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LES SIESTES PARFUMEES DU VIEUX GRASSE

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Grasse dominant la baie de Cannes et la baie de Napoule

 

Entre Méditerranée et Alpes du sud, la jolie cité médiévale de Grasse s’adosse à la montagne, à 350 mètres d’altitude environ. Le cadre est agréable, le climat presque langoureux à force de douceur et le lacis des ruelles étroites et pittoresques du centre historique incite à la flânerie dans un mélange unique d’architecture dite à la génoise.

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Cet environnement exceptionnel ne fait pas seulement de Grasse, classée Ville d’art et d’histoire par le Ministère de la Culture, un lieu privilégié de villégiature, alliant beauté du site et intérêt culturel. C’est également l’une des raisons essentielles de sa renommée mondiale dans le domaine de la parfumerie, née de la conjonction de plusieurs facteurs. Grasse est l’héritière d’une longue tradition commerçante et industrielle au Moyen-Age.

JUILLET-2014-0114.JPGGrasse l'Italienne


Dès cette époque, les marchands grassois concluent des accords commerciaux avec Gênes et Pise, exportant notamment du cuir tanné, du vin et du bétail. Grâce à la richesse en eau de la région de Grasse, le tannage deviendra l’activité principale de la cité dès le XIIème siècle, lui assurant une prospérité croissante et une flatteuse réputation quant à la qualité de ses produits.

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Les familles de négociants grassois dès cette époque et jusqu’au XVIIIème siècle, assureront la pérennité du tissu économique ainsi constitué, permettant à la ville de traverser les mutations commerciales, sociales ou politiques sans traumatisme. La Renaissance voit éclore une nouvelle mode en provenance d’Italie : celle des gants parfumés. Les tanneurs grassois prompts à s’adapter, s’emparent de ce nouveau créneau et parfument cuirs, sacs, gilets et ceintures avec des graisses et des huiles odoriférantes. Ils ont alors pour clients, nobles et têtes couronnées.

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Cité à l'influence Ligure capitale des figons


 En 1614, le Roi crée le titre de « Maître Gantier-Parfumeur ». Un siècle plus tard, en 1724, c’est de cette corporation définitivement détachée de la tannerie que naîtra « l’Ancêtre » de l’association actuelle des parfumeurs de Grasse. L’impulsion est donnée. Les paysans de la région profitant de la qualité du terroir argilo-calcaire, donc riche en oligo-éléments, du microclimat idéalement doux et de l’ensoleillement indispensable à la bonne croissance des fleurs, cultivent alors dans leurs champs idéalement situés entre mer et montagne, la Jacinthe, la Rose Centifolia autrement appelée Rose de Mai, le Jasmin et la Tubéreuse.

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Palais des congrés de style belle epoque


 Après le passage des barbares de la Révolution française, les impôts augmentent et l’industrie de la tannerie périclite, cédant la place à la production exclusive des parfums. Au XVIIIème et XIXème siècle, la ville connaît un essor économique fulgurant. Les parfumeurs, pour éviter la concurrence de leurs confrères parisiens, se spécialisent dans la fabrication et la vente des matières premières.

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Sieste dans la villa Fragonard 

Les techniques de production se modernisent et s’améliorent pour accroître la rentabilité et faire face à une demande croissante. Dès 1825, les conditionnements des parfums et autres produits dérivés (poudres, savons...) sont fabriqués industriellement et des précurseurs, comme Antoine Chiris, fondent les premières parfumeries de Grasse, rompant avec des méthodes jusqu’alors exclusivement artisanales.

JUILLET-2014-4989.JPGLe canal de la Siagne, ouvert en 1860, permet de développer les champs de plantes à parfum par l’irrigation. La faculté d’adaptation des parfumeurs grassois reste intacte. Et malgré les innovations ou les mutations, la tradition demeure. De très grands parfums sont toujours régulièrement créés à Grasse, entretenant la légende.

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Toutefois, Grasse n’est pas exclusivement un centre industriel mondialement connu pour sa réussite dans le domaine de la parfumerie ; c’est aussi un coin des Alpes Maritimes chargé d’histoire et de culture, comme en témoignent sa richesse architecturale et ses musées ; avec en plus flottant dans l’air, diffus mais perceptible, des effluves de roses et de jasmin.

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Cathédrale de Grasse et ancien Evéché


 Grasse a de nombreuses fois été peinte par des auteurs comme la ville où règne une multitude de fleurs. Dans son édition de 1894, "la Côte d'Azur", Stephen Liegeard, l'inventeur de cette appellation décrit tout le littoral de Cannes à San Remo et s'attarde poétiquement sur la ville de Grasse. "Sachez donc que, retenue par sa ceinture d'orangers sur des déclivités rapides du dernier contrefort des Alpes, la cité des parfums ne semble tenir debout que par un miracle d'équilibre".

