Actuellement le site est un important village fantôme. Pour le parcourir, il est préférable d’être équipé de bonnes chaussures de marche. Il est recommandé toutefois de ne pas s’aventurer dans les galeries souterraines du château et du village car les murs et les pierres sont instables et pourraient s’écrouler à tout moment. Passé ce détail la promenade au travers des sentiers qui fait le tour de la cité est magique.
derriere la chapelle, l'un des grands 3000 enneigé du Massif du Mercantour (06)
Des fouilles sont entreprises depuis Juillet 2002, mais elles n’avancent pas beaucoup faute de subventions évidentes. Elles aident à éclairer la chronologie de l’occupation du lieu qui présente actuellement de nombreuses zones d’ombre.
Au plus haut du site, à l’endroit ou la rénovation se remarque le mieux, vous bénéficiez d’une vue remarquable qui va de l’azur de la baie des Anges aux neiges étincelantes du Mercantour.
Les origines du village remontent aux temps troubles des 6 eme et 7 eme siècles. A cette époque, les habitants de Contes, village situé dans la vallée du torrent "Le Paillon" (la rivière qui sépare la ville de Nice en deux parties), et ceux des collines environnantes, voulurent se protéger des envahisseurs barbares et des bandits de tous poils qui les attaquaient, les rançonnaient ou les pillaient.
Les montagnes alentours pouvaient se prêter à la construction de refuges imprenables. En particulier, là-haut, à prés de 800 mètres d'altitude, un sommet dominait les vallées et permettait d’avoir une vue imprenable sur tous les environs. Le sommet pouvait permettre de scruter les horizons et de surveiller les approches indésirables... Châteauneuf de Contes, devenu aujourd'hui Chateauneuf-Villevieille, naquit ainsi vers ces temps Immémoriaux de notre passé...
Les vestiges fortifiés actuels remontent au IX eme - XII eme Siècle. Par un chemin malaisé dont les pierres sont usées par les siècles, me voici non loin d'une tour imposante, ancien pigeonnier du château. Les broussailles et les genêts ont investi les abords. Il faut se frayer un passage. Le sommet de cette tour évoquera la couronne seigneuriale du Maître de ces lieux. Une couronne dont les pierres ont près de 800 années ! Cela fait rêver ! Une vraie machine à remonter le temps !
En l'an 576, Châteauneuf fut bâti sur l'emplacement d'un Castellaras Ligure par la population Romaine de Villevieille. Cette citadelle était dominée par l'église St Pierre Es Liens et la tour-prison du Duc de Savoie. On y pénétrait grâce à trois portes fortifiées, renforcées de tours gothiques. Châteauneuf fut au Moyen-âge la résidence privilégiée des seigneurs de Nice et fut même le fief de l'ordre des chevaliers de Malte. Le héros résistant niçois Lalin Fulconis s’y refugiait quelques fois pour échapper aux soldats Français.
Les ruines de la cité se dressent au sommet d'un éperon rocheux bordé de hautes falaises. Le panorama somptueux s'ouvre sur plus de 80 Km de Côte. L’habitat primitif, qui se trouvait à Villevieille un peu plus en contrebas sur un replat verdoyant, importante station militaire romaine (Villa Vetus), fut déserté après les ravages des Lombards au 6e siècle, puis par les incursions sarrasines venues de la Provence voisine.
Comme dans toute la région du pays Niçois, les habitants se regroupèrent sur les hauteurs. Les madonnencs construisent leur village au lieu-dit perché “Castrum Novum“ (Châteauneuf). Le village fortifié, saccagé par les barbares de l’armée révolutionnaire française a été abandonné à son tour entre 1793 et 1804 et concentré à nouveau à Villevieille, emplacement actuel du village. L'église, citée en 1109, était un ancien prieuré relevant du chapitre cathédral de Nice.
De très nombreuses familles niçoises ont été seigneurs de Châteauneuf. On peut noter les Castellane, les Capello, les Lascaris, les Peyrani, les Vachiéri, les Tonduti, les de Orestis, les Torrini, les Saïssi, les de Cessole, les Grimaldi, etc.
En 1748, les villageois abandonnent Castel-Nouvo-da-Nizza (nom originel) pour réoccuper le site primitif de Villevieille (qu’ils nomment Villevieille-Châteauneuf) car il est plus proche des terres cultivables. Ce nouveau village se caractérise par des habitations dispersées.
En 1825, le fief est érigé en marquisat au profit de Félix de Constantin de Châteauneuf. Les habitants tiraient leurs ressources de l’élevage et de certaines cultures (haricots, cerises, huile d’olive et olives à saler). Le 25 juin 1911, Bendejun et Cantaron deviennent des communes indépendantes. Quand à Châteauneuf-Villevieille, elle fut baptisé Châteauneuf-de-Contes en 1877, mais reprit son nom d’origine en 1992.
Finalement la rénovation me plait moins que les ruines délabrées !
Le sentier monte en pente douce jusqu'aux ruines qu'on atteint en 30 minutes. Les ruines sont remarquablement préservées et on imagine encore facilement l'aspect de l'ancien village en flânant autour des maisons. Les restanques, sur lesquelles on faisait autrefois pousser orge et blé, subsistent. Le village fortifié de Castel Nuovo, aujourd'hui en ruines, fut construit à partir de la fin du VIème siècle, au dessus du village de Villa Vetula quand les Lombards et les Sarrazins représentaient une menace continuelle.
Le village fut progressivement abandonné quand la région est devenue plus sure, à partir du XVIIème siècle. Ainsi les habitants sont retournés vivre à Villa Vetula, plus proche des points d'eau et avec de meilleures terres cultivables.
C'est à partir de Châteauneuf villevieille et Tourettes-Levens que j'emprunte une route surprenante, construite à même la roche calcaire grise en surplomb sur la vallée de la Vésubie, pour arriver à Duranus l’un des lieux symbole de la résistance Barbets.
Aujourd'hui, le belvédère (dans le diaporama) du "Saut des Français", qui se trouve à la sortie du village vers la vallée de la Vésubie, commémore l'épisode où, durant la guerre de 1793-1794, les " barbets "(résistants niçois) obligèrent leurs prisonniers français à sauter dans le vide. Les soldats français étaient précipités du haut de cette falaise de 300 mètres dans la Vésubie en contrebas. En vous rendant sur les lieux, vous aurez un panorama exceptionnel sur les gorges de la Vésubie …
La prochaine étape de ma visite dans l'un des villages abandonnés des Alpes Maritimes sera celui qui est le plus mythique d’entre tous et dont d’étranges croyances persistent toujours : Le village des damnés , le village de la Reine Jeanne…. J'ai longtemps hésité avant de m'y introduire tout seul. On raconte que la malédiction toucha beaucoup de randonneurs, alors je me suis rempli les poches de gris gris qui m'ont été donné par l'une des sorcieres de Triora....
DIAPORAMA DE LA BALADE