Le Cours Saleya ..la meme chose dans l'autre sens
....car la balade se prolonge vers le marché aux fleurs, réputé pour ses variétés. Et tous les jours, été comme hiver, le Cours Saleya est rythmé par les déambulations de touristes et habitants, les discussions aux terrasses des cafés. Au-delà d’un décor agréable, le Cours Saleya est imprégné d’histoire. Une histoire locale que chacun peut découvrir à travers le Palais de la Préfecture, ancien Palais Royal des rois sarde construit au début du XVIIème siècle sur la place de la chapelle de la Miséricorde, véritable joyau de l’architecture baroque.
Cet espace est désigné dans les textes anciens comme la Marina. A partir de 1714, le terme Palco prévaut. Il est indiqué Cours sur le cadastre. Puis au début du xxe siècle, adopte son nom actuel de Cours Saleya.
À l’origine, le Palco (Cours) se forme probablement sur un espace laissé libre entre une ligne de maisons fortifiées parallèles au rempart du front de mer. Dans la première moitié du XVIIIe siècle, le Cours trouve son axe définitif lors de la construction des corps de bâtiments de la Terrasse, accessible au public, le long du rivage. En 1748, il est presque entièrement nivelé.
Des bouquets pour ne pas ruiner les Messieurs...
De nombreux magasins se développent jusque devant le jardin royal. Vers 1750, une association de commerçants et de propriétaires est fondée pour défendre leurs intérêts communs. A l’est, le palais du Sénat est agrandi et la chapelle du saint-Suaire se dote d’une nouvelle façade. À la fin du XVIIIe siècle, la pratique de la promenade devient le loisir préféré d’une riche clientèle oisive. Le Cours et les Terrasses sont le centre de la vie mondaine niçoise.
Les familles de notables fréquentent les cafés et les boutiques de luxe. La nombreuse colonie étrangère d’Anglais et de Russes blancs, s’extasie du panorama et des couchers de soleil depuis le haut des Terrasses. En 1827, à l’extrémité orientale du Cours, un monument dit des Serruriers est érigé en l’honneur du roi Charles Félix, sur la place éponyme. En face, le côté nord comprend aussi des bâtiments avec jardins et terrasses privés, au premier étage, surplombant le Cours.
En 1839, dans une de ses maisons, Benoit Visconti ouvre l’Établissement Littéraire Visconti, salon-littéraire qui reste pendant plus d’un demi siècle l’adresse de référence internationale pour tous les passionnés des arts et des lettres. Dans les salons et jardins, les dames organisent des soirées de charité. Sur le Cours, la terrasse de Visconti est le lieu où tout hôte de marque doit être vu. On y assiste à des concerts musicaux et à des fêtes nocturnes illuminées.
Pour faire " li bignéta dé flou dé cougourdéta "
Dans le même temps, le Consiglio d’Ornato décide d’ouvrir le Cours sur la mer avec une porte Marine sur celle existante à trois arcades, puis une porte dite Charles-Félix dans l’axe de la rue du Sénat et un passage sous la terrasse en face du palais du gouvernement. En revanche, son alignement sur le côté nord, prévu dans le plan régulateur, n’est réalisé qu’après l’annexion du comté de Nice à la France.
Le 22 juillet 1861, la municipalité de Malausséna approuve la création sur le Cours du premier marché aux fleurs, fruits et légumes de la ville. En 1892, le corso du carnaval abandonne le Cours et migre vers la ville nouvelle. Les boutiques de luxe suivent le mouvement et s’installent sur le quai, l’avenue de la Gare et la place Masséna. Le Cours perd son caractère festif.
Les couleurs de Nissa la Bella
En 1900, il est couvert par une halle métallique à usage du marché. En 1930, la couverture métallique existante est remplacée par une construction en béton. Dès lors, en dehors des horaires de marché, le Cours se transforme en un vaste parc à voitures où le piéton est exclu. Progressivement délaissées, les Terrasses sont fermées au public dans les années 1960.
Il n'est pas étonnant de trouver un Giordano sur le Marché Saleya. Cette ville si elle ne s'appellerait pas Nice, elle s'appellerait Giordano.
L’inesthétique halle de béton est démolie en 1980 sous l’impulsion du Maire Jacques Médecin qui fut, sans doute, l’élu le plus chéri de la population. D’importants travaux de rénovation sont entrepris pour réaliser un parc de stationnement souterrain, et redonner au Cours sa vocation de promenade sous forme de zone piétonnière.
Le Consiglio d’Ornato est l’héritier d’un processus de modernisation politique, initié depuis le XVIe par la maison de Savoie, qui visait à imposer le modèle turinois aux développements urbains de ses provinces. Et cette tradition de planification, marquée par l’abondance de projets fait du chef-lieu du comté de Nice, une exception urbaine par rapport aux autres villes françaises.
En 1860, à l’Annexion, l’autorité royale sarde disparaît. Le Consiglio d’Ornato est aboli mais sa logique continue d’inspirer l’administration française sur de nombreux projets jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Voilà ce qui confère à la Ville de Nice, cet air « Italien » que l’on retrouve dans toute la vieille ville, aujourd’hui encore tant au niveau de l’architecture de ses églises et cathédrales que dans l’édification et la coloration de nos traditionnelles maisons Niçoises.
