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Si vous aimez les bonsaïs, ou même pour le strict plaisir des yeux, ne traversez pas Biot la cité des verriers et des potiers sans visiter cet arboretum, musée permanent de sculptures vivantes. Dans un véritable jardin japonais reconstitué de 2 000 m2, une collection exceptionnelle de bonsaïs du monde entier, travaillés de père en fils par la famille Okonek.
Il y a aussi une serre pour les variétés tropicales. Vous y verrez les plus beaux spécimens du monde. L'apothéose, c'est une magnifique forêt miniature de plus de 6 mètres de long sur deux de large... la plus grande de toute l'Europe réalisé en trois ans.
La famille Okonek cultive toutes les variétés, dont la plupart sont issues d'essences méditerranéennes ou acclimatées : pins, oliviers, figuiers, grenadiers... Les japonais et les chinois ne faisant pas ces espèces la. Vous pouvez acheter les bonsaïs, les pots, les outils, le matériel d'entretien, et obtenir de l'information. Des cours de pratique sont proposés, collectifs ou individuels.
Jean Okonek était d'origine polonaise. Chef de culture diplômé en Hollande en 1951, il rejoint la France et sera diplômé de nouveau en 1956 par l'école d'horticulture de Versailles, puis en 1957, il devient Chef de culture des pépinières Truffaut à Paris. Il décide de partir sur la Cote d'Azur qui est selon notre jardinier le sommet de l'érudition de l'horticulture européenne ou l’art des jardins sub-tropicaux a trouvé son épanouissement dans les Alpes-Maritimes.
Il se met à son compte à Antibes la cité des roses dés 1960. C'est en 1965 que Jean Okonek, s'installe à Biot, alors capitale de la verrerie et de la poterie si souvent encenser par Fernand Leger. Il crée alors une pépinière pour y développer la culture de plantes rares d'origine sub-tropicales. Mais en 1975, après une période exceptionnelle de gel, la pépinière est décimée.
Ne baissant pas les bras, Jean Okonek va découvrir le bonsaï après avoir placé des plantes ratées et des arbres gelés dans de petits pots de terre. Un de ses clients lui dira même que c'est le début d'une pépinière à bonsaï. Lancé sur cette voie et mettant son talent de pépiniériste à contribution, Jean Okonek se documente et expérimente l'art du bonsaï.
La particularité de son arboretum provient du fait que les deux-tiers sont des arbres méditerranéens ou acclimatés comme les oliviers ou les figuiers. Le fils de Jean, Karol va, parallèlement à ses études de botaniste, s'initier à l'art des bonsaïs aux côtés de son père. En 1978 Karol Okonek obtient une licence de botanique à la prestigieuse Université Valrose de Nice.
Une variété d'arbres exceptionnelle sera crée: Jean et son fils ont décidé de ne pas se cantonner aux essences traditionnelles cultivées au Japon. Ils ont voulu cultiver une grande variété d'arbres exotiques. Selon Jean, on peut faire un bonsaï à partir de n'importe quelle méthode (bouturage, marcottage ou greffe).
Lors de l'hiver exceptionnel de 1986* (on pouvait "faire du ski" sur la Côte d'Azur) les malheureux arbres subtropicaux qui avaient survécus furent décimés. Cependant, comme tout médaille à son revers, cela libère de l'espace, et rapidement la pépinière devient un espace réservé aux bonsaïs.
Jean s'occupe des bonsaïs qui vivent à l'extérieur, Karol va se consacrer aux bonsaïs tropicaux qui vivent à l'intérieur. Le père et le fils décident de partager leur passion en décidant de créer un musée pour permettre au public de découvrir la diversité et la richesse de l'art du bonsaï.
C'est le 27 Juin 1990 que le Musée permanent de sculptures vivantes, le Bonsaï Arboretum de la Côte d'Azur, est inauguré. Malheureusement, Jean Okonek, décédé auparavant, n'aura pu voir son rêve abouti. L'inauguration fut effectuée par Mr Atsuya Suzuki, consul du Japon et Mr Pierre Operto, Maire de Biot.
Aujourd'hui vous pouvez voir de nombreuses variétés d'arbres dans le cadre d'un jardin japonais qui ne cesse d'évoluer et de s'agrandir. Il y a même une "garderie" pour ceux qui désirent retrouver leur bonsaï en bonne santé à leur retour de vacances. A voir les exceptionnels ficus aux racines aériennes, les érables du Japon et les ormes de Chine de plus de 100 ans. Et aussi des incroyables bonsaïs oliviers de plus de 150 ans.
Pour la petite histoire, les bonsaïs en arbre fruitier font des fruits qui n’ont rien de miniature et qui sont pratiquement de la même grosseur qu’un arbre dit normal !
Le musée se trouve à quelques centaines de mètres de Marineland le grand parc de la Mer de la Cote d’Azur, il est sur la même route que le Musée Fernand Leger. MUSÉE DU BONSAÏ 299 Chemin du val de Pôme 06410 BIOT ouvert tout les jours sauf le mardi 10h-12h 14h-18h entrée 4€
* En 1986, j'ai perdu deux oliviers sur les 40 que je possède dans ma propriété de Grasse. L'un des deux a depuis fait des rejets.
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