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8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 19:47

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Comme sur la 66 à Santa Monica, au Cros de Cagnes les hot Rod sont garés sur le Bld de la Mer

 

Les Etats-Unis ont la route 66, en France il y a la « 7 », qui tout comme la route 66 a participé au développement du pays, elle a surtout eu sont heure de gloire durant les 30 glorieuses, elle a été chantée par Charles Trenet, et dans la mémoire collective, elle est souvent associée à la route des vacances. Tout comme la route Napoléon, la Nationale 7 reste dans tous les esprits comme la route la plus mythique de France.

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Le pont de la Siagne: Ici la N7 ressemble au Mississipi


 Mais, la N 7 existe t'elle encore ?  En 2013, c’est un de nos patrimoines nationaux qui fout le camp avec derrière des souvenirs de 4CV, d’embouteillages, de vitesses (pas de limitation à l’époque), de stations services…Les restaurants de campagne, les routiers, semblent très loin et nous rendent au combien nostalgique quand on pense aux auto grills (Jacques Borel) et autres self-services sans saveurs (mais odeurs) des aires de repos (sans âmes) de nos autoroutes.

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Les montagnes de l'Esterel: La N7 se fait Californie

 

Cette route était synonyme de vacances. Il faut avouer que les américains, eux, ont su préserver leur patrimoine avec la Route 66 entre Chicago et Los Angeles, c’est d’ailleurs un périple bien connu des motards Français en vacances chez l’oncle Sam. Mon voyage en 2008 en atteste et restera graver dans ma mémoire à tout jamais.

OCTOBRE-2012-0043-copie-1.JPGElle est longue de 996 kilomètres. Elle part du point zéro inscrit dans la pierre sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris, et quitte la capitale par la place d'Italie puis la porte d'Italie.... Tout un programme, puis file ensuite vers Lyon. Cette portion de la RN7 a été souvent confondue avec la RN 5 et la RN 6.  A l'image de la Route 66 de Chicago à Saint Louis, c'est la partie la plus monotone et sans doute la moins intéressante. 

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Eucalyptus dans l'esterel


 Après Lyon, étape prisée des gastronomes, on prend la partie de la nationale 7 qui a le plus fait rêver les vacanciers : la mer n’est plus très loin ! Suivant le cours du Rhône par Avignon, elle s’oriente ensuite vers Aix-en-Provence et Brignoles. « Quand est-ce qu’on arrive ? » braillaient les enfants sur les sièges arrière. Du calme, voici Fréjus Saint Raphael et la Méditerranée ! Après viennent Cannes, Nice et enfin Menton, ville-frontière formant le point final de l’illustre voie.

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Rallie nostalgique sur la RN7 aux Adrets de l'Esterel


 La nationale 7 a été surnommée la « route bleue » par une association de professionnels du tourisme dans les années 1930. Quoique, pour être précis c’est seulement le tronçon Aix-Menton qui a ainsi été qualifié. Celui effectivement qui s'avère être le plus beau...

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L'automobiliste entrevoit une première fois la mer à Fréjus puis ne lâche plus la Grande Bleue à partir de Cannes... Voilà encore quelques kilomètres "de rêve" entre le sable et les palmiers: Golfe-Juan ou débarqua Napoléon, Antibes la cité grecque, Cagnes-sur-Mer et son hippodrome de la Cote d'Azur, Nice et sa longue promenade des Anglais...

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La moyenne corniche sur la baie de Villefranche


 Enfin, la N 7 grimpe presque au niveau du ciel sur la Grande Corniche, survole la principauté de Monaco avant d'atterrir au pied des rochers à Menton, la ville-terminus de cette enthousiasmante escapade. A noter que la Corniche d'or Fréjus-Cannes par la côte (N98 depuis 1938) a porté un temps le n°7. Inaugurée en avril 1903, c'est une des plus belles promenades de France, entre le rouge Esterel et la charmante Méditerranée bleue...

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la chapelle Cocteau


Franchissant le massif de l'Esterel par l'intérieur, la Nationale 7 suit globalement l'ancien tracé de la Voie Aurelienne : elle serpente autour des collines boisées, parsemées de Chêne-liège. Peu d'habitations le long du chemin, à l'exception de l'Auberge des Adrets, ce relais de poste reconstruit au XVIIe siècle et légendaire refuge du bandit Gaspard de Besse.

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La villa Aurélienne à Frejus


 Si cette portion est devenue aujourd'hui une belle balade, il en était tout autre dans les années cinquante, lorsque tout le trafic passait par là. Le moindre dépassement était dangereux, sinon impossible. L'ouverture de l'Autoroute de l'Esterel dès 1960 a bien arrangé les choses à l'époque, pour absorber le flux de circulation vers les Alpes Maritimes la destination suprême.

