Nous sommes invités par des amis le 1er Mai et comme une invitation ne se refuse pas, on retarde notre départ au 02 Mai. C’est donc en toute tranquillité, le lendemain de la fête du travail que nous prenons la route vers 10H du mat pour se rendre en France … euh… dans le département du Var, je voulais dire ! Et plus particulièrement en Provence. C’est vrai que pour nous niçois, la Provence est une terre étrangère qui nous dépayse assez bien car différente de notre Pays niçois. Ce plat pays possède un vignoble très intéressant dont je vous parlerai dans le prochain épisode.
On arrive à l'entrée du chateau ...tel un chevalier sur ma monture mécanique ! hi hi hi
Nous voici donc parti avec notre Harley Davidson par la Nationale 7 en passant par Fréjus-Saint Raphael, Roquebrune sur Argens, le Muy et après tout juste une heure 15 mn de route, nous voici à notre destination finale au village des Arcs. Comme, je vous l’ai dit précédemment, cela nous change de chez nous et on se sent tout de suite dans une autre région, par contre les provençaux ne parlent plus leur langue d’origine depuis bien longtemps. J’ai bien essayé de leur parler en nissart de temps en temps à l’occasion d’une rencontre dans un musée ou bien sur le marché provençal local, ils ne pipent pas mot !
Relais Chateau du logis du guetteur
Bon ! Ou étais-je exactement ? Dans un coin qu’ils nomment la bas, « La Dracénie ». Une légende ancienne rendue publique récemment a mis au jour un dragon peu connu, le dragon de Draguignan, voisin et cousin de la Tarasque de Tarascon dont il n’a pas la célébrité. Cette légende, dont l’écriture remonte au Moyen Age, affirme qu’un dragon fabuleux aurait donné son nom à cette région.
La petite histoire raconte qu'autrefois un dragon vivait ici et qu'il faisait peur à la population qui le craignait. Un homme réussit à les en débarrasser en le tuant lors d'un combat. Ce dragon est quand même resté très présent dans leurs mémoires et plus tard ils firent du vainqueur un Saint.
le monastére de Sainte Roseline
En fait, la légende de ce dragon est d'une tout autre version, si vous habitez dans le département des Alpes Maritimes et notamment à Cannes et aux iles de Lérins. La notre de légende qui se trouve au delà des montagnes de l'Esterel, c'est qu’Honorat et sa sœur Marguerite ont combattu un dragon sur cette île qui, mortellement blessé, s’est envolé pour aller mourir au cœur du pays Varois, sur le lieu du village aujourd’hui nommé Draguignan. Il est donc arrivé chez eux déja à moitié mort ! Mais bon, ce sont des Provencaux hein ! Comme on dit chez nous, ils ont la tchache...
Le village des Arcs-sur-Argens est situé dans le département du Var à environ 1h 15 de Cannes en passant par la Nationale 7. En pleine vallée de l'Argens, le village est bordé au sud par le massif forestier des Maures. Le plus remarquable atout de ce village est la présence d'une cité médiévale dont le donjon du XIIIe siècle d'une hauteur de 19 mètres est sans doute le joyau.
Dans le quartier médiéval du Parage, il y a un campanile datant du XVIIe siècle (réalisé en 1662 par Louis Tourtonne, maître serrurier de Besse-sur-Issole, pour recevoir la cloche fondue au même moment), une église du XIIe/XIIIe siècle et l'église Notre-Dame connue aujourd'hui sous le nom de chapelle Saint-Pierre. Elle abrite aujourd'hui des manifestations artistiques et expose des vestiges du patrimoine archéologique local.
Dénommé Archos en 1010 (du mot arc), ce bourg de Provence devint ensuite Castrum de Arcubus (Château des Arcs). Jusqu’en 1612, les Arcs étaient une Baronnie et c'est en mars 1612 que Louis XIII décida, en faveur d'Arnaud de Villeneuve de Bouliers, seigneur et baron des Arcs, de l'ériger en marquisat. Il suffit de franchir la porte de l'Horloge pour se trouver dans un environnement médiéval, entrelacs de ruelles montantes et vieilles bâtisses.
