Quelques fois le restaurant qui ne paye pas de mine est souvent une bien meilleure surprise que celui qui brille de mille feux. Et, cette fois ci, nous en avons fait la cruelle expérience ! Ce soir la, nous avions envie de manger un bon couscous, bon comme la bas dit ! Mais, on voulait changer d'air et aller voir si l'herbe est plus verte ailleurs comme on le dit souvent ! Dans ce cas la ce serait plutôt, aller voir si la graine est plus digeste dans un autre endroit.
Jusqu'a présent nous avions l'habitude de nous rendre au restaurant le Maghreb à Cannes, voire à la menthe douce à Mougins qui sont tous deux d'excellents établissents pour déguster cette spécialité orientale très prisé les Français. Après une quinzaine de jours bloqué à la maison pour cause de déchirure musculaire, j'avais envi de pousser la voiture un peu plus loin... Un besoin de couscous et de dépaysement, sans se rendre obligatoirement à l'aéroport de Nice pour prendre l'avion , et aller à Ouarzazate ou à El Jadida ! Non non, juste passer le fleuve Var.
Il y a justement un restaurant qui en jette dans ses publicités locales, belles decos attrayantes et danseuses du ventre bien alléchantes. Allez vendu, on va se faire un palais oriental, ca nous rappellera les magnifiques paysages du Maroc parcouru sur notre Harley Davidson en 79 et 2009. Sauf que si le palais est bien scintillant, son couscous est lui bien insipide et les danseuses du ventre ont du rejoindre l'orient précipitamment à mon avis ?
Un couscous royal peut-être, mais sans doute pas fait pour le grand vizir qui descend sur la riviera chaque été, mais pour le touriste lambda qui a vu le Maroc au travers de photos faites par un guide quelconque.... Un couscous sans saveur, viande sèche et à la limite brulé, graine trop humide, une belle déception pour qui apprécie ce plat et dont les recettes, géographiques ou familiales (Maroc, Algérie, Tunisie…), ne se cuisine pas avec les mêmes ingrédients. Ca ne m'étonne pas qu'il y avait degun (personne).
Suivant les recettes on y adjoint : pois chiches, petits pois, raisins secs, un plat de légumes tels que courgettes, oignons, carottes, navets, cardes, et de viandes (mouton ou poulet) cuits ensemble, rissolés avant de mijoter dans un bouillon. Traditionnellement, le couscous se prépare avec un seul type de viande, car le bouillon et la semoule qui cuit à sa vapeur s'imprègnent de son arôme. On peut ainsi déguster des couscous au mouton, au poisson, au poulet… Le couscous dit royal est une invention française.
Il existe même au Maroc, plusieurs couscous, dont le couscous tfaya ou le couscous seffa. Le couscous est accompagné traditionnellement de « marqa », sorte de bouillon de légumes ou de soupe à la tomate épicée (une sorte d'harira) dans laquelle on ajoute des morceaux de pain. On le sert souvent avec du lait chaud à l'oignon, c'est le couscous « belhalib », ou avec du petit lait ou du lait caillé, c'est celui que nous avons mangé chez des amis à Fès et que l'on mange à la main.
Il y a ensuite le masfouf qui est un couscous très fin, tunisien et algérien, beurré accompagné de petits pois. Il peut être aussi sucré et garni de raisins secs, voire éventuellement de dattes. Il est de coutume de le consommer au dîner. Le seffa est un plat algérien et marocain très proche, c'est un couscous sucré à la cannelle et aux amandes. Il y a aussi le couscous au poisson que nous avons mangé à Djerba. Enfin bref, une variété de couscous qui doit se faire avec amour.
Les colons français, découvriront ce plat national que les indigènes appelaient "ksouksou", et l'adopteront allant jusqu'à industrialiser sa production. Vous vous souvenez certainement de ce film avec Patrick Bruel, Roger Hanin et Marthe Villalonga "le coup de Sirocco" et de sa mise en boite. Sauf, que la première fabrique de couscous fut crée en 1853 par des Italiens à Blida de la maison Ricci puis plus tard en 1907 développé par Jean Baptiste et Anaïs Ferrero encore des italiens qui s'installent à Alger. Ils décident de se lancer dans les pâtes. Ils créent donc des semouleries qui alimentent la fabrication de pâtes, bien sûr, mais aussi de couscous.
En 1953, ils ont mis au point la première rouleuse mécanique de la graine et le couscous devient le plat préféré des Français. Je crois que question gastronomie, les italiens ont tout inventé, mais pas au point d'inventer la danse orientale quand même ! Quoique je me demande si Marco Polo n'aurait pas ramené dans ses valises l'une de ces belles danseuses lors de ses voyages. Car, la danse orientale n'est pas récente, ses origines remontent aux cultures ancestrales et est originaire du Moyen-Orient.
Durant l'antiquité dans toutes les civilisations (pharaonique, grecque, mésopotamienne, arabe, indienne) la danse et la musique jouaient un rôle important dans la vie quotidienne, et nombreux cultes religieux étaient pratiqué en l'honneur des dieux. Il existait également une croyance fort répandue selon laquelle la femme possédait un pouvoir magique : celui de concevoir la vie.
Ainsi, traditionnellement la danse orientale était exécutée par les femmes lors de rites de fertilité, associés à la fois à la religion et à l'ésotérisme. Les femmes faisaient tournoyer leur corps et onduler leur ventre afin d'acquérir les faveurs de la déesse de l’amour et de la fécondité, symbolisant ainsi les mouvements de la conception et de l'enfantement.
Les Français ont découvert la danse orientale lorsque les soldats de Bonaparte débarquèrent pendant la campagne d'Égypte en 1800. On utilisa pour la première fois le terme "danse du ventre". En effet, seuls les mouvements du bassin, des hanches ainsi que du ventre parfois dénudé des danseuses ne retinrent l'attention de ces soldats en quête d'exotisme. Peu à peu, cette danse anciennement réservée aux divinités est alors exécutée lors de spectacle et autres festivités.
Mais ce soir la, notre restaurant avait donc décidé peut-être de faire la charia et notre danseuse à du avoir peur que le prophète ne la paye avec le couscous que nous avons mangé ? Allah est grand ! Mais il n'aurait sans doute pas apprécié ce couscous Zarbit !