L’aigle du pays de Nice représente le Saint-Empire romain germanique. Le rapace est représenté avec la tête tournée sur sa droite. la couronne du comté à neuf perles et posé sur trois sommets est en référence aux montagnes du pays niçois devant la mer d'azur. L’aigle niçois n’a bien sur rien à voir avec celui du dictateur Napoleon.
La plus grande Diacosmie du monde.. Le bâtiment s'étend sur 22.000 m²
J’avais déjà eu la chance de pouvoir visiter les hangars du Carnaval de Nice, la ou sont crées les chars, les grosses têtes et les décors, car à Nice on fait tout soit même et on achète pas aux chinois.
A l'entrée de la diacosmie, la maquette grandiose de l'Opera de Nice
Cette fois ci, j’ai le privilège de visiter la diacosmie. Diacosmie, du mot grec "diakosmos" qui signifie « décor », est Implantée à Nice-Ouest. Quand on la voit de l'extérieur, la Diacosmie ressemble а un grand et banal moderne hangar. Mais, passé la porte d'entrée, ce gigantesque labyrinthe prend des allures de cathédrale, plus de 4 fois la surface de Notre Dame de Paris.
On démarre la visite par les entrepôts de stockage de décors de 18m de haut (chaque box correspond aux décors d'un opéra)
« ici, c'est le royaume de l’illusion ». La Diacosmie est le centre de production de l’Opéra, il est le premier au monde à avoir regroupé l’ensemble des métiers de l’opéra dans un seul bâtiment. Aujourd’hui, il y en a 5 dans le monde et les responsables des 4 autres diacosmies sont venus à Nice pour voir comment cela était réalisable avant de créer le leur.
Notre guide est Michel Sambo, gestionnaire administratif de la Diacosmie et ancien danseur ballet depuis 44 ans à l'opéra de Nice
Il est toujours de nos jours le plus grand centre de production du monde. C’est le plus vaste centre de production lyrique. Paris, n'a qu'un petit atelier qui fait cabane de jardin à coté de la diacosmie de Nice. Répétitions, costumes ou encore décors… Le bâtiment s'étend sur 22.000 m² et 5 niveaux ! Nous avons bien sur visité que 30% de la diacosmie et la visite a duré 3 heures.
Michel, nous explique pourquoi cette salle à une pente de 4%: Comme les opéras Italiens entre l'avant et l'arrière il y a un dénivelé de plus d'un mètre. Cette inclinaison vers la salle permet une meilleure visibilité pour les spectateurs et renforce l'impression de profondeur. Mais les danseurs doivent s’adapter pour danser et cette scène permet de le faire avant la grande scène de l’Opera de Nice...
C'est par ici que chaque création peut prendre vie. Cette ruche bourdonnante de créativité, répartie sur cinq niveaux, s'agite autour d'une quête commune : la fabrication des spectacles de l'Opéra de Nice, des décors, jusqu'aux répétitions. Jusqu'à 200 personnes travaillent ici.
Ici, nous sommes dans une autre scène ou les danseurs viennent auditionner devant les maitres de ballet et les directeurs de danse
Cette visite permet de découvrir la diversité des métiers de l’Opéra et de sentir l’ambiance créative qui y règne. La Diacosmie regroupe dans un même bâtiment les fonctions d'étude, de construction, de création, de stockage et de répétition nécessaires à la vie d'un grand théâtre d’aujourd’hui.
Cette salle de répétition fait 12 000m2 à elle toute seule. La scène est bien sur modulable en fonction du spectacle à répéter et des décors
*Salle Vladimir Žedrinski est un artiste, dessinateur, scénographe, costumier, peintre, caricaturiste et illustrateur exceptionnel qui travailla à l’opera de Nice de 1952 à 1974
Michel nous emmène maintenant dans les ateliers de menuiserie lourde
Deux ateliers de 40m x 40m permettent de passer, dans les meilleures conditions, du projet à la réalisation des décors des ouvrages lyriques et chorégraphiques. Situés l'un au dessus de l'autre, ces plateaux sont équipés de machines performantes, d'un outillage très moderne et d'un dispositif automatique d'aspiration de sciures et de copeaux.
Ici sont fabriqués les décors pour les Opéras...
A chaque niveau, des ateliers annexes sont reliés à ces plateaux : au rez-de-chaussée, la menuiserie lourde et la ferronnerie, au niveau supérieur, la menuiserie légère, la sculpture, la tapisserie et le laboratoire de peinture appelé « la Sorbonne ».
Nous sommes onze privilégiés pour découvrir ce lieu extraordinaire. (on aperçoit de belles maquettes de bateaux)
Au niveau du rez-de-chaussée, l'atelier de fabrication a une hauteur sous plafond de 18m qui permet l'assemblage sur les structures fer des châssis bois, tandis que l'atelier de peinture de même surface et de 7.5m de haut, est utilisé pour peindre des fonds de grandes dimensions.
