Mes informations pour cette fête monumentale me parviennent directement de Patricia Mertzig, la charmante responsable de l’office de tourisme Mentonnais qui, bien qu’elle fut fort occupé me consacrera le temps nécessaire pour réaliser un article dés plus fiable, sur les chiffres impressionnant à la mise en place de cet événement unique au monde.
La Fête du Citron mobilise une équipe de choc : plus de 300 personnes sont impliquées ! Agrumiculteurs, jardiniers, dessinateurs, métallurgistes…Deux designers de l’office de Tourisme de menton, les deux sœurs Isabelle et Stéphanie Perez en conçoivent les plans ainsi que le thème chaque année. Puis, c’est une entreprise locale qui réalise les armatures métalliques des structures monumentales qu’ensuite les jardiniers du service des Parcs & Jardins de la Ville de Menton décorent à leurs tours d’oranges et de citrons. 500 000 élastiques et environ 150 tonnes d’agrumes sont nécessaires à ce travail de titan !
Les différentes étapes de la manifestation sont parfaitement synchronisées. Une fois les maquettes adoptées, la réalisation des structures métalliques est confiée à une entreprise de métallurgie. La difficulté est de réaliser des structures en acier à la fois solides, pour supporter le poids des fruits pendant les corsos( trois à quatre tonnes pour un char ) et souples pour épouser le mouvement, d’où l’utilisation de près de 15 tonnes d’acier doux.
De son côté, le service des Parcs et Jardins de la ville s’occupe de récupérer en montagne et dans l’arrière-pays le buis qui servira à dessiner le contour des motifs . Soixante dix metres carré de buis sont ainsi tressés en guirlande. Chars et motifs sont recouverts de grillage. On y accroche ensuite les oranges et les citrons avec des élastiques jaunes et oranges pour qu’ils soient discrets. Pour recouvrir 1m2 de grillage, 30 kg de fruits sont nécessaires, soit près de 200 oranges et citrons. La fête finie, le service des Parcs & Jardins de la Ville de Menton a encore du pain sur la planche. Tout est enlevé en cinq jours et les jardins Biovès retrouvent leurs plantations.
C’est désormais une tradition mentonnaise. Le lendemain même de la clôture de la fête du citron, les agrumes, qui étaient exposés dans les jardins Biovès ou accrochés sur les chars, sont liquidés à prix modique : 1,50 € les 3 kg. Pour terminer en confiture, en vins ou en liqueurs, la plupart du temps... Sur les quinze à vingt tonnes qui sont écoulées, cinq tonnes partent facilement en quelques heures. Dans les files d'attente pour les précieux agrumes, des Mentonnais fidèles à la fabrication du vin d’oranges et du limoncello, mais aussi des visiteurs, venus d’autres régions de France et d’Italie.
Cette année encore, les fleurs, qui ornent les jardins Biovès sont également mises à la vente au prix de 3 € la caisse de cyclamens et primevères. Quelques plantes, comme les orchidées et bananiers, sont également proposées au public.
Pendant la fête, les Jardins Biovès s’habillent aux couleurs du soleil, dans des teintes jaunes et oranges éblouissantes. Des décors incroyables dont certains nécessitent près de quinze tonnes d’agrumes...
Chaque année, des milliers d’heures sont nécessaires pour réaliser ces sculptures éphémères dont les fruits sont posés un à un...
Les Jardins offrent un voyage dans le temps et rapprochent les continents... Témoignage des splendeurs passées, l’architecture des monuments d’agrumes évoque les chefs-d’œuvre construits par les grandes civilisations.
Démesurés, grandioses ou particulièrement imposants, les vestiges d’oranges et de citrons peuvent atteindre plus de 12 mètres de haut. Imaginez-vous un cheval de Troie grandeur nature, les jardins suspendus de Babylone dans des dimensions gigantesques, un drakkar viking, un patio romain, un sphinx et sa pyramide, les cultures celtes ou gauloises, la grotte de Lascaux ou encore un superbe calendrier de l’époque aztèque sans oublier les monstres de la mythologie comme un superbe minotaure et une gorgone méduse.
A l’époque des Incas, sur la place Aucaypata, aujourd’hui place d’armes de Cuzco, l’Empire célébrait l’Inti Raymi, le solstice d’hiver, des jours et des nuits durant... Aujourd’hui encore, cette tradition perdure et représente à la fois une appartenance et un attachement culturels.
