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La Brigue, Comté de Nice. Ce bourg fut longtemps appelé Briga di Nizza
La Brigue est une commune de la vallée de la roya et du comté de Nice qui ne fut pas annexé à la France en 1860 pour la raison que le roi Victor Emmanuel II voulait conserver ses territoires de chasse. Mais la logique etait que ces territoires de crêtes alpines furent d’une importance stratégique avec le nouveau royaume d’Italie à la suite de son unité (Risorgimento).
Patrie de la province de Coni (Italie) jusqu'après la Seconde guerre mondiale, elle est attachée à la France en septembre 1947, à la suite du traité de Paris. Elle se trouve actuellement dans une vallée enclavé par l’Italie. La aussi, le projet expansionniste de la France avait ses raisons d’annexer juste qu’une partie de la vallée de la roya au lieu de le faire jusqu’a Vintimille ville frontalière avec Menton.
Le rio secco
La raison en était toute simple: De Gaule (sans en informer les alliés) voulait posséder les cinq centrales électriques de la vallée qui alimentaient toute la ligurie occidentale jusqu'a Piena. Cependant, les Alliés, qui n'avaient pas apprécié ce "coup" et qui souhaitaient ménager l'Italie, ont ordonné, la restitution des territoires à l'administration italienne.
Cette annexion par la France eu donc lieu dans un climat d'extrême tension. De Gaulle menaçant les villageois qui ne voulait pas approuver le referendum de confisquer leurs biens. L’annexion se fit quand même sous le principe d’un referendum truqué comme le fut celui de 1860 avec le reste du comté de Nice !
Les journaux piémontais du lendemain montreront les habitants fuyant « l’occupation française », des images d’habitants devant plier bagage la larme à l’oeil. Ils préféraient quitter leur village plutôt que de renoncer à leur nation. Mes parents ont habité un temps la brigue, j’avais 14 mois à cette époque. Je n'en ai bien sur aucun souvenir !
Chapelle des Pénitents blancs « d'En-Haut » ou de l'Annonciation
Une anecdote me revient à l'esprit au sujet de l’école qui fait toujours réfléchir dans cette période ou les peuples souverains réclamant plus d'autonomie sont menacés par les nations artificielles. Le recteur d’académie envoya un instituteur français (propos recueilli par Mr Marcel Magagnosc, ami de mes parents) pour s’occuper de l’école de la Brigue. Celui ci ne tarda pas à s’apercevoir que tous ses élèves ne parlaient pas un seul mot de Français et que lui, ne parlait pas un mot d’italien. Il ne tiendra pas trois mois et l’académie du envoyer un instituteur bilingue.
Chapelle des Pénitents blancs « d'En-Bas » ou de l'Assomption
Qu’en est il de cette vallée enclavé de nos jours ? L'administration française (le conseil général aussi) a complètement abandonné ou occulté l'économie de la région: alors que du côté italien (Vernante et Limone), le gouvernement a beaucoup oeuvré économiquement en faveur de la région par la création d'emploi et le développement d'infrastructures, La Brigue a été oubliée par le gouvernement français (on annexe les peuples puis on les abandonne).
Ces événements ont pour beaucoup contribué à l'exode rural de la région, d'autant que le métier de berger a peu à peu disparu et que les nouvelles générations, ayant fait des études, ont trouvé du travail en ville (Nice la capitale ou Menton la ville frontière et meme Vintimille ou 15000 "français" sont actuellement résidents). Les seules communautés qui sont venues s'installer dans la région sont des hippies qui ont activement participé au développement de l'économie locale de La Brigue.
L'été indien à la Brigue (le pays de Nice est bien different si vous habitez la montagne ou le littoral)
Aujourd'hui, bien que le tourisme rural soit mis en avant, l'économie locale a du mal à se développer et ces problèmes sont malheureusement communs à toute la région. L’état italien a investi dans la modernisation de la route et du chemin de fer. L’état Français laisse l’itinéraire se détériorer.
Le Pont du Coq
La ligne de chemin de fer française de Nice à Tenda est sans cesse remise en question et ses infrastructures sont abandonnées, alors, que la ligne parallèle italienne qui va à Cuneo se porte bien ! Pourquoi tout cela ne nous étonne pas ? Très récemment, la revue allemande Hörzu a classé la ligne Nice-Tenda dans le TOP TEN des plus beaux parcours du monde, à la 9ème place.
En 1770, Victor Amédée III est Duc de Savoie et Turin est la capitale de ses Etats qui comprennent aussi la Sardaigne, d'où le nom des Etats Sardes. La Brigue s'appelle Briga Marittima, elle est rattachée aux Etats de Savoie et s'étend des deux côtés de la chaine de montagne des Alpes maritimes (Alpes Maritimæ).
Le pays brigasque comprend La Brigue et le hameau de Morignole et de l'autre côté de la chaine de montagne, les hameaux piémontais de Piaggia, Upega, Carnino et Realdo, Viozene et Verdeggia. L'axe Nice -Turin est très important, c'est le débouché des Etats de Savoie sur la Méditerranée avec Nice et son Senat et Villefranche sur mer et son port de guerre.
La rue du Ghetto
Pourtant le chemin muletier, qui relie Nice à Cuneo, très fréquenté car "route du sel", ne sera rendu carrossable qu'en 1780 et deviendra la route royale (réal strada). Cette voie de 230 kilomètres apparaît comme un fabuleux défi. Départ de Nice, Place Royale ( place Garibaldi), arrivée dans la capitale, située Porta Nuova à Turin. La Brigue est l’une des étapes les plus importante de la Route du Sel.