On voit une tres belle maquette du galion du dernier voyage de Laperouse...opéra de Jon Appleton
En principe la visite se fait quand personne ne travaille pour ne pas déranger, mais notre hôte à fait durer celle ci 3h
Les planchers en bois facilitent la fixation au sol des toiles à peindre. Des passerelles franchissent les ateliers et donnent une vue d'ensemble sur le travail en cours. Les escaliers en volute relient les deux niveaux. Aucun pilier de soutènement n'arrête le regard. La façade vitrée assure un éclairage naturel.
Comme pour les décors du Carnaval de Nice, tout est réalisé sur place pour l'Opera à la diacosmie
La Diacosmie compte, en outre, deux ateliers de fabrication de 150m² chacun, où prend vie pour chaque spectacle, le merveilleux qui réjouira plus tard le spectateur. Le premier espace, situé au niveau des scènes de répétitions est destiné à la coupe, à la mise aux mesures des costumes, ainsi qu'aux transformations nécessaires aux reprises d'anciennes productions.
Cette salle de 1600m2 sert pour l'assemblage des décors
Le second espace, à l'étage supérieur, permet de poursuivre la confection des nouveaux costumes. En effet, dans ce lieu, de nombreuses machines piquent, cousent, ourlent et boutonnent. C’est ici où exerce une modiste, réalisant avec plumes et toiles fortes les coiffes, chapeaux ou diadèmes.
Explication en photo des peintures pour les décors
Nous n'avons pas pu voir l'atelier des couturières trop occupées pour un prochain opéra
La passementerie est conservée dans de grands tiroirs spécialement aménagés. Plus haut encore, après avoir poussé de nombreuses portes, un atelier accessoires, une buanderie, un atelier de perruques et sa réserve complètent cet ensemble.
La photo d'un décors qui a été crée pour l'Opera de Nice
Une voie de circulation, longue de 90 m, large de 5 et haute de 15, traverse le bâtiment de part en part, permettant ainsi de desservir les ateliers de construction, les scènes de répétition, les aires de stockage répartis dans 16 alvéoles (900 m2) situées sur le côté de cette voie.Vous avez dit grandiose ? Non, gigantesque !
grillage métallique pour structure de décors
D'autre part, une réserve de 1700 m2, étanche et pressurisée pour éviter les poussières, est équipée pour recevoir l2 000 costumes. Enfin, les magasins d'accessoires, d'une surface globale de 800 m2, sont équipés d'étagères et de boxes, pour classer armes, bibelots, vaisselle, meubles et tout objets nécessaires à la création et au jeu de scène.
En haut les peintres créent l'illusion du marbre et de la brique
Pour cette robe c'est le travail d'un staffeur et d'une couturière...
Au sous-sol, la salle est une véritable caverne d'Ali Baba. Jambon, assiettes, téléphones, plants de tomates, batons de ski, ailes d’anges.. L'enchantement se poursuit avec l'atelier couture. « Les costumes sont créés sur mesure pour chaque artiste » qui compte huit couturières.
La passerelle permet de voir l'ensemble des travaux du décors et de la fresque
Un véritable travail de titan, lorsque l'on sait que certaines productions peuvent dépasser 100 figurants ! Certains espaces sont bien remplis. C’est le cas pour le stockage. Le plus impressionnant c’est celui qui est réservé aux milliers de costumes.
L'illusion d'un danseur sur un cheval et Michel présente les maquettes des décors avant la réalisation grandeur nature
Au hasard des couloirs, la Diacosmie ne cesse d'étonner. Le Théâtre de l'Opéra a pour vocation d'accueillir le public. Il était donc nécessaire de créer des espaces destinés aux répétitions, afin de libérer la scène de l’opéra pour les spectacles.
le scorpion dans le Fantôme de l'Opera
Au rez-de-chaussée, on découvre une réplique exacte de la scène de l'Opéra, créée pour les répétitions. Deux plateaux reconstituent, l'un la scène de l'opéra (288 m2) avec sa pente à 4%, l'autre, la scène de la salle Apollon d’Acropolis (1080 m2) et permettent ainsi aux artistes de travailler dans les décors réels et les conditions les plus proches des conditions réelles.
Des panneaux ou l'on peut voir le Negresco avec Montserrat Caballé
L'acoustique et l’architecture de la grande salle permettent de réaliser des enregistrements si nécessaire. Les Chœurs répètent dans un studio de 300 m2 qui leur est spécialement réservé.
On arrive dans le secteur des accessoires et on trouve même des cercueils
Des lustres médiévaux ou des échelles du moyen âge ...
Dans la salle d'étude de l'Orchestre (450 m2 et 200 places), des gradins supplémentaires sont prévus pour accueillir les chœurs au moment des répétitions communes. Cette salle bénéficie aussi d'une acoustique variable permettant de mettre en harmonie le travail musical et son lieu d’exécution.
Ici, on rentre dans la caverne d'Ali Baba, tous les accessoires possibles se trouvent dans ce local et sont répertoriés par genre
D'autre part, de nombreux studios de dimensions variées, tous équipés de pianos, sont à la disposition des artistes qui travaillent individuellement ou par petits groupes. La salle réservée à l'orchestre de chambre (200 m2) peut recevoir une quinzaine de musiciens.
