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L'Authion la montagne des heros
A partir de Menton vous devez emprunter "la route des grandes Alpes" celle-ci permet de découvrir à vélo, à moto, ou en voiture les plus beaux cols du département des Alpes Maritimes. Vous y découvrirez la fameuse ligne Maginot des Alpes du sud à plus de 2000m d'altitude constituée de fortifications , de blocs souterrains, bâtie durant l’entre-deux-guerres et destinée à la défense des troupes françaises tout au long des frontières avec l'Italie.
Encore plus ancien vous y verrez un dispositif bâti à partir de 1874 et jusqu’au début de la Première Guerre mondiale composé d’ouvrages d’interdiction, de protection et de surveillance, destiné à adapter les anciens sites fortifiés aux nouvelles techniques de combat et aux progrès de l’artillerie. Dressées sur leur promontoire naturel ou adossées au relief, on les appelle « sentinelles » , mais elles ne sont pas muettes : une douzaine de fortifications édifiées dans le comté de Nice du 16e au 20e siècle, pour une large part à proximité de la frontière franco italienne, racontent le passé de notre département.
A plus de 2 000 m d’altitude, du jamais vu, le char Stuart français de la 1ere DFL
Mosaïque de royaumes, de principautés, de duchés, de marquisats, de comtés, notre région fut le théâtre de conflits et de luttes d'influence. Maitriser les Alpes, accéder à la royauté, s'étendre vers la Méditerranée et la péninsule italienne, telles ont toujours été les ambitions de la maison de Savoie. Le comté de Nice occupait une position stratégique, puisque le port de vilafranca constituera le seul débouché maritime pour les états de Savoie, avant qu'ils annexent le port de Gênes à partir de 1815 .... Et le lieu de tous ces combats s'appelait l'Authion.
le camp de Cabanes Vieilles
Le Massif de l'Authion est un lieu chargé d'histoire. Culminant à plus de 2000 m d'altitude, il domine par des pentes vertigineuses les vallées de la Vésubie, de la Bévéra et de la Roya véritable forteresse naturelle, l’Authion fait face au col de Tende qui, tout au long de l'époque moderne est le passage obligé de la "route du sel" entre Nice et le Piémont. La proximité du col de Tende et le relief tourmenté du site donne à l'Authion une grande importance stratégique.
le département des Alpes Maritimes est constitué à 70% de montagnes
Une puissante ligne de défense a été organisée autour de l'Authion : redoutes, tranchées, abritent plus de 14000 hommes et de nombreuses pièces d'artillerie. Bien décides à s'ouvrir la porte du Piémont, les Français déclenchent une offensive générale contre l'Authion. Du 8 au 12 juin 1793, près de 20 000 hommes sont engagés pour déloger les Austro-Sardes de leurs positions. Mais tous les assauts Français sont repoussés, les pertes sont considérables : en quelques jours, plus de 2000 hommes sont mis hors de combat.
Au printemps 1794, une nouvelle offensive est lancée. Toutes les attaques frontales ayant échoué, l'état-major français décide de contourner l'Authion par l'est en traversant (illégalement) le territoire neutre de la République de Gênes. Le commandement de l'artillerie est confié à Bonaparte, l'exécution de la manœuvre au General Masséna. La réussite est totale : les Français s'emparent de Saorge le 29 avril 1794 et de la vallée de la Roya. Pris à revers, menacés d'encerclement, les Austro-Sardes évacuent l'Authion. Désormais les Français occupent la totalité du Comte de Nice.
L'ouvrage de Plan Caval
En 1815, Napoléon est battu à Waterloo et la France doit renoncer à ses conquêtes : le Comté de Nice est rendu au royaume de Piémont-Sardaigne. Mais, le rattachement du Comte de Nice à la France le 24 mars 1860 renforce l'intérêt du massif de l'Authion. Prétextant le respect de ses chasses royales, Victor Emmanuel II, roi du Piémont, conserve quelques territoires sur le versant français. La Haute-Roya restant sous influence piémontaise, la nouvelle frontière entre la France et le jeune état italien suit la crête de la cime du Diable. L'Authion devient un massif frontalier.
