Le jolie sourire de Betina et Maria Eduarda
Le Festival de culture brésilienne de Nice en est à sa 6e éditions et commence à devenir l’une des festivités les plus divertissantes dans le paysage niçois. Mais, quel est cette fête que l’on appelle Yemanja ?
Bloco Pangaea se prepare
Le candomblé est une religion afro-brésilienne pratiquée au Brésil (Salvador de Bahia, Rio), au Paraguay, en Argentine et au Vénézuela qui mélange le catholicisme avec les rites africains issus de la culture Yoruba (Nigeria). Les esclaves africains déportés au Brésil veulent conserver un lien avec les rites de leurs ancêtres.
Le charme captivant, les yeux sombres et mystérieux, la grâce et la féminité des femmes du soleil…
Ils prennent le prophète de la religion catholique (Jésus) ainsi que les saints auxquels ils greffent des divinités issues des rites africains. Jésus-Christ devient "Oxala" dieu de la créativité et fils de la divinité suprême "Olorum".
Longtemps prohibé par la religion catholique et criminalisé par de nombreux gouvernements, le candomblé prospère secrètement jusqu'en 1888 date à laquelle le Brésil abolit l'esclavage. Le candomblé sera également interdit durant la dictature militaire.
Et c'est parti pour le défilé....
Parmi les divinités du candomblé se trouve Yemanja (Iemanja) qui correspond à Notre Dame du devoir dans la religion catholique. Elle est devenue Yemaya à Cuba, la sirène en Haïti, Yemalla ou Yemana à New Orleans. Cette déesse (Orixa ou Orisha) des eaux peinte en bleu clair, en blanc et en rose clair protège les familles, les enfants et la pêche.
On danse un peu de partout sur la Coulée verte de Nice
Chaque Orisha dispose d'une personnalité, d'une habileté et de préférences rituelles connectées avec un phénomène naturel spécifique que les adeptes honorent dans un terreiro (maison de candomblé). Yemanja montre l'importance que les femmes jouent dans la candomblé notamment les plus âgées qui transmettent oralement la tradition et les rites aux plus jeunes.
En haut, une Yemanja venue d'Italie
Dans le candomblé les femmes sont de véritables féministes qui se promènent dans la rue sans leur mari et exercent un travail. Cependant les femmes les plus âgées ne considèrent pas le candomblé comme une religion mais plutôt comme une philosophie.
Samba samba et rythme tropical...
Jusqu'à l'abolition de l'esclavage en 1888 le candomblé permet aux esclaves africains déportés de se protéger des esclavagistes. Ils préservent leur culture et leurs racines mais aussi recréent les familles déstructurées par la déportation. La nature joue un rôle important dans les compétences des Orishas notamment des Orishas femmes : "Ianré" commande les vents et les tempêtes, "Oxum" déesse de la beauté dirige les eaux et les rivières, "Noma" régit la boue matière première de la vie.
Ca va bientôt être notre tour de taper sur les tambours
Cependant le développement économique rapide du Brésil pose problème aux adorateurs des Orishas car la pollution et les constructions anarchiques portent atteinte à la nature qu'ils vénèrent.
Chacun improvise un peu de capoeira
Cette dame africaine devenue brésilienne est une des figures les plus connues et les plus vénérées. Sa peau noire danse sous des couches de jupes, blanches et bleues comme les flots, et se pare d'argent, son métal à elle. Pas besoin d'initiation savante au candomblé pour connaître un petit quelque chose de Yemanjá. Surtout que les jésuites portugais sont passés par là.
Le syncrétisme a affublé Yemanjá, matrone des vagues, mère de presque tous les orishas d'origine yoruba, de couronnes et de regards penchés empruntés à la vierge Marie. Pourtant, elle n'avait rien d'une jeune fille délicate visitée par un ange à boucles d'or, un après-midi d'ennui. Yemanjá est, littéralement, «celle dont les enfants sont des poissons».
Dans sa vie africaine, elle aurait été violée par son propre fils, aurait fui son époux et donné naissance aux océans en se vidant la matrice. Elle a beaucoup pleuré aussi, Yemanjá, tellement qu'elle a rendu les eaux salées. Depuis, la déesse est puissante et mouvante: elle se fâche parfois, envahit ou dévaste. Mais au quotidien, son petit balancement de danseuse fait naître le rythme des vagues.
le célèbre maillot d’Edson Arantes do Nascimento dit Pelé. Une idole aussi importante que Yemanja
La mère des eaux est celle que les femmes appellent à la rescousse lorsqu'elles rêvent d'enfanter ou qu'elles sont sur le point d'accoucher. Les fils et filles d’Yemanjá sont calmes, maternels, sincères et aident tout le monde sans exception. Ils aiment l’ordre, la hiérarchie et la discipline. Ils sont naïfs et calmes, mais quand ils se mettent en colère, ils deviennent comme les vagues de la mer, sans savoir comment s’arrêter.
Ses filles savent séduire et plaire avec la beauté et le mystère d’une sirène. On la fête le 2 février à Bahia et le jour de l'an à Rio où lui sont proposées des bougies et des fleurs, lancées dans la mer dans des petites barques artisanales. Mais cette date peut changer selon la localité.
