Le Clos du Peyronnet à Menton
Menton, bénéficie d’un micro climat qui est semblable à ses voisines italiennes de Bordighera et de San Remo sur la Riviera du Ponente ou Riviera dei Fiori. Jusqu'en 1861, le quartier de Garavan fait partie de la commune sarde de Vintimille (royaume de Sardaigne). C’est un quartier bucolique de Menton (son vrai nom est Mentone). On retrouve souvent Garavan au cinéma: La Comtesse aux pieds nus, le Corniaud, ainsi que dans La Chambre du Fils, Jamais plus Jamais, Grace de Monaco, Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages etc ….
Le citron de Menton IGP, véritable référence gastronomique, unique au monde
Adossé à une falaise protectrice, recevant l’humidité et la douceur de la Méditerranée, sans subir les embruns, le quartier de Garavan à quelques pas du poste frontière est privilégié. Un rêve pour les jardiniers…
La main de Bouddha, un agrume à tentacules qui répand un doux parfum citronné-orangé star des chefs étoilés
La douceur du climat a transformé ces collines en lieu de villégiature. A une autre époque, les anglais venaient s’y réchauffer l’hiver, y célébrer les couleurs du printemps. Sur cet éden, est implanté le Clos du Peyronnet, riche d’une diversité naturelle, la biodiversité y est exceptionnelle.
La jungle du Clos du Peyronnet (ici nous ne sommes pas dans une serre mais en plein air)
C’est un jardin privé, mais les propriétaires accordent quelques fois l’autorisation aux amoureux de végétations exotiques à l’entrée de leur demeure (du jardin toutefois). Le domaine a été construit sur un site panoramique dominant la mer. On gare d’ailleurs la voiture le long du boulevard de la mer (Promenade de la reine Astrid).
Paradis à la végétation luxuriante, les essences méditerranéennes, tropicales et subtropicales se côtoient dans les jardins et parcs tous plus singuliers les uns que les autres
C’est aussi, le jardin le plus chaud de France ! Lorsque l’on chemine sur le bord de mer, rien ne laisse imaginer du lieu magique qu’il renferme... sauf peut être le Buddleya madagascariensis qui s’est échappé ! Il a colonisé le talus et cela interpelle tout de suite l'amateur de végétation tropicale.
Les bassins en escaliers pour un effet apaisant ...
Le portail en ferronnerie ouvragée est encadré d’une luxuriante végétation. La tonalité est donnée ! Ce jardin a été conçu et dessiné par un Botaniste passionné, collectionneur et gentleman. William Waterfield son neveu, poursuit son œuvre. Le style de ce jardin pourrait être très « british » mais cependant le propriétaire offre à ses végétaux, une grande liberté.
Devant les escaliers l’Agave à cou de cygne est une plante grasse qui ne supporte pas les basses températures et s'adapte sans problème à Menton
Une belle exubérance, avec un petit air exotique, très « jungle » ! Au bout de l’allée, on débouche sur le « Great Circle », devant la villa d’inspiration italienne construite en 1879. Les végétaux lui volent la vedette, très vite on ne sait où poser les yeux. La propriété s’étend sur un hectare.
Le terrain se décline en pentes douces, puis en terrasses. Chaque parcelle a été pensée, réfléchie pour installer les végétaux. Certaines parcelles portent des noms évocateurs : Magnolias’s terrasse, Plumbago’s bed…
Les bassins et la perspective sur la mer Ligure
Le jardin a été dessiné par l’oncle de l’actuel proprietaire, peintre, paysagiste. Chaque vue est encadrée par les plantes, de même les fabriques servent de cadre aux végétaux. Au détour d’une allée on découvre un bassin circulaire. Les terrasses se prolongent en pergolas. Au bout des sentiers on trouve une vasque, une statuette, un banc de pierres… Tout est surprise !
Les bonbonnes de verre Dame Jeanne
La lumière est au rendez vous en ce mois de Décembre, plus douce, moins violente qu’en été, ce qui est trés agréable pour la promenade. Dans cet entrelacs de verdure, elle forme comme des halos, des projecteurs mettant en scène des fabriques, des statuettes, des Dames Jeanne…
Pas de problème pour les Acanthes en hiver à Menton, ni pour les Oiseaux de Paradis (nous sommes en Décembre)
La végétation a peu à peu gommé le style anglais. L’architecture est envahie, vampirisée par les lianes, les buissons, les arbres aux dimensions impressionnantes ! Sur les vestiges d’une terre de production, produisant olives et agrumes, l’eau est restée un symbole clef.
Garavan, terre ligure du royaume de Sardaigne
Les cinq bassins en escaliers semblent se jeter les uns dans les autres ! Ils ouvrent une perspective qui dirige la vue jusqu’à la Méditerranée. Cet axe visuel, donne un vrai cachet au jardin et lui confère sa particularité.
Une végétation qui ne connait pas les prémices de l'hiver
Les volées d’escaliers croisent des chemins étroits, qui conduisent vers des pergolas pour s’attarder avec un livre de jardinage peut-être ?. Le concepteur a su donner l’impression de grandeur, le visiteur se promène et se perd. Tout un art qui trouve son paroxysme dans une savante perspective…
Le but d’une promenade dans un jardin n’est il pas de se perdre au milieu de plantes venues du monde entier... et de savourer le charme d’un lieu pleinement habité. Le Clos du Peyronnet renferme une multitude d’espèces remarquables.
