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A deux pas de Saint Jean Cap Ferrat et faisant suite à ma visite le matin de la villa Ephrussi, je continuai ma route vers Menton pour grimper sur l’un de ces fameux villages perchés du comté Niçois.
Du bord de la mer au vieux village, l'histoire est partout présente pour le plus grand bonheur des amateurs de vieilles pierres, des passionnés d'architecture ou des nostalgiques de la Belle Epoque. Le village perché, couronné par son donjon, situé à 225 mètres d'altitude, dans un cirque montagneux que domine le mont Agel est remarquable. L’ensemble de Roquebrune constitue le seul spécimen, existant en France, des châteaux dits carolingiens, embryons de ceux élevés deux siècles plus tard et qui marquèrent l'apogée de la féodalité.
L'histoire a laissé ses traces. Le village médiéval et son château, l'église Sainte-Marguerite, l'éclat argenté de l'olivier trois fois millénaire, la grotte du Vallonnet et le Cabanon de l'architecte « Le Corbusier » en sont les plus vibrants témoignages.
Le faste des demeures semblables à des palaces nous rappelle qu'ici, têtes couronnées, écrivains, artistes, sont venus chercher l'inspiration et le repos. On a pu y rencontrer Sir Winston Churchill, Coco Chanel, Sacha Guitry, Jacques Brel, Silvana Mangano, Le Corbusier, Eileen Gray...
En 1115, le nom de Roquebrune (Roccabruna) apparaît pour la première fois dans un document des archives de Gênes : le Comte de Vintimille, seigneur du lieu, en fait hommage avec d'autres châteaux à la commune de cette ville qui a soumis ses ancêtres dans son expansion vers l'ouest. Gênes finira par s'approprier Roquebrune qu'elle fera administrer par un castellan (châtelain).
La grande république marchande, déchirée par les guerres civiles, voit la famille patricienne des Grimaldi s'expatrier et s'installer sur le rocher de Monaco. Charles Ier Grimaldi achète la seigneurie de Roquebrune en 1355, mais prise et reprise par les guelfes et les gibelins génois ou les seigneurs voisins (comtes de Tende et de Beuil), ses successeurs ne la possèderont pacifiquement qu'après 1507, année de la dernière grande expédition génoise pour reprendre Monaco. Du XVème siècle à 1792, Roquebrune formera avec Monaco et Menton un « Etat » qui, au XVIIème siècle, prendra le nom de Principauté de Monaco (Principatu de Munegu).
L'arrivée des troupes françaises à Nice en 1792 entraîne le rattachement de la Principauté au nouveau département français des Alpes-Maritimes.
Revenue en 1814 à son légitime souverain le Prince de Monaco, mais sous le protectorat du Roi de Sardaigne et du comté de Nice, Roquebrune coule des jours paisibles jusqu'en 1848. A cette date, une crise économique, jointe à la propagande sarde, entraîne une révolte de Roquebrune et de Menton qui font sécession. Les subtilités de la diplomatie transforment de 1848 à 1860 Roquebrune et Menton en villes libres. Napoléon III règle leur annexion définitive à la France par le traité du 2 février 1861 passé avec le Prince Charles III de Monaco.
le plus viel olivier du monde.. 3 fois millenaire
La nouvelle commune française, qui s'étend du torrent de Saint-Roman à celui de Gorbio, passe rapidement d'une économie rurale à une économie basée sur le tourisme. Le développement du Cap Martin attire, pendant les hivers de la "Belle Epoque", les infortunées impératrices Eugénie et Elisabeth d'Autriche (la Sissi chère au cinéma).
Le Château quand à lui fut construit en 970 par Conrad 1er, Comte de Vintimille, en vue de défendre la frontière ouest de son domaine féodal et de prévenir un retour offensif, terrestre ou maritime, des hordes sarrasines qui parcouraient encore trop souvent ce secteur.
La forteresse comprenait alors tout le village. Au XVème siècle, les Grimaldi augmentèrent la puissance militaire de ce donjon. Les ruelles, pleines de caractère, où il fait bon flâner, présentent les aspects typiques d'un village médiéval.
Sur le chemin de Menton, se dresse un des arbres les plus remarquables .Les racines apparentes de ce Mathusalem d’olivier s'étendent sur vingt mètres.
Peut-être amené par les Phéniciens il y a 3000 ans. Hanotaux qui habitait Roquebrune le fit admirer à ses invités : Clémenceau, Poincaré, Briand. Cet olivier est considéré comme l'un des plus vieux arbres du monde.
Je continue ma route sur GORBIO qui ne s'impose pas au visiteur tout de suite, GORBIO se mérite, se découvre, il faut le regarder dans ses détails, ses vieilles dates gravées, ses portes en ogives, ses fenêtres géminées et puis s'asseoir au pied du vieux château sur la placette, être réceptif un instant... et sentir à quel point ce lieu a conservé son âme.
Dominant la mer, à seulement 7 kms de Menton, place forte des Comtes LASCARIS de VINTIMILLE ce petit village est, de l'avis des amateurs, resté un des plus authentiques de la Région. GORBIO du fait de sa situation excentrée, n'est pas un lieu de grand tourisme, pourtant riche de nombreuses ruelles, porches, impasses, placettes, a conservé son cachet d'antan. Gorbio est un pays de langue nissarte à l'opposé de Menton, Roquebrune et Monaco qui sont de langue monégasque. Ce village a été transformé en commanderie templière par le comte Ottone II de Vintimille, à laquelle il donna le nom d'Agerbol, ce nom désigne toujours un avant-poste fortifié d'époque médiévale.
Les familles Lascaris, Isnardi, De Gubernatis, Raimondi, Corvesi, Alziari, Guigliotti y tiennent tour à tour des parts de seigneurie. Depuis 1388, le comté de Nice appartient aux comtes puis ducs de Savoie. Gorbio suit alors la destinée du comté de Nice et est rattaché à la France en 1860. En 1793 Anna Maria Lantiéri se distinguera dans la résistance contre les forces d'occupation françaises. Résistance qui avait pour nom Barbétisme. Au musée du Risorgimento de Turin on trouve trace d'un Alessandro de Gubernatis de Gorbio, sergent dans la brigade Pinerolo. Vous avez pu remarquer souvent la mention du comte de Vintimille dans mon article. Cette ville maintenant italienne était l’une des places importantes de l’ancien comté de Nice.
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