L'une des principales activités sur le cours Saleya est bien entendu le fameux marché aux fleurs. Toute la journée de 6 heures à 17 heures trente, du mardi au dimanche. Vous pourrez trouver sur ce marché, de nombreux produits de la région tels que le caviar d'olive à la truffe, la socca, mais vous pourrez également y trouver des fruits, des légumes, ainsi que des plats typiquement niçois.
Classé par le Conseil National des Arts Culinaires parmi les marchés d’exception en France. Il fait partie du Top 10 des meilleurs marchés traditionnel du monde. Abritées par de jolies tentures rayées, des centaines de fleurs vous font de l’œil. Les fleurs ont toujours joué un rôle important dans l'histoire de Nice et le la Côte d'Azur. Il sera difficile de résister aux géraniums multicolores, aux fuchsias d'un mauve intense, aux dahlias à fleur d'anémone, aux impatiens éclatantes proposés par les pépiniéristes.
Si on se laisse aller à flâner devant ces compositions florales harmonieuses, c'est une bouffée de senteurs, un bouquet de couleurs, de plantes, de fleurs exotiques qui nous attend. Des noms de fleurs sont donnés à certains quartiers de la Ville, comme le Vallon des fleurs ou Valrose. La fleur est aussi un motif que l'on retrouve sur de nombreuses frises qui ornent les avant-toits de maisons niçoises. Et ce n'est pas un hasard si le costume traditionnel niçois avec tablier et capeline est celui des "bouquetières". C'est certainement la douceur de son climat, qui a permis à Nice d'acquérir une réputation internationale dans la culture des fleurs.
L'oeillet de Saint-Laurent, le mimosa de Mandelieu, les violettes de Tourrettes sur loup , les roses et le jasmin de Grasse, ou le bougainvillier découvert et ramené du Brésil lors d'une expédition du premier navigateur Français à faire le tour du monde (Louis-Antoine de Bougainville en 1766), sont quelques-unes des fleurs emblématiques de la Côte d'Azur.
Sans pissalat pas de vraie Pissaladiere
Sont proposés dans ce marché des fruits, des légumes, des produits locaux qui proviennent authentiquement de l'arrière-pays niçois, «le potager», lou plantié, ou l'ouort en niçois. Les spécialités sont très influencées par la proximité des régions italiennes de la Ligurie et du Piémont. C’est un ravissement pour les yeux et un délice pour les papilles gustatives.
Fruits "traditionnels", légumes, épices, fruits exotiques, fruits confits, pâtes d’amande, produits du terroir et spécialités locales (socca, pissaladière, fougasse…) se côtoient dans une atmosphère colorée et agréable. Ici, l’ensorcellement est de mise. Tâches multicolores des étalages sur fond ocre ou parme des maisons…jamais cet espace ne fut si bien composé comme on le dit d’un tableau » écrivit le niçois Louis Nucera.
D’un côté sont regroupés les producteurs locaux, agriculteurs, apiculteurs, fromagers…de l’autre les fleuristes, les confiseurs, les marchands d’épices ou de produits Corse et italiens. Le point d’orgue de la visite pour niçois et touristes est l’arrêt au stand de la marchande de socca. Pour la plupart des niçois la socca se déguste sur un marché en compagnie d’amis, au milieu des bruits des marchands et des conversations enveloppés par une odeur de feu de bois.
Bien sur l'immobilier a fait rage sur le littoral, n'empeche que la production du terroir des Alpes Maritimes n'est pas si ridicule que cela et surtout grace à son arriere pays, et si nous ne pouvons concurencer les autres départements en terme de production, la qualité de nos produits est sans egale. Voici quelques chiffres:
Avec 1890 exploitations pour 42000 hectares cultivés et un chiffre d'affaires de 92 millions d'euros, les exploitations maraicheres sont surtout familiales. Elles alimentent les etals du marché Saleya avec une douzaine de produits phares comme les salades, les courgettes fleurs, les blettes, les tomates, aubergines ou les fraises....
L'agriculture du 06 se caracterise surtout par sa qualité et est considéré par la chambre de commerce comme la meilleure de l'hexagone. 181 exploitations sont certifiées "Bio", 70 hectares de vignobles en AOC Bellet, 180 apiculteurs (80 tonnes/an), 350000 oliviers pour 600 tonnes d'huile certifié AOP la meilleure de France, 17 exploitants de plantes à parfum et aromatiques, 80 producteurs d'agrumes et 270 éleveurs pour 75000 tétes de brebis en montagne, plusieurs producteurs de safran bio...et aussi le diamant noir, la truffe et meme une champignonnière installée dans le tunnel des anciens chemins de fer. A voir absolument !
Enfin on n'oubliera pas que Nice est une enfant de la montagne, mais aussi de la mer. Une multitude de poissons fraichement péchés aiguisent l’appétit des passants, mais aussi des mouettes et des goélands qui observent de loin ce festin. La pêche arrive le matin vers 8h et garantit donc une fraîcheur absolue.
Les poissons encore frémissants, sont répartis en fonction de leur variété: Poissons bleus (sardines, anchois, bonites), merous, carrelets, grondins, lottes, soles, dorades, merlans, loups, Saint Pierre, chapons, mostelles, merlus, sérioles, thons, maqueraux, sars, poulpes, calamars, supions seiches, raies, gambas et crabes et crustacés, et enfin, le caviar de la méditerranée, le met rare dont tous les niçois fins gourmets raffolent : La pouuuuuutiiiinaaaaaa !
DIAPORAMA DU MARCHE