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Au printemps, la roseraie Eilenroc d’Antibes offre un panel de nuances et de fragrances qui font tourner la tête des insectes butineurs et des visiteurs. Ici on retrouve plus de 6 000 rosiers de près de 800 variétés différentes.
On y trouve notamment la fabuleuse collection des rosiers Meilland et les plus célèbres roses créées par la famille du célèbre obtenteur Francis Meilland qui s’installa au Cap d’Antibes au sortir de la seconde guerre mondiale. C’est d’ailleurs la famille Meilland qui est à l’origine de la création de cette roseraie villa Eilenroc.
Le choix de la campagne antiboise comme terrain d'enquête n'est pas fortuit. La ville d'Antibes a longtemps été qualifiée de capitale de la Rose et d'aucuns souhaitent qu'elle le demeure. De nombreuses propriétés horticoles parsèment encore le territoire communal, pour nous rappeler cet âge d'or de la fleur coupée ou "on allait à la criée le matin, et à midi avec la recette, on pouvait s'acheter une voiture.
Mon article dévoile une production locale agricole d’antan qui existe toujours aujourd’hui mais avec des méthodes plus modernes, alors que mes photos ont été réalisé à la roseraie de la villa Eilenroc au Cap d’Antibes. Les plantations étaient faites, en plein air, avant même la construction des serres.
Nous allons voir que plusieurs professions, aujourd'hui disparues, participaient à leur création. Avant même de penser à planter, il s'agissait de préparer la terre. Pour ce faire, les horticulteurs faisaient appel à un "bêcheur". Il lui fallait approximativement une semaine pour retourner 300 m2 de terre, c'est-à-dire la surface d'une serre moyenne.
Il faisait le tour des campagnes. On disait qu'il venait taper du magaou. Et on le payait. Il retournait la terre sur au moins 70 à 80 cm de profondeur. Il n'enlevait pas les pierres qui servent à oxygéner la terre. Il y avait les bons et les mauvais bêcheurs. Un bon bêcheur, il laissait un terrain plat, nivelé.
Le nom de la rose.... Monica Bellucci
Par la suite, l'évolution des techniques a conduit les horticulteurs vers la mécanisation. Ainsi, lorsque la charrue a remplacé le "bécu", la profession de bêcheur s'est éteinte. Plus tard encore, le sol a été retourné à l'aide des bulldozers.
Le nom de la rose...princesse Grace de Monaco
Après on engraissait. On mettait du fumier de vache qu'on faisait venir des fermes de la montagne des Alpes Maritimes. Et là on rappelait le bêcheur pour qu'il enterre le fumier. Il faisait ça en une journée. Après une semaine, on commençait à planter. On plantait les boutures sauvages. Ça s'appelle aussi les indica ou les porte-greffe. Ça fait à peu près 30 cm de haut.
Collection de la villa Eilenroc
Quand ils sont enracinés, on les greffe. Cette opération nécessite à nouveau l'intervention d'une profession aujourd'hui disparue en tant que telle, il s'agit du « greffeur". Le greffage se fait généralement en avril-mai, quand les rosiers sont en sève. Avec un greffoir il découpait une forme de T sur le pied du rosier. Il faisait ça avec la partie tranchante du greffoir, qui était en acier coupant.
Roseraie de la villa Eilenroc
Après, avec le manche du greffoir, qui était en os, très dur, il écartait le T pour pouvoir y mettre l’œil. Et l’œil est mis au contact de la sève du sauvage. C'est ça la greffe. Et l’horticulteur passait derrière lui pour entourer le pied de raphia, comme pour un pansement, pour que la greffe tienne.
Ça peut arriver que le rosier avorte. Dans ce cas- là on fait une nouvelle greffe. L’œil sort après 15 jours. Il faut un mois pour faire une pousse et un an pour faire un pied de rosier. Et dans l'été, on pinçait pour former le pied. C'est-à-dire qu'on le coupait au sécateur.
Quand la greffe est effectuée au mois d'avril, les premières fleurs peuvent être récoltées pour la Noël. Toutefois, l'optimum de la récolte ne sera qu'au printemps suivant. Aujourd'hui on peut acheter les pieds déjà greffés mais certains horticulteurs, pour des raisons d'économie, continuent à greffer eux-mêmes.
