La fête est quotidienne et chaleureuse. Le marché provençal étale chaque matin ses riches éventaires, festival de senteurs et d’accent, et propose l’infinie diversité de ses produits frais du terroir. Le marché d’Antibes appelé « marché de Provence » est devenu l'un des symboles régionaux en Provence-Alpes-Cote d’Azur.
Le marché couvert du cours Masséna est une visite incontournable à Antibes. Situé face à la mairie dans un des plus vieux quartier de la ville, les bâtiments qui le bordent datent du Moyen-âge. Les étals se déploient sous la superbe halle métallique avec d'un côté la mairie et de l'autre le musée Picasso.
Les fleurs de courge pour les beignets niçois (flou di cougourdeta per li bigneta nissart )
Le marché est agréablement bordée de bars, restaurants et boutiques de spécialités régionales, pour se restaurer après les achats. Les bâtisses et les ruelles en damier qui partent du cours Masséna sont des vestiges de la bourgade médiévale que fut Antibes. La halle est réservée l'après-midi aux artisans qui exposent et souvent travaillent devant un public nombreux et conquis.
C’est un événement marquant de la vie de la ville qui se présente comme une célébration de l’identité locale, une cérémonie collective dont chacun est à la fois acteur et spectateur, un lieu de rencontre où tout le monde est traité sur un pied d’égalité. Agriculteurs du moyen et haut pays Niçois et Grassois propose sous la halle leur produit de saison.
L’été, période traditionnelle de vacances, permet de découvrir pour les touristes et les locaux de se fournir en tomates (+ d’une centaine de variété), poivrons, salades, olives vertes et noires, oignons, courgettes, aubergines, asperges sauvages (en saison), mini fenouil, épinards cultivés avec amour mais sans pesticides, blettes de Nice...
....aulx, abricots, pêches, figues, raisins, kakis, grenades, figues de barbarie, nèfles etc. Sans oublier des productions locales, comme le melon de Cavaillon, les fruits confits, les calissons, le nougat, les fraises de Carros ou les poissons le long des côtes. Le marché est riche aussi en spécialités locales, comme les huiles essentielles de lavande, fleurs sèches ou coupées, ou tous autres produits de la savonnerie.
Enfin, c'est aussi l'occasion de découvrir les truffes, le miel de lavande ou de mimosa, des sirops, des confitures, des olives et des huiles d’olives d’appellation, ici la niçoise ainsi que les grands vins issus des vignobles de Provence ou encore de Nice (Bellet).
La vendeuse de Socca, galette de farine de pois chiche et d'huile d'olive cuite au feu de bois est présente partout sur les marchés des Alpes Maritimes et est une véritable institution locale.
Ou encore, les stands de tapenade, anchoïade, citrons confits de Menton, pâte d’olive, tomate séchée et ail confit, les tommes et les brousses du Boreon et les nombreuses épices. Jacques le fromager, Dominique le fleuriste, Denis le pêcheur, Michel, Marina et Marielle les maraîchers, Tony et ses produits corses… Ils sont au rendez-vous, tous les matins au marché d’Antibes.
L'huile d'olive de Nice est tellement douce que l'on peut la boire comme un jus de fruit
Les bâtiments qui longent le marché couvert, sous les arcades, sont très anciens et constituaient au Moyen-Age ce que l'on appelait « la Bourgade », aux portes de la vieille cité fortifiée. Au n° 21 était la demeure de Marie-Rosalie Lamarre, qui devint l'épouse de Masséna, maréchal de France, duc de Rivoli et prince d'Essling.
Le marché, c'est la convivialité du sud, la joie et la bonne humeur
En son honneur, le cours Masséna, précédemment appelé « place Vieille », fut débaptisé en 1860 (date de l’annexion de Nice à la France). A partir de 1832, il fut planté de micocouliers, qui donnaient de l'ombre aux fermiers venus vendre leurs produits.
Les épices sont essentielles dans la cuisine méditerranéenne
Ils furent arrachés en 1928 à la demande de ces mêmes marchands, qui jugeaient l'abri insuffisant et demandèrent l'édification de la halle à couverture métallique s'y trouvant aujourd'hui. Aujourd'hui, cet espace laisse place à un marché provençal vantant la gastronomie et les spécialités de notre région, qui a lieu tous les matins sauf le lundi.
Sur le côté, à l'angle de la rue Sade, un lutrin représentant une toile de Dameron a été mis en place dans le cadre de la Côte d'Azur des Peintres. On y voit le marché à l'époque où les micocouliers étaient encore les seuls endroits ombragés de la place.
La lavande parfume les linges et la maison
Aujourd’hui, ce marché comme celui de Forville à Cannes ou de Saleya et République à Nice est la caverne d’Ali Baba des chefs étoilés de la Cote d’Azur.