On prie Yemanja de nous accorder toutes nos doléances
Elle se fête à Nice le 06 et le 07 Juillet par la communauté brésilienne et portugaise du département des Alpes Maritimes. La plus importante communauté lusitanienne de France. Les célébrations sont organisés par l’Association franco-brésilienne Brasuca Show, créée en 2003 par des passionnés du Brésil.
Les célébrations commencent sur la Place Massena et se finissent sur la plage du Castel. En fin d’après-midi, les offrandes sont descendues sur la plage en une longue procession, accompagnée des sacerdotes du candomblé, tous vêtus de blanc. Les offrandes, réparties sur des petits bateaux de bois fabriqués pour l’occasion, sont alors placées sur les barques qui prendront la mer, elles y seront déposées à même les eaux.
On s'amuse, on chante, on danse, on défile....
Les petits bateaux flottent, chargés de cadeaux, puis sont engloutis par les flots, ce qui signifie l’acceptation des présents par Iemanjá. Sur la plage les fidèles jettent des fleurs dans l´eau, puis surveillent les vagues, si les fleurs sont rejetées sur le sable c'est un mauvais présage.
Le Brésil est vainqueur de la Copa America 2019 qu'il n'avait plus gagné depuis 2007
C’est un événement unique et authentique ayant comme but principal de susciter l’intérêt des niçois à la diversité culturelle dans le cadre du mieux vivre ensemble, de lutte contre la discrimination et de l’abolition de l’esclavage.
En bleu et blanc, les Filhos de Gandhy (les fils de Gandhi) un groupe qui tire son inspiration dans la religion animiste candomblé (l’équivalent brésilien du vaudou haïtien ou de la santeria cubaine)
Le Festival prend sa source d’une tradition culturelle séculaire de la région de Bahia au Brésil et qui, à travers la musique, les danses, les costumes, révèle la culture afro brésilienne au grand public dans les rues de Nice. L’évènement vise aussi à contribuer à la réalisation de partenariats et d’échanges entre le Brésil et la Ville de Nice.
Les filles du soleil, du brésil ou de Méditerranée respirent l'érotisme...
Actuellement la Fête de Yemanja à Nice est l’un des plus grands événements urbain brésilien de toute l’Europe, ainsi que l’un des plus grands festivals culturels de Nice. Nice qui d’ailleurs s’est vu décerner le titre de ville la plus festive de France. Ce n’est pas moins de cinq mille évènements culturels, festifs ou sportifs qui rythment les saisons et font battre plus fort le cœur de la ville et souvent gratuit.
Le Babalorixá (religieux) Anderson Argolo de Oxalá, de Candomblé situé à Lauro de Freitas, Bahia, Brésil avec Yemanja la déesse des eaux
Brasuca Show présente la septième édition du Festival Culturel Brésilien. Plus de 300 artistes défilent dans les rues de Nice autour d’un projet culturel commun offrant au grand public niçois un spectacle ouvert et gratuit.
Quelle ambiance dans les rues du Vieux Nice
Un Cortège orchestré par des Percussionnistes de Samba reggae, Maraketu (rythme du Nordeste) et Samba Enredo, Bloco Pangaea, suivis des Danseuses brésiliennes et Bahianaises, des Capoeristes Topazio Côte d'Azur et des Fils de Gandhi (groupe traditionnel de Bahia) défile sur des rythmes brésiliens.
Des groupes de folklores portugais, cap verdien, antillais, cubain, angolais et sénégalais se joignent au défilé. Cette année la présence internationale de Maracatu Mix et Tambores de fogo animent le Grand Cortège de la Fête de Yemanja Nice 2019. Dans un projet de diversité culturelle, des nombreux groupes culturels et artistiques de divers pays se joignent également au défilé comme la fanfare niçoise.
Les fleurs sont des offrandes pour la déesse qui seront ensuite jetées à la mer
Brasuca Show est une association culturelle créée en 2003 par deux brésiliens, mère et fils, Solange Barreto et Marcos Santos. Sa directrice artistique Solange Barreto, icône du Carnaval de Bahia, est une artiste renommée produisant depuis plus de quinze ans des spectacles sur la scène européenne.
Sur le Cours Saleya
Sa troupe composée de danseurs, percussionnistes et capoeiristes est chaque année présente au Carnaval de Nice. Installée à Nice depuis de longues année et niçoise de coeur, elle perpétue la tradition festive dans sa ville d’adoption qui se pare des couleurs du soleil. Le départ des festivités fut ouvert par l’adjoint à la culture de Nice avec l’Hymne du Brésil suivi de l’hymne niçois.. Nissa la Bella.
Difficile parfois de se faire un passage dans les rues étroites du Vieux Nice
Une fois de plus, je suis impressionné par l’esprit de fête, de joie et de partage qui anime cette communauté. La chaleur accablante qui faisait sur Nice n’avait pas l’air d’avoir un impact sur eux pour danser, se trémousser, chanter et rire comme ils l’ont fait pendant deux heures….
Des déesses qui s'admirent...... Miroir, dis moi qui est la plus belle ? La plus belle c'est Soso
Que c’est rafraichissant de voir cette bonne humeur dans cette sinistrose (une belle parodie du blog: Quai des Rimes) française du à une macronite aiguë … Heureusement que les pays du soleil donne de la joie ! Nice is Magic !
Viva Nissa la Bella.........Viva la liberta...Fouora lu resta. Nice est magique !
DIAPORAMA YEMANJA
