Gordes dans le Luberon
Le village a une histoire colorée, ayant survécu à la peste, aux tremblements de terre et aux bombardements. Ses habitants, appelés Gordiens, sont connus pour leur esprit rebelle, ayant déclenché des invasions médiévales et soutenu les résistants pendant la Seconde Guerre mondiale.
Village de pierre
Ses vues spectaculaires et son éclairage ont attiré des artistes dans les années 50 et 60, donnant à Gordes une réputation artistique qui existe encore aujourd'hui. Le village de Gordes est situé dans le Luberon, une magnifique région au cœur de la Provence. Le Luberon est bien connu pour ses villages perchés, ses champs de lavande, son patrimoine agricole et ses vignobles.
L'église Saint Firmin et le château
Gordes a une quantité surprenante d'activités et d'attractions variées, allant de l'architecture et de l’histoire médiévale. Le château de Gordes est au cœur du village depuis son achèvement en 1031. Rénové en 1525, son architecture offre un merveilleux lien entre le Moyen Âge et la Renaissance dorée.
Au moyen-âge, les villageois locaux ont creusé une ville dans la roche sous leur village. Ils ont tout ajouté pour soutenir la vie professionnelle, y compris un moulin à huile d'olive et des silos pour stocker la nourriture. L'une des meilleures choses à faire à Gordes est de simplement suivre votre instinct à travers les ruelles pavées et de voir où vous vous retrouvez.
Le château de Gordes
Vous tomberez sans aucun doute sur de beaux points de vue, d'anciennes passerelles et de charmants petits coins parmi les maisons à flanc de colline. Evidemment les photos les plus emblématiques de Gordes sont prises d'un point de vue situé à l’entrée du village sur la falaise inverse.
Les ruelles du village
Mais l’une des attractions principales de Gordes est son village des bories. Non loin du bourg de Gordes se trouve le village des bories, composé de "bories" ou cabanes construites en pierre sèche, c'est à dire sans liant et sans mortier.
Le village des Bories
Ce hameau dit « Les Cabanes », avant d’être baptisé Village des bories, est situé à 4km de Gordes, à 270m d’altitude. Il est le témoignage inestimable du mode de vie en Provence depuis les temps reculés jusqu'à nos jours. Le village des bories est classé monument historique depuis 1977.
Des cabanes en pierre sèche
Sur les premières pentes des Monts de Vaucluse, le village avec ses bergeries, ses fours à pain, cuves à vin, aires à battre le blé, ruelles, enclos et murs d'enceinte nous fait voyager dans l’histoire de la Provence des XVII, XVII et XIX siècles. Près de 3000 années de transmission de la construction en pierres sèches ont permis d’aboutir à la maitrise parfaite de cet art de bâtir.
Il y a environ 300 ans, paysans, bergers et bâtisseurs de métier élèvent les cabanes présentes aujourd’hui dans les campagnes du sud de la France importé sans doute par les migrations venant du sud de l’Italie.
L'art de la construction en pierre sèche
Sur ces collines où le sol est aride, il aura fallu toute l’ingéniosité et l’intelligence des hommes pour composer avec les éléments et façonner un nouveau paysage. Abandonné à la fin du XIX siècle, les cabanes sont la proie de la végétation et les belles lauzes sont pillées. Dans les années 1960, Pierre Viala qui vient d’acquérir le terrain et une ferme toute proche, tombe sous le charme de ces cabanes et entreprend de les restaurer.
Organisé en musée d'habitat rural, le site baptisé Village des bories, abrite une collection d'objets et d'outils traditionnels de la région, et réunit une documentation sur le passé de Gordes, sur les bories et l'architecture de pierre sèche du sud de la France et dans le monde.
Découvrir le village des Bories, c’est un voyage et une leçon d’humilité. C’est appréhender le lien fort qui unie l’homme à sa terre. Cultures, constructions et aménagement du paysage résultaient d’une logique non apprise.