Pendant la saison, cèpes, giroles, truffes ou sanguins viennent des Alpes Maritimes
Je tombe nez à nez avec l’arrivée des pêcheurs sur le quai du même nom, nommé aussi Porte Marine et bien évidemment, je tombe sur Denis Genovese l’un des pêcheurs les plus connu d’Antibes. La vie au grand air a tracé des sillons de mer sur son visage. A 49 ans, Denis Genovese compte plus de trois décennies de pêche à son actif.
les bateaux des pecheurs
Comme la plupart des pêcheurs à cause des lois européennes, il faut le prendre avec des pincettes surtout quand ils voient un appareil photo (comme les gilets jaunes, il n'aime pas les journaleux). Je lui demande donc l’autorisation de faire quelques clichés en lui posant quelques question sur son personnage.
Sec comme un coup de trique, bottes de marin, le regard perçant et clair malgré ses origines napolitaines. il commence à bavarder avec moi sans problème mais en me demandant de ne pas le prendre en photo. Les poissons oui, mais pas lui ! : Napolitain, Sicilien ou Sarde ça ne plaisante pas.....chez eux il n'y a pas eu de sardine qui a bouché un port !
Mon arrière- grand-père paternel est arrivé à Antibes en 1893 pour manger. Il n'avait rien et il a élevé 12 enfants à la pêche. Côté maternel, on s'appelait Leonetti et on « n'avait rien à voir avec la pêche ». Mon arrière-grand-père, Jacques, était l'adjoint de Pierre Merli. De ces deux mondes, Denis a hérité le bagout.
il vient d'être élu premier prud'homme et la mer qui lui coule dans le sang. La passion de la pêche, c'est son père qui la lui a transmise. Ce père aimant, un peu strict, qui rigolait pas avec le boulot et le respect et l'emmenait, tout minot déjà, sur son petit pointu à rames.
Les niçois viennent pour la plupart de ces origines siciliennes, génoises, sardes, corses, ligures ou napolitaines. On ne plaisante pas avec l’identité de ces gens la ! Chez eux il n’y a pas eu de sardine qui a bouché le port et le folklore ce n’est pas pour eux. Une culture bien différente de l’ouest des Alpes Maritimes.
Je fais 90 heures par semaine, à 4h30 je suis déjà sur les cotes méditerranéennes, mais n'ai pas l'impression de travailler, si ce n'est que mon corps le ressent me répond il généreusement. Ensuite Denis embarque comme matelot de son père avant de prendre le patronage de La Baliste en 1989.
Mon bateau porte le nom d'un des premiers bateaux de la famille. Le baliste, c'est un poisson et la baliste c'est l'ancêtre de la catapulte. Ça me plaît, ça résume bien l’histoire...me dit il !
Après plus de quatre siècles d’existence, la Prud’homie des pêcheurs d’Antibes est la plus importante en nombre de pêcheurs de la région PACA. Même si on ne les compte plus en centaines comme au début du siècle, les trente deux patrons pêcheurs actifs de la Prud’homie d’Antibes (sans compter les matelots) montrent bien que la pêche est une tradition bien ancrée dans la vie Antiboise.
Ces dernières années, cinq jeunes patrons pêcheurs ont rejoint la Prud’homie d’Antibes. Cela prouve bien que malgré les nombreux problèmes qui touchent aujourd’hui la profession, la pêche est un métier qui attire toujours. Quand a Denis, assez de bavardage, il met ses poissons en étal car les client arrivent et la pêche est bonne.
Tout dépend de sa sortie en mer, vous pouvez y trouver sur l’Esplanade du pré aux pêcheurs les poissons et crustacés suivant: La daurade royale ou grise, le bar (ou loup), le calamar ( ou encornet), la bonite, la sole, le denti (ou denté), le barracuda, le maquereau, le rouget (barbet), le marbré, le congre, le poulpe, l’oblate, crevettes (la cigale de mer est toujours interdite en France)....
....palourdes, couteau, oursins (en saison) et coques, le lieu, le mulet, le sar, la seriole (dernièrement il a été péché une sériole de près de 70 kg et 1m70), l’anchois, la langouste et le homard, la liche, la sardine, la vieille, le chinchard, le mérou, le merlu, pageot, saint pierre, thon rouge, lotte, morue, la poutine ((alevins de petits pélagiques en saison très réglementé seulement 45 jours dans l'année et uniquement dans le seul département des Alpes Maritimes. Dans les autres, c'est interdit: loi qui date de Napoleon III ), le grondin, le maigre, vives et chapons et j’en oubli très certainement ..
DIAPORAMA MARCHE