Dans les années 1870, les relations franco-italiennes se dégradent : pour l'état-major français, il est nécessaire de réorganiser la défense de la frontière des Alpes. De vastes travaux de fortification sont engages pour rendre toute tentative de percée italienne impossible. Considéré comme la clef de voûte de la défense des Alpes-Maritimes, l'Authion reçoit une attention particulière. Une fois l'accès au massif facilité par l'ouverture de plusieurs routes stratégiques, le Génie entreprend la construction des forts de La Forca (1883 - 1890), des Mille Fourches (1883 - 1890) et de la Redoute des Trois Communes (1898).
Apres l'armistice de juin 1940, l'Authion est démilitarisé. Le débarquement allié en Afrique du Nord de novembre 1942 entraîne l'invasion de la zone libre : l'Authion est occupé par l'armée italienne, puis, à partir de septembre 1943 par les Allemands. Suite au débarquement en Provence le 15 août 1944, les hostilités reprennent dans notre région. Harcelés par les alliés, les Allemands abandonnent le littoral et se replient sur l'arrière-pays afin de constituer une position de résistance efficace.
la redoute de la pointe des 3 communes
Les Allemands transforment l'Authion en camp retranché. Abris de campagne, champs de mines, nids de mitrailleuses viennent compléter les anciennes fortifications françaises. La défense du massif est assurée par les soldats aguerris du 107eme Grenadier régiment qui ont longtemps combattu sur le front Russe. Au printemps 1945, la 1er Division Française Libre (D.F L.) qui s'apprêtait à entrer en Allemagne se voit confier la délicate mission de s'emparer de l'Authion. Le General de Gaulle en personne vient informer l'état-major de la 1re D.F L. de l'importance de cette attaque.
Le 10 avril 1945, les unités françaises de la 1re division française libre en particulier le bataillon d'infanterie de marine du Pacifique (BIMP) et les éléments mécanisés du 1er régiment de fusiliers marins, soutenus par l’artillerie et l’aviation, lancent l'assaut sur les positions allemandes. Après des combats difficiles, le fort de Mille Fourches tombe le 11 avril 1945, suivi du fort de la Forca et du fort du Plan Caval. Le 12 avril, enfin, le fort de la Redoute des Trois Communes est pris d'assaut par un char soutenu par cinq soldats volontaires. Au terme d'une ascension périlleuse, le caporal Césaire Le Mercier, un breton appartenant au 1er BIMP, pénètre seul dans l'ouvrage et en ressort avec 38 prisonniers.
L’ensemble du front allemand s’effondre le 24 avril 1945. Plusieurs centaines de soldats des deux camps ont laissé leur vie dans cette bataille, l’une des dernières sur le territoire français, qui ouvre le chemin des crêtes italiennes et permet aux troupes françaises de poursuivre vers le Piémont conformément aux ordres du général de Gaulle, désireux d'occuper des territoires en vue d’obtenir des modifications frontalières: Tenda, Piena Alta, la Briga et plusieurs autres communes du comté de Nice conservées par l'Italie en 1860 comme « territoires de chasse personnelle du Roi » lors des futures négociations de paix deviennent françaises en 1947.
**Les deux vacheries que l'on voit dans mon circuit sont celles de Cabanes Vieilles et de l'Authion. De nombreuses "vacheries" accueillent, pendant la période estivale, les bovins des vallées environnantes plus basses. Ce sont des bâtiments qui regroupent l'habitat des bergers, la fromagerie, l'étable et la cave pour l'affinage du fromage "de montagne" fabriqué sur place.
Dans la vallée pousse naturellement une herbe riche et variée. Depuis plusieurs siècles, les agriculteurs ont développé une activité pastorale orientée essentiellement vers la production fromagère. Toutes les étapes de la fabrication sont réalisées dans les fromageries d'alpage appelées Vacheries, comme celle que l'on voit sur mes photos. Les fromages, qu'ils soient de vaches, de chèvres ou de brebis, sont élaborés à partir de lait cru souvent réchauffés au feu de bois. On les retrouve ensuite sur les marchés de Nice et des autres villes du littoral. On compte plus d'une trentaine de vacheries dans l'arrière pays niçois.
DIAPORAMA DE LA BALADE
(camps et forteresses)