A Menton, une autre tradition se perpétue... Les fruits du soleil ont rendez-vous avec la lune. C’est en effet à la tombée de la nuit que les fleurs d’orangers ou de citronniers, gorgées de soleil libèrent leurs parfums sucrés et subtiles. En hiver, pendant la saison des fruits, comme chez les Incas, les agrumiculteurs ont un œil sur le soleil, source de chaleur. Dans la nuit d’hiver, comme pour conjurer le mauvais sort, les Mentonnais se réunissent pour célébrer le fruit du soleil...
La mise en lumière des jardins Biovès semble en effet totalement transformer les motifs, proposer de nouvelles perspectives, apporter un côté flamboyant Scintillants à l'extrême, plongés dans la nuit les agrumes prennent des teintes étranges et c'est toute l'atmosphère qui s'en trouve changée. Le temple maya ou le Sphinx deviennent presque envoûtants. Le Drakkar et le mammouth inquiétants.
Les grandes civilisations laissent alors ressortir toutes leurs légendes, mythologies, croyances. Et que dire de ces hommes préhistoriques qui sortent de la pénombre pour se mêler à une foule qui ne peut retenir un frisson de frayeur, avant que, la surprise passée, les premiers éclats de rire ne fusent. Les batailles entre Vikings et Romains sont là pour rappeler que la fête est bien présente. Une vision adulé et féerique que profite plus de 250000 visiteurs.... programmé par plus de 6 000 professionnels du tourisme international. Menton la perle de la France devient pendant 3 semaines la capitale mondiale du citron.
La Fête du Citron est aussi l’occasion pour le visiteur de découvrir les agrumes. Le jardin du Palais Carnolès accueille la plus importante collection d’agrumes en Europe : pamplemoussiers, cédratiers, kumquats, mandariniers, clémentiniers, bigaradiers… Les variétés les plus rares ont été implantées, de la mandarine de Chine au cédrat de Sotchi. Une analyse scientifique de différents citrons de même variété poussant à Nice, en Corse et à Menton, atteste une légère différence dans les constituants de base.
L’huile essentielle des zestes du citron de Menton se différencie des autres citrons par le taux moins élevé de limonène3 et par la teneur plus importante en paracymène3. Parmi les grands chefs cuisiniers attestant des qualités gustatives du Citron de Menton, on peut citer pêle-mêle : Alain Ducasse, « Le Louis XV » à Monaco, Christian Moine, « Le Montparnasse 25 », Roger Verger, Paul Bocuse, les frères Troisgros, Philippe Givre chez Fauchon et aussi le Ritz, l’hôtel Meurisse, Ledoyen, les Crayères à Reims...
A côté du citron de Menton, on rencontre d’autres variétés de citrons à pulpe acide. Il y a l’Euréka originaire de Los Angeles, d’un semis effectué en 1858. Le Femminello, variété italienne, le Lisbonne, offrant une bonne résistance au froid, et le Santa Teresa, sélection italienne de Femminello, résistante au « mal sec ». D’autres variétés sont à pulpe douce : le Dorshap ressemble à l’Euréka, le Sanguin panaché de jaune et de rose.
Il est donc inutile de vous dire que Menton « la ville jardin » possède la plus importante concentration d’agrumes de qualité Bio d’Europe. Les producteurs locaux vendent un citron d’une exceptionnelle qualité que vous pouvez acheter les yeux fermés.Tous les exposants sont des artisans agriculteurs de la region Mentonnaise, ils viennent tous des villages voisins de Gorbio,Sainte Agnes, Castellar ou Castillon perchés dans la montagne. Ils vous feront tous decouvrir des produits entierement bio: Confitures, fruits et liqueurs faient à partir des mandariniers, citroniers et orangers du pays.
Les senteurs olfactives des agrumes de Menton suffiront à vous convaincre. Le citron évoque à la fois une couleur, des sensations gustatives, la notion de terroir et d’écologie, les parfums des jardins méditerranéens…Le jardin d'Eden retrouvé d'Adam & Eve avec un fruit qui n'est pas défendu !
Revoir une edition precedente : Episode 1 Episode 2
DIAPORAMA DE L'EXPO