Créée il y a un peu plus d’une vingtaine d’année, la Fête de l’Oranger met à l’honneur les traditions baroises et le savoir faire des artistes et artisans qui y exposent. En effet, au XVIIème siècle, la parfumerie voit le jour à Grasse et les plantes à parfum connaissent un essor dans toute la région grassoise. Les orangers recouvraient alors toutes les collines de la vallée du Loup et des environs.
Il s’agissait d’orangers bigaradiers, originaires d’Asie du sud-est et de l’Inde, produisant des Bigarades, communément appelés « Oranges Amères ». L’âge d’or de cette culture s’est étendu de 1850 à 1950.
Utilisées en parfumerie, les précieuses fleurs étaient récoltées dès la mi-avril et toute les familles étaient mobilisées dans les campagnes, notamment les femmes et les enfants. Les voisins italiens venaient grossir les rangs et leurs femmes animaient la cueillette avec des chants sur des airs d’accordéon.
Les filles chantaient toute la journée et dès qu’un jardin était fini les femmes criaient de joie. Les propriétaires n’attendaient que cela pour commencer la fête et apportaient le vin, les produits de leur campagne pour le festin, et on dansait, on chantait tous ensemble…C’était la dolce vita tout en travaillant !
C’est cette convivialité qui est reprise tous les ans, chaque Lundi de Pâques faisant de cette manifestation un rendez-vous incontournable des fêtes traditionnelles de notre belle région niçoise.
En haut Louis Giraudo fait sa sieste
En 1923, on estimait à 200 000 les orangers en production au Bar-sur-Loup, et à 2 500 tonnes la production de fleurs par année. Un oranger donnait environ 12 à 15 kg de fleurs, certains arbres pouvaient en fournir jusqu’à 30 kg. On disposait les draps sous les arbres et l’on montait aux échelles faire la cueillette des fleurs, une à une pour ne pas les endommager.
Robert Giorsetti donne la recette du vin d'orange
Si la production n’est plus aussi importante qu’avant, reste que la qualité est exceptionnelle. L’oranger de Bar sur loup, c’est comme le citron à Menton, un fruit de qualité et les agrumiculteurs de la région se font un devoir de récolter le fruit du soleil et de le choyer.
Servez vous, c'est gratuit..
Originaire de l’Himalaya, l’arbuste se diffusera peu à peu vers l’ouest au cours des siècles, atteindra l’Espagne lors des conquêtes arabes et la France au moment des Croisades. Dès le XIVe siècle, on connaît les vertus curatives de la fleur et des feuilles séchées de l'oranger. Les techniques de conservation et l'usage des parfums se développent au XVlle siècle.
les coulanes (collier en nissart)
Le principe de fixation de l'essence de fleur fut découvert en 1672 et rendu célèbre par Anne-Marie, princesse de Néroli qui l’utilisait pour parfumer ses gants. La production de cette fleur fera vivre une population rurale importante : il faut 1000 kg de fleurs pour obtenir 1kg d’essence. L'oranger a été l'arbre le premier utilisé en parfumerie. L'arbre passait à l'état sauvage et on utilisait toutes ces parties : fleurs, feuilles, rameaux, fruits.
U Ginest (le genêt) groupe folklorique de tradition italienne de Roccabruna (francisé en Roquebrune Cap Martin)
Dés 9h du matin les stands des producteurs du terroir local ouvrent les festivités de la fête de l’oranger 2016. Chants, danses, ateliers, visites guidées ponctuent ce lundi de Pâques ensoleillé. Les ruelles du village sont chargées de stands en tout genre rassemblant artisanats et produits locaux.
La difference avec le costume nicois est le genét brodé sur la jupe. A la place du mimosa et de l'oeillet
Vedette de cette fête, l'orange s'est déclinée sous toutes ses formes: confiture, pâtes, vin d'orange ou encore gâteaux, pour le plaisir des papilles et des gourmands. A l’initiative des barois, un concours de vin d’orange, s’adressant aux villageois et à ses voisins, les goûteurs exercent leurs papilles pour décerner les coupes aux vainqueurs.
L’occasion est donnée de faire reconnaître la commune comme étant « La Cité des Orangers », en hommage à la présence de ces agrumes qui y grandissent en toute quiétude, sous le micro climat du Bar sur Loup. Succès grandissant d’une manifestation qui acquiert au fil des années ses lettres de noblesse.
Le traditionnel concours, avec cette année 2016 de 120 bouteilles à départager, voit plusieurs jurys se réunir avec le plus grand sérieux pour retenir les 10 meilleurs « nectars » qui seront ensuite soumis au Grand Jury, composé de personnalités locales et cantonales. Des recettes souvent transmises de génération en génération et souvent orales. Tout cela amène à faire du Concours Régional du Vin d’Orange un moment fort de la Fête de l’Oranger de Bar sur Loup.
Mais l’attraction incontournable chaque année est tenue par Robert Giorsetti, à ses pieds un monceau d’oranges qu’il pèle minutieusement pour préserver les écorces, les coulanes (colliers en nissart), et pose, sur des barres derrière lui, comme des serpentins colorés qui, une fois séchés, macéreront pendant 45 jours dans le vin pour lui donner ce petit goût, particulier au vin d’orange de Bar-sur-Loup dont Robert se fera un plaisir de vous donner la recette. En attendant, je vous donne celle de ma mère qui en prépare toutes les années un vingtaine de litre.
20 litres de vin rosé, du bon tant qu’a faire celui qui vient de Provence ou de Nice !!!
- Une trentaine d'oranges amère.
- 4 oranges douces
- 2 citrons bio bien sur comme les oranges
- - 2 litre d'alcool à 95° que l’on trouve en Italie bien sur (sans restriction et autant que l'on veut) ! Pas de cet alcool de fruit que l'on trouve en France...berk !
- - 4 batons de vanille
- - 4 kilo de sucre cristallisé en poudre
- - 6 batons de cannelle
- Dans une grande casserole profonde (+ de 20l bien sur) on met, le vin, les oranges coupées en quartiers, l’alcool, la vanille, la cannelle, les autres agrumes.
- Vous fermez votre casserole et régulièrement pendant 45 jours, vous tournez votre casserole de temps en temps et seulement ensuite vous mettrez en bouteille, vous rangerez au frais, à l'ombre et dès que les invités arrivent, vous buvez le nectar avec un glaçon et un bon morceau de pissaladière, des barbajuans, saussouns et autre socca si vous savez la faire !
U Ginest (le genet en langue mentounasc) groupe folklorique de Roquebrune Cap Martin
DIAPORAMA DE LA FETE