Vous me suivez, je vous emmène sur le chemin des planches
Peyriac de Mer se trouve idéalement placé, à proximité de nombreuses destinations : Narbonne, Carcassonne, Perpignan, Montpellier, les plages, les Pyrénées… Mais, ne vous fiez pas tout à fait à son nom, Peyriac-de-Mer n’est pas un village balnéaire.. et on ne marche pas vraiment sur l’eau ! Bien sur, je ne suis pas un prestidigitateur qui a séparé la mer en deux pour faire croire à des naïfs que je suis …. euh ? …disons Neptune !
Promenade idyllique à travers l'étang...
La Méditerranée n’est certes pas loin (à vol d’oiseau !) mais l’eau qui borde le village est celle de l’étang. Cerné par les contreforts des Corbières et les vignes, l’ancien village de pêcheurs s’ouvre sur un splendide plan d’eau.
On a l'impression de marché sur l'eau
Autant vous dire que c’est un lieu très calme et apaisant où les habitants côtoient toute l’année flamants roses et canards sauvages. Si vous cherchez de l’authenticité, des paysages naturels et sortir des sentiers battus, je vous emmène en roadtrip entre Peyriac-de-Mer et Bages, des communes situées dans l’Aude en Occitanie.
Petit joyau du Grand Narbonnais, le village de Peyriac est le lieu à ne pas manquer dans le département de l’Aude ! Encore une fois, nous avons découvert des ruelles colorées où il fait bon vivre ! On y retrouve un charme authentique digne des plus beaux villages du sud de la France.
On retrouve des anciennes salines
Une promenade d’environ 2 km permet de découvrir la saline grâce au chemin des planches sur pilotis jusqu’au Doul. On peut ensuite revenir au village par la « passière », ouvrage maçonné du XVe siècle qui protégeait la saline de la montée des eaux de l’étang.
Le village de pêcheurs de Peyriac de Mer
La véritable pépite des lieux, c’est probablement la balade sur les pontons des anciens salins de l’étang de Doul. Peyriac-de-Mer jouit d’une lumière extraordinaire qui métamorphose les paysages selon le moment de la journée. Une promenade que nous avons adoré car le lieu est vraiment atypique !
Heureusement, ce n'est pas encore la saison des alligators 😀
Les élus locaux ont eu l’excellente idée d’en faciliter la visite en installant des pontons qui les traversent en préservant ces lieux fragiles riches en biodiversité. Dans les lagunes, on trouve une faune et une flore exceptionnelles. Peyriac-de-Mer est notamment connue pour ses passerelles sur l’eau et son passé historique lié à l’exploitation de sel.
Un regal de promenade tranquille ....
La lagune de Peyriac-de-Mer est divisée en deux. D’un côté on trouve la saline (l’ancienne exploitation), et de l’autre l’étang du Doul. Les pontons permettent d’observer au plus près les êtres vivants dans la nature. Différentes espèces d’oiseaux évoluent librement autour du plancher en bois.
La Saline comprend de nombreux éléments qui rappellent son passé : des cabanes, des digues, des mécanismes hydrauliques permettant de récolter le sel. Au 16ème siècle, le territoire était une véritable richesse économique grâce à cette production.
On aperçoit dans les eaux les anciens quais appelés «passadous» qui permettaient aux sauniers de collecter le sel et de l’entreposer en gerbes pour permettre l’écoulement de l’eau. Ces gerbes étaient ensuite réunies en camelles que l’on recouvrait de tuiles pour les protéger avant qu’on ne les charge sur des barges ou des charrettes.
La bas le village de Peyriac de Mer
En 1979, la diminution des ressources a entraîné la fermeture de l’exploitation…. Aujourd’hui, seuls les salins de La Palme et de Gruissan sont encore actifs dans l’Aude. Le sel était autrefois une richesse qui faisait l’objet d’un impôt, la Gabelle, que percevaient les Gabelous.
Les flamands dans la lagune
Cet ingrédient permettait la conservation d’un bon nombre d’aliments avant l’invention des frigidaires. Pour la petite histoire, dans l'ancienne colonie romaine de la Narbonnaise, les soldats romains recevaient une partie de leur solde en sel : le "salarium" (qui a donné naissance au mot « salaire"...). Puis, ces salins connurent leur apogée au milieu du XVIème siècle.
De l'autre coté de l'étang on commence à apercevoir les oiseaux
Pour parler de nouveau de la petite histoire et refaire un saut dans les Alpes Maritimes, on a chez nous une route que l’on appelle bien sur, la Route du Sel. Elle partait de Nice et allait jusqu’a Turin la capitale savoyarde. A cette époque, le comté de Nice était l’un des états de Savoie.
Attention, ici ce ne sont pas des flamants qui mangent des frites au maroilles !
À partir de la commune, on peut venir directement en voiture au port de pêche de Peyriac-de-Mer. En effet, une route goudronnée passe sur une digue qui s’appelle « la passière ». Il s’agit d’un ouvrage construit au XVIème siècle, afin d’éviter que l’étang ne déborde sur la saline, en cas de crue.
Le chemin qui longe la lagune
Au bout de cette digue qui bordent l’étang, se révèlent les plages du Doul et un tout petit port de plaisance (embarcadère du Pied du Mour)… Il y a plein de petits bateaux amarrés dans le port. Les mouettes, sternes, flamands roses, goélands sont au rendez-vous dans cet endroit rempli de filets et de bouées.
On peut s’y baigner avec l’étrange sensation de se trouver au cœur de la Mer Morte, en apesanteur… Ce sentier d'interprétation nommé « Mémoire d’étangs » relate aux promeneurs l’histoire et le fonctionnement de l’ancienne saline.
On y apprend par exemple qu’il s’agit de l’unique lagune sursalée du midi de la France, ce qui lui vaut d’être comparée à la Mer Morte. De façon plus anecdotique, le sel de Peyriac-de-Mer fut même employé pour la fabrication de camemberts de la marque « La Mariotte » qui étaient confectionnés en Ariège et en Haute-Garonne.
impossible d'avancer plus prés, ce sont des marécages.... et je n'ai pas l'objectif approprié !
Des lunettes permettent également aux promeneurs d’observer l'étang et d'apercevoir d’anciennes stations de pompage. Du petit port, on peut monter sur la colline du Mour, un rocher calcaire de 74 mètres de haut. On se plonge alors dans un panorama à 360° entre l’étang du Doul, le village et l’étang de Bages-Sigean.
Une Avocette élégante ?
Sur la route en se dirigeant vers Bages, la pêche se pratique encore selon les méthodes ancestrales avec le « bétou », nom donné aux barques, le « trabac », filet à petites mailles servant à piéger les anguilles, et la « partègue », perche de bois servant au guidage de la barque.
L’anguille préparée en bourride et appelée pinhata, ainsi que les muges, loups et autres daurades sont un vrai régal pour les amateurs de poissons. Je vous montrerai cela dans mon dernier article ….
Peyriac de Mer un sympathique village
DIAPORAMA PEYRIAC DE MER