Le nom de la rose.... Charlotte Rampling
En effet, le pied greffé se vend plus cher que la bouture sauvage. Le ramassage s'effectue selon l'avancement des rosiers. L'horticulteur longe les lignes des serres et vérifie s'il y a des roses prêtes à être ramassées. Lorsque c'est le cas, il les coupe à l'aide d'un sécateur, toujours un peu au-dessus de l’œil.
Le nom de la rose... Jeanne Moreau
Il est généralement vêtu d'un vêtement de travail qui ne craint pas les accrocs provoqués par les épines des roses. Il commence au début de la ligne, puis progresse vers le fond de la serre. Il pose sur son bras gauche replié les roses qu'il ramasse. Lorsque le nombre de roses devient trop important pour être porté sur le bras, il pose la brassée par terre sur le chemin.
Il recommence son cheminement en procédant de la même façon, jusqu'au fond de la serre et l'arrêt de la ligne de rosiers. Quand il a terminé son ramassage, il récupère chacune des brassées, les rassemble et les porte à l’emballage. Les roses ramassées sont disposées sur de grandes tables en bois qui meublent l'emballage.
Elles sont triées par longueurs. Il faut vérifier également si les roses ne sont pas piquées, c'est-à-dire parasitées, si le feuillage est beau, si les boutons ne sont pas trop ouverts. Le cas échéant, les roses sont jetées.
Après le triage, il s'agit et faire les bottes destinées à la vente. Afin de parfaire la botte ou le bouquet ainsi formé, les roses sont disposées dans une caisse en bois, fabriquée artisanalement et qui permet d'égaliser la position de chaque bouton. Les tiges sont ensuite régularisées, à l'aide du sécateur.
Puis il faut attacher la botte, à l'aide d'un raphia. Selon la longueur des tiges, deux attaches sont nécessaires. Ensuite les bottes sont empaquetées avec du papier transparent. Il en existe de plusieurs qualité. Il peut être en plastique lisse ou présenter des trous d'aération qui permettent une meilleure conservation des roses.
Le nom de la rose... Edith Piaf
Une fois les roses empaquetées, elles sont placées dans le frigo. Lorsque la quantité est importante, elles sont mises à tremper directement dans les bassins remplis d'eau, dans des seaux d’eau.
Le nom de la rose...Lolita Lempicka
Aujourd'hui, on ne peut parler de la culture de la rose à Antibes, sans évoquer la criée florale antiboise, gérée par le Groupement floral antibois, composé d'horticulteurs de la région. Mais autrefois, il y avait deux criées "une criée Falsini et une criée Mauriès. C'était deux criées privées à 300 mètres de distance.
Le nom de la rose....Colette
Les producteurs amènent leurs marchandises dans de grandes caisses, en osier ou en bois, dans lesquelles ils disposent plusieurs bottes de fleurs. Il s'agit d'une vente aux enchères dirigée par un crieur. Les prix varient selon la taille, la qualité, la variété des roses, la période de vente.
Les roses se vendent mieux en période de fête, tout particulièrement pour la Fête des mères, ou encore la Saint-Valentin. A l'heure actuelle la criée d'Antibes est ouverte les lundi, mercredi et vendredi matin. En période de fête, elle est également ouverte le mardi.
Certains producteurs antibois choisissent de vendre leur production au Marché d'Intérêt National de Nice (M.I.N.). La vente se fait au cadran ou au carreau. La vente au cadran présente à peu près les mêmes principes que la criée. Les marchandises défilent sur un tapis roulant et leurs prix sont simultanément affichés sur un cadran qui les surplombe.
Le nom de la rose...Mme Meilland "Peace"
Les acheteurs, principalement des fleuristes, sont installés sur des gradins qui font face au tapis et au cadran. Ils disposent d'un micro et d'un bouton qui leur permet de signaler les marchandises qu'ils souhaitent acheter. La vente au carreau ou au gré-à-gré se pratique aussi au M.I.N. Les horticulteurs possèdent alors un étal où ils viennent vendre leur marchandise comme sur un marché traditionnel.
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