Des milliers d'objets sont répertoriés dans ce secteur
Le studio de la danse (350 m2) est équipé de parois-miroir, de barres de travail et d'un plancher flottant. Sortir de son cadre traditionnel, repousser les limites de la Ville, développer de nouvelles activités, explorer de nouveaux territoires, s’afficher dans les quartiers en devenir, toucher un nouveau public :
de la vaisselle aux postes de radio, des tonneaux aux appareils photos...tout est possible !
Le Centre de production de la Diacosmie est un véritable laboratoire de création, un lieu unique en France. L’aménagement d’une salle de spectacle de 320 places permet d’explorer d’autres répertoires, notamment dans le domaine du théâtre musical ou des formes expérimentales.
Des casques de faunes
Ici nous sommes dans le secteur des armes...
L’Opera de Nice est l’un des plus beaux opéra d’Europe, mais il fut le théâtre d’une des catastrophes les plus terribles de la ville. Il y a 142 ans, ce soir la, se déroula l’un des grands drames niçois : l’incendie du théâtre municipal.
Des meubles, de la végétation on trouve de tout...
À l'époque, on ne parle pas encore de l'opéra, mais du théâtre municipal. ll est 19 h.45, presque tous les artistes, dans leurs costumes se trouvaient réunis, derrière le rideau de la scène ou dans les coulisses. Soudain, une explosion retentit et le feu éclate dans les frises et gagne avec d’autant plus de rapidité que les courants d’air poussent les flammes dans toutes les directions.
On arrive à l'étage ou sont entreposés les costumes...
La panique est générale d’autant plus que la lumière s’éteint. Si l’issue de la fuite est souvent heureuse pour les spectateurs du parterre, des loges et les artistes, il n’en est pas de même pour les occupants du « paradis » partie la plus haute de l’édifice, de surcroit desservie par un unique escalier…
Certains autres opéras français et grands cabarets parisiens font quelques fois appel à l’opéra de Nice pour le prêts de costumes, d’accessoires ou de décors car la diacosmie de Nice est unique en France
Des dizaines d'allée pour plus de 12 000 costumes de toutes les époques
La fumée est étouffante. Asphyxiante. Des poutres, des cintres s'écroulent, ensevelissent les pauvres gens pris au piège. Le théâtre est entièrement détruit. Sur les façades, les échelles de l’église Saint-François de Paule permettent le sauvetage de nombreuses personnes jusqu’au second étage mais au-dessus… peu de moyen d’échapper aux flammes, quelques malheureux sautent et s’écrasent dans la rue.
Les costumes du ballet russe le Tricorne crée par un certain Pablo Picasso, qui se chargea de créer les costumes et les décors du ballet. Une valeur inestimable
Bilan de la catastrophe : 65 morts et une centaine de blessés, dont certains, très grièvement, promis à un trépas certain. Le 7 novembre 1882, la municipalité décide la reconstruction du nouveau théâtre. Elle charge l'architecte niçois François Aune, élève de Gustave Eiffel, des plans du futur édifice, selon des techniques plus modernes, dans l'esprit de Charles Garnier. L'édifice est inauguré le 7 février 1885, avec une reprise d’Aïda.
C'est impressionnant...aucun opéra au monde ne possède un tel équipement ...
*Au 19e siècle, Nice devint la capitale hivernale européenne pour l'aristocratie et son Opéra bénéficia pleinement de cet engouement. Les plus grands chanteurs et les plus grands compositeurs se succédèrent donc sur cette scène:
Nous arrivons en zone rouge au studio Claire Motte (danseuse étoile), il ne faut pas déranger les danseurs et danseuses de ballet
Offenbach, Meyerbeer, Halévy, Berlioz, ou encore Verdi. Les divas se sont succédé : Nelly Melba, Felia Litvine, Emma Calvé, Mado Robin, Régine Crespin, Barbara Hendricks et Montserrat Caballé.
On arrive dans une salle de répétition pour les orchestres philharmoniques de Nice
Des chanteurs légendaires ont fait entendre leurs vocalises : José Luccioni, Cezare Vezzani, Georges Thill, Mario del Monaco, Carlo Bergonzi, Luciano Pavarotti, Franco Corelli, Ruggiero Raimondi, Placido Domingo ou encore Jonas Kaufmann. Toutes les plus grands opéras et opérettes sont passées ici. Bien sur, l'opéra de Nice est en lien direct avec la Scala de Milan et le Fenice de Venise.
Pour revoir mon article sur l'Opera de Nice, c'est ICI
l'acoustique est le même que pour l'opéra de Nice... Nice possède la plus grande diacosmie du monde et il n'y en a que 5 sur la planète
Voir mon article sur l'Opera de Nice ICI
DIAPORAMA DE LA DIACOSMIE & REPORTAGE VIDEO DE FR3
Plus de 200 personnes travaillent dans l'ombre de l'opéra de Nice pour la plus grande diacosmie du monde.