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Le chateau de Mandelieu la Napoule


 Contournant aujourd'hui l'aéroport de Cannes Mandelieu (elle passait devant à l'origine), la Nationale 7 pénètre dans la métropole cannoise par La Bocca. Dès cet instant, elle cesse d'être la grande liaison Paris Côte d'Azur pour devenir l'un des multiples chemins sillonnant le littoral des Alpes Maritimes. A Cannes, la rue d'Antibes reste le tracé original de la Nationale 7. Mais son étroitesse lui a fait préférer la Croisette par la plupart des usagers. En sortant de la ville, elle se dirige vers l'est par Golfe Juan ou elle rejoint une autre route légendaire: la route Napoléon.

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La RN7 retrouve Napoleon à Golfe Juan


On arrive enfin à  la station balnéaire de Juan-les-Pins créée en 1882 et qui s'est développée dans les années 1920 sous l’impulsion du riche Américain Frank Jay Gould. Appréciée de Dos Passos, Hemingway et Francis Scott Fitzgerald, point de chute de Rudolf Valentino, Picasso, Gérard Philipe, Ramon Novarro, Umberto d’Italie, Joséphine Baker, Edith Piaf ,Gide, Martin du Gard, Cocteau, Chaplin, Estée Lauder.... C'est la capitale internationale d’une certaine “fureur de vivre”, avec ses nombreux palaces et sa vie nocturne, qui l’ont rendue célèbre dans le monde entier. Temple du Festival international de jazz, Juan les Pins et la pinede Gould est pour les jazzmen du monde entier à l’image de ce que représente la Scala de Milan pour un artiste lyrique. Ray Charles et Miles Davis y firent leurs débuts européens...

5.JPGOn apercoit maintenant les 4 pyramides géantes évoquant d'immenses vagues blanches culminant à 70 mètres au dessus du niveau de la mer de Marina Baie des Anges, un site immobilier labellisée patrimoine du XXe siècle en l’an 2000. On découvre les sommets enneigés du Mercantour.

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 Ensuite la Nationale 7 franchit le fleuve Var à St-Laurent du Var. En 1860, la région fut rattachée à la France, repoussant la frontière d'une cinquantaine de kilomètres, jusqu' à Menton, on entrait alors auparavant dans le comté de Nice, dépendant du royaume de Sardaigne... Comme à Cannes, le bord de mer, la Promenade des Anglais a eu la préférence des automobilistes, plutôt que l'avenue de France, tracé historique de la Nationale 7.

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Les studios de la Victorine: La RN7 se fait Hollywood

 

De Nice à Menton la Nationale 7 a suivi deux itinéraires : la Grande Corniche, aménagée à l'initiative de Napoléon 1er, puis la Moyenne Corniche, construite entre les deux guerres mondiales. Depuis l'époque romaine, seul un chemin muletier reliait Nice à Menton, suivant globalement le tracé de la Via Aurélia. L'essentiel du trafic se faisait par la mer. Devant ces difficultés de circulation qui avaient posé beaucoup de problèmes aux armées françaises en route pour l'Italie, Napoléon Ier ordonna l'aménagement d'une route carrossable.

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Le chateau de Villeneuve Loubet


 Quittant Nice en tournant autour du Mont Boron, la Grande Corniche monte très haut, puisqu'elle dépasse 500m d'altitude, en offrant un des plus beaux panoramas sur la Mer Méditerranée. Toujours sur les traces de la Voie Julia, elle passe à La Turbie, dont le célèbre Trophée d'Auguste défie le temps depuis 21 siècles. Elle frôle le surprenant Vistaero, hôtel perché au dessus du vide, avant de redescendre au niveau de Roquebrune vers Menton.

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Chateau des Grimaldi à Cagnes sur Mer

 

Au XXe siècle, l'arrivée de l'automobile change la situation : il faut des routes rapides. Avec ses nombreux virages, le tracé de la Grande Corniche n'est pas adapté à la vitesse. Pour cette raison, les travaux d’une nouvelle voie démarrent après la guerre de 14-18.

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Bastion du vieux port à Menton

 

En deux tronçons, Nice - Monaco (1927), et Monaco - le Cap Martin (1939), la Moyenne Corniche voit le jour. Passant le long du magnifique village perché d'Eze, elle contourne la Principauté de Monaco sans y pénétrer, et redescend doucement pour rejoindre la Basse Corniche au niveau du Cap Martin.

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Le Fort Carré à Antibes

 

Les deux Corniches se raccordent au niveau de Roquebrune, pour arriver à Menton dont le port est facilement reconnaissable, avec ses arches caractéristiques. Il marque la dernière étape du long périple de la Nationale 7, juste avant d'arriver à la frontière italienne.

OCTOBRE-2012-0004.JPGMenton la perle de la France


                                                              DIAPORAMA DE LA N7


   
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Published by freerider06 - dans ALPES MARITIMES

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