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La présence des fleurs et de la parfumerie à Grasse naît de la convergence de faits économiques et sociaux. Pourtant depuis le moyen âge la ville de Montpellier était réputée pour sa Faculté de médecine, de pharmacie et pour ses liens avec la parfumerie. Mais son climat rude ne lui permettait pas l'acclimatation de certaines espèces et obligeait cette ville, propriétaire d'une flotte commerciale, à puiser les matières premières nécessaires à ses apothicaires parfumeurs en Orient et en Italie.

JUILLET-2014-5013.JPGSieste parfumée dans le vieux Grasse


Il fallait supprimer ce coûteux monopole et la ville de Grasse, du fait de son emplacement privilégié, de son micro climat et de l'abondance de ses sources, permettait d'offrir un réservoir d'espèces végétales et d'acclimater les plantes les plus fragiles du monde. Ainsi, la présence des orangers est attestée à Grasse dès le 17ème siècle. De la fin du 18ème siècle à la seconde moitié du 19ème siècle, la parfumerie artisanale grassoise se transforme en véritable industrie.

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De grandes usines spacieuses vont s'installer en périphérie et quitter le stade de fabrique.. Pour répondre à la demande locale en matières premières, outre des orangers qui transforment les baous en magnifiques jardins, des œillets, des rosiers, du jasmin vont être plantés sur les meilleures terres. Des tapis de menthe, sauge sclarée, tubéreuse, jonquilles, jacinthes, genêts, narcisses, géraniums, iris, mimosas, lavandes, cassiers vont fleurir à Grasse. La violette sera semée à proximité des terrasses d'oliviers, arbre symbole de la Méditerranée.

JUILLET-2014-5033.JPGSieste parfumée dans la villa de la Marquise Clapiers-Cabris


Les campagnes du pays de Grasse vont se couvrir de plantes à parfum, les nouvelles espèces remodeler le paysage et rendre les jours de cueillette, "l'air irrespirable à force de sentir bon". En l’an 1040, Grasse apparaît pour la première fois dans un texte historique. Le nom lui-même nous renvoie à l’époque romaine : la ville est située à environ 20 kilomètres du littoral. Ce promontoire s’appelle le « Grand Puy » ou en latin « Podium Grassum ».

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Grasse devint rapidement une ville commerçante. Dès 1171 les marchands concluaient des accords avec Gênes et Pise (les deux grandes républiques de Méditerranée), faisaient rentrer du blé et des peaux, exportaient du cuir tanné, de la toile, du vin et du bétail. Suivant l’exemple des petites républiques italiennes, vers 1138, quatre consuls élus à l’année dirigèrent la ville qui, au début du XIIème siècle devint un siège épiscopal.

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Durant les siècles suivants, les guerres n’épargnèrent pas Grasse. Mais l’essor économique et social qui avait déjà débuté au Moyen-Age se poursuivit sous la monarchie du XVIème au XVIIIème siècle. Il concernait surtout les tanneurs et l’artisanat du parfum. De plus, les marchands exportaient de l’huile d’olive vers la Hollande et l’Angleterre, des savons et des cuirs vers l’Italie. A partir de ces activités familiales furent constituées des sociétés commerciales.

JUILLET-2014-4984.JPGL’essentiel du pouvoir de la ville était détenu par une oligarchie composée de familles de négociants anoblies ou de la haute bourgeoisie. La vie sociale se développa dans l’élégance et le faste sans accentuer les luttes entre noblesse et tiers Etat qui conduiront la France en 1789 à la Révolution et à ses génocides. C’est la raison pour laquelle la ville fut épargnée par les grands bouleversements sociaux. Ce sont les mêmes familles qui dirigeront la ville sous l’empire Napoléonien et sous la Restauration.

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Dans la cour du musée de la parfumerie

 

A cause des impôts élevés et du libre échange post révolutionnaire, le commerce du cuir et les tanneries périclitèrent. La parfumerie accéda aux XVIIIème et XIXème siècles au rang qu’elle occupe encore aujourd’hui. Les nouvelles techniques préludèrent à la fabrication industrielle du parfum. La culture des fleurs en progression ainsi que la création de nouveaux produits et la fabrication de parfums entre les deux guerres donnèrent à Grasse la réputation de « Capitale Mondiale des Parfums.

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                          DIAPORAMA DE LA PROMENADE


  
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