Les principaux bâtisseurs sont de modestes paysans, des cultivateurs, et des bergers qui ont pratiqué l’auto construction avec la pierre qu’ils trouvaient in situ. L’expression « maçonnerie à pierre sèche » signifie la pose de pierres choisies et taillées sans recourir à du ciment ou autre liant : chaux ou terre.
Cette technique atteint un degré de perfection lors de la construction des cabanes et notamment de la voute en encorbellement, phase la plus délicate de l’assemblage des pierres. La voute en encorbellement ne nécessite pas de coffrage. Les pierres sont disposées horizontalement ou même légèrement penchées vers l’extérieur pour empêcher les rentrées d’eau.
Panneaux pédagogique sur les habitats
Chaque rangée est en surplomb par rapport à la rangée inférieure. Les pierres sont soigneusement croisées et les rangs deviennent solidaires les uns des autres. Pour terminer la cabane on place au faitage de grosses dalles plates qui assurent la stabilité de la voute.
Les voutes en carène caractéristiques des cabanes de Gordes sont les plus délicates à élever. C’est bien évidement en Provence et dans le comté de Nice que vous verrez les plus belles réalisations. Autrement il faudra aller dans les Pouilles en Italie pour voir le villa d’Alberobelo classé à l’Unesco.
Des bories trés imposantes
Maintenant, nous nous dirigeons vers l’abbaye de Sénanque toute proche du village de Gordes. L’abbaye fait parti de l’ordre cistercien et est un chef d’œuvre de l’art cistercien en Provence, avec l’abbaye de Silvacane et l’abbaye du Thoronet.
Construit au cœur du vallon de la Sénancole, ce monastère du XIIe siècle, témoigne de la vie des moines dont les maitres mots étaient simplicité, rigueur et pauvreté qui prônait une vie en autarcie, dans la prière, la lecture et le travail manuel.
Grande borie
Entre garrigue et champs de lavande, l’abbaye de Sénanque est connue pour sa production de lavande et de lavandin et elle est toujours occupées par six moines cisterciens.
Classé monument historique, aujourd’hui le monastère vit grâce aux visites guidées, une librairie et une boutique qui propose de nombreux produits à acheter, que ce soit des miels, savons et huiles essentielles à base de lavandin ou d’autres produits venant de divers monastères. Jumelée avec l’abbaye de Lerins de Cannes, on y trouve donc le vin de l’ile Saint Honorat et sa liqueur la Lerina.
L'abbaye de Sénanque
Les bâtiments conventuels du monastère furent détruits lors des guerres de religion au XVIe siècle et l’abbaye fut vendue, ce qui permit de la préserver. Au XIXe siècle, l’abbé de Lérins (Cannes) rachète l’abbaye et 72 moines viennent s’y installer. Le monastère est un prieuré de l’abbaye de Lérins.
L'abbaye et les champs de lavande
Grace à une collecte de dons en 2018 et avec le soutien de Stefan Bern et d’Elie Semoun, un loto du patrimoine permit de rassembler les fonds nécessaires à la restauration de l’église. La visite débute directement par le dortoir qui est couvert d’une voute en berceau brisée, il n’était pas chauffé et les moines y dormaient tout habillés, chacun sur une paillasse.
Le cloitre de l'abbaye
Un escalier permet de descendre dans le cloitre, qui est de style roman avec des arcs de décharge abritant des triples arcades en plein cintre, décorées de chapiteaux à feuilles d’eau, ou de motifs végétaux, palmettes et entrelacs et une tête de diable garde le couloir. Au centre, c’est l’atrium, avec le jardin avec un bassin d’eau.
L'église du XIIe siècle
Puis, je découvre l’abbatiale romane, très sobre, elle n’est pas orientée car elle a été bâtie en fonction de la vallée. La croisée du transept est couverte d’une coupole sur trompes, et il n’y a aucune décoration intérieure, afin de mieux se recueillir.
DIAPORAMA GORDES