Le souverain savoyard est désormais l’incontournable portier des Alpes, et Nice-Turin devient vite l’axe économique à développer en priorité. L’enjeu est de taille. Il s’agit de favoriser et contrôler tout le flux de marchandises, notamment du sel, entre les deux versant alpins. Dans cette perspective en 1610, Charles Emmanuel Ier signe une série de décrets ordonnant la construction de la route Nice-Turin.
Lou baleti plaça Casali
Cette fameuse « route du sel » a fait la prospérité des villages qui la bordent; l’Escarène, Sospel, Breil, Saorge, la Brigue et Tende et bien d’autres... La route connut alors un développement considérable avec un trafic de 55 000 mulets par an transportant des marchandises et du sel entre le port de Nice et Turin (Torino).
Le pont de la brigue est l’un de ces accès de la Route du Sel. Curieux pont rompu ou coudé dont la construction remonte au xve siècle. Ce pont est un édifice génois. Sa construction en angle droit fait son originalité. Cette particularité est due à la différence de nature des sols entre les deux rives: la gauche, raide et escarpée, et la droite, plate et large.
Ruines du château des Lascaris
Aujourd'hui piétonnier, il a été reconstruit après avoir été emporté par une crue au début du XVIII siècle. Il a été reconstruit en 1710 par la famille Cometto, maçons originaires de Lugano. Il a été réparé en 1837, 1843, 1906 à la suite d’inondations. L'ouvrage est en moellons jointoyés. L'ouvrage a conservé son sol caladé entre les deux parapets. Il est situé à proximité d'un four à chaux abandonné et d'un vieux moulin. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques le 3 novembre 1987.
Autre monument historique de la Brigue est le château Lascaris qui domine le village par sa tour, seul élément encore intègre de ce bâtiment aujourd'hui en ruine. Le château, par sa structure médiévale complexe dont restent quelques murs des salons de noblesse (aujourd'hui pour la plupart reconvertis en jardins potagers) et les traces du pont-levis, témoigne de la puissance des seigneurs médiévaux de La Brigue issus de l'illustre famille Lascaris empereur byzantin de l’empire de Nicée de 1204 à 1261 et jusqu’à sa chute le 29 mai 1453.La famille s’éparpilla alors un peu partout entre Vintimille, Nice, la Brigue, Tende et Castellar.
Marché du terroir. La mode vestimentaire est bien différente entre la Brigue et Nice la capitale !
En plus de la collégiale et de Notre Dame des Fontaines, ll y a deux chapelles de Pénitents Blancs à La Brigue : la chapelle de l'Assomption, chapelle des Pénitents blancs d'en-bas qui a servi d'église quand la population de La Brigue a été moins importante et la collégiale Saint-Martin devenue trop grande, et la chapelle des Pénitents blancs d'en-haut, utilisée comme musée d’art religieux; on y trouve les plus importants reliquaires de la paroisse, des vêtements liturgiques et les ex-voto du sanctuaire Notre-Dame des Fontaines.
La picore spécialité de Saorge. Une jeunesse saine et épanouie. Ici Giordano fils vend sa production de tomme.
La brigue à une importante tradition pastorale et du terroir. En automne et en hiver, la tradition veut que l’on consomme pommes de terre, choux, poireaux, et que l’on réalise des soupes et des gratins avec les courges et les carottes. C’est le temps des conserves, de la chasse. C’est aussi la période de la cueillette des champignons. On récolte le sanguin, c’est le nom que l’on donne au lactaire délicieux, champignon de couleur orange qui pousse dans les régions méridionales, et que l’on accommode à la poêle, ou en conserve le plus souvent dans l’huile.
Briga Marittima au temps de la province italienne de Cuneo (le dialecte brigasque est different du royasque, nissart ou gavot)
Dès la fin du XIXème siècle, les villages du Haut pays mettent en place des cultures intensives, et on trouve à La Brigue des plantations de pommiers. C’est la « Pomme de la Brigue », petite pomme rouge appelée en dialecte « a rochia de a Briga ». Au printemps et en été, on ramasse des plantes sauvages (asperges, orties etc..) et on consomme les légumes du potager.
Les tartes aux fruits rouges (mures, groseilles) et au potiron de la vallée
C’est le temps des tourtes de blettes et de tomates, pissaladières, pâtes vertes. A Breil sur roya, ce sont les « quiques », pâtes à base de blette, et à Airole, c’est la « torta verde ». On fait de la « polenta », galette ou bouillie préparée avec de la farine de maïs venue du Piémont.
Chaud chaud les marrons !
Dans toute la Vallée, on consomme des pâtes fraiches. On les appelle sugelli, crousiti, chugeri.. On fait des « boursouzes », carré de pate farcie de légumes de 10 cm frit et on mange des « barbajuans », sortes de raviolis frits. La « tatifulusa » ou « tantifoulouse », sorte de tourte à base de légumes. fromages de chèvre ou de brebis, la tomme de la Brigue au lait de brebis brigasque, le « brous » confectionné à base de restes de fromages mélés à du caillé.
Malus perpertu Evereste (petit pommier)
Les desserts sont nombreux. A Tende, ce sont les « ganses », beignets sucrés, comme à Breil sur Roya, où l’on trouve aussi la « crichenta », brioche au sucre, ou à Fontan et Saorge avec la « picore », brioche aux raisins secs. Autre brioche, à Airole, on mange à Noël les traditionnels "galeti" et "mariete".
Vive le cochon pour tous... viva la porchetta nissarda
La cuisine de la vallée de la Roya relève de traditions anciennes, mais toujours présentes. Du sud au nord de la vallée, on retrouve une unité dans des recettes méditerranéennes simples, à base de légumes du potager et de cueillettes des plantes locales.
DIAPORAMA LA BRIGUE