Rappelez vous pour les plus anciens de mes abonnés, quand nous étions allés faire un séjour à Dronero dans le piémont. je vous avais montré des « Ciciu », ces "pyramides d'érosion" qui se trouvent en Italie du Nord à Villar San Costanzo exactement.
le barrage en terre du lac de Serre-Ponçon
Ces curieux champignons de terre qui, en dialecte piémontais signifie "pantins". On leur donne également les surnoms de "demoiselles coiffées » ou "pyramides de fée ». Ici, … ils ou elles sont dans les Hautes Alpes pas trés loin de la ville de Gap. A Theus, à quelques kilomètre du barrage de Serre Ponçon, le site de 65 ha est inscrit depuis 1939.
Le bassin du torrent de Vallauria regroupe tout un ensemble de colonnes coiffées et constitue une véritable curiosité géomorphologique. L’érosion dans des marnes friables a peu à peu donné lieu à une formation géologique fascinante et on fait la réputation du village.
Le lac de Serre-Ponçon est le plus grand lac artificiel d'Europe
Leurs galbes élégants et leurs silhouettes toutes féminines ne sont pas sans évoquer une farandole de jeunes filles en fleur dansant sous le ciel. Les formations y sont si nombreuses que l'on parle de la « Salle de Bal ». En prenant de la hauteur pour les observer à partir de deux belvédères, on s’offre une vue sur ces joyaux naturels accompagnée d’un fond de carte postale surplombant la vallée !
Soso et Celia prennent le sentier pour voir la "Salle de Bal"
Grâce à des transats, tables, bancs et panneaux explicatifs on peut même se ressourcer sereinement. Ces curiosités géologiques dressées vers le ciel ne manque pas d’intriguer. En fait, Ces moraines glaciaires (mélange argileux calcaire de boues, sable, cailloux et rochers) subissent l'érosion du vent/eau de ruissellement/neige, mais le bloc situé à leur sommet étant plus dur, reste perché sur la colonne de terre jusqu'à ce que la colonne tombe avec le temps.
Les Demoiselles de Theus
A noter que la colonne se durcie dans le temps, car l'eau a tendance à remonter à l'intérieur de la colonne, et s'évapore en laissant des sels minéraux qui participent à la cimentation de la colonne. Le site se régénère naturellement, et donc sa physionomie évolue. Avec de l’imagination, on dirait des maisons de Trolls.
Par contre, la route pour monter au village de Theus, et encore plus haut pour aller aux « demoiselles » est longue, sinueuse et étroite. Si vous avez la chance de ne pas rencontrer une voiture et faire une marche arrière de plusieurs centaines de mètres, vous êtes chanceux !
Les Demoiselles coiffées de la Salle de Bal
Le second site se trouve entre Pontis et le Sauze-du-Lac, d'une surface de 2,6 hectares, il est classé depuis 1966. Une mise en valeur du site a été effectuée en 1999 afin de limiter les dégradations et réduire les risques d’accident. Un sentier de 92 marches ombragé permet de monter jusqu'à une plate-forme avec tables d'informations/panneaux explicatifs pour les examiner de plus près.
On peut donc observer ces grandes colonnes supportant en leur sommet un rocher plus ou moins volumineux. Le sentier de 200 mètres environ est tout aussi long que son dénivelé. Ça montre donc très raide !
Les cheminées de fée ne sont pas un phénomène propre à la France. En effet, elles existent également dans d’autres pays comme dans la région de la Cappadoce en Turquie. Toutefois, celles de Turquie sont le fruit d’une érosion volcanique et celles de France ou d’Italie sont d’origine glaciaire. Ce qui explique en majeure partie leurs apparences si différentes.
Le village de Crots
Enfin, je ne vais pas vous quitter sans parler de la légende locale « La salle de bal des Demoiselles coiffées ». Alors, d’où viennent-elles, ces demoiselles ? Réputées pour leur grâce et leur beauté, les jeunes femmes du village de Théus avaient coutume, il y a bien longtemps, de se retrouver à cet endroit en fin de semaine.
Et le château de Picomtal
Parées de leurs plus jolies robes et de leurs plus élégants chapeaux, elles échangeaient conseils et astuces et surtout elles dansaient jusqu’à s’en étourdir. Mais une sombre réputation précédait le lieu de leurs festivités que l’on disait hanté depuis des siècles par un esprit revanchard. On leur interdisait donc de prolonger leurs sarabandes au-delà de minuit et ordre leur était donné de rentrer au bercail.
Le village d'Embrun au dessus de la falaise
Un chaperon était même désigné parmi les jeunes hommes du village, chargé de les accompagner et de les ramener en bonne et due forme. Mais il n’avait pas le droit de participer aux festivités, normal, seul au milieu de toutes ces dames il aurait eu la partie trop belle.
Les transats pour admirer les Demoiselles
Ce soir-là, sans doute pour moins s’ennuyer en attendant dans son coin, le préposé du jour n’oublia pas d’emporter dans sa musette quelques bouteilles de vin du pays. Malheureusement, petite nature, avant la fin de la deuxième il s’était profondément endormi. Et minuit passa. Un long et sinistre hurlement se mit soudain à résonner le long des flancs de la montagne rappelant instantanément aux danseuses la menace qui pesait sur le lieu de leurs ébats.
Mais il était déjà trop tard. Quand le silence retomba, les unes après les autres, elles s’étaient pétrifiées sur place… et pas une seule n’en réchappa. C’est ainsi qu’elles restèrent figées pour la postérité, obélisques élancés en jupe de moraine à jamais coiffées de leur large chapeau plat.
Les Demoiselles de Pontis
A propos, du lac ! Le lac de Serre-Ponçon est le plus grand lac artificiel de France métropolitaine et l'un des plus grand barrage en terre d’Europe. Son emblème est l’ilot Saint Michel du nom de la chapelle qui s’y trouve. Lors de la construction du barrage de Serre-Ponçon, dans les années 60, la destruction de la chapelle était programmée, mais sa position sur un promontoire permit de la sauvegarder.
Par contre le village de Savines n’y a pas échappé, il a été englouti en 1961 lors de la mise en eau du barrage. Les habitants (1500) furent expropriés. Les maisons ont été démolies, et les cimetières ont été déplacés par les habitants. La commune a été reconstruite sur la rive du lac. Cette retenue d'eau artificielle avait été créée pour éviter les crues de la Durance et assurer une réserve d'eau pour la région.
Les Demoiselles coiffées au dessus du lac de Serre-Ponçon
Lors de mon passage, le lac était très bas et certains pouvaient même se rendre à la chapelle à pied…. Mais, n’y voyait pas une quelconque sécheresse qui serait approuvé par les écolos bobos avec leur changement climatique. Non ! Le lac est bas car il a été vidé pour des raisons de sécurité.
Effectivement, les sommets aux alentours du lac sont le Parc National des Ecrins avec ses 8 métrés de neiges cumulées cet hiver. C’est un territoire de haute montagne qui culmine à 4102m d’altitude. Le parc délimite la frontière géographique et climatique entre les Alpes du Nord et du Sud et la fonte des neiges alimentera le lac. Donc pas de bol les écolos/bobos vous avez encore tout faux !
L'ilot Saint Michel, le lac est bas et a été vidé à cause de la fonte des neiges
La chapelle Saint Michel
DIAPORAMA DEMOISELLES DE SERRE-PONCONS