur la plaça de l'iglésa (gleia) où flottent les odeurs enivrantes des nombreuses spécialités niçoises proposées à cette même occasion: Pan Bagnat, Pissaladière, lou  chaudèu, socca, panisses, tourta de blea, merda dé can, quiques, porchetta, trouchia, pichade, ganses, fougassettes etc ….

DSC_0019-copie-1.JPGles personnages niçois dessinés sur les cougourdons

Mais c’est dans un prochain article que je vous parlerais des animations faites par les troupes Niçoises qui mélangent traditions païennes et festivités religieuses des rameaux.  Avec la participation de : la Ciamada Nissarda, Nice la Belle, Lou Careu Niçart, Li Barragnas, La Parpaiola et nos invités de toujours la Savoie et le Piémont……

DIAPORAMA DU FESTIN DES COUGOURDONS


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Published by freerider06 - dans comté de Nice

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