La partie comprise entre la tour (donjon du XIIIème siècle) et la place Paul Simon, dite le Parage, est la plus ancienne de la cité. Laissez votre véhicule sur la place de la Mairie, la visite s'effectue à pied (car la petite placette tout en haut est réservé aux clients de l’hôtel du château). Il faut se laisser porter par les ruelles. En haut, point de vue panoramique sur les toits du village, les Maures (des petites collines Varoises) et le rocher de Roquebrune. Mais aussi sur une magnifique cascade que la nature a crée récemment à cause des inondations catastrophiques d’il y a deux ans. On va dire que la nature a repris ses droits !
Le village médiéval des Arcs cache encore une autre légende : Roseline, fille de Giraud II de Villeneuve (seigneur des Arcs) et qui naquit en 1263 aux Arcs, est rattachée à ce que l'on appelle « le miracle des roses ». La généreuse fille du seigneur du village se cachait pour donner à manger aux pauvres qui la sollicitaient. Un matin, Giraud, qui se doutait des largesses de sa fille, se cache près du cellier pour la confondre… Il ne tarde pas à la voir arriver, le tablier chargé de victuailles. Lorsqu'il lui demande de montrer le contenu de son tablier, Roseline (prenant, dit-on, Dieu à témoin) ouvre craintivement son tablier, duquel dépasse une brassée de roses en lieu et place de la nourriture « subtilisée ».
Aujourd'hui encore, on peut voir une arche de pierre qu'on appelle « la porte du Miracle ». Cette histoire n'est pas le seul miracle attribué à Roseline, qui devint chartreuse à 25 ans. Elle meurt en 1329 à 66 ans et devient une sainte que l'on fête le 16 octobre. A quelques kilomètres des Arcs tout à coté du château Sainte Roseline, on peut découvrir la jolie chapelle et l'ancien monastère de la Celle-Roubaud .
L’ensemble est dans un état de conservation remarquable. La momie de Sainte Roseline est toujours visible dans la chapelle et est déposée dans une chasse en cristal. Ses yeux sont conservés dans un reliquaire, ce qui avait attisé la curiosité du médecin de Louis XIV qui se rendit sur les lieux afin d'examiner le corps de la sainte réputé en excellent état malgré les trois siècles qui séparaient alors la mort de la sainte , de sa visite et qui creva l'un des deux yeux témoignant ainsi de leur incroyable conservation.
Le village des Arcs est comme beaucoup de ces villages provençaux, la vie tourne autour de son marché. Le marché provençal participe fortement au lien social de la population. C’est le lieu où la quasi-totalité du village se rencontre. En quelques heures, tout le monde croise tout le monde, informe et est informé de la vie au pays. La conséquence de cette convivialité est que souvent une course, qui n’aurait duré qu’une demi-heure, aura nécessité deux heures de temps.
C'est probablement la raison pour laquelle règne dans le sud une amitié, une gaieté et une atmosphère de bonne humeur spécifique, véritable antidote à la morosité. La gastronomie locale est très réputée, les saveurs délivrées par cette dernière sont à la fois charpentées et subtiles. Des saveurs sublimées par l’huile d’olive, les plantes aromatiques : ail, basilic, laurier, romarin, thym.
Les repas sont mis en valeur par les vins du terroir, des crus classés aux AOC et vins de pays. Ces élixirs sublimés par le soleil arcois diffusent eux aussi l’histoire de leur viticulture. La dernière gorgée de rosé dégustée, la bouteille vide renversée dans le seau à glace comme un au revoir, il est temps de flâner dans le village et de découvrir les petites curiosités qui illustreront la certitude que c’est le meilleur endroit au monde pour s’amuser à ne rien faire.
Il faut commencer la visite par la rue de la Motte. Une trentaine de mètres plus loin, une petite fontaine marque le carrefour avec la rue Antoine Truc, célèbre révolutionnaire qui a su dissuader Robespierre de ne pas raser le donjon et le château du quartier médiéval du Parage. Nous sommes conquis par le charme du vieux village, mais il est temps de prendre nos quartiers à l’hôtel château.
Je gare ma moto prés de la tour sarrasine et je me dirige vers la réception. On nous accompagne à notre chambre et nous prenons rendez vous pour le repas gastronomique du soir (Raviolis à la Truffe et Crème de Sauge, Velouté de légumes à la Truffe, Poussin Roti à l’Estragon, ile flottante pour moi, crème brulée pour Soso). Après une journée de visite et de moto, un bon bain va nous détendre parfaitement ….
(Prochain épisode, les balades aux alentours et la journée du retour)
DIAPORAMA DU VILLAGE