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Le village de Carros & les cimes du Mercantour
Dans le canton de Carros, deux pôles majeurs sont à la base de l'activité agricole, d'un côté les fraises, de l'autre les fleurs avec en particulier les roses et les anémones. Ces produits bénéficient d'avantages exceptionnels. La terre de notre région est, en effet, une des plus fertile. Le lieu où elle repose possède un micro climat optimal pour la qualité gustative des fraises, un des plus favorables, rendant les fruits plus juteux, les fleurs plus colorées avec des essences plus raffinées.
Pour s'imposer dans les échanges mondiaux, les agriculteurs carrossois ont choisi de jouer la carte qualité. Leurs produits sont bien leurs meilleures armes pour rivaliser avec la concurrence internationale. Une démarche qualité réussie qui a permis au syndicat agricole d'obtenir le label "Fraises du Canton de Carros", essentiellement utilisée sur la variété "Pajero".
Légères et savoureuses, elles font saliver les papilles des petits comme des grands. Riches en vitamines C, elles évoquent l’été. Les fraises étaient à l’honneur pour le dernier week-end du mois d’avril, et se sont vendues comme des petits pains à la manifestation appelée « Fête des fraises et des saveurs du terroir » qui se déroule depuis plus de quarante ans.
Ils sont encore une quinzaine à la cultiver sous serre, à Carros, Saint-Jeannet, Gattieres et La Gaude. Des anciens et des plus jeunes qui ont pris la relève et qui se relaient depuis hier à la cueillette de la Cléry, la principale variété de printemps, toujours très prisée. Qu’elles se nomment Mara des bois, Gariguette, Ciflorette, Cléry ou Charlotte, les fraises de Carros vous aguichent de leur rouge éclatant et se laissent croquer « nature ».
Cette grande voyageuse qui arriva du Chili sur les côtes françaises par l’entremise d’Amédée-François Frézier qui la rapporta dans ses bagages, en débarquant le 17 août 1714 , compte aujourd’hui quelque 600 variétés dont la Pajaro, fraise « historique » de Carros, qui reste majoritaire aux côtés des Agathe, Cléry, Anabelle et autre Mara des Bois.
La fraise du canton de Carros a conservé toute sa notoriété. Pourtant, contrairement aux idées préconçues, ce ne sont pas moins de 600 à 800 tonnes, l’équivalent de la production organisée en Provence-Alpes-Côte d’Azur qui sont commercialisées chaque année. La commercialisation s’étale du 15 mars à fin novembre.
Toutes les cultures sont réalisées sous abris, ce qui suppose une technique maîtrisée pour assurer la production durant les mois d’été. Ici, ce n'est pas le froid qui présente un danger, mais plutôt le soleil accablant et brulant qui se trouve être le principal ennemi de la fraise. Finalement avec des barquettes de fraises (de 2 kilos) de Carros pour 10€, je ne me pose même pas la question. La fraise d'Espagne on en veut pas, vive la fraise française.....
Maintenant arrêtons nous sur le village de Carros. J'ai bien dit le village de Carros, car autant le village qui se trouve à 5 km de la ville de Carros est joli, autant la ville est affreuse. C'est le principal inconvénient de ce village, il est fort méconnu des touristes, mais aussi des locaux car, quand on pense à Carros, on pense forcement à cette vaste zone industrielle qui longe les rives du fleuve Var et de son village dortoir Carros le Neuf.
La haut perchée sur son piton, qui domine la vallée du Var se trouve le village médiéval qui est une pure merveille. De son passé, il aurait hérité son nom qui pourrait vouloir dire rocher ainsi que sa position de village carrefour. Porte naturelle des Alpes, dans la plaine du Var (ne pas confondre avec le département) , entre mer et montagne, il bénéficie d'une position privilégiée.
Au XIIe siècle la présence du château qui domine toujours le village et la vallée est attestée ; il est appelé « castrum Carossi ». Il appartient à la seigneurie des Blacas qui sera très liée à l'ordre des chevaliers de Malte. Etant sur la rive droite du Var, le village de Carros, fait partie de l'arrondissement de Grasse, et donc pas à celui de Nice, contrairement à beaucoup d'autres villages dans la même position géographique frontalière. En 1860, Carros rejoint le nouveau département des Alpes-Maritimes et va connaître une immigration italienne durant le reste du XIXe siècle.
Comme le vieux village est placé en hauteur, il offre un large panorama sur la chaîne des Alpes et le littoral, de Villefranche à Antibes. D'un coté le bleu des flots azuréens, de l'autre le blanc manteau du Mercantour. Ce vieux village médiéval possède des petites ruelles en calade d'un charme fou. Vous passerez ensuite, par quelques passages voûtés, n'oubliez pas de lever les yeux, les hautes maisons anciennes sont belles et généreusement fleuries.
Vous traverserez également quelques petites places ombragées avec bien sûr, dans un des coins de la place, un banc de petits vieux du village discutant calmement et regardant les estivants passés. Bien qu'il ait subit des destructions successives, dont de nombreuses au XVIIe siècle, le château a tout de même gardé sa stature médiévale, et entre autres choses, on peut admirer sur sa façade est, l'alignement des corbeaux, ou encore, ses contreforts. Le bâtiment a échappé aux destructions de la période révolutionnaire et, après que les seigneurs aient pris la fuite, il sera divisé et vendu à 9 propriétaires différents. Il abrite maintenant un Centre International d'Art Contemporain.
Carros est le départ de la route des villages perchés des Alpes Maritimes. A quelques encablures des plages de la Cote d'Azur se dressent des nids d'aigles du haut desquels des villages fièrement plantés dans le roc surplombent les flots. Carros est le premier de ces villages perchés situés au fil de ces routes au panorama splendides et aux traditions pastorales vivantes et authentiques. Une promenade au cœur d'une région exceptionnelle.
* Hommage à la mémoire de deux résistants Niçois originaires des villages de Gattieres et Carros : A la mémoire d’Ange GRASSI (né en Août 1904) et de Séraphin TORRIN (né en Décembre 1918). A la suite d’actions du Maquis deux opérations allemandes de représailles frappèrent Gattieres/Carros les 31 Mai et 3 Juillet 1944, avec le rassemblement de tous les hommes, la recherche des réfractaires au STO, des perquisitions et violences physiques, la confiscation des postes de radio, la menace de destruction du village, l’arrestation d’une soixantaine de Gattiérois, envoyés en camp de travail forcé, six otages, dont le maire et les FTP Séraphin TORRIN et Ange GRASSI étant conduits au siège de la Gestapo.
TORRIN et GRASSI furent longuement et vainement torturés avant d’être condamnés à mort en tant que francs tireurs par une cour martiale, le 7 Juillet, et pendus aux réverbères du bas de l’avenue de la Victoire, à Nice.
DIAPORAMA DU VILLAGE