Ici les fleurs ne sont pas sous serres ....
Le micro climat exceptionnel a permis d’acclimater des plantes des régions tropicales et sub-tropicales. Bulbeuses, succulentes, plantes, lianes ont été rapportées lors de voyages, d’expéditions. Des échanges ont été faits avec des jardins botaniques, la Société Royale d’Horticulture en Angleterre, les riches propriétaires et botanistes de la Côte d’Azur.
Les plantes grasses aiment à se coloniser un peu partout
Le sol est riche de promesses même en hiver… Les bulbeuses sont partout. Ici, il ne gèle jamais ! Chaque mètre carré est truffé de merveilles en attente. Plusieurs aires sont réservées à une collection en pots. Le clos du Peyronnet est le dernier des jardins de Menton qui soit resté la propriété d’une même famille depuis 1915.
Les aeoniums sont encore plus beaux en hiver qu'en été (en été, ils perdent leur feuille)
Choyé par trois générations de passionné, le clos témoigne de l’émerveillement des Anglais pour les possibilités d’acclimatation botanique sur la Côte d’Azur et de leur intérêt pour les essences méridionales.
Les fleurs jaunes de l’Opuntia ficus-indica
Notre hôte collectionne plus de 600 espèces ou variétés de plantes d’origine subtropicale ou méditerranéenne, avec notamment les plantes bulbeuses d’Afrique du Sud. Ce jardin associe couleur et mouvement par le jeu de l’escalier d’eau constitué de bassins successifs, dont la dernière marche est... la Méditerranée, la Grande bleue, la mer des plus grandes civilisations.
Scènes bachiques consacrées à Dionysos dans cet espace de recueil
Le paysagiste a joué si savamment avec l’espace que le clos paraît bien plus étendu. Son neveu, William, l’actuel propriétaire, ne cesse d’enrichir le jardin tout en lui laissant une grande liberté de végétation.
Je pense que l'on aime Bacchus au Clos du Peyronnet ....
Le jardin possède aussi des collections de cistes, de sauges exotiques et de plantes à bulbes, Chasmanthe, Dietes, Calodendron, Capensis, Afrocarpus gaussenii, Acacia, Salvia, succulentes, Aloe, Agave, Babiana rubrocyanea, Urginia maritima ou Scille de mer.
Le Clos du Peyronnet, c'est tout simplement merveilleux.... et étonnant !
Le propriétaire a consacre sa vie à ce site depuis plus de 30 ans. Il a réussi à transformer ce jardin d’hivernage en un endroit qui satisfait son amour des plantes tout au long de l’année. Les oliviers ont six ou sept cent ans. Au départ c’était une oliveraie et ensuite des agrumes ont été plantés.
La maison a été bâtie en 1897; le jardin d’agrément date de ce moment là. Menton est la ville à la moyenne de température la plus douce de France. Un lieu extraordinaire qui favorisera une légende biblique.
On stockait huile d'olive, vin mais aussi eau de parfum de chez Fragonard....
Adam et Eve ont été expulsés du Paradis. Tout honteux de leur faute et contrit de leur châtiment, sans songer à rien prendre parmi les merveilles qu'ils ont dû laisser. Eve, moins repentante ou moins affligée qu'Adam, jetait d'un côté et de l'autre un coup œil d'envie.
Je n'échangerai pour rien au monde ma région pour un pays froid ! Les Anglais l'avaient bien compris ..
D'une main leste elle a cueilli un beau citron qui se trouvait tout près de sa main droite. Si l'on doit croire cette légende, Eve a caché ce citron dans son tablier ! À peine avait-elle passé le portail du Paradis, Eve s'écria : « Ce fruit je le donnerai au plus beau pays que je verrai sur la terre ! ».
Adam et Eve errèrent longtemps sans qu'Eve ne se soit décidée à se débarrasser de son citron volé. Puis, tous les deux sont arrivés à Menton. À la vue de ce pays merveilleux, ils ont senti un tel enchantement qu'Eve dans son extase envoya sans hésitation, sur une terrasse voisine, le divin fruit.
« Va, dit-elle, prospère et multiplie, fais un Paradis de ce lieu et que les gens qui y resteront, retrouveront d'âge en âge quelque chose des saveurs et des bénédictions de l'Eden ! ». Menton est une perle rare. Ceux qui l’habitent voudraient le garder secret, ceux qui le découvrent, repartent envoûtés. Le pays des Merveilles est magnétique. Grandiose. C’est un pays merveilleux, car il ouvre la porte du Paradis.
"Jamais, dans un autre pays du monde, je n'avais ressenti cette sensation de bonheur total." Franz Liszt (évoquant Menton après y avoir séjourné).
DIAPORAMA DU CLOS DU PEYRONNET
* Je viens d’apprendre la disparition de William Waterfield. Grand connaisseur des plantes et des bulbes, connu mondialement pour avoir fait éclore des végétaux subtropicaux dans ce petit coin de paradis bénéficiant d’un microclimat exceptionnel, Il était incontestablement le référent botanique et jardins sur la Côte d’